samedi, juillet 12, 2008

LE SOMMET DE L'UNION POUR LA MEDITERRANEE

LE SOMMET DE L’UNION POUR LA MEDITERRANEE

Le succès de l'Union pour la Méditerranée- dont les assises se tiennent ce dimanche à Paris- c’est déjà d’avoir réussi à rassembler autant de participants
Quarante-trois pays seront représentés- les Vingt-Sept de l'Union européenne, 12 membres du processus de Barcelone lancé en 1995 pour rassembler les deux rives de la Méditerranée ainsi que la Bosnie, la Croatie, Monaco et le Monténégro. Il faut remarquer la présence de la plupart des dirigeants arabes, dont le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le président syrien Bachar al Assad et le président algérien Abdelaziz Boutefkika qui siègeront dans la même salle que le Premier ministre israélien Ehud Olmert. On remarquera que le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, sera également de la partie alors même qu’il craint que la nouvelle organisation ne soit destinée à différer l’entrée de son pays dans l'Union européenne.

Certes , le projet est assez différent de ce qui avait été prévu à l’origine. On est passé de l’Union Méditerranéenne à l’Union pour la Méditerranée. La France qui voulait initialement limiter le périmètre de l'UPM aux seuls 22 pays strictement riverains de la Méditerranée, plus le Portugal, la Jordanie et la Mauritanie, a dû se soumettre aux exigences allemandes. Le projet initial est, de ce fait, quelque peu dilué mais il gagne en cohérence en associant toute l’Europe à la nouvelle organisation.

La simple coexistence de tous ces participants est déjà une étape importante pour le développement de la paix dans la région. Même s’il ne fait pas être trop optimiste, il y a là un cadre nouveau pour le rétablissement de la paix au Proche Orient. Les participants expriment "une volonté politique partagée de revitaliser les efforts visant à transformer la Méditerranée en un espace de paix, démocratie, coopération et prospérité". Par ailleurs, le sommet de Paris lancera quelques grands projets, comme la dépollution de la Méditerranée, les "autoroutes de la mer", la coopération en matière de protection civile pour la lutte contre les catastrophes naturelles, le développement de l'énergie solaire, l'éducation, l'aide à l'installation des PME et la sécurité alimentaire. Il est également question de créer des autoroutes maritimes, une université méditerranéenne et un programme Erasmus à l'échelle du bassin. L'UPM, qui se présente comme le laboratoire du codéveloppement, est le prolongement du processus de Barcelone, dont le bilan est mitigé.

Il reste encore à trouver les financements de toutes ces actions. Les organisateurs pensent à explorer les pistes des fonds privés et, notamment, celles des fonds souverains des pays du Golfe.

Le succès de la nouvelle organisation et son enracinement dépendront de l’équilibre qu’elle saura instaurer entre le Nord et le Sud. Certains voudraient la concevoir comme une barrière alors qu’elle doit être un lieu d’échanges et d’intensification des contacts.

D’ores et déjà, la tenue de ce sommet est un grand succès pour la diplomatie française et pour le président Sarkozy qui a poussé avec obstination ce qui était, hier, un projet et qui est, aujourd’hui, une réalité.

Il faut souhaiter que l’Union pour la Méditerranée connaisse le même développement que l’Union européenne.

Charles Debbasch