Tous les magistrats honnêtes et responsables et ils sont légion auraient du se lever au nom de la justice et de la vérité et se demander : comment faire pour que cette déviance ne se conjugue plus au futur ? Le pouvoir politique porté par l’émoi populaire aurait du, dans la foulée, ouvrir une réflexion collective sur notre justice et porter une grande espérance de justice.
La vérité en aurait profité. La magistrature aussi qui aurait trouvé grâce à cet élan populaire plus de considération et plus de moyens. Au lieu de cela, on a assisté à un grand festival d’hypocrisie. Les syndicats de magistrats se sont drapés dans une sauvegarde absurde de privilèges car il n’est pas d’indépendance sans responsabilité et sans compétence. Les politiques, un instant stimulés par une commission parlementaire, se sont rappelés qu’ils sont aussi des justiciables sous les fourches caudines potentielles des magistrats. Et tous ces responsables se sont mis d’accord pour une réforme a minima , une sorte de parapluie pour se protéger de l’orage qui gronde.
C’est une grande occasion perdue. Une réforme honteuse qui ne fait que retarder la grande réforme de la justice dont la France a besoin.
Charles Debbasch