mardi, février 16, 2010

SARKOZY ET LA REFORME DES RETRAITES

SARKOZY ET LA REFORME DES RETRAITES
Nicolas Sarkozy vient d’annoncer une prochaine réforme du régime des retraites. Il existe une différence entre les règles des mathématiques et celles de la politique. Les chiffres des retraites sont clairs .Le vieillissement de la population et l’augmentation des inactifs déséquilibrent notre système de retraite. Mais la solution politique n’est pas facile à mettre en œuvre car toute modification des droits acquis et de l’âge du départ du départ à la retraite soulèvent des lourdes hostilités des partenaires sociaux. C’est pourquoi, face au déséquilibre démographique, le Président de la république s’est contenté pour l’instant de définir une méthode pour la réforme sans préconiser de solution.
LE DESEQUILIBRE DEMOGRAPHIQUE
La France, en 1945, a fait le choix d'un financement par répartition c’est à dire que les retraites sont financées par un prélèvement sur les actifs. Les actifs paient les pensions des retraités. Mais ce système est lé à la pyramide des âges. Or, la conjonction d’un faible taux de natalité et les progrès de l’espérance de vie accentuent le vieillissement de la population .On compte aujourd'hui, quatre personnes de plus de soixante ans pour dix personnes de vingt à soixante ans. En 2040, on en comptera sept. Le taux de dépendance des personnes âgées – le rapport entre les personnes de 65 ans et plus et celles âgées de 20 à 64 ans – passera de 25 % actuellement à 50 % en 2050. Il y aura davantage de personnes âgées, mais moins de personnes d’âge actif pour les prendre en charge financièrement. Se trouve ainsi posé le problème du financement des retraites. Le déficit de la Caisse Nationale d’Assurances Vieillesses n’a cessé de s’accentuer. Il était, en 2005, de 1,8 milliard d'euros ; en 2006, il a continué à se creuser à 2,4 milliards d'euros .Il se situe aujourd’hui autour de 5 milliards d’euros.
Pour assainir le système, les solutions ne sont pas infinies. On peut soit accroître le montant des prélèvements obligatoires, soit réduire les pensions. Ces deux solutions sont politiquement sensibles et difficiles à mettre en œuvre. Reste alors une décision que nombre de pays européens commencent à pratiquer : augmenter les taux d’emploi des personnes âgées à travers un allongement de la vie active. Pour ce faire il faut allonger la durée de cotisation ouvrant une retraite à taux plein et retarder l’âge du départ en retraite.
LA METHODE SARKOZY
Le constat du Chef de l’Etat est clair. "compte-tenu du temps que les mesures que nous prendrons mettront à produire leur plein effet, si nous voulons sauver le système de retraite, nous ne pouvons plus différer les décisions". Mais le Président s’est bien gardé de définir les axes de la réforme.il a simplement proposé une méthode faite d’une large concertation avec les partenaires sociaux. La concertation, a-t-il dit, commencera "début avril" quand le Conseil d'orientation des retraites (COR) fera connaître ses projections financières sur l'équilibre des régimes. Ensuite, "Au début du mois de septembre, le gouvernement prendra ses responsabilités et déposera un texte" au Parlement,
Cette méthode consensuelle ne peut cependant dissimuler qu’il y aura une tension à terme. Les syndicats privilégient en effet la solution de facilité : l’augmentation des prélèvements obligatoires et notamment de l’impôt sur le capital. Tandis que le gouvernement s’orientera davantage vers le recul de l'âge légal de départ en retraite et l'allongement de la durée d'activité.
C’est vers cette dernière voie que s’orientent nos partenaires européens et il sera difficile à la France de réduire encore la compétitivité de son économie en aggravant des charges déjà trop lourdes.
Charles Debbasch