samedi, septembre 05, 2009

LA PERILLEUSE TAXE CARBONE

UNE PERILLEUSE TAXE CARBONE
Dans une société idéale, l’état définit ses fonctions essentielles puis détermine la masse des ressources qu’il devra collecter pour les financer et il répartit ces sommes nécessaires entre les divers impôts obligatoires.
Il y a belle lurette que l’Etat moderne a une politique fiscale plus complexe. De plus en plus d’impôts visent à orienter les comportements des citoyens en favorisant ou en pénalisant leurs comportements . Les taxes sur l’alcool ou le tabac sont depuis longtemps dissociées de leur rendement fiscal .Leur objectif de santé publique est essentiel par rapport à leur contribution aux finances publiques. C’est dans le cadre de cette fiscalité comportementaliste que se situe la taxe carbone. Pour protéger l’environnement, et notamment pour lutter contre le réchauffement climatique, elle vise à limiter l’utilisation des énergies fossile productrices de dioxyde de carbone.
Cette taxe carbone figure au premier plan des revendications des écologistes et, en faisant son nouveau cheval de bataille, Nicolas Sarkozy n’entend pas seulement sauver la planète mais il souhaite aussi s’attirer la sympathie des écologistes qui , forts de leur succès aux élections européennes, sont en situation de peser sur les très prochaines régionales.
Le pari est difficile parce que l’institution d’un nouvel impôt est toujours problématique. D’ores et déjà , les deux tiers des français rejettent le principe de la taxe carbone ; L’opposition socialiste tente de surfer sur cette vague hostile en oubliant que TOUS les candidats aux présidentielles ont signé le pacte de Nicolas Hulot qui en prévoyait l’instauration.
C’est dire qu’il faudra beaucoup de pédagogie à l’Etat pour faire accepter ce nouvel impôt.
Il faudra, tout d’abord, démontrer que ce nouvel impôt n’accroit pas la pression fiscale et donc prévoir les allègements de la fiscalité dans d’autres secteurs.
Il faudra, ensuite, organiser sa collecte sans accroître l’injustice sociale. Par exemple, l’augmentation du prix de l’essence défavorise les couches sociales qui vivent loin du centre ville :comment compenser cette situation ?
Il conviendra, également, de s’assurer que la taxe carbone ne défavorisera pas l’industrie française face aux usines de pays moins regardants sur les questions d’environnement.
Il faudra, enfin, que le pouvoir politique démontre à sa majorité que les dégâts électoraux qu’engendre tout nouvel impôt seront compensés et au-delà par la sympathie des écologistes.
La partie est difficile mais l’enjeu pour la planète est si important qu’il mérite tous les sacrifices … sauf peut être le harakiri pour la majorité.
Charles Debbasch