vendredi, août 29, 2008

DARCOS UNE RENTREE SCOLAIRE VOLONTARISTE

DARCOS UNE RENTREE SCOLAIRE VOLONTARISTE

Il fut un temps où le ministre de l’Education Nationale ne détenait aucun pouvoir réel de décision. Les syndicats du monde enseignant étaient si puissants qu’aucune décision ne pouvait être prise sans leur accord préalable. Les textes officiels n’étaient que la formulation de leurs désirs. Malheur à celui qui s’écartait de ce principe de soumission. La condamnation syndicale valait sortie du gouvernement au prochain remaniement.

Progressivement, les choses ont changé. De nouveaux partenaires ont obligé le monde enseignant à sortir de son corporatisme. Avec la généralisation de l’éducation, les problèmes de l’école sont devenus ceux de la société. Les parents ont réclamé leur part du pouvoir dans l’école. Les élevas, hier sujets de l’univers scolaire. ont aspiré à en devenir les citoyens. Le pouvoir politique dispensateur des crédits ne s’est plus contenté de reconduire les yeux fermés les budgets. Il a souhaité orienter, apprécier le rapport entre les moyens investis et les résultats obtenus. La nouvelle génération des enseignants, elle-même, est sortie de sa coquille et a ouvert les yeux sur le monde qui l’entoure.

Tout ceci explique que le poids des syndicats de l’éducation n’est plus ce qu’il était. Mais, par une sorte d’inertie les ministres de l’éducation continuaient à croire à sa toute puissance.

Enfin Darcos vint.

Le nouveau ministre a parfaitement assimilé la nouvelle donne. Il respecte les syndicats mais n’en est pas l’esclave. Il définit la politique éducative en fonction des besoins de la Nation et non à l’aune des revendications syndicales. C’est ce qui lui permet de réaliser une réforme audacieuse de l’école.

Les réformes en cours en cette rentrée 2008 sont d’une importance capitale. Elles visent à promouvoir une école plus juste qui fait progresser les libertés et les droits des élèves et de leurs familles.

La liberté des familles s’exprime dans la suppression de la carte scolaire c'est-à-dire dans le droit de pouvoir choisir l'établissement scolaire le mieux adapté. Les demandes de dérogation ont progressé de 17% cette année ; elles ont été satisfaites dans 88% des cas et le nombre d'élèves boursiers ayant obtenu l'affectation qu'ils sollicitaient a progressé de plus de 30%.

A la demande du ministre le parlement a adopté une loi qui impose la continuité absolue de l'accueil des enfants dans les écoles en cas d'absence de leurs professeurs, y compris les jours de grève où l'Etat financera l'organisation par les communes d'un dispositif d'accueil approprié.

Pour mieux assurer l’égalité de tous devant l’école, des stages gratuits de soutien scolaire et de remise à niveau sont organisés pour les élèves en difficulté des classes de C.M. 1 et de C.M. 2 - rien que cet été, ces stages ont accueilli près de 115 000 élèves volontaires .Devant le succès de ce dispositif voulu par le Président de la République, ce soutien a été étendu aux lycées en difficulté. Prés de 6 000 lycéens volontaires issus de quelque 200 lycées réputés difficiles ont pu en bénéficier au mois d'août.
Des enquêtes montraient de façon concordante, qu'une proportion très importante d'élèves, de l'ordre de 15 à 20%, sortaient de l'école primaire avec de graves lacunes dans la maîtrise de la lecture, de l'écriture et du calcul. C’est pourquoi l’accent a été mis sur ces apprentissages fondamentaux.

Jusqu’à présent, plus d'un élève sur deux quittait son parcours de formation après le B.E.P. sans poursuivre jusqu'au baccalauréat professionnel. Avec la généralisation progressive de la préparation du baccalauréat professionnel en 3 ans, les élèves pourront s'engager dans des parcours de formation et plus cohérents, dans lesquels ils seront mieux guidés vers leur future insertion professionnelle ou vers une formation complémentaire de l'enseignement supérieur.
La réforme du lycée donnera plus d'autonomie et de responsabilité pour les élèves, moins de rigidité dans l'organisation des cursus, plus de spécialisation pour ceux qui le souhaitent.

Affranchie des contraintes du corporatisme l’éducation retrouve, sous l’impulsion de Xavier Darcos, les chemins de la modernisation dans le respect de tous les partenaires du monde éducatif et notamment des enseignants.

Charles Debbasch

jeudi, août 28, 2008

SARKOZY UNE POLITIQUE ETRANGERE DYNAMIQUE ET AUDACIEUSE

SARKOZY : UNE POLITIQUE ETRANGERE
DYNAMIQUE ET AUDACIEUSE

Une heureuse tradition s’est instaurée. Chaque année les ambassadeurs de France sont réunis à Paris pour se ressourcer. A cette occasion, le Président de la République prononce un discours où il définit les options de la politique étrangère de la France. Le discours de Nicolas Sarkozy le 27 août 2008 devant la seizième Conférence des ambassadeurs restera dans l’histoire comme un modèle du genre. N’esquivant aucun des problèmes qui fâchent, définissant avec audace la modernisation de notre politique étrangère, le président de la République française a tracé les axes essentiels de la diplomatie française en ce début de siècle.

Premier pilier de cette politique, le positionnement résolument atlantiste. Le Chef de l’Etat infléchit sensiblement la politique à l’égard des États-Unis comme il l’avait annoncé lors de sa campagne électorale. Dans un monde devenu multipolaire avec l’émergence de la Chine, de l’Inde ou du Brésil, le Chef de l’Etat remarque justement que la France n’a plus à craindre de subir les effets d’une hégémonie américaine mais qu’elle peut au contraire par sa présence dans l’ensemble atlantique peser sur les décisions et mieux faire entendre sa voix.

Cela ne signifie pas que la France perde sa liberté de décision : la politique suivie au Proche Orient en est un bon exemple. La France a défini clairement sa position. Elle est l’amie d’Israël mais cette amitié lui permet aussi d’affirmer sa position pour une solution juste et durable de la question palestinienne. Même s’il affirme être conscient du risque qu’il prend, le Président justifie la reprise des relations avec la Syrie pour permettre un règlement d’ensemble de la situation dans la région et notamment au Liban.

Après le limogeage du secrétaire d’Etat à la coopération on attendait Nicolas Sarkozy sur la politique africaine. Le Président rejette le procès de la « Françafrique », s’il s’agit de mettre en cause les liens que la France et ses anciennes colonies ont souhaité maintenir après les indépendance. « C’est l’honneur de la France que d’avoir su accompagner, à leur demande, ces nouveaux Etats, avec une aide massive et multiforme. La France est fidèle en amitié. Elle assume sans complexes les liens que l’Histoire a tissés. »Le Chef de l’Etat reconnaît cependant qu’il y a un vrai problème de perception de notre politique notamment au sein des jeunes générations qui sont l’avenir du continent. Celles-ci ont l’image d’une France qui exploiterait à son seul profit les ressources du continent à travers des réseaux indéboulonnables. Même si cette perception est erronée, il faut en tenir compte et corriger ce qui peut être source de malentendus. Vola pourquoi la France doit moderniser ses outils d’aide au développement pour soutenir en priorité le secteur privé.
Cette nouvelle politique africaine doit s’accompagner d’une révision systématique de nos accords de défense et la réduction de nos implantations militaires. La France doit aider à former des unités régionales africaines de maintien de la paix. Elle doit se garder d’intervenir dans des conflits internes et coopérer avec l’ONU, l’Union Africaine et les organisations sous-régionales pour le règlement des conflits, « comme pour la défense et la promotion des principes que les Africains eux-mêmes ont adoptés : refus des coups d’Etat, affirmation de la démocratie et des droits de l’Homme. Notre rôle récent en Mauritanie en offre une parfaite illustration. »

C’est le même volontarisme qui doit marquer la politique européenne.
La France était sur le banc de touche de l’Europe. « Du fait du référendum de 2005, mais pas seulement : notre pays en était resté à une pratique du jeu européen qui avait peut-être ses mérites il y a vingt ans, mais qui était en décalage par rapport aux réalités de l’Europe d’aujourd’hui. »Nicolas Sarkozy a voulu instaurer une collaboration étroite et confiante avec la Commission et son
Président, comme avec le Parlement européen, son Président et les dirigeants des groupes parlementaires .Il a engagé un dialogue systématique avec tous nos partenaires : du Royaume-Uni aux pays d’Europe centrale et orientale. « Dans une Europe à 27, chacun doit pouvoir faire entendre sa voix, doit se sentir écouté et respecté. » C’est grâce à cette ouverture attentive qu’a pu être signé le Traité de Lisbonne.

La Cinquième et dernière rupture annoncée par Nicolas Sarkozy concerne les droits de l’homme. La France s’est engagée dans la
recherche d’une solution au Darfour, elle a aidé au déploiement de la force européenne sur la frontière du Tchad pour protéger des centaines de milliers de réfugiés et de déplacés. « Partout où les troupes françaises sont déployées en opérations, de l’Afghanistan à la Côte d’Ivoire, du Liban au Kosovo, c’est bien pour y promouvoir la paix, la démocratie, les libertés ! »Le fait que la France collabore avec la Russie ou la Chine ne signifie pas qu'elle se désintéresse de la question essentielle des droits de l’Homme, « En me rendant à Moscou le 12 août pour obtenir l’arrêt des combats en Géorgie, n’est-ce pas le sort de dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui était dans la balance ? Et je crois être le premier Président français à avoir publiquement affirmé, devant mon homologue chinois, en conférence de presse, nos positions sur la peine de mort et la liberté des médias. Mais nous devons aborder ces sujets difficiles, et notamment celui des minorités, sur un mode qui conduit à des résultats tangibles et positifs, et non à une confrontation stérile. »
C’est ce réalisme qui a permis la libération des infirmières bulgares en négociant avec le colonel Kadhafi; comme à celle d’Ingrid Betancourt et de plusieurs otages de Colombie en parlant au Président Uribe, mais aussi au Président Chavez.

En conclusion Nicolas Sarkozy a tracé un brillant panorama de l’état du monde.
La crise financière qui a débuté avec le scandale des « subprimes montre les excès d’un capitalisme financier. Le coût de ces errements pour le système bancaire international sera à terme, selon le FMI, de l’ordre de 1.000 milliards de dollars. Le coeur du capitalisme mondial est atteint. L’explosion des prix des matières premières qui sont, globalement, à leur plus haut niveau depuis la seconde guerre mondiale a un effet récessif sur la croissance mondiale.
La pénurie des produits vivriers a eu des conséquences tragiques. Une trentaine de pays ont dû faire face à des émeutes de la faim, de Haïti à la Guinée. Nous sommes entrés, définitivement, dans l’ère de l’énergie rare et chère.
Les changements politiques ne sont pas moins importants. La Chine, la Russie et les pays émergents se sentent plus forts et développent un nouveau nationalisme. « Les pays émergents représentent désormais la moitié de la croissance mondiale. En 2007, la Chine a dépassé les Etats-Unis comme deuxième exportateur mondial. Alors que la population en âge de travailler des Etats-Unis, du Japon et de l’Union Européenne représente au total 500 millions de personnes, ce sont 2,3 milliards de travailleurs des pays émergents qui rentrent progressivement dans un marché du travail globalisé.
Forts de cette nouvelle donne économique, les pays émergents et la Russie veulent intégrer ce nouveau concert des grandes puissances, mais à leurs conditions. Le temps est révolu où l’Occident donnait
seul le ton, servait de référence et imposait sa vision. »
A ces nouveaux défis, Nicolas Sarkozy suggère des réponses audacieuses. Il faut à la fois renforcer l’Europe, indispensable acteur global, et relancer avec détermination les initiatives sur la gouvernance mondiale. La réforme du Conseil de Sécurité doit être relancée et la France soutient le principe d’une solution intérimaire. La transformation du G8 en G13 ou, mieux, en G14 pour permettre la participation d’un pays arabe, est en bonne voie .
Le président français propose d’ouvrir les voies à un nouveau multilatéralisme. Depuis la fin de la seconde guerre, le nombre des Etats a quadruplé et celui des organisations internationales a décuplé. Le système international est fragmenté et nulle part n’existe une vision d’ensemble. Il faut de nouvelles instances de réflexion et d’arbitrage capables de veiller à la cohérence d’ensemble du système multilatéral, Pour les questions de sécurité, c’est le Conseil de Sécurité élargi qui aura vocation à être l’organe de décision.
Pour les sujets économiques et les dossiers globaux, Nicolas Sarkozy propose le futur G13/G14 comme lieu informel mais efficace d’arbitrage, de mise en cohérence, et d’impulsion.
Sur le dossier de la gouvernance mondiale du XXIème siècle, l’Union Européenne peut être la référence et un acteur majeur solide
« Encore faut-il que l’Union se montre digne de l’héritage reçu des pères fondateurs et qu’elle démontre à ses partenaires comme à ses citoyens qu’elle est capable d’ambition, de volonté et de vision.
Telle est la mission fondamentale que s’assigne la France à l’occasion de sa présidence.»

Avec sobriété et détermination le Président français a ainsi tracé les lignes de force d’une politique étrangère moderne et portée vers l’avenir.
Pour l’appliquer, il conviendra aussi de moderniser avec constance les institutions de mise en œuvre de cette politique.

Charles Debbasch

On consultera avec intérêt l’intégralité du discours du président de la République sur le site www.elysee.fr

jeudi, août 21, 2008

MOURIR POUR KABOUL

MOURIR POUR KABOUL

Avec la mort de dix de ses soldats en Afghanistan la France découvre qu’elle est engagée dans une guerre lointaine.

Le prix de la guerre parait toujours trop lourd dans une société en paix. Il faut pourtant savoir parfois payer le prix de la paix en faisant la guerre.
La relative quiétude dont nous bénéficions en France fait trop souvent oublier combien cette situation est fragile. Le monde est assis sur une poudrière. Nous sommes menacés par la poussée des extrémismes et les vagues de la pauvreté. Les expansionnismes ne sont pas morts comme l’illustre l’exemple de la Géorgie. Les fondamentalismes religieux menacent la survie de la planète. Et ils sont à notre porte comme l’illustrent les attentats de ces derniers jours en Algérie. L’effort en faveur de la défense nationale est donc nécessaire .Il est comme l’assurance qui ne paraît chère qu’avant l’accident.
Tout individu qui choisit le métier des armes sait qu’il peut le conduire au sacrifice de sa vie. C’est tout l’honneur et la servitude de la condition militaire. Et c’est pourquoi l’armée mérite la considération de la Nation. Et c’est pourquoi ces dix jeunes fauchés dans la fleur de l’âge ont droit à notre respect et à notre reconnaissance.
Cela ne signifie pourtant pas que nous nous posions la question de savoir pourquoi nous luttons en Afghanistan.
La réponse est simple. Nous sommes aux cites de nos partenaires occidentaux pour défendre la société démocratique et les droits de l’homme contre l’extrémisme des talibans et les terroristes d’Al Quaida En défendant le gouvernement légitime de Kaboul nous cherchons aussi à nous protéger.
Cela n’empêche pas les doutes et les questions. La stratégie de l’Occident est-elle adaptée à la gravité de la menace ? Le pouvoir de Kaboul mérite-t-il toute la considération que nous lui apportons ? Sommes- nous suffisamment associés à la définition des objectifs alors que nous développons notre implication dans le conflit ? Comme le résume fort bien le député Pierre Lellouche, éminent spécialiste des relations internationales, "J'aurais souhaité .., que ce soit une démarche de donnant-donnant : nous augmentons notre contribution à l'effort de guerre, nous sommes impliqués dans les choix stratégiques.".
Voilà pourquoi, après le temps du nécessaire recueillement, viendra le moment où il faudra s’interroger sur la question de savoir s’il est opportun et nécessaire de mourir pour Kaboul.
Charles Debbasch

vendredi, août 15, 2008

LA GUERRE EN GEORGIE ET LES RAPPORTS EST OUEST

A PROPOS DE LA GUERRE EN GEORGIE.RETOUR A LA POLITIQUE DES BLOCS ?

La guerre de Géorgie doit inciter à réviser quelques lieux communs qui avaient cours dans l’appréciation des relations internationales.

On pensait que la dislocation de l’URSS avait mis à néant les capacités offensives du bloc soviétique.On imaginait que la Russie avait définitivement perdu la main sur ses anciennes colonies. On supposait que l’usage de la force était désormais banni dans les rapports Est-Ouest .Sur tous ces points le conflit géorgien nous oblige à nuancer les idées acceptées jusqu’ici.

La Russie vient de rappeler brutalement que l’on ne touche pas impunément à son glacis. Depuis plusieurs mois, appuyé par l’administration Bush, le Président Saakachvili cherchait à ancrer son pays dans le giron atlantique et souhaitait même le voir adhérer à l’Otan. A plusieurs reprises, la Russie avait mis en garde l’allié américain. Par son irruption brutale , la Russie rappelle que l’on ne doit pas aller trop loin dans le flirt avec l’oncle Sam quand on appartient à son ancien Empire.

L’emploi de la force pour donner une leçon au parent infidèle sonne comme un avertissement à tous ceux qui seraient tentés de s’émanciper. La Russie a voulu donner une leçon armée à la Géorgie afin que nul n’en ignore. Elle n’hésitera pas désormais à utiliser la force pour armer sa politique étrangère. Poutine n’est pas Kroutchev qui avait assisté les bras croisés à la dislocation de l’Empire.

Dans ce nouveau contexte de confrontation, les Etats-Unis ont presque été réduits au rôle de spectateurs. Le risque d’un
Affrontement direct avec l’armée soviétique était trop grand. C’est un signe de faiblesse pour les autres pays issus des jupes communistes. Ils se rendent compte que si les Etats-Unis les engagent à aller trop loin, ils risquent de devoir en supporter seuls les conséquences comme le Président géorgien.

Quant à l’Europe elle a joué, grâce à l’impulsion de Nicolas Sarkozy, un rôle utile de médiation. Mais elle n’est pas en état de garantir l’intégrité territoriale de la Géorgie.

Ce n’est pourtant pas à un retour de la guerre froide que nous assistons. Tout au long de leur action, la Russie et ses dirigeants ont mené une action de communication pour expliquer leur action. La Russie ne veut pas se couper du monde extérieur. Elle a besoin d’échanges commerciaux, industriels et financiers. Elle lutte avec l’Occident contre le terrorisme international.

Certes tout peut encore déraper. Mais il est peu probable que la Géorgie marque une rupture définitive des excellents rapports construits depuis 15 ans entre les deux blocs. Le refroidissement actuel va simplement obliger les deux géants américain et russe à rebâtir le socle de leurs relations.

Charles Debbasch

samedi, août 09, 2008

LA CINE,LES JEUX OLYMPIQUES ET LES DROITS DE L'HOMME

LA CHINE,LES JEUX OLYMPIQUES
ET LA POLITIQUE

L’éblouissante ouverture des Jeux Olympiques que la Chine a offerte à des centaines de millions de spectateurs est déjà, à elle seule, une réponse à tous ceux qui auraient voulu au nom des droits de l’homme et de la défense du Tibet fermer le rideau avant que les trois coups ne soient frappés. On peut penser qu’en obligeant la Chine à s’ouvrir et à faire ses preuves à l’égard du monde extérieur un pas irréversible a été fait dans la bonne direction et que cette ouverture contaminera progressivement l’ensemble de la société chinoise.

Cette opinion n’est cependant pas partagée par les irrédentistes des droits de l’homme qui voient au contraire dans la participation à la cérémonie d’ouverture une « collaboration » inexcusable avec un régime autoritaire. Le débat est aussi vieux que le monde et il n’appelle pas de réponse facile.

Les pessimistes voient dans chaque échange avec les « méchants » un encouragement à leur déviance tandis que les optimistes espèrent que la main tendue permettra de tirer les « déviants » hors de leur marécage.

S’agissant de la Chine, on devrait peut être se remettre en mémoire le débat que le monde libre a connu dans la décennie soixante. Les partisans de la démocratie pluraliste soutenaient alors Formose et excluaient la Chine populaire de la société internationale au nom des libertés et des droits de l’Homme.

Edgar Faure soutenait une opinion inverse. Après un voyage en Chine, il suggérait, dans son ouvrage Le Serpent et la Tortue, qu'il serait bon pour la France de reconnaître cet Etat. Il pensait en effet qu'il était absolument grotesque que la plupart des grands pays ignorent purement et simplement ce continent. Ses propos intéressèrent le général de Gaulle qui, de retour au pouvoir, lui confia la mission de renouer avec la Chine. Edgar Faure précise dans ses Mémoires : «lorsque je suis arrivé à Paris, le général de Gaulle avait pu déjà étudier tout le dossier. Et le jour où il m'a reçu, il m'a indiqué qu'il avait l'intention de suivre mes conclusions, lesquelles tendaient à la reconnaissance diplomatique de la Chine. En tout état de cause, on voit aujourd'hui combien le Général a été un précurseur. Il a fallu attendre huit ans pour que le président des Etats-Unis fasse le même raisonnement que lui. Mais je crois que, bien que le délai ait été assez long, notre initiative de 1964 a été un début, un précédent dont l'existence a pu jouer par la suite. »

Qui peut aujourd’hui prétendre que cette reconnaissance a été une erreur ? Elle a au contraire civilisé le régime chinois qui n’a plus rien à voir avec ce qu’il était à l’époque. Cette page d’histoire doit être méditée par tous.

J’y ajouterai une expérience plus personnelle.

J’ai participé, à la fin de la décennie soixante dix alors que j’étais conseiller du président Giscard d’Estaing, à l’organisation d’une conférence sur les droits de l’homme avec Edgar Faure. Nous étions alors critiqués d’y accueillir l’URSS dont le régime était alors fort autoritaire. Edgar Faure me précisa alors avec intelligence (v Charles Debbasch, Mémoires du Doyen d’Aix-en-Provence, Editions du Jaguar1996 p.117) : « je suis présenté dans la presse d’extrême droite comme un cryptocommuniste, parfois même comme un agent infiltré de l’’Union Soviétique. Ces imbéciles ne se rendent pas compte que je fais plus pour le monde libre que tous les envoyés qui veulent en découdre avec l’URSS.J’accueille chez moi tous les hauts responsables communistes. Ils me font confiance. Je leur fais rencontrer notre propre establishment. Nous préparons ainsi, comme je l’ai fait pour la Chine, les voies de la décrispation. »

Un précédent que l’on ne peut ignorer.

Charles Debbasch

Charles Debbasch a été chargé de mission auprès du Président Edgar Faure alors ministre de l’Education Nationale de juin 1958 à juin 1959 et coorganisateur de la conférence Armand Hammer, Paix et droits de l’Homme –Droits de l’Homme et Paix initiée par Edgar Faure

mercredi, août 06, 2008

SARKOZY LA NOUVELLE ERE

SARKOZY, LA NOUVELLE ERE


Depuis quelques mois, la présidence Sarkozy connaît une nouvelle ère. Tenant compte des critiques et des dysfonctionnements de la première année de son quinquennat, le président de la République a sensiblement modifié sa façon de gouverner. Les frémissements des sondages démontrent que l’opinion commence à ressentir favorablement ce changement d’orientation.

Les changements de l’équipe de l’Elysée
Sous la direction du préfet Claude Guéant, l’équipe de la Présidence était déjà une des plus solides de la Cinquième République. On pense par exemple à deux têtes fortes de la Présidence :Jean-David Levitte , sherpa et responsable de la politique étrangère ou Raymond Soubie, en charge de l’équipe sociale. Il s’agit là des deux meilleurs spécialistes que la France connaisse dans ces secteurs ; Cet aréopage compétent a été complété par l’arrivée du préfet Christian Frémont à la direction du cabinet.

La professionnalisation de l’équipe du président, l’accroissement du nombre de ses collaborateurs illustrent la présidentialisation accentuée du régime. La récente nomination d’un "coordonnateur du renseignement" français, Bernard Bajolet, en est un signe marquant. Le nouveau promu sera le point d'entrée auprès du Président des services de renseignement des ministres chargés de la sécurité intérieure, de la défense, de l'économie et du budget. Il coordonnera et orientera leur action. Il leur transmettra les directives présidentielles. Il sera le point d'entrée des services de renseignement auprès du président de la République. A la tête d’une équipe légère, il assistera ainsi le président dans une fonction de renseignement qui était jusqu’ici l’apanage du premier ministre.

Parallèlement à ce renforcement de l’équipe présidentielle, son efficacité a été renforcée. Dans les premiers mois du quinquennat les collaborateurs du Président avaient quelque peu ruiné l’efficacité de leur action en commettant de nombreuses erreurs de communication, en se contredisant ou en s’écartant de la pensée présidentielle. L’ordre a été remis dans la maison et l’équipe France est désormais solidement tenue en mains.

Il faudrait ajouter à ce tableau le rôle bénéfique de la nouvelle épouse du Président, Carla Bruni. Elle est moins directement impliquée dans la politique et les jeux d’influence des entourages. Elle est plus conforme à la fonction traditionnelle de la première dame : plus sociale, plus représentative. Le charme en plus.

Un nouveau style présidentiel
Même s’il souhaite toujours davantage présidentialiser le régime, Nicolas Sarkozy a notablement changé de braquet. Plus serein, il aborde ses interventions avec une aisance affirmée .Moins agité, il impressionne ses interlocuteurs par sa froide détermination.

Dés lors, il ne faut pas s’en étonner, les succès s’additionnent .On pense en premier au sommet très réussi sur l’Union de la Méditerranée. Mais c’est surtout la victoire que représente l’adoption de la réforme constitutionnelle à la majorité requise qui démontre la réussite du Sarkozy nouveau. Là où chacun avait prédit l’échec la réussite est au bout du chemin avec en plus un pied de nez au PS avec le vote favorable de Jack Lang.

Il ne faut pourtant pas s’y méprendre. De nombreuses difficultés sont devant le président .Il ne s’agit pas seulement des incertitudes tenant à la conjoncture économique. Mais, davantage, du difficile équilibre à tenir entre la nécessaire débureaucratisation de la société et le conservatisme social.

Tout changement inquiète et l’addition des réformes peut générer des tsunamis. Raison de plus pour expliquer et convaincre.

Charles Debbasch

lundi, août 04, 2008

LA MORT D'ALEXANDRE SOLJENITSYNE L'HOMME QUI A TUE LE SYSTEME COMMUNISTE

LA MORT D'ALEXANDRE SOLJENITSYNE
L’HOMME QUI A TUE LE SYSTEME COMMUNISTE

Alexandre Soljenitsyne qui vient de mourir à 89 ans restera dans l’histoire moins comme un grand écrivain récompensé par le prix Nobel de littérature que comme l’homme qui a révélé à l’humanité entière que le côté libérateur du communisme était une énorme mystification.

Jusqu’à Soljenitsyne, les intellectuels -de bonne ou de mauvaise foi- voyaient dans la société communiste une libération de l’homme, un mythe purificateur. Le régime de l’URSS leur apparaissait comme une société affranchie du règne de l’argent promouvant les droits humains. Lorsqu’on leur exposait les tares du régime communiste, ils criaient au complot capitaliste. Il était à la mode alors d’être dans leur sillage. Les bien pensants de la société occidentale affichaient leur sympathie pour le régime de Moscou.

Pourtant, des renseignements de plus en plus précis et concordants commençaient à transparaître mais les zélotes du communisme n’y voyaient que le résultat d’un complot fasciste.

Et puis vint Soljenitsyne et son archipel du Goulag. Ce fut le début d’une autre époque. Par la force de son témoignage, il démontrait aux yeux du monde entier le caractère concentrationnaire du régime soviétique. Il n’était dés lors plus possible de ne pas le croire. Il n’était plus tolérable de tolérer l’intolérable. Les yeux s’ouvrirent. Les communistes des sociétés occidentales abjurèrent leur foi. Les régimes communistes déjà gangrenés s’effondrèrent. L’ensemble de l’univers communiste s’ébranla.

La force de Soljenitsyne est là. Il est l’homme qui a tué le système communiste en rendant désormais impossible la validation de sa légitimité.

Charles Debbasch
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