mercredi, octobre 13, 2010

LES MINEURS CHILIENS ET LES FUTURS RETRAITES FRANCAIS

LES MINEURS CHILIENS ET LES FUTURS RETRAITES FRANCAIS


Deux évènements a priori sans rapport ont retenu notre attention. Le mardi 12 octobre, la France syndicale était dans la rue pour protester contre la réforme des retraites. Le mercredi 13 octobre, les mineurs chiliens bloqués au fond d’une mine depuis le 5 août étaient remontés à la surface,

On s’attardera, en premier, sur ce sauvetage exceptionnel, 33 mineurs étaient bloqués depuis plus de deux mois au Chili. On les avait d’abord déclarés morts. Puis, des signes de vie avaient été perçus et la communication établie avec eux. Mais, il a fallu plusieurs semaines pour percer un conduit pour pouvoir remonter les mineurs dans une étroite nacelle. Cette opération a soulevé l’émotion du monde entier. Elle a exigé, en effet, des efforts exceptionnels que seul le génie humain porté à son paroxysme permet de réaliser. Une immense chaine de solidarité s’est forgée appuyée sur le courage, la volonté, la détermination. Toute la nation chilienne s’est rassemblée autour de son Président. Le premier mineur remonté a été salué par le Chef d’Etat chilien Sebastian Pinera tandis que des journalistes venus du monde entier couvraient l’événement et que la foule alentour scandait "Chili! Chili!".

La veille un tout autre événement secouait la France. A l’occasion de la énième grève contre la réforme des retraites des cortèges de plaignants parcouraient les principales cités du pays.

Sur cette réforme, tout a été dit.

Elle est à l’évidence inéluctable. L’opposition qui la conteste est de mauvaise foi puisqu’elle ne propose aucune solution de rechange crédible. On voit déjà se dessiner une récupération politique de ce dossier pour nourrir une contestation frontale contre le pouvoir de Nicolas Sarkozy. L’exécutif français paye les conséquences de l’échec des régionales, de la crise économique, et de l’affaiblissement d’un gouvernement annoncé depuis deux mois comme en sursis.

Mais, il faut aller au delà de ces péripéties politiques et voir plus loin.

Ces manifestations sont l’illustration d’une France frileuse qui préfère manifester tristement dans les rues plutôt que de s’unir pour un programme de développement économique et une véritable politique industrielle, d’une France enfermée dans ses égoïsmes catégoriels de droite comme de gauche au lieu de forger de nouveaux liens de solidarité.

Un peuple rassemblé est capable du meilleur. Un peuple enfermé dans ses conformismes et ses protections casse les ressorts de son développement.

C’est en ce sens que l’exemple des mineurs chiliens et de leurs sauveteurs doit nous inspirer. Rien de grand ne se forge dans le renoncement.

Une France moderne exige un nouvel élan. En sommes nous encore capables ?

Charles Debbasch