mardi, septembre 30, 2008

CRISE MONDIALE AUTORITE ET CONFIANCE

LA CRISE MONDIALE, L’AUTORITE ET LA CONFIANCE



Alors que la crise économique mondiale s’amplifie, que les banques s’effondrent les unes après les autres comme des châteaux de cartes, le monde capitaliste parait vaciller sur ses fondations et s’effriter comme il ya moins de vingt années le système communiste. Chacun est alors tenté de donner une clé d’explication unique au désordre financier. Mais, en réalité c’est une conjonction de facteurs qui a généré la situation présente.



Les Etats les plus atteints par la crise sont ceux qui ont tout misé sur les activités financières au détriment des activités de production. Ils ont ainsi , non seulement laissé se créer d’immenses poches de déficit commercial mais, ils ont aussi succombé aux facilités monétaires ou de crédit. Par définition, l’immatériel est plus artificiel que la production industrielle et plus susceptible de manipulations ou de laxisme. Les Etats-Unis financent leur gigantesque déficit commercial par la création monétaire débridée et les excès du crédit. Les pays européens- et en premier la France- maintiennent un niveau de vie au dessus de leurs moyens par l’accroissement des déficits publics.



C’est dire que les purges nécessaires ne portent pas seulement sur les ajustements bancaires. Elles concernent des bases essentielles de nos sociétés et ,de ce fai,t ne seront pas facilement acceptées par les opinions publiques.



Maintenir des activités productives dans les sociétés très développées supposerait que les travailleurs supportent des réductions drastiques de leurs salaires afin d’éviter les délocalisations. On voit mal, en l’état présent, des gouvernants disposer d’une force suffisante pour supporter le choc politique de telles décisions .On entrera dés lors dans une phase de déclin progressif du monde développé face aux puissances émergentes. On a cru que la puissance financière était plus décisive que la force des bras. La revanche des muscles sur le papier monétaire marquera les prochaines décennies.



La crise actuelle impose que l’on repense également les bases idéologiques de nos pouvoirs politiques. L’euphorie économique nous a fait perdre de vue la nécessaire fonction régulatrice de l’Etat. L’autorité de l’Etat- qu’il ne faut pas confondre avec l’accaparement par la puissance publique des entreprises économiques-doit s’exercer pleinement sur le secteur économique. Or, même nos sociétés libérales ont perdu de vue cette nécessité. Elles ont laissé se développer des administrations lourdes mais peu efficaces et l’autorité de l’Etat se diluer. On peut même dire que le pouvoir politique, noyé dans sa propre bureaucratie, se révèle incapable d’exercer sa fonction de régulateur suprême de la société, d’une société où l’Etat ne dépend pas des banques mais où ce sont celles-ci qui doivent respecter la politique de l’Etat.



Mais, pour que cette autorité renouvelée de l’Etat puisse être supportée, il est nécessaire que les politiques transforment leurs types de relations avec les citoyens. Une plus grande transparence, une meilleure définition des objectifs, préférer la réflexion sur les finalités au pragmatisme du quotidien, une pratique démocratique de l’autorité : expliquer et faire comprendre plutôt que réprimer et utiliser la force de la décision exécutoire.



C’est à ce prix que de la tourmente actuelle pourra naître une nouvelle confiance des citoyens à l'égard des pouvoirs politiques.



Charles Debbasch

jeudi, septembre 25, 2008

LE LIBERALISME ET LA SOUVERAINETE DE L'ETAT

LE LIBERALISME ET LA SOUVERAINETE DE L’ETAT

Etre libéral c’est croire à la supériorité de l’initiative individuelle sur l’étatisme ; c’est admettre que les libertés sont plus efficaces que les contraintes, c’est n’admettre l’intervention de l’Etat que lorsqu’elle est absolument nécessaire.

Mais, être libéral c’est ne pas admettre la loi de la jungle où les puissants imposeraient leur loi aux faibles. La volonté collective s’exprime à travers la loi qui fixe le cadre de toutes les activités humaines y compris dans le domaine économique.

La crise financière née aux Etats-Unis n’est pas une crise du libéralisme mais la conséquence d’un laxisme coupable. Des banques ont prêté dans l’immobilier des sommes considérables à des emprunteurs peu solides. Elles ont mis sur le marché ces centaines de milliers de créances douteuse jusqu’au jour où, à force de charger la barque, celle-ci a coulé. Pour éviter la faillite du système, l’Etat américain a donc du se porter au secours des entreprises qui ont fauté non pour les nationaliser durablement mais pour les revitaliser.

Ce qui est en cause ici ce n’est pas le libéralisme mais des déviations condamnables.

Il est vrai que, dans un marché devenu fou, il pouvait apparaître plus rentable de jouer en bourse que d’investir son argent dans une entreprise, plus lucratif de spéculer sur le cours des matières premières que de produire des denrées agricoles

Sans négliger le rôle utile de la bourse, rappelons tout de même que la production est toujours préférable à la spéculation.

La souveraineté de l’Etat doit fixer les règles du jeu .

Le libéralisme n’est pas une pétaudière,

Charles Debbasch

mercredi, septembre 10, 2008

L'OURAGAN EDVIGE

L’OURAGAN EDVIGE
Avec un nom qui ressemble à celui d’un ouragan le fichier EDVIGE (Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale) est en voie de déclencher un véritable tsunami.
DE QUOI S’AGIT-IL ?
Un décret du 27 juin 2008 autorise le ministère de l’intérieur à mettre en place une nouvelle base de données intitulée "Edvige" afin de collecter toute une série d’informations notamment sur certaines personnes publiques (politiques, syndicales, religieuses) ou encore sur certains individus (ou groupes) "susceptibles de porter atteinte à l’ordre public".
Collectées en vue d’informer le gouvernement et ses représentants dans les départements et les collectivités, ces données sont enregistrées sur fichiers. Les données enregistrées concernent les personnes âgées de 13 ans et plus. Elles contiennent les éléments suivants :
informations ayant trait à l’état civil et à la profession ;
adresses physiques, numéros de téléphone et adresses électroniques ;
signes physiques particuliers et objectifs, photographies et comportement ;
titres d’identité ;
immatriculation des véhicules ;
informations fiscales et patrimoniales ;
déplacements et antécédents judiciaires ;
motif de l’enregistrement des données ;
données relatives à l’environnement de la personne, notamment à celles entretenant ou ayant entretenu des relations directes et non fortuites avec elle.
L’enregistrement des données est toutefois plus limité pour les personnalités publiques, l’enregistrement de données relatives aux comportements ou aux déplacements ne touchant pas ces personnalités.
POURQUOI CE DECRET ?
Il ne faut pas imaginer que ces données n’étaient pas stockées jusqu’ici. Les renseignements généraux et les services de police et de gendarmerie collectaient jusqu’ici plus ou moins légalement des données. Mais le souci de protéger les libertés publiques et l’institution de la Commission informatique et Libertés imposaient de faire passer le statut des fichiers de l’informel au formel avec le résultat paradoxal d’ouvrir les portes de la contestation. Ce qui était caché est, en effet, devenu transparent.
OU EN EST-ON LEGALEMENT ?
Théoriquement le décret est publié et applicable. Cependant différentes organisations de défense des droits de l’homme ont formé un recours en annulation en estimant que ce décret qui restreint les libertés publiques est contraire à la Constitution. Les mesures qu’il contient relèveraient selon les auteurs du recours du domaine de la loi. Le recours si le décret n’est pas rapporté avant devrait être jugé au mois de décembre 2008.
LES POINTS DE CONTESTATION
MELANGE DES RESPONSABLES POLITIQUES ET SYNDICAUX ET DES DELINQUANTS C’est une erreur d’avoir mis dans un même texte des personnes visées par des objectifs différents. Pour les responsables politiques et syndicaux, l’objectif est de donner une connaissance aux autorités de l’establishment de la société. Pour les personnes susceptibles de troubler l’ordre et la sécurité, le but recherché est de prévenir et de réprimer la délinquance. Etonnant mélange de la carpe et du lapin.
CARACTERE PERMANENT DU STOCKAGE DES DONNEES Il n’y a pas de droit à l’oubli. Chacun continuera à être suivi ad infinitum par son passé. Ce qui est choquant alors et surtout que le fichage est permis dés l’âge de treize ans.
COLLECTE D’ELEMENTS RELATIFS A LA SANTE ET A L’ORIENTATION SEXUELLE Il s’agit là d’une intrusion inadmissible dans les éléments les plus intimes de la vie privée.
UNE CONTESTATION EN PARTIE JUSTIFIEE
Les progrès de l’informatique justifient certaines des inquiétudes. Bien que les fonctionnaires ayant accès au fichier soient assez strictement définis, il est 2vident que dés lors que des renseignements seront numérisés , ils finiront par être publiés. Il est donc normal d’ëtre vigilant et plus restrictif qu’on ne l’était à l’époque du traitement manuel. C’est pourquoi le mouvement de protestation a eu un grand écho dans l’opinion.
Le Chef de l’Etat a donc organisé une réunion à l’Elysée au cours de laquelle il a demandé à Michèle Alliot-Marie «d’ouvrir rapidement une concertation avec des personnes qualifiées». Cette concertation «sera suivie de décisions pour protéger les libertés.
Charles Debbasch

mardi, septembre 09, 2008

LE PARTI SOCIALISTE DEBOUSSOLE

LE PARTI SOCIALISTE DEBOUSSOLE
Laurent Fabius, interrogé sur RTL, a estimé que le Parti Socialiste est "malade" pour trois raisons, Selon lui, la direction est une "pétaudière", les propositions ne sont "pas assez crédibles", et le parti a besoin d'une "stratégie claire de gauche décomplexée.
Analysons les causes de cette maladie.
LE PS UNE PETAUDIERE
Après douze ans de gouvernement hollande, le Parti Socialiste est à la recherche d’un nouveau leader. Et on se bouscule au portillon parce que les compétiteurs savent que celui qui sera choisi aura de grandes chances d’être le porte-flambeau du PS lors des prochaines présidentielles.
A l’heure actuelle la description de Laurent Fabius est exacte puisqu’aucun courant majoritaire ne se dessine. Il y a à ce jour trois principaux postulants à la succession de François Hollande - Ségolène Royal, Bertrand Delanoë et, Martine Aubry -. Ils oscillent entre un pic de 25% et un étiage de 20%.C’est dire que chacun est à la recherche d’alliances même contre nature et que cela fait désordre. Mais, cette pétaudière n’est pas inhabituelle. C’est sur une même base dispersée que François Mitterrand a rebâti le PS.
Nous sommes donc dans une situation transitoire les belligérants finiront bien par se découvrir un chef.
DES PROPOSITIONS PAS ASSEZ CREDIBLES

Sur ce point, Laurent Fabius est dans le vrai. Qui peut croire au tableau apocalyptique de la France qu’a dressé à La Rochelle François Hollande ? «Diplomatie brouillonne», «déclassement économique, social et moral», «manquements à la laïcité», «sanctuarisation des gros patrimoines», «paupérisation du service public», «mainmise de l'État sur les médias»… «Voilà la France, un an après l'élection de Nicolas Sarkozy : déclassée, divisée, désespérée»

Bigre ! On pouvait penser qu’après ce constat accablant François Hollande présenterait des propositions solides. Au lieu de cela, on ne trouve que des réflexions brouillonnes sur un nouvel Etat providence dont on voit mal la place dans la société internationale actuelle.

Le PS est à l’évidence en panne idéologique. Mais il l’est parce qu’il est à la recherche de son Nord.

UNE STRATEGIE CLAIRE DE GAUCHE DECOMPLEXEE

Ce Nord pour Laurent Fabius c’est un ancrage à gauche sans complexes. Mais sur ce point les violons du PS sont désaccordés. Ségolène Royal recherche l’alliance avec le centre, Bertrand Delanoë se proclame libéral et Dominique Strauss-Kahn incarne le courant réformateur.

Or tout se tient : comment le PS peut-il refaire son unité, afficher des positions crédibles s’il donne l’impression d’avoir perdu sa boussole ? C’est dire qu’il faudra encore beaucoup de travail au Parti Socialiste pour retrouver une crédibilité nationale.

Charles Debbasch

dimanche, septembre 07, 2008

QUELLE COMPAGNIE SUR UNE ILE DESERTE

QUELLE COMPAGNIE SUR UNE ILE DESERTE ?

Pour dresser le portrait psychologique d’un individu, il est de coutume de lui poser cette question. « Si vous deviez vivre sur une île déserte qui ou quoi emmèneriez vous ? ».Les intellectuels préfèrent partir avec un livre, les buveurs avec une bouteille de champagne ou de whisky, les égrillards avec une playmate. Il manquait une étude scientifique pour déterminer le vœu dominant.

C’est à présent réalisé grâce à un sondage.
Quelque 1.105 propriétaires d'animaux ont été interrogés par Petplan, qui vend des assurances santé pour chiens et chats. Et la réponse est particulièrement instructive. C’est l’animal qui est le meilleur compagnon de l'homme sur une île déserte ? - Plus de deux Américains sur trois préféreraient être envoyés sur une île déserte avec leur animal de compagnie plutôt qu'avec leur partenaire.

Cette enquête indique également que plus de la moitié des sondés organisent des fêtes pour leur animal, près de 70% partagent leur lit avec lui, 63% lui font la cuisine et 68% l'habillent. «Les Américains ont dépensé environ 48 milliards de dollars pour leurs animaux de compagnie en 2007.

Il reste que l’on ne choisit pas lorsque l’on échoue sur une île déserte. Imaginez que Ségolène Royal se retrouve avec François Hollande, Jean-Marie Le Pen avec Olivier Besancenot ou François Bayrou avec Nicolas Sarkozy. L’île serait déjà divisée contre elle-même.

Charles Debbasch

vendredi, septembre 05, 2008

LE SERVICE PUBLIC ET LA POSTE

LE SERVICE PUBLIC ET LA POSTE

Une controverse partage aujourd’hui la classe politique.La Poste doit-elle conserver son statut de service public ou doit-on la privatiser ? Une occasion de se pencher sur le sens et la fonction des services publics.

Sous des dénominations diverses, il existe dans tous les pays des
services permettant de répondre aux besoins collectifs. Le service public
français répond à cette exigence. La construction européenne libérale a
cherché à donner une traduction différente à cette réalité à travers la notion
de service universel .

La politique n’est pas étrangère à ce débat.
Deux courants idéologiques le libéralisme et le socialisme se combattent. .Le premier est favorable à la réduction des services publics. Le second souhaite leur extension. Mais chacun admet cependant que certains services sont nécessairement publics.

Il reste alors deux problèmes à trancher .Quels services ?Gérés dans quelles conditions ?

I - QUELS SERVICES ?
La réponse démocratique est simple. Sont des services publics ceux que
les représentants du peuple ont estimé, à un moment donné, essentiels pour
répondre aux besoins exprimés par la population. Ainsi est marqué le
caractère contingent des services publics : les besoins collectifs évoluent et
les services rendus par la collectivité changent corrélativement. Ainsi
s’exprime aussi la prise en charge politique de la décision de vie et de mort
sur le service public.

Telle est la théorie, mais la pratique constatée s’en éloigne consi-
dérablement.

Au point de vue de la décision tout d’abord. Le processus de création
du service public ne repose pas toujours, loin s’en faut, sur une décision
claire et ordonnée du pouvoir politique. L’administration secrète ses services
comme une couche calcaire qui se surajoute aux strates existantes. Chaque
service lance ses pseudopodes et ces branches acquièrent leur autonomie
sans que nul concepteur préside à leur fécondation.

Le simple constat des services publics existants est rarement effectué.; Il s’agit d’un
recensement où les dédoublements, les fantômes, les enfants naturels ou
adultérins sont si nombreux que la puissance publique a du mal à reconnaître
ses propres limites. Et pourtant un tel recensement est essentiel pour que la
collectivité ne soit pas écrasée par sa propre architecture.
Un tel recensement s’impose d’autant plus que l’Etat qui donne
la vie devrait aussi pouvoir euthanasier ses propres services lorsqu’ils sont
devenus obsolètes, incapables d’assurer leur mission ou, plus simplement,
oppressifs pour ceux qu’ils prétendent servir. Or, l’État -incapable de
reconnaître son propre domaine- est de ce fait inapte à lui donner une
délimitation conforme aux exigences du corps social.Les services se maintiennent assurant leur propre survie, se reproduisant tel un cancer qui ronge le corps social.

Il ne manque pas de forces qui poussent en ce sens fonctionnaires
luttant pour la survie de leur entreprise, groupes de pression qui contrôlent
ces pseudopodes qui ne veulent pas voir disparaître leur raison d’être : des
intérêts particuliers qui se déguisent en défenseurs de l’intérêt général.
Aucun État organisé ne peut se passer pourtant de cette évaluation
permanente de la nécessité des services publics pour prendre dans des
conditions éclairées, sous le regard et le contrôle de l’opinion publique, les
décisions de création ou de suppression qui s’imposent.


II - GÉRÉS DANS QUELLES CONDITIONS ?
Les services publics sont au service des citoyens. Banalité qui exprime
que ces services doivent satisfaire les besoins exprimés dans le respect des
règles démocratiques.

La conception française résume ces exigences dans les concepts de continuité,
d’égalité et d’évolution censés résumer l’étiage des exigences que les services
doivent satisfaire.

Mais, là encore, l’évaluation du degré de satisfaction réelle des
citoyens n’est guère appréciée. Si on voit apparaître des sondages destinés à
mesurer le degré de satisfaction du public, l’administration n’a guère mis au point
ses propres instruments de mesure de l’adéquation entre la vocation affirmée -le
service de l’intérêt général- et l’action réalisée.

Ce bilan coûts-avantages s’impose pourtant dans tous les domaines de l’action administrative pour éviter que, sous le couvert du service public, l’inflation administrative ne progresse et ne s’amplifie.

Cette évaluation s’impose également à tout instant pour mesurer les
avantages et inconvénients respectifs de la gestion publique et de la gestion
privée. Non pour imposer une doctrine mais pour prendre des décisions
éclairées qui répondront aux exigences de l’heure
. Lorsque dans l’avant-guerre, les chemins de fer furent nationalisés en France, c’est parce que les réseaux privés morcelés et mal gérés ne permettaient pas de répondre aux
attentes du public. Cette gestion s’impose-t-elle aujourd’hui et la réponse
peut-elle être la même en France et en Grande-Bretagne où l’état du réseau
privatisé ressemble à celui de la France de 1936 ?
Les audits évaluatifs doivent apporter les réponses qui permet-
tront au pouvoir politique de prendre des décisions éclairées.
Le service public ne doit plus être un pavillon de complaisance mais,
plus simplement, l’étendard de besoins collectifs assumés dans l’excellence.

Et j’en reviens à la question de la Poste : plutôt qu’une réponse abstraite et doctrinale au problème du statut, je préfère que l’on se décide en fonction des besoins et des attentes des citoyens.

Charles Debbasch

jeudi, septembre 04, 2008

LE DUEL MC CAIN OBAMA

LE DUEL MC CAIN-OBAMA

Ainsi John Mac Cain, sénateur de l'Arizona, est officiellement le candidat républicain à l'élection américaine, dont le scrutin aura lieu le 4 novembre prochain. C’est un anti-Obama que le parti de George Bush a choisi pour affronter le candidat démocrate.

Mc Cain se veut un homme ancré dans la tradition, dans l’Amérique profonde. Obama veut incarner la mutation, l’évolution vers une Amérique moderne et décomplexée.

Mc Cain se targue d’être conservateur des valeurs civiques et familiales tandis qu’Obama est le favori des partisans de l’évolution des mœurs.

Chacun des candidats apporte sa dose de clin d’œil aux « minorités visibles ».Obama s’il est élu sera le premier président noir. En revanche, si Mc Cain est élu, pour la première fois une femme, sa colistière Sarah Palin, figurera dans le couple exécutif.

Mc Cain a une longue expérience politique dans la direction exécutive des affaires publiques.Obama lui, a, la seule pratique du législatif sénatorial.

Mc Cain incarne les valeurs patriotiques profondes. Héros de la guerre du Vietnam, il défend la puissance de son pays. Obama cherche à jouer la carte d’un pays ouvert et pacifique.

Avec emphase, Sarah Palin a déclaré à la convention républicaine de Saint Paul : "En politique, il y a des candidats qui utilisent le changement pour promouvoir leur carrière. Et il y en a d'autres, comme John Mc Cain, qui utilisent leur carrière pour promouvoir le changement». Et pour mieux critiquer Obama qui est le chou chou des medias, elle a affirmé qu'elle n'irait pas à Washington pour rechercher l'approbation des médias mais "pour servir le peuple de ce pays".

Deux Amériques se font maintenant face. Les Etats-Unis comme tous les peuples hésitent entre la continuité et le changement. Clinton et Bush ont été tour à tour les chefs de file de chacun de ces courants. C’est, à présent, au tour d’Obama et de Mc Cain de tenter de faire triompher leur credo devant le peuple.

Charles Debbasch

lundi, septembre 01, 2008

QUELLE SOLIDARITE ACTIVE ?

LA SOLIDARITE ACTIVE

A partir de juillet 2009 le revenu de solidarité active sera versé chaque mois par les caisses d'Allocations familiales aux personnes en situation de pauvreté et d'exclusion. Les bénéficiaires seront les salariés à temps partiel au Smic (2 millions de personnes), les Rmistes actuels (1,13 million de personnes), les titulaires de l'Allocation parent isolé (217 500 personnes) et les personnes qui retrouvent un travail si elles sont embauchées à un salaire mensuel inférieur à environ 1050 euros net.
L’idée de cette allocation est d’offrir à tous un minimum de revenus et à encourager les individus à accepter un travail en évitant la perte d’argent au moment du retour au travail. Le Revenu de Solidarité active encourage le travail, facilite le retour à l’emploi. Il réduit le nombre de travailleurs pauvres. Il garantit que tout retour au travail donne lieu à une augmentation de revenu et que toute augmentation des revenus du travail se traduit par une vraie amélioration des ressources des familles. Une personne qui n’a pas de revenu du travail continuera de toucher comme actuellement l’équivalent du RMI. C’est le RSA à taux plein, parce qu’il n’y a pas d’autres revenus. Une personne qui a de faibles revenus du travail, qu’elle soit ou non passée par le RMI, bénéficiera également du RSA, comme complément de revenu, dégressif au fur et à mesure que ses revenus du travail augmentent
Le principe du RSA est bon puisqu’il vise à inciter à la reprise du travail. En revanche les modalités de son financement ont ouvert la controverse. En effet, si pour 7 milliards d’euros le RSA sera financé par les moyens existants, les dépenses supplémentaires engendrées-à hauteur de 1,5 milliard d’euros seront financées par une nouvelle taxe de 1,1 % sur les revenus de l’épargne. Une fois de plus, le taux des prélèvements obligatoires s’accroit dans notre société.
La présidente du Medef Laurence Parisot s'est montrée critique face à une "multiplication de primes", décidées dans l'urgence, et financées par les entreprises. Elle s'est ainsi interrogée sur l'opportunité d'une taxe "en plus" pour financer la "bonne idée" du Revenu de solidarité active (RSA). Selon elle, il faut "sortir de cette manie française qui consiste, face à tout sujet, à dire +on crée une taxe en plus+", jugeant le taux d'imposition en France "à peine supportable"."La seule chose qui peut aider les salariés à avoir plus de pouvoir d'achat, c'est une croissance économique forte de notre pays. Selon elle, le problème n'est pas seulement le mauvais chiffre du PIB français du deuxième trimestre (-0,3%), négatif pour la première fois depuis près de six ans, mais aussi la faible croissance des trimestres précédents."Cela fait plusieurs années qu'on a un taux de croissance inférieur à nos partenaires. Il reste en moyenne inférieur à 2-2,5% alors qu'on sait qu'on élève le niveau de vie des gens à partir d'une croissance de 2,5%", a-t-elle ajouté.
Nicolas Sarkozy a justifié sa décision en insistant sur la "révolution complète" opérée par le RSA, qui va permettre à une personne qui reprend un travail de conserver une partie de son allocation ou aux travailleurs "pauvres" de percevoir un complément à leur salaire."Je ne mettrai pas un centime pour financer l'assistanat. J'ai été élu sur une promesse: récompenser le travail", a rappelé Nicolas Sarkozy."J'ajoute qu'à la différence du RMI, où il n'y a aucune obligation, avec le RSA on sera obligé de prendre du travail, et ceux qui refuseront deux offres d'emploi ou de formation seront pénalisés", a-t-il déclaré, "c'est la logique des droits et des devoirs, ça ne doit surprendre personne, c'est toujours ce que j'ai dit, c'est toujours ce à quoi j'ai cru".
"Et le président de la république a insisté sur la nécessité de respecter un certain équilibre social. "J'ai beaucoup fait pour le développement économique de la France. On a supprimé les droits de succession, on a permis la défiscalisation de l'ISF pour les entreprises, on a fait le bouclier fiscal. Il est normal que les revenus du capital puissent aider (...) à ce que les exclus retrouvent du travail. "S'il y a de l'argent pour le haut, il doit aussi y avoir de l'argent pour le bas, pour soutenir le revenu de ceux qui font l'effort de se lever chaque matin. J'assume", ", a soutenu le président.

En réalité, le succès ou l’échec de l’institution du RSA dépendra de trois facteurs.
Il faudra d’abord veiller à la simplification du processus et à éviter qu’il ne sombre dans le technocratique.
Il conviendra également de pourchasser les fraudes et les déviations qui pourraient survenir.
Il faudra enfin éviter les dérapages financiers qui conduiraient chaque année à augmenter le taux du prélèvement sur les revenus du capital.
Il est prouvé que chaque fois que l’on augmente les seuils des aides, on accroit le nombre des « pauvres » ou des « assistés ».c’est dire qu’il conviendra dans l’application d’insister sur le facteur d’activité plutôt que sur celui de la solidarité.
Charles Debbasch