mercredi, janvier 07, 2009

SURVOL DE LA SARKOZIE GOUVERNANTE

SURVOL DE LA SARKOZIE GOUVERNANTE

Si 2008 avait été l’année de l’apprentissage, 2009 a marqué la définition des grands équilibres du nouveau pouvoir, de la Sarkozie gouvernante.

Le style de l’action présidentielle a été remis au diapason des souhaits des électeurs : moins familier, moins impulsif mais aussi plus rigoureux, plus volontaire. Le bulldozer Sarkozy n’a rien perdu de son aptitude à bousculer les montagnes mais il poursuit désormais une route plus droite et évite tout à coup.

L’équipe de l’Elysée maîtrise, à présent, parfaitement la conduite de l’appareil de l’Etat. La façon exemplaire dont a été menée la présidence française de l’Union européenne en est une excellente illustration. La méthode Sarkozy, qui était hier raillée, s’est révélée efficace, cohérente et productrice de résultats.

L’initiative périlleuse visant à moderniser les institutions a été conduite avec succès. La révision constitutionnelle accroit considérablement les pouvoirs du parlement et contrebalance heureusement la tentation présidentialiste. Le pouvoir exécutif n’est plus le maître absolu du jeu. Il doit désormais composer avec les parlementaires ,y compris ceux appartenant à sa propre majorité.

Tous ces succès de Nicolas Sarkozy ont précipité le déclin de l’opposition. De nombreux membres du Parti socialiste ont été tentés par le ralliement et il est significatif que la voix de Jack Lang se soit mêlée aux votes de l’UMP pour permettre le vote de la réforme constitutionnelle. Miné par une guerre de succession, le PS est affaibli et il peine à retrouver les lignes d’un nouveau programme. La décrépitude du PC ajoute à la confusion à gauche. Ce champ de ruines laisse une large place à Olivier Besancenot et aux autonomes.

La crise économique et financière peut, cependant, à terme, permettre à l’opposition de retrouver quelque vigueur unitaire. Nicolas Sarkozy avait souhaité être le président du pouvoir d’achat. Il se retrouve le capitaine d’un navire dans une mer démontée. Il doit alors chercher à redonner à l’Etat un rôle moteur dans l’économie pour surmonter la crise. Tout est désormais suspendu à l’évolution des flux économiques internationaux.

La Sarkozie gouvernante doit, à présent, permettre à la France de moderniser ses structures pour s’adapter à la nouvelle donne internationale.


Charles Debbasch