mercredi, mai 16, 2012

LA PRISE DE FONCTIONS DE FRANCOIS HOLLANDE


LA PRISE DE FONCTIONS DE FRANCOIS HOLLANDE



L’histoire retiendra que ce 15 mai 2012 François Hollande, septième Président de la Ve République, a été installé dans ses fonctions.

Les politiques remarqueront qu’avec cet ancien premier secrétaire du PS, la gauche retrouve le sommet de l'Etat après dix-sept ans d'absence.

Les sociologues observeront que, pour la première fois, accède au pouvoir un Chef de l’Etat qui vit en union libre et que ceci est jugé normal par les 2/3 des Français.

L’ensemble touffu de cérémonies et de discours qui a meublé cette longue journée permet déjà de définir l’orientation du quinquennat qui s’ouvre.

LE STYLE PRESIDENTIEL

François Hollande a tiré les enseignements des dérives de comportement sarkozyennes par rapport au modèle idéal souhaité par les Français.il annonce avec force qu’il exercera son mandat «avec dignité et simplicité». Au fil de la journée, on à découvert un président tour à tour, ému, grave, serein, recherchant le contact avec la foule et soucieux d’éviter tout faux pas.

LA FONCTION PRESIDENTIELLE

On avait beaucoup reproché à Nicolas Sarkozy son hyper-présidence.Le nouvel hôte de l’Elysée se démarque de cette attitude : «Je fixerai les priorités, mais je ne déciderai pas de tout, «pour tous et partout», a-t-il affirmé avec force. Cette conception de la présidence s’écarte tout à la fois du modèle gaullien et de la conception sarkozyenne.

La conception gaullienne reposait sur une séparation horizontale des fonctions, le président ayant un domaine réservé notamment dans la politique étrangère. Nicolas Sarkozy -au moins dans les trois premières années de son mandat -avait fait de l’Elysée le centre unique de traitement des dossiers, le premier ministre et les ministres étant simplement ses collaborateurs. Avec le nouvel élu, on en revient à la séparation verticale des fonctions : le Président décide des grandes orientations. Le reste relève de l’équipe gouvernementale.

Il conviendra de juger de l’application de ce principe dans la pratique.

LES PRIORITES

Le chef de l’Etat a réaffirmé les priorités fixées dans sa campagne mais il a tenu à insister tout particulièrement sur l’éducation ;

Certes le nouveau Chef de l’Etat est un pur produit du système élitiste. Il est le troisième président de la Cinquième république issu de l’ENA après Giscard et Chirac. Mais il a marqué son soutien à l’ensemble de l’appareil éducatif.

Il a rendu hommage, au Jardin des Tuileries, à Jules Ferry "un grand ministre de l'instruction publique" et père de l'école obligatoire, gratuite et laïque.

 Je suis venu saluer le législateur Ferry qui conçut l'école publique, ce bâtisseur de cette maison commune qu'est l'école de la république’’

L'école "doit être assurée de ses ressources, on ne peut pas enseigner correctement sans un encadrement suffisant pour nos enfants", a-t-il déclaré. "C'est la raison de mon engagement, et je le réitère aujourd'hui comme président de la République, de recruter 60 000 personnels de l'éducation sur la durée de mon mandat", a-t-il martelé. "Je veux que [l'école] retrouve tous les moyens d'être fidèle à sa vocation, je veux lui redonner confiance en elle-même, sa foi dans ses propres capacités, sa volonté d'être conforme à notre histoire et à ce qu'exige notre avenir, a-t-il martelé. L'école a besoin de réformes, elle attend aussi de la considération de la nation et elle appelle le soutien de l'Etat.’’

Cet hommage terminé le président a fait connaître le nom de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le maire de Nantes, dont la profession d’origine était le professorat d’allemand. Nouvel hommage à la condition enseignante.

Charles Debbasch