samedi, avril 09, 2011

BORLOO, LE DEPITE DE MATIGNON

Le président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, a annoncé jeudi 7 avril sa décision de quitter l'UMP.
L'ancien ministre de l'écologie a justifié sa décision par la dérive droitière du parti présidentiel. Il se propose d’organiser «l’aile sociale, l'aile humaniste de la majorité…Ce sera une alternative au PS et une alternative à l'UMP". Jean-Louis Borloo a notamment critiqué la politique de l'UMP sur l'immigration et l'insécurité.
On peut imaginer que sa décision s’inspire d’une stratégie présidentielle qui reste pour l’instant ambigüe.
S’agit-il d’épauler Nicolas Sarkozy en racolant au premier tour des voix du centre pour favoriser la victoire du président sortant au second tour ?
S’agit-il tout au contraire de provoquer l’élimination au premier tour du président sortant en lui enlevant les voix indispensables pour distancer Marine Le Pen ce qui serait pour le moins paradoxal pour un radical ?
S’agit-il d’une volonté de se rendre incontournable dans le jeu politique en soupesant ses voix ?
A l’évidence, une grande blessure a été infligée à Jean-Louis Borloo. Présenté- y compris par Nicolas Sarkozy- comme un premier ministrable, il s’était imaginé dans cet habit qui n’était que virtuel. Ecarté au dernier moment, il en a conçu de l’amertume et a refusé tout autre poste.
Il lui faut, aujourd’hui, exister autrement qu’en étant un dépité de Matignon.
Charles Debbasch