mardi, septembre 09, 2008

LE PARTI SOCIALISTE DEBOUSSOLE

LE PARTI SOCIALISTE DEBOUSSOLE
Laurent Fabius, interrogé sur RTL, a estimé que le Parti Socialiste est "malade" pour trois raisons, Selon lui, la direction est une "pétaudière", les propositions ne sont "pas assez crédibles", et le parti a besoin d'une "stratégie claire de gauche décomplexée.
Analysons les causes de cette maladie.
LE PS UNE PETAUDIERE
Après douze ans de gouvernement hollande, le Parti Socialiste est à la recherche d’un nouveau leader. Et on se bouscule au portillon parce que les compétiteurs savent que celui qui sera choisi aura de grandes chances d’être le porte-flambeau du PS lors des prochaines présidentielles.
A l’heure actuelle la description de Laurent Fabius est exacte puisqu’aucun courant majoritaire ne se dessine. Il y a à ce jour trois principaux postulants à la succession de François Hollande - Ségolène Royal, Bertrand Delanoë et, Martine Aubry -. Ils oscillent entre un pic de 25% et un étiage de 20%.C’est dire que chacun est à la recherche d’alliances même contre nature et que cela fait désordre. Mais, cette pétaudière n’est pas inhabituelle. C’est sur une même base dispersée que François Mitterrand a rebâti le PS.
Nous sommes donc dans une situation transitoire les belligérants finiront bien par se découvrir un chef.
DES PROPOSITIONS PAS ASSEZ CREDIBLES

Sur ce point, Laurent Fabius est dans le vrai. Qui peut croire au tableau apocalyptique de la France qu’a dressé à La Rochelle François Hollande ? «Diplomatie brouillonne», «déclassement économique, social et moral», «manquements à la laïcité», «sanctuarisation des gros patrimoines», «paupérisation du service public», «mainmise de l'État sur les médias»… «Voilà la France, un an après l'élection de Nicolas Sarkozy : déclassée, divisée, désespérée»

Bigre ! On pouvait penser qu’après ce constat accablant François Hollande présenterait des propositions solides. Au lieu de cela, on ne trouve que des réflexions brouillonnes sur un nouvel Etat providence dont on voit mal la place dans la société internationale actuelle.

Le PS est à l’évidence en panne idéologique. Mais il l’est parce qu’il est à la recherche de son Nord.

UNE STRATEGIE CLAIRE DE GAUCHE DECOMPLEXEE

Ce Nord pour Laurent Fabius c’est un ancrage à gauche sans complexes. Mais sur ce point les violons du PS sont désaccordés. Ségolène Royal recherche l’alliance avec le centre, Bertrand Delanoë se proclame libéral et Dominique Strauss-Kahn incarne le courant réformateur.

Or tout se tient : comment le PS peut-il refaire son unité, afficher des positions crédibles s’il donne l’impression d’avoir perdu sa boussole ? C’est dire qu’il faudra encore beaucoup de travail au Parti Socialiste pour retrouver une crédibilité nationale.

Charles Debbasch