vendredi, janvier 26, 2007

SEGOLENE ROYAL ET LA CORSE INDEPENDANTE

LA CORSE INDEPENDANTE DE SEGOLENE ROYAL

Ségolène Royal a été piégée par l'imitateur Gérald Dahan qui s’est fait passer pour le premier ministre du Québec, Jean Charest, Le faux premier ministre québécois rappelle la polémique avec le Canada après les propos de Mme Royal sur la souveraineté du Québec et lui dit : "C'est comme si nous, on disait 'il faut que la Corse soit indépendante'." Ce à quoi réplique Mme Royal : "Les Français ne seraient pas contre d'ailleurs." Et, d'ajouter en riant: "Ne répétez pas cela. Cela va encore faire un incident, ce coup-là en France. C'est secret."Ce secret ayant passé le mur de la presse va sans nul doute déclencher la polémique.

Les propos initiaux de Madame Royal n’étaient pas, en effet anodins. Lors de sa rencontre à Paris avec le dirigeant du Parti Québécois (séparatiste) André Boisclair, Ségolène Royal, avait dit partager avec son interlocuteur des valeurs communes, "c'est-à-dire la souveraineté et la liberté" du Québec. Ces propos avaient aussitôt été rangés par la droite au rang des gaffes diplomatiques de la candidate socialiste après ses déclarations au Liban ou en Chine.

Il est vrai que la politique internationale est un terrain difficile. Les électeurs français sont plus intéressés par la politique intérieure que par les relations internationales. Mais, tout bon candidat à l’élection présidentielle se doit d’acquérir une aura internationale.

Se mouvoir dans cette galaxie n’est pas aisé. Il y faut une bonne expérience du sens de la litote pour parler sans se compromettre et pour se concilier les uns et les autres sans se contredire comme l’a fait Ségolène qui a déclaré le lendemain en Israël le contraire de ce qu’elle avait affirmé la veille chez les palestiniens.

Mais, l’humoriste Dahan vient brusquement de déplacer le débat. En mettant la Corse et le Québec dans le même panier, Madame Royal franchit un seuil que sans doute les plus acharnés des nationalistes corses n’espéraient pas voir atteint si vite. Le débat sur l’unité de la nation française existe, il est vrai, et notre République a longtemps confondu l’unité et l’uniformité. Mais, de là à assimiler le Québec et la Corse, il y a un fossé. Nul doute que les souverainistes vont proposer d’envoyer la candidate socialiste en cabane au Canada.
Charles Debbasch