dimanche, février 08, 2009

SARKOZY A LA TELEVISION :APAISER LES INQUIETUDES AIDER LES PLUS FAIBLES

SARKOZY A LA TELEVISION :
APAISER LES INQUIETUDES ET AIDER LES PLUS FAIBLES
L’intervention du Chef de l »Etat à la télévision répondait à une profonde attente des Français. De ceux qui sont déjà touchés dans leur situation par la crise. De ceux aussi qui craignent d’en être les victimes ; Tous attendent du président qu’il leur trace les lignes de force d’un avenir plus rieur. Voilà pourquoi l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy sur la crise a réuni jeudi soir 15,1 millions de téléspectateurs sur TF1, France 2 et M6, selon les chiffres de Médiamétrie. «Nous traversons une crise comme on n'en a pas connue depuis un siècle» a, déclaré le président de la République. «Que les Français soient inquiets, c’est normal».
L’exercice était particulièrement périlleux pour Nicolas Sarkozy. La crise repose , en majeure partie,sur des causes extérieures à la France. Elle n’a pas fini de déployer ses effets. Ce qui rend toute prévision périlleuse et toute action nécessairement mouvante. D’un ton calme et mesuré, le docteur Sarkozy a rassuré, expliqué, proposé. Et il a semble-t-il été entendu puisque 53% des téléspectateurs l’ont jugé convaincant.

Au lendemain des grandes manifestations de rues, il ne s’agissait pas cependant de décréter mais il fallait plutôt lancer un dialogue avec les partenaires sociaux. Même si l’opposition de gauche de façon désordonnée cherche à tirer profit de la crise, le pouvoir ne doit pas s’enfermer dans sa vérité. Il doit rester à l’écoute des vœux des Français et ne refuser aucune suggestion. La proposition de Nicolas Sarkozy d’un dialogue social élargi doit donc être considérée avec faveur. Le président a annoncé qu'il recevra les partenaires sociaux le 18 février, pour discuter notamment d'une amélioration de l'indemnisation du chômage partiel.
Le souci majeur du Chef de l’Etat est d’aider les plus faibles à surmonter les difficultés du moment. Pragmatique, le Président s’est contenté de tracer quelques pistes de réflexion. Nicolas Sarkozy a affirmé que l'Etat était "prêt à faire un effort" pour "mieux protéger" les jeunes chômeurs. Il a ensuite évoqué «plusieurs pistes» pour aider le «bas des classes moyennes». «Faut-il supprimer la première tranche de l’impôt sur le revenu ? ça concerne environ 2 millions de contribuables». Le Président évoque aussi «la possibilité de supprimer le deuxième tiers de l’impôt sur le revenu.» «Ou alors, faut-il augmenter les allocations familiales ?»
Mais, avec raison, Nicolas Sarkozy a maintenu le cap sur les réformes. «Nous allons continuer à réformer le pays». Les réformes restent «d'actualité», elles seront conduites «au même rythme». La réforme du lycée «se fera».
L’argumentaire du président est convaincant."Est-ce que les réformes que la France doit mettre en œuvre, pour avoir le plein emploi lorsque nous serons sortis de la crise, est-ce que ces réformes restent d'actualité? La réponse est oui". "Si on doit arrêter, comme cela s'est si souvent fait dans le passé, chaque réforme quand il y a une manifestation, alors mieux vaut ne faire aucune réforme. Et comme cela on est tranquille". La rupture, "c'est la rupture avec cette habitude".
Cette grande intervention du président de la République se situe à une sorte de mi-temps. Il s’agit d’éviter, dans cette période, à la fois les gesticulations et l’inaction tout en répondant aux urgences les plus douloureuses.

Charles Debbasch