mercredi, décembre 31, 2008

LES NOUVEAUX EQUILIBRES DU SYSTEME POLITIQUE FRANCAIS

LES NOUVEAUX EQUILIBRES
DU SYSTEME POLITIQUE FRANCAIS

A force de parler du passage à une Sixième République, on s’achemine de révision en révision vers un système politique très différent de celui institué en 1958 par le général de Gaulle.

LA MONTEE EN PUISSANCE DU POUVOIR PRESIDENTIEL

La révision constitutionnelle de 1962 qui a institué l’élection du Président de la République au suffrage universel a bouleversé l’équilibre des pouvoirs. Elle a favorisé l’émergence d’un pouvoir présidentiel fort. Elle a imposé aux partis des regroupements. Elle a fait prévaloir le choix des citoyens sur celui des partis en consacrant la prépondérance du chef de l’État au sein des institutions. Le président de la République devient la véritable clé de voûte du système politique. La légitimité du chef de l’État est désormais supérieure à celle des députés. Le chef de l’État élu par l’ensemble des citoyens représente le pays dans son unité.
Il restait une faiblesse dans le système : le risque de la cohabitation .La France a connu de 1986 à 2002 plusieurs situations de conflit entre majorité présidentielle et majorité parlementaire La loi constitutionnelle du 2 octobre 2000 adoptée par referendum a ramené la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans. Cette réforme aligne la durée du mandat présidentiel sur la durée de la législature et réduit le risque de situations de cohabitation.

La loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 limite à deux le nombre de mandats que peut exercer consécutivement un Président. Ces dix ans maximum de présidence peuvent être comparés aux quatorze ans de mandat du Président Mitterrand, aux douze ans de Jacques Chirac. Quant au Général de Gaulle il était, lors de sa démission en 1969, dans la onzième année de sa présidence.

LA TENTATIVE DE REEQUILIBRAGE INSTITUTIONNEL DE 2008
Une réforme constitutionnelle importante a été adoptée en juillet 2008. De nombreuses dispositions renforcent les pouvoirs du Parlement. Celui-ci maîtrise pour moitié l'ordre du jour de ses travaux .Le texte discuté en séance publique sera désormais celui de la commission et non celui du gouvernement. L’article 49-3 qui permet d'engager la responsabilité du gouvernement est aussi limité.
Le Président voit lui son pouvoir limité dans plusieurs domaines comme les nominations, l’intervention des forces armées, l’abandon du droit de grâce collectif.
L’assouplissement de l’incompatibilité entre les fonctions ministérielles et le mandat parlementaire aura des conséquences importantes. Cette incompatibilité cherchait à marquer une séparation stricte entre les ministres et les parlementaires Elle avait abouti, dans les premières années de son application, à la présence de nombreux ministres technocrates. Mais, les vieilles habitudes avaient repris le dessus. Un parlementaire accédant à la fonction ministérielle laissait la place à son suppléant et celui-ci démissionnait pour laisser la place à son mentor si celui-ci n’était pas reconduit dans ses fonctions gouvernementales. La procédure était lourde et aléatoire et exigeait l’organisation d’une élection partielle. Désormais, le titulaire du siège le retrouvera automatiquement en cas de départ du gouvernement. Cette réforme facilitera les remaniements gouvernementaux. Mais elle donne aussi au ministre parlementaire une indépendance plus grande puisqu’il peut s’appuyer sur une base électorale qui est simplement en suspension.
OU VA LE SYSTEME POLITIQUE ?
L’institution du quinquennat n’a pas fini de révéler l’ensemble de ses effets. Elle a eu pour conséquence de faire du Président le chef de la majorité parlementaire. La fonction du Premier ministre est ainsi transformée.il devient plus un gestionnaire administratif de l’appareil de l’Etat qu’un responsable politique. Cette tendance est accentuée par l’interventionnisme généralisé du président Sarkozy.
Mais, en sens inverse, le renforcement des pouvoirs de l’Assemblée donne aux parlementaires de la majorité une plus grande indépendance par rapport au Président. Le chef de l’Etat doit désormais cohabiter avec son propre groupe parlementaire.
A l’évidence, le système politique est en mutation .De nouveaux équilibres sont en voie de s’établir entre le législatif et l’exécutif.

Charles Debbasch

vendredi, décembre 19, 2008

LA CRISE ECONOMIQUE ET LES OPPOSITIONS

LA CRISE ECONOMIQUE ET LES OPPOSITIONS
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La crise économique et financière a poussé, dans un premier temps, à l’unité nationale. Les partis d’opposition ont en général accepté de soutenir les programmes de redressement bancaire.

Mais la prolongation de la crise, l’installation dans la récession créent de profondes insatisfactions que les oppositions tentent de récupérer.

Les jeunes sont la catégorie sociale la plus utilisée pour déstabiliser les gouvernements en place. Les jeunes demandeurs d’emplois sont les plus concernés par la dégradation du marché du travail. Leurs cadets installés dans les écoles ou les universités s’inquiètent pour leur avenir. Il y a donc là un réservoir de troupes prêtes à la contestation.

En Grèce, l’opposition de gauche soutient le mouvement radical des étudiants.

En France, Martine Aubry, la nouvelle première secrétaire du PS, soutient le mouvement des jeunes contre les réformes du ministre Darcos. Ce qui lui a attiré une verte réplique du premier ministre François Fillon. Ce dernier a accusé directement Martine Aubry de vouloir «créer des tensions» dans le pays en appelant ses militants à se joindre aux manifestations des lycéens, qui contestaient la réforme du lycée finalement reportée par le gouvernement. «Ce qui aujourd'hui cloche c'est qu'il y a une tension très forte liée à la crise, qui est liée aussi peut-être à l'attitude de l'opposition», a-t-il affirmé..«Quand Mme Aubry dit que le PS doit manifester avec les lycéens, c'est clairement un choix qui en dit long. Je ne crois pas que le rôle d'un grand parti politique de gouvernement soit d'être dans la rue. Son rôle c'est de faire des propositions, d'être au Parlement, de s'opposer aux textes de la majorité s'il estime devoir s'y opposer. Ce n'est pas de créer des tensions dans le pays au moment où le pays a besoin de se rassembler», a lâché François Fillon, qui a répété que la réforme des lycées n'étaient que reportée et non pas «enterrée. L'enterrer cela voudrait dire que nous renonçons à améliorer les performances des lycées».

Quoi qu’il en soit, la prolongation de la crise renforce l’opposition et permet de faire oublier sa division et son incapacité à forger un programme.

Charles Debbasch

mardi, décembre 16, 2008

EUROPE : LA FIN DE LA GRANDE PRESIDENCE FRANCAISE

EUROPE : LA FIN DE LA GRANDE PRESIDENCE FRANCAISE

Alors que dans quinze jours la France doit céder aux Tchèques la Présidence de l’Union européenne, Nicolas Sarkozy a fait le bilan de son action sans fausse modestie. Et, il est vrai, que l’action de la Présidence française a été jugée de façon positive.

UN STYLE VOLONTARISTE
Nicolas Sarkozy a constamment cherché à sortir l’UE du formalisme technocratique dans lequel elle a trop souvent tendance à s’enfermer. « On est en train de changer les habitudes, on parle un peu moins, on agit davantage », a soutenu le chef de l'État en ajoutant« Ce n'est pas la peine de négocier jusqu'à quatre heures du matin pour trois cacahuètes…Il faut moins de formalisme, moins de snobisme sur les procédures, les badges, les accrédités, l'ennui mortel des réunions… » Pour Nicolas Sarkozy, les résultats engrangés montrent que « personne ne peut contester la nécessité que le président (du Conseil européen) exerce un véritable leadership ».« La difficulté est d'être à la fois à l'écoute, de présider de façon souple, mais de ne pas laisser dériver les choses », a-t-il souligné. Le but n'est pas « de faire plaisir à tout le monde, mais d'être juste et équitable. »
UN NOUVEL EQUILIBRE DES POUVOIRS
La présidence Sarkozy marque la volonté de réaffirmer la prééminence du politique dans le gouvernement de l’Europe. Il s »agit de remettre la commission et l’administration européenne sous le contrôle de la présidence. « personne ne peut contester la nécessité que le président (du Conseil européen) exerce un véritable leadership » a affirmé le chef de l’Etat français. en ajoutant « la Commission européenne a besoin d'un leadership et d'un Conseil forts ». Si la Commission « doit faire tout à la fois, être gardienne de l'esprit des traités et prendre l'initiative politique, alors elle est fragilisée ». "Le bon équilibre de nos institutions, c'est un président du Conseil européen qui entraîne, un président de la Commission gardien de l'esprit des traités qui doit, en parfait partenariat avec le président du Conseil, faire son travail aux confins de la technique et de la politique."

LA SOLUTION A LA CRISE INSTITUTIONNELLE
Après le non français au Traité européen , il fallait relancer la machine européenne. C’est ce qu’a fait Nicolas Sarkozy avec succés en faisant adopter le traité simplifié. Le non de l’Irlande à cette nouvelle mouture paraissait à nouveau bloquer le processus institutionnel. A prés des négociations acharnées tout au long de son mandat, Nicolas Sarkozy a en effet obtenu que Dublin organise un nouveau référendum courant 2009

UNE BONNE GESTION DES CRISES
"L'Europe doit exister, l'Europe doit être volontariste, l'Europe doit avoir des ambitions, l'Europe doit arrêter d'être naïve, l'Europe doit porter un projet politique, l'Europe doit bousculer l'Europe", a affirmé en chaque occasion grave le Président français. C’est avec cette audace volontariste qu’il a géré les grands dossiers.il a su régler avec autorité la crise georgienne et a géré avec efficacité la crise économique et financière. Dans le dossier difficile de la lutte contre le réchauffement climatique , il a su tracer les voies du compromis . Dans la plupart de ces dossiers, il est vrai l’Allemagne a quelque peu trainé les pieds donnant l’impression de chercher à freiner la tentative sarkozyenne de mieux intégrer l’Europe.
Il reste maintenant à voir si la présidence tchèque saura poursuivre dans les mêmes rails ou si elle sera tentée de retourner dans l’immobilisme.

Charles Debbasch

vendredi, décembre 12, 2008

AGITATION DANS L'EDUCATION

AGITATION DANS L’EDUCATION

L’agitation dans l’éducation est récurrente. Tous les gouvernements de droite et de gauche ont eu à l’affronter. Les mouvements divers contre la politique que conduit le ministre de l’éducation, Xavier Darcos, au nom du gouvernement doivent donc être replacés dans ce contexte général.

LES CAUSES PERMANENTES

Notre société est instable. Les mouvements importants de population, l’urbanisation, l’immigration, l’évolution des mœurs ont déraciné les valeurs anciennes sans en créer de nouvelles communément acceptées. Il existe donc une incertitude sur les valeurs que l’école doit transmettre.

La diversité des élèves rend la tâche des enseignants plus difficile à exercer. La plupart des familles ne sont plus en mesure d’exercer l’accompagnement du travail éducatif qu’elles effectuaient autrefois. Les enseignants doivent exercer à la fois le rôle de maîtres et de parents. Ils représentent la seule autorité à laquelle les jeunes sont soumis dans une société permissive. C’est donc contre eux que s’exercent les rébellions. Ce qui explique les agressions physiques multipliées contre le personnel de l’éducation nationale.

Notre société devenue plus matérialiste ne respecte plus la fonction enseignante comme elle le faisait à l’âge de l’idéal laique. Les maîtres sont devenus des débiteurs de savoirs auxquels on demande de délivrer un produit fini sans se préoccuper de la difficulté de leur fonction. Le slogan est connu : l’école ne remplit pas son rôle, elle ne diffuse pas les savoirs élémentaires, elle est inadaptée face au monde professionnel. On en viendrait même à lui faire supporter la responsabilité du chômage en lui imputant à débit le décalage entre les formations et les emplois.

Face à l’ensemble de ces remises en cause, le monde enseignant garde dans l’ensemble le sens de la valeur de sa responsabilité éducative. Mais, traumatisé par la lourdeur de sa responsabilité, il développe aussi des attitudes négatives.

La première est de croire que le quantitatif peut remplacer le qualitatif. Les syndicats d’enseignants sont tentés d’imaginer que les moyens doivent l’emporter sur les missions. La crise de l’éducation serait liée au défaut de moyens financiers. Les « il n’y a qu'à..augmenter le budget de l’éducation nationale pour résoudre le problème de l’école » deviennent l’échappatoire à la solution des problèmes de fond. Or former des salles de trente , de vingt ou de dix élèves ne remplacera pas la volonté d’apprendre et celle d’enseigner. Dans ma génération de la guerre, nous étions 45 à 50 élèves par classes et nous étions heureux d’apprendre et nos maîtres étaient fiers d’enseigner. Retrouver l’idéal missionnaire de l’enseignant me parait plus important que de ferrailler sur des pourcentages de crédits.

Le second tropisme négatif devant le changement consiste pour les enseignants à s’isoler, à se transformer en corporation détachée du reste de la société. Dés lors, tout changement leur parait suspect. Toute modification d’une virgule dans les programmes engendre la révolte. D’opinions souvent « avancées », beaucoup d’enseignants sont prêts à faire la révolution dans le monde qui les entoure mais sont rebelles à tout changement dans l’univers éducatif. Souvent de bonne foi, ils ne se rendent pas compte que c’est au contraire l’adaptation permanente de l’éducation à la société qui redonnera son lustre à la fonction enseignante.

LES CAUSES CONJONCTURELLES

Toute crise économique provoque des inquiétudes dans la jeunesse. La contraction des emplois est supportée principalement par les jeunes. Les syndicats privilégient la protection des emplois existants et leurs adhérents plutôt que la création des emplois pour les jeunes au sortir de leur formation. La précarité s’installe chez les jeunes. Ceux qui sont en formation sont inquiets devant la fermeture du marché de l’emploi à ceux qui les ont précédés. Il faut respecter cette inquiétude et tenter d’y répondre à la fois par une meilleure adaptation des formations et par une politique résolue d’aide à l’emploi des jeunes.

L’agitation éducative repose aussi sur l’exploitation politique. La plupart des forces syndicales de l’éducation sont marquées politiquement à gauche et sont donc tentées de ferrailler contre un gouvernement de droite. Pour tenter de faire oublier la crise profonde de la gauche et les luttes de tendance du parti socialiste, il existe une tentative pour provoquer l’autorité et l’amener à se durcir pour exacerber la colère des jeunes.

Pourtant le combat sur l’école doit se construire dans l’unité nationale.

Quelle mission plus exaltante pour les maîtres que de revenir les phares de la société ?

Quelle fonction plus importante pour un gouvernement que de moderniser l’école pour la rendre performante, compétitive et missionnaire ?

Il faut cesser de pleurnicher sur l’éducation. Il convient de remplacer l’imprécation par la redécouverte de la vocation.

Charles Debbasch

mercredi, décembre 10, 2008

LE DANGER DES MOUVEMENTS POLITIQUES INCONTROLES

LE DANGER DES MOUVEMENTS POLITIQUES INCONTROLES

La vie politique n’est jamais un long fleuve tranquille. Souvent l’imprévu arrive…et il est difficile à prévoir. Tout au plus est-il possible d’analyser les situations à risques. Le cas de la France actuelle mérite à cet égard l’analyse.

La crise économique est à l’évidence, à elle seule, un facteur de risque. L’augmentation du chômage, sa concentration dans certaines zones géographiques créent de lourds sentiments de frustration. L’inquiétude se répand chez ceux qui possèdent un emploi et craignent de le perdre. Les jeunes ont des difficultés à trouver un emploi. Ceux d’entre eux en formation sont inquiets pour leur avenir.

Il y a donc un terreau favorable à la contestation. Celle-ci est, de moins en moins, encadrée par les syndicats et par les partis.

Les récentes élections prud’homales illustrent le déclin des syndicats. Les trois quarts des salariés du privé n'ont pas voté. Le taux de participation s'est établi à 25,5% dans le collège «salariés», soit une abstention de 74,5% La participation, qui avait déjà chuté de 63,2% en 1979 à 32,7% en 2002, a atteint ainsi son plus bas niveau en trente ans. En d’autres termes, les syndicats n’arrivent plus à encadrer les salariés et seuls les mouvements extrémistes et protestataires progressent ;
Il en va de même dans les partis politiques. Le parti communiste et le parti socialiste sont en crise et seule l’extrême gauche d’Olivier Besancenot progresse.

Dans une telle situation, les extrémistes et les « autonomes »ont un champ libre qui explique qu’il y ait dans notre société un danger réel de mouvements politiques incontrôlés.

Charles Debbasch

dimanche, décembre 07, 2008

LE PARTI SOCIALISTE ENTRE IMPLOSION ET COURANTS D'AIR

LE PARTI SOCIALISTE ENTRE IMPLOSION ET COURANTS D’AIR
Après l’affrontement dramatique de Martine Aubry et de Ségolène Royal deux voies étaient possibles pour le Parti socialiste soit la persistance de l’affrontement, soit la réconciliation .Pour l’heure on est plus proche de la première option. Le PS oscille entre implosion et démembrement en courants.
L’IMPOSSIBLE RECONCILIATION
"J'ai fait à Ségolène Royal des propositions fortes pour qu'elle puisse, dans la logique de ce qu'elle a défendu", accepter "un texte pour la rénovation du parti et même faire figurer dans la direction certains de ses amis", avait déclaré Martine Aubry .Mais, cette affirmation de portée médiatique ne correspondait pas aux intérêts bien compris des deux protagonistes.
Les courants qui avaient poussé en avant Martine Aubry ne souhaitaient pas que Ségolène Royal et ses partisans investissent les rangs de « leur »parti. Les amis de Ségolène Royal qui ne croyaient pas à la sincérité de l’élection de Martine Aubry n’avaient aucun intérêt à conforter sa position.
LES TERRAINS D’AFFRONTEMENT
Le courant royaliste exigeait en prime de son ralliement le poste de numéro deux du parti et la présidence de la fédération des élus socialiste .Les amis de Martine Aubry craignaient de voir leurs positions grignotées par la montée en puissance des royalistes.
Pour conduire Ségolène Royal à la rupture, ils ont donc agité le chiffon rouge du Modem. En insérant dans le texte d’orientation le refus d’alliance avec le mouvement de François Bayrou, ils bloquaient ainsi toute possibilité d’accord.
LE PS DIVISE EN DEUX
En refusant tout accord Martine Aubry et ses partisans ont fragilisé le parti. C’est ainsi la moitié de ses adhérents qui est exclue des instances dirigeantes. Comme le soutiennent deux des amis de la présidente de Poitou-Charentes, Vincent Peillon et Manuel Valls: «il y a sans doute un «tout sauf Ségolène Royal», il y a malheureusement «un tout sauf la moitié des militants socialistes».Et Vincent Peillon d’ajouter : "La volonté était clairement de nous exclure de la direction du Parti socialiste. La porte est bien fermée".
COURANTS ET COURANTS D’AIR
Martine Aubry n’est pas seulement menacée par la dissidence royaliste. Elle a du également accepter un compromis avec tous les autres courants du parti et notamment sceller une alliance avec le maire de Paris et l’aile gauche menée par Benoît Hamon. Si Bertrand Delanoë, traumatisé par son échec, ne siège plus dans les instances dirigeantes, ses partisans y figurent en bonne place. Neuf des proches de Benoit Hamon sont cooptés dans la direction, comme, l’ancien président du syndicat étudiant Unef, Bruno Julliard, chargé de l'éducation, ou l'ancien président du Mouvement des jeunes socialistes(MJS) Razzy Hammadi, chargé des services publics. Plusieurs proches de Laurent Fabius sont nommés (Guillaume Bachelay à l'industrie, Laurence Rossignol à l'environnement) Les partisans de Dominique Strauss-Kahn comme Jean-Christophe Cambadélis, ne sont pas davantage oubliés. Le pouvoir de Martine Aubry est ainsi sérieusement encadré par les représentants des barons du parti.
ET MAINTENANT
Les partisans de Martine Aubry- ou plus exactement les adversaires de Ségolène Royal -peuvent penser qu’ils ont gagné la partie. En verrouillant le PS, ils peuvent espérer endiguer l’influence de l’ancienne candidate socialiste à la Présidence et bloquer le moment venu son investiture par le parti pour la prochaine présidentielle. De son côté, Ségolène Royal peut espérer que ce repli du PS sur sa vieille base décevra les nouveaux militants et qu’elle pourra incarner le moment venu le renouveau du Parti.
En tout état de cause, le PS sort affaibli de cette confrontation. Toujours menacé d’implosion, divisé en baronnies, menacé par l’extrême gauche, il court le risque de voir les tendances centrifuges l’emporter sur les orientations centripètes.

Charles Debbasch


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vendredi, décembre 05, 2008

ALLO C'EST OBAMA

ALLO C’EST OBAMA

Les politiques sont de plus en plus victime de canulars téléphoniques. Ainsi, pendant la campagne américaine, la candidate à la vice-présidence républicaine Sarah Palin, a été la victime d'un humoriste québécois qui s'était fait passer pour le président français Nicolas Sarkozy.

C’est pourquoi une représentante républicaine de Floride, Ileana Ros-Lehtinen, a raccroché deux fois au nez du président élu américain Barack Obama qui l'appelait pour la féliciter de sa réélection, croyant à un canular téléphonique. Elle a ensuite fait de même avec le futur secrétaire général de la Maison Blanche, Rahm Emanuel, l'un de ses anciens collègues à la Chambre des représentants.

M. Obama n’a pu réussir à lui parler qu’après avoir demandé à un autre parlementaire de lui téléphoner.

Il faut dorénavant demander à nos politiques de s’équiper d’un matériel permettant de voir leurs interlocuteurs lors des communications. Mais, on peut penser que le remède ne sera pas suffisant. Les amateurs de pièges progresseront dans leurs techniques en utilisant des sosies.

Charles Debbasch

LE BON CHOIX DE NICOLAS SARKOZY

LE BON CHOIX DE NICOLAS SARKOZY

Face à la crise mondiale dont on ne sait où et quand elle s’arrêtera, les pouvoirs publics de droite ou de gauche sont amenés dans tous les Etats à intervenir pour tenter de contenir le mal. Ce 4 décembre Nicolas Sarkozy a annoncé à Douai un plan de relance de 26 milliards
pour "surmonter la crise au lieu de la subir", voire en "sortir plus fort". Ce plan sera pour l’essentiel financé par un accroissement du déficit budgétaire de la France."Nous n'avons pas le choix (...) aucune des dépenses que nous allons faire n'est récurrente et elles fabriquent de la croissance pour demain", a soutenu le Président.

PRIORITE A L’INVESTISSEMENT

Plutôt que de soutenir une éphémère consommation, le président français a donné la priorité à l’investissement. "Notre réponse à la crise, c'est un effort d'investissement massif", a soutenu le Président, "parce que c'est la meilleure manière de soutenir l'activité pour sauver les emplois d'aujourd'hui (et) préparer les emplois de demain".

Les investissements de l'Etat, des entreprises publiques et des collectivités locales seront relancés pour 11,5 milliards d'euros, au profit de grands travaux d'infrastructures, comme les lignes TGV, ou les universités et la défense.

Pour aider l'industrie automobile qui connaît une grave crise, Nicolas Sarkozy a annoncé le versement d'une "prime à la casse" de 1.000 euros en échange de l'achat d'un véhicule neuf peu polluant.

Pour le bâtiment, également sinistré, un plan de construction de 100.000 logements sociaux et le doublement du prêt à taux zéro ont été annoncés

PRIORITE A LA DEFENSE DE L’EMPLOI

La montée du chômage est préoccupante. Il faut donc éviter que les entreprises ne sombrent. Pour ce faire, l'Etat va rembourser par anticipation 11,5 milliards d'euros de dettes (crédit impôt-recherche, TVA, impôt sur les sociétés) aux entreprises afin "d'améliorer (leur) situation de trésorerie". Il va également accorder une exonération totale des cotisations sociales pour les entreprises de moins de 10 salariés qui en embaucheront un supplémentaire en 2009.Il conviendra également d’aider les victimes du chômage partiel. "Je préfère l'activité partielle au chômage total", a estimé Nicolas Sarkozy.

L’AIDE POUR LES PLUS FAIBLES

Les crises rendent les faibles encore plus faibles. C’est donc vers eux que doivent porter les efforts des pouvoirs publics .Nicolas Sarkozy a annoncé le versement d'une prime de 200 euros aux 3,8 millions de bénéficiaires potentiel du futur revenu de solidarité active (RSA). De même le logement social sera aidé de façon prioritaire.

LE BON CHOIX

A l’évidence, c’est un bon choix qui a été fait par le Président de la République. Comme il l’a dit justement, le déficit budgétaire n’est pas utilisé pour une consommation immédiate. Il va permettre de bâtir des équipements publics qui bénéficieront aux générations futures. De même, il est important que la solidarité sociale se renforce en période de crise.
Certes, la situation est tellement mouvante qu’il est difficile de prévoir si ce plan d’action sera suffisant. Par ailleurs, il est évident que la restructuration de l’économie mondiale ne se fera pas sans larmes. Il faudra beaucoup d’efforts aux Français pour s’adapter à la nouvelle donne internationale.

Charles Debbasch

lundi, décembre 01, 2008

A GAUCHE ON SE BOUSCULE

A GAUCHE, ON SE BOUSCULE

Moins la gauche a de chances de gouverner la France et plus elle se s’éparpille et se divise. Moins elle a de cohérence dans le discours et plus elle se disperse en ruisseaux qui ont du mal à se transformer en rivière.

Le parti communiste est quasiment exsangue ; Cela n’empêche pas Robert Hue de tirer à dia et de s’en écarter. Dans une lettre adressée à Marie-George Buffet, l'ancien président du parti communiste français annonce son départ du Comité central du PCF et estime "qu'il est temps de revenir aux valeurs qui ont fondé l'idéal communiste".
"J'annoncerai donc, dans peu de temps, une initiative qui me donnera la possibilité de poursuivre autrement et reprendre plus activement mon combat pour un monde plus juste et plus humain", explique l'ancien candidat communiste à la présidentielle.
"Ma décision de ne plus appartenir au Conseil national du PCF est l'expression de la distance politique qui, pour moi, s'est progressivement creusée entre mon attachement à des valeurs de libération humaine (...) et l'évolution du Parti communiste français d'aujourd'hui".
Devant la déliquescence du Parti communiste, Olivier Besancenot s’efforce de ressusciter les valeurs révolutionnaires de l’extrême gauche et de créer un nouveau mouvement en s’appuyant sur le potentiel médiatique qu’il a fait fructifier.
Il est concurrencé sur ce terrain par le sénateur Jean-Luc Mélenchon qui vient de porter sur les fonts baptismaux son parti de gauche(PG)
L’ancien socialiste a appelé à «rassembler une nouvelle majorité de gauche pour gouverner le pays», .Il a appelé à«une démarche militante» pour «la fondation d’un parti creuset» et a proposé une «stratégie à vocation majoritaire, la stratégie du front de gauche».

Au Parti Socialiste, lui-même, la victoire de Martine Aubry peut apparaître comme un succès de l’aile gauche du parti.
Les électeurs auront d’autant plus de mal à s’y reconnaître qu’au même moment la droite de la gauche- menée par le ministre Bockel rallié à Nicolas Sarkozy- tenait congrès et tentait de rallier les membres du PS frustrés de pouvoir. Cette gauche moderne fructifie sur les décombres du parti socialiste et se nourrit des traumatismes que la lutte de Martine Aubry et Ségolène Royal a générés.

Il faudra du temps à la gauche massacrée à la tronçonneuse pour refaire son unité. Pour l’instant, elle se contente de l’incantation. Il lui reste à trouver une doctrine adaptée à notre époque.

Charles Debbasch

mercredi, novembre 26, 2008

MECOMPTES AU PS,BONS COMPTES POUR BAYROU,

MECOMPTES AU PS, BONS COMPTES POUR BAYROU ?

Les lutes fratricides au PS qui ont conduit à la victoire étriquée de Martine Aubry vont sans aucun doute laisser des traces négatives dans l’opinion. Il parait difficile de voir le PS se ranger facilement à une candidature unique pour les prochaines présidentielles. Ces querelles laissent provisoirement le champ largement libre à Nicolas Sarkozy. La faculté de contestation est émoussée et le Président de la République apparaît comme le seul recours crédible face à la crise.

Mais un autre leader, François Bayrou , est également en situation de tirer les marrons du feu.

A terme, il peut espérer que la division des socialistes persiste jusqu’à la présidentielle. Dans cette hypothèse aucun candidat socialiste ne franchirait l’obstacle du premier tour et le leader du Modem opposé à Nicolas Sarkozy pourrait escompter que les voix de gauche se reportent sur son nom.

Cette perspective va inciter François Bayrou à gauchir son discours pour apparaître comme le meilleur opposant à Nicolas Sarkozy.

Certes, on ne peut négliger que si Ségolène Royal a été battue, c’est parce qu’elle soutenait le projet d’une alliance avec le Modem que Martine Aubry écartait. Mais, en politique, le rationnel n’est pas toujours prédominant et Martine Aubry qui écartait avec véhémence l’alliance avec le Modem la pratique dans sa ville de lille.

Il reste l’obstacle traditionnel pour le parti centriste : la plupart de ses élus bénéficient de reports de voix de droite.

Tout se jouera pour la prochaine présidentielle en fonction de la situation économique. Si elle continue à se dégrader, François Bayrou bénéficiera du désarroi populaire. Si, en revanche, elle se redresse Nicolas Sarkozy apparaîtra comme le maître du jeu.

Charles Debbasch

samedi, novembre 22, 2008

DALLAS AU PARTI SOCIALISTE

DALLAS AU PARTI SOCIALISTE
La victoire contestée de Martine Aubry- avec seulement 42 voix d’avance sur Ségolène Royal -ouvre pour le PS une phase de trouble, d’incertitude et peut-être même de déchirement. Déjà le Congrès de Reims avait été le théâtre d’affrontements et de luttes intestines. Les différents courants qui s’étaient évalués avant les Assises n’avaient pu se mettre d’accord sur le nom d’un Premier secrétaire. C’est donc le vote direct de militants qui devait trancher le débat. Mais, après un premier tour remporté par la Présidente de Poitou Charentes- les trois leaders distancés Martine Aubry, Bertrand Delanoë et Benoit Hamon se sont regroupés sous la houlette du maire de Lille. C’est donc une alliance « Tout sauf Ségolène » qui l’aurait emporté d’une courte tête.

LA RESERVE A CHOISIR UN PRESIDENTIABLE

A l’évidence, ce n’était pas seulement le choix du premier secrétaire qui était en jeu. La question non posée mais qui était sans cesse sous-jacente était de savoir quel serait le futur candidat du PS aux présidentielles. Les poids lourds du parti comme Laurent Fabius ou Dominique Strauss-Kahn s’opposaient à Ségolène Royal non pour le danger qu’elle pouvait représenter à l’appareil du parti mais parce que l’investir était se lier à l’avance dans le choix du présidentiable D’où la tendance pour évacuer le problème à vouloir détacher la question du gouvernement du parti de celle relative au choix du candidat à la présidentielle. Ce qui, à l’évidence est une absurdité : le titulaire du parti aura en effet vocation à être le candidat du PS à la présidentielle.

LE HEURT ENTRE LES APPARATCHIKS ET LES MILITANTS

L’état major traditionnel du parti est apparu dépassé. François Hollande n’a réussi aucune de ses manœuvres et il laisse après une décade de gouvernement le parti divisé. Faute de consensus, il n’a pas prononcé à Reims le discours de clôture qu’il avait préparé. On imagine aussi qu’il n’a pas été simple pour lui de voir son ancienne compagne le braver publiquement et les regards qu’échangeaient de temps à autre Ségolène Royal et François Hollande avaient quelque chose de pathétique.

Visiblement la base du parti s’est progressivement détachée de ses dirigeants et aspire à un profond renouvellement du mouvement mais le PS reste contrôlé par les apparatchiks tandis que Ségolène plus médiatique prenait racine dans les medias et les nouveaux militants.



L’ECHEC DE DELANOE
Le maire de Paris qui apparaissait comme le meilleur présidentiable du PS avant Reims est sorti affaibli de l épreuve. Sa motion est arrivée en troisième position et ses partisans étaient mêmes dans l’hésitation quant à l’attitude à adopter. Certains étaient prêts à entrer dans le front commun contre Ségolène et d’autres comme François Hollande. Le refusait dans un premier temps avant de s’y rallier.
Il faut dire que Bertrand Delanoë avait quelque peu agi à contretemps. Quelques semaines avant la crise financière, il se ralliait à un certain libéralisme alors que l’ébranlement de l’économie mondiale allait en montrer les limites. Dés lors, le maire de Paris désavoué par les militants, renonçait à être candidat.et déclarait "Je ne pose aucune revendication de pouvoir ou de personne», tout en insistant sans succès auprès de ses partenaires potentiels pour que le candidat commun soit issu de sa motion. C’est que la question des alliances était au centre des débats.
LA QUERELLE SUR LES ALLIANCES
Les adversaires de Ségolène Royal l’ont attaquée sur la question des alliances. « Je ne pense pas que cela soit sérieux de renvoyer à un entre-deux-tours présidentiel la question de savoir si oui ou non nous gagnerions avec le Modem à une élection nationale », estimait Benoit Hamon le leader de la gauche du parti. Et il attaquait la main tendue de Royal à François Bayrou entre les deux tours de la présidentielle de 2007. Sur ce point Ségolène Royal essayait de se dégager du piège en estimant sur TF1que cette question [de l'alliance avec le Modem « se posera dans le futur entre-deux tours de l'élection présidentielle, et franchement on en est loin." » Mais elle n’a pas réussi à convaincre. C’est sur sa gauche que la présidente de Poitou-Charentes a été débordée.

A GAUCHE TOUTES

La coalition gagnante du PS a misé sur le « Tout à gauche ».Le discours de Martine Aubry -qui pourtant gouverne la mairie de Lille avec le MODEM- avait des allures de lutte des classes et ressemblait aux propos tenus dans l’euphorie de la victoire de 1981.

Cet ancrage à gauche s’explique par la volonté d’exploiter les craintes qu’inspire à la population les difficultés du capitalisme. Il se justifie aussi par le souci que cause au PS le succès d’Olivier Besancenot. Il ne faut pas lui laisser le champ libre et il faut donc occuper le terrain qu’il est en voie de conquérir. Mais cet ancrage à gauche du PS est quelque peu incantatoire et ne s’accompagne d’aucun discours économique crédible.

ET MAINTENANT

Tout est à présent envisageable y compris une scission du Parti.

L’extrême gauche du PS avec Jean-Luc Mélenchon est déjà allée batifoler ailleurs.

Les centristes du parti peuvent être tentés de rejoindre le Modem.

Le grand désordre du Parti accélérera aussi les ralliements de grands anciens comme Claude Allègre ou Jack Lang à Nicolas Sarkozy.

Pour l’instant, c’est Dallas qui se joue au PS.

Charles Debbasch

mardi, novembre 11, 2008

L'EMBELLIE DE SARKOZY

L’EMBELLIE DE SARKOZY |
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Un sondage ne fait pas le printemps mais une addition de sondages concordants témoigne d’une embellie incontestable de la cote de Nicolas Sarkozy.
Selon un sondage Ipsos pour l'hebdomadaire "Le Point", Nicolas Sarkozy gagne huit points en novembre, avec 49% des Français qui portent un jugement favorable sur l'action du président de la République.
Même son de cloche dans le journal Le Parisien : selon le baromètre mensuel CSA i> Télé - Le Parisien - Aujourd'hui-en-France, 47 % des personnes interrogées affirment faire confiance à Nicolas Sarkozy pour affronter les principaux problèmes qui se posent au pays. Ce qui représente une augmentation de 7 points par rapport au mois d'octobre. Pour la première fois depuis janvier 2008, ceux qui lui font confiance sont plus nombreux que ceux qui ne lui font pas confiance (46 %)


Un troisième sondage va dans le même sens. Selon le « baromètre » politique ViaVoice pour « Libération » la cote de confiance de Nicolas Sarkozy bondit de 8 points en novembre, à 48 % d'opinions « positives ».

Trois facteurs expliquent cette évolution favorable de l’opinion à l’égard du président de la République.

Nicolas Sarkozy a pris, à présent, la juste mesure de sa fonction présidentielle. Il a modifié son comportement trop familier et impulsif qui avait déplu à l’opinion dans les premiers mois de son mandat et il a redonné à la fonction présidentielle le zeste de majesté que l’opinion attend .

Face à la crise, il a réagi avec autorité et célérité et il a trouvé les réponses adaptées qui ont rassuré les Français.

La façon dont il assure la présidence française de l’Europe est très positivement ressentie . Il a su coordonner les différents Etats et proposé des solutions qui ont été favorablement accueillies.

Il reste certes que la crise est là bien présente avec ses problèmes de chômage et de pouvoir d’achat. Mais, les Français ont le sentiment que le capitaine, dans une mer démontée, tient bien le cap.

Charles Debbasch

vendredi, novembre 07, 2008

LUTTE DE SUCCESSION AU PS

LA LUTTE DE SUCCESSION AU PARTI SOCIALISTE

Depuis l’annonce du départ de François Hollande, le Parti socialiste vit une dure campagne de succession. Le Congrès du Parti devant se tenir du 14 au 16 novembre, les militants socialistes votaient cette semaine pour la motion de leur choix. Ségolène Royal a créé la surprise en arrivant en tête avec 29% des votes. Bertrand Delanoë et Martine Aubry sont au coude à coude pour la deuxième place avec autour de 25% chacun, Candidat de l'aile gauche du parti, Benoît Hamon est quatrième avec environ 19%. Les deux "petites" motions du pôle écologique et d'Utopia ont recueilli entre 1,5% et 2%.
Ce vote constitue un désaveu pour les poids lourds du parti. En effet, Bertrand Delanoë bénéficiait du soutien du Premier secrétaire sortant François Hollande, de Lionel Jospin, de Michel Rocard ainsi que de nombreux cadres. L'assise populaire de Ségolène Royal reste importante mais elle ne garantit pas son succès final puisque à présent des alliances vont se nouer entre les différents courants pour tenter de contrecarrer sa candidature.
La crise internationale actuelle incite le parti à se gauchir pour profiter des difficultés du libéralisme. Ainsi , Ségolène Royal est amenée à mettre au second plan sa volonté de nouer une alliance avec le Modem tandis que Bertrand Delanoë met un bémol à sa tentation libérale. Il s’agit de ne pas laisser d’espace libre à gauche au bulldozer Besancenot et d’adapter la doctrine du PS à la nouvelle société internationale.
Charles Debbasch

jeudi, novembre 06, 2008

EDVIGE RECOURS REJETE MAIS DECRET RETIRE

EDVIGE RECOURS REJETE MAIS DECRET ENTERRE

Le 29 octobre 2008, le Conseil d’Etat a rejeté pour défaut d’urgence la demande de suspension du décret portant création du fichier « Edvige »Mais ce rejet n’a pu être obtenu que parce que le gouvernement a renoncé à mettre en œuvre ledit fichier.

Le juge a en effet estimé qu’il résultait de l’instruction de l’affaire que le gouvernement a pris la décision de procéder au retrait du décret en cause et saisi le Conseil d'Etat d’un projet de décret en ce sens, même si celui-ci n’est pas encore publié.

En outre, le gouvernement a transmis pour avis à la Commission nationale de l’informatique et des libertés un nouveau projet de décret portant création d’un traitement automatisé de données à caractère personnel intitulé EDVIRSP (exploitation documentaire et valorisation de l’information relative à la sécurité publique).

Enfin, le juge des référés a pris acte des instructions données aux services pour qu’il ne soit pas fait application des traitements nouveaux autorisés par le décret du 27 juin 2008. Il en a déduit que la condition d’urgence n’était pas remplie.

Le nouveau décret en préparation devrait prendre en compte les principales objections qui ont été présentées contre le décret Edvige.

mardi, octobre 28, 2008

NICOLAS SARKOZY A ETE TRES BON

NICOLAS SARKOZY A ETE TRES BON


La presse étrangère est rarement favorable aux dirigeants français. On nous accuse trop souvent de manier plus facilement le verbe que l’action. Aussi, faut-il accueillir avec intérêt l’appréciation portée sur le président français durant la crise par le Financial Times.« Nicolas Sarkozy a été très bon…En évitant tout dérapage et en présentant un front uni, Sarkozy a sauvé la mise pour l’Union européenne. »

Les grands gouvernants se révèlent dans les difficultés et l’adversité. Dans les eaux calmes, les falots peuvent faire illusion. Mais c’est dans les tempêtes que l’on découvre les grands capitaines. La chancelière allemande pouvait faire impression avant la crise. Dés que celle-ci s’est déclenchée, elle n’a pas su tenir le cap optant d’abord pour l’individualisme avant d’agir en catastrophe. En revanche, Nicolas Sarkozy s’est comporté en véritable leader de l’Union européenne. Il a été efficace et rapide, directif et diplomate. Il a su parvenir au consensus pour une réponse ordonnée aux défis de la crise qui a servi de modèle à la plupart des Etats de la planète. Servi par un sherpa remarquable et discret, il a donné la vraie mesure de son talent.

Au point de faire poindre des regrets dans la perspective de la fin décembre quand sonnera la fin de la présidence française de l’Union européenne. La succession tchèque inquiète à juste titre avec ses eurosceptiques. L’Europe ne peut pas jouer les abonnés absents dans la période de trouble que nous traversons. Aussi, faut-il défendre la position de Nicolas Sarkozy d’institutionnaliser un Euro groupe de la zone Euro dont il serait normal qu’il fut présidé par celui qui a été très bon.

Charles Debbasch

mardi, octobre 21, 2008

LA FABLE DU FMI

LA FABLE DU FMI

En ce temps là, les grands argentiers du monde entier se désespéraient.

Ils venaient de vivre une époque de généreuse abondance. Tout allait pour le mieux jusqu’alors au royaume du business. Le cours des actions s’envolait. Les bonus des traders ressemblaient à des jackpots de casinos. La classe des nantis se protégeait. Quand l’un d’entre eux commettait quelque négligence, on ouvrait la cabine de l’avion non pour le vouer à une quelconque chute libre mais pour faciliter son atterrissage dans le monde ordinaire avec un parachute doré façon de récompenser sa négligence. Les banques s’étaient engouffrées dans l’euphorie ambiante .Elles avaient oublié qu’elles n’existaient que par l’argent de leurs clients et, qu’à force de jouer avec ces fonds, elles risquaient de se trouver à découvert. Au lieu de soutenir les activités productives, elles s’étaient lancées dans la création de véritables sociétés fictives dont les titres étaient basés sur les créances incertaines qu’elles détenaient sur des tiers. Pris dans cette grande folie de la finance ordinaire, les Etats avaient eux-mêmes succombé au vertige de l’argent facile. La planche à billets et les emprunts avaient remplacé la gestion de bon père de famille. Quelques esprits chagrins essayaient de temps à autre de prédire que tout ceci finirait mal mais on les traitait comme des croquemorts faisant irruption dans une noce joyeuse, comme un cortège d’enterrement traversant quatre mariages. Ils étaient des empêcheurs de danser sur le pont de Wall Street. Les beaux messieurs de la Finance ne devaient pas être troublés par ces oiseaux sombres.

L’orage éclata cependant avec soudaineté. Un des principaux établissements financiers des Etats-Unis à court de liquidités fut contraint de mettre la clé sous la porte .L’onde de choc fut terrible. Le château de cartes de la confiance s’effondra. Les bourses furent à l’agonie. Et les banques si libérales dans les temps de prospérité, s’agenouillèrent devant les Etats en implorant leur aide. Le trouble s’installa dans les esprits comme si une religion s’effondrait avant même qu’une nouvelle croyance n’émerge. Les libéraux devenaient subitement interventionnistes et les socialistes volaient au secours du monde capitaliste. Même le maître de toutes les Russies en appelait à la raison pour que cesse se désordre.

Dans ce grand désarroi, on était à la recherche d’un grand architecte pour rebâtir un nouveau temple. Mais le président américain était presque au bout de son mandat et de la masse des dirigeants seul émergeait le Chef d’Etat français qui par un heureux hasard cumulait ses fonctions pour quelques semaines avec la Présidence de l’Europe. On comptait aussi beaucoup sur les instances financières internationales et notamment sur le FMI.A la tête de cette institution depuis quelques mois un Français était devenu la coqueluche du gratin international. Socialiste mais libéral, il paraissait être le right man in the right place au moment où, justement il fallait concilier l’Etat et le marché, le libéralisme et l’interventionnisme .A la veille d’une grande conférence internationale, un drame pourtant éclata.

Chacun sait que lorsque les peuples sont dans le désarroi, ils cherchent un bouc émissaire. Déjà, ici et là sur la planète, on condamnait les financiers à la dégradation ; À la place du parachute doré on leur laissait tout juste leur caleçon avant de les chasser. Je ne sais pourquoi j’ai employé ce qualificatif de sous-vêtement ; Sans doute pour vous annoncer que dés lors que les cerveaux des financiers avaient perdu le contrôle de la situation, on allait désormais s’en prendre à ce qui se passait au dessous de la ceinture. Les États-Unis sombraient déjà depuis quelques années dans une sorte de terrorisme sexuel. Des intégristes s’étaient faufilés dans le sillage du mouvement de libération des femmes. Ils traquaient tous ceux qui, en situation de responsabilité, succombaient aux charmes des partenaires du sexe opposé. Déjà le président Clinton avait été la victime de cette chasse au sexe. La fellation partagée avec une de ses secrétaires avait occupé l’actualité mondiale. Chacun craignait de se retrouver dans une situation compromettante. Le professeur d’université se gardait bien de monter dans le même ascenseur qu’une de ses étudiantes de peur qu’elle ne l’accusât ensuite d’avoir voulu la conduire au septième ciel. Le directeur recevait la jeune stagiaire dans son bureau la porte ouverte pour être sûr de ne pas être ensuite injustement accusé. Chasser le sexe du lieu de travail était l’objectif des nouveaux talibans américains. Ils oubliaient que les êtres humains n’ont de rapports qu’avec les gens qu’ils connaissent. Comme le dit l’humoriste : « On reproche toujours aux êtres humains de courtiser la meilleure amie de leur femme, sa cousine, sa belle sœur ou sa collègue de bureau .Voudriez vous alors qu’ils couchent avec des gens qu’ils ne voient jamais. » Il n’empêche .Le terrorisme sexuel rendait les hommes prudents. Dés lors que faire la cour était assimilé à du harcèlement, il fallait ses distances garder. Chasser pourtant le sexe, il revient au galop. Faute de le pratiquer en réel, les américains s’étaient réfugiés dans le virtuel. La pornographie était devenue la reine de l’Internet et les chaînes de télévision des vitrines pour exposition de playmates en chaleur. C’est dans ce contexte que l’on apprit que le directeur du FMI avait partagé quelques moments d’extase avec une de ses secrétaires. Aussitôt, la presse se déchaîna contre l’imprudent qui avait violé la prohibition du sexe au bureau. Un bouc émissaire était enfin offert à tous ces épargnants qui avaient vu leurs économies fondre en bourse, à tous ces salariés qui étaient en panne d’emploi.

Il s’ensuivit un grand trouble dans la planète des finances. La monnaie américaine subit de lourds assauts. Au lendemain d’une nuit historique, l’opinion mondiale apprit que le Congrès américain avait décidé de supprimer le dollar et de le remplacer par l’ECU.

Charles Debbasch

vendredi, octobre 17, 2008

L'IMPREVISION ECONOMIQUE

L’IMPREVISION ECONOMIQUE

Quand au mois de juillet dernier le pétrole dépassait les 147 dollars le baril, les « experts » nous prédisaient un baril à plus de 200 dollars pour les mois à venir. Aujourd’hui, le pétrole est tombé en dessous des 70 dollars et les économistes cartomanciens se taisent piteusement. Voilà de quoi nous faire douter désormais de ces grands savants plus habiles à expliquer les crises une fois qu’elles se sont déclenchées qu’à les prévoir. La prévision économique parait relever du domaine de ces horoscopes dont les prédictions ont autant de chances d’être exactes que de ne pas l’être.
Pourtant, la science économique n’a cessé de faire des progrès. Les instruments d’observation statistique sont précis, divers et performants. Les flux monétaires et financiers sont connus et identifiés.
Pourquoi alors tant d’erreurs dans l’anticipation ?
Les groupes sociaux sont souvent tentés par la facilité et ils préfèrent que les choses ne soient pas différentes de ce qu’ils voudraient qu’elles fussent. Chacun savait que le désordre économique et financier des Etats-Unis générait des déséquilibres difficilement supportables à terme mais tous préféraient se voiler les yeux devant ces réalités pour ne pas remettre en cause leur gestion approximative. La même tendance inspirait en France le recours au déficit pour permettre à la nation de vivre au dessus de ces moyens en faisant supporter la charge des emprunts aux générations futures.
La mondialisation de l’information bouscule avec rapidité les réalités. Un simple incident bancaire ou boursier isolé da ns un Etat se communique instantanément sur toute la planète. Or, il n’existe pas de gouvernement mondial capable de prendre dans l’instant les décisions qui s’imposent. Dés lors, des virus pervers peuvent bouleverser les économies avant que les gouvernements puissent réagir.
ne réagissent.
Les prévisions sont également déformées par les groupes de pression. Aucun gouvernement n’a intérêt à dévoiler des prévisions sombres .Chacun annonce que la sortie du tunnel est pour bientôt et même si l’obscurité se prolonge les politiques préfèrent annoncer des lendemains qui chantent plutôt que des jours douloureux.
Les changements sont alors retardés jusqu’à ce que les réalités les rendent inéluctables. Depuis cinquante ans, les brevets pour permettre la réalisation de voitures électriques ont été raillés par les groupes pétroliers. Ce n’est qu’aujourd’hui, sous le poids des nécessités de protection de la nature et de la raréfaction des sources d’approvisionnement en pétrole, que des productions de véhicules propres sont programmées.
Il faut en être conscient : la prévision économique est aussi aléatoire que nos comportements. L’addition des indéterminations ne peut déboucher sur des certitudes.
Charles Debbasch

mercredi, octobre 15, 2008

LE SUCCES DE BARACK OBAMA

LE NOUVEAU SOUFFLE DES ETATS-UNIS


Ces dernières années les Etats-Unis paraissaient quelque peu essoufflés sur la scène internationale. Dans tous les Etats, la fin d’une présidence est marquée par un certain immobilisme. Ce phénomène était accusé abus Etats-Unis par l’érosion de l’autorité de George Bush .A son engagement désastreux en Irak sur la foi de rapports mensongers s’était ajouté l’effondrement du système financier américain. Le mythe du rêve américain s’était quelque peu effrité et le modèle américain ne récoltait plus les espoirs.

On en venait presque à oublier que les Etats-Unis ont un des systèmes démocratiques les plus perfectionnés de la planète. Une très large participation populaire au pouvoir, un système fédéral qui laisse une très grande autonomie à la base, un président élu au suffrage populaire quasi-direct, deux chambres législatives puissantes et bien outillées et un pouvoir judiciaire très indépendant assurant strictement la protection des droits et des libertés. Il ne fallait pas pour autant négliger les tares de la démocratie américaine : la trop grande puissance de l’argent, le confinement relatif de la minorité noire, la puissance des lobbys.

La compétition électorale qui vient de se terminer par la victoire de Barack Obama illustre l’excellente campagne populaire qui a précédé l’épreuve électorale .Avant de convaincre l’Amérique toute entière, chaque candidat a du s’imposer dans son propre parti. Déjà à ce stade le parti démocrate a démontrés son dynamisme puis que les deux principales figures qui s’affrontaient étaient une femme Hillary Clinton et un américain de race noire Barack Obama. Ce qui constituait deux premières. Après avoir convaincu son parti , Barack Obama a du séduire l’Amérique.

Il a su faire de ses apparentes faiblesses une force. Il n’était ni le représentant des grands trusts ni celui du capital. Il a préféré devenir le représentant des petites gens se disant avec juste raison que les petits ruisseaux forment les grandes rivières. Les dons individuels ont effet été particulièrement importants dans le camp démocrate, Barack Obama a décidé, à la surprise générale, de se passer du financement public prévu par le système électoral américain et de faire appel aux dons individuels. Ainsi, le candidat démocrate a conquis plus de donateurs que son adversaire dans toutes les catégories sociales, les petits donateurs (moins de 200$) représentent 48% des dons reçus, contre 34% pour MC Caïn. Grâce à une large participation populaire-qui augurait déjà de son succès, Obama a ainsi bénéficié d’un budget record : 593 millions, contre 216 pour MC Caïn. La publicité politique lui aura coûté 207 millions contre 119 millions pour son concurrent. Obama s’est ainsi offert 30 minutes de prime-time pour un montant estimé entre 3,5 et 5 millions de dollars.

Armé de son slogan « YES WE CAN », il a su faire de ses racines étrangères et de sa race noire une force. La Constitution américaine est très libérale à cet égard : pour être candidat, il faut être américain de naissance-ce qui exclut les naturalisés- et avoir au moins quatorze ans de résidence aux Etats-Unis et trente-cinq ans d’âge. Agé de 47 ans, né aux Etats-Unis d’un père kenyan et d’une mère américaine Barack Obama remplissait ces conditions théoriques. Il lui restait à vaincre l’apparent handicap d’être le premier Noir à briguer la magistrature suprême. Il lui fallait parachever le combat qu'ont conduit depuis 45 ans les militants des droits civiques avec au premier rang Martin Luther King. Certes des progrès ont été accomplis Près de 10 % des membres du Congrès et des centaines de maires sont des Noirs, et ces derniers sont de plus en plus nombreux à entrer dans la classe moyenne et certaines professions élevées. Mais il restait à franchir la première marche du podium . Barack Obama l’a fait avec détermination et talent
Son élection inspirera de. la fierté à tous les Noirs du monde entier qui ont eu à souffrir de la discrimination. Elle est aussi à porter au crédit de tous les Américains qui ont su vaincre leurs préjugés.

La tache qui attend le nouveau Président est immense. Il doit redonner à son pays la rage de vaincre et la passion de la justice qui étaient quelque peu érodées. Sur le plan international, Barack Obama aura à cœur de mieux entendre la voix des humbles et des déshérités de la croissance. Un nouvel espoir est né.


Charles Debbasch

Charles Debbasch est ministre, conseiller spécial du Président Faure Gnassingbé
Agrégé des Facultés de Droit et des sciences économiques,il est l’auteur d’un nombre considérable d’ouvrages et de publications scientifiques traduits en plusieurs langues et de milliers d’éditoriaux publiés dans la presse française et étrangère .On lira son analyse du régime politique américain dans Droit Constitutionnel et Institutions politiques 1023 p Paris Editions Economica

LA MARSEILLAISE SIFFLEE

LA MARSEILLAISE SIFFLEE

Chaque Nation s’identifie à un hymne, la version musicale du drapeau. En écoutant dans le recueillement et le silence l’hymne national, chacun se réfugie dans ses pensées et s’identifie à la communauté dans laquelle il vit. L’hymne est un concentré des douleurs et des sacrifices, des joies et des espérances qui soudent les citoyens d’un Etat.

Ne pas respecter l’hymne c’est cracher sur la tombe de tous ceux qui sont morts pour la patrie, c’est insulter l’avenir de tous ceux qui espèrent des lendemains meilleurs.

Ce respect doit être partagé. Chacun d’entre nous doit avoir la même considération pour les hymnes des autres Nations. C’est en écoutant les hymnes que les hommes se rapprochent dans une fraternité de destin et un respect mutuel.

Les incidents itératifs que connaît le Stade De France lors de l’exécution de la Marseillaise sont donc inadmissibles et le comportement de ces prétendus sportifs qui ont sifflé la Marseillaise lors du match France-Tunisie doit être condamné sans réserve.

Je ne suis cependant pas certain qu’avoir décidé d’interrompre tout match au cours duquel l’hymne national serait sifflé soit une sage décision. Comme toute sanction collective, elle entrainera des phénomènes de solidarité et risquera de provoquer sur le terrain de graves troubles à l’ordre public au moment où elle sera appliquée. Ce problème doit , à mon avis, relever de l’appréciation des autorités de police. Si elles estiment qu’il y a un risque grave pour l’ordre, la sécurité et le respect du à la Nation, elles doivent tout simplement interdire la manifestation. Si, en revanche, le problème est le fait d’une minorité d’excités, il faut leur appliquer les mêmes sanctions qu’aux violents des matchs et interdire de stade les hooligans de l’hymne.

Charles Debbasch

mardi, octobre 14, 2008

RESOUDRE LA CRISE ECONOMIQUE ET FINANCIERE

UNEACTION CONCERTEE POUR RESOUDRE
LA CRISE ECONOMIQUE ET FINANCIERE

Face à la crise, les grandes puissances ont adopté, dans un premier temps, la stratégie du chacun pour soi. Pourtant, comme l’a souligné dés le départ le Président Sarkozy, seule une action concertée à l’échelle mondiale et européenne pouvait permettre d’espérer panser les plaies de l’ouragan monétaire et financier. Le Chef de l’Etat français s’est dépensé sans compter pour arriver à cette réponse unitaire. Avec les décisions de l’Eurogroupe, l’ordre a été remis dans la maison et, si chaque Etat peut adapter le ton de sa partition, celle-ci est commune à l’ensemble des participants, les dernières réticences allemandes ayant été vaincues.

Pour la France, le plan est clair et équilibré. L’Etat pourra mobiliser jusqu’à 360 milliards d’euros pour sauver le système bancaire. Il apportera une garantie aux prêts interbancaires jusqu’à 320 milliards d’euros. 40 milliards serviront à recapitaliser les banques qui seraient en difficulté. Une société dont l’Etat sera l’unique actionnaire sera créée à cet effet. .

Il ne s’agit pourtant pas de donner un chèque en blanc aux banques .Elles payeront les services que l’Etat leur rendra. La garantie de l’Etat sera payante «à un prix normal du marché». De même, l’Etat «sera rémunéré pour son apport» aux établissements ayant besoin de fonds propres. «Il s’agit de rétablir la confiance et non pas de venir au secours d’établissements qui se trouveraient en difficulté du fait d’une mauvaise gestion.» a précisé Nicolas Sarkozy. Les banques faisant appel à l’Etat auront des obligations de morale financière notamment dans le domaine sensible des rémunérations pour éviter les dérives scandaleuses de ces dernières années telles que les parachutes dorés ou les bonus des traders. Si, dans l’urgence, l’Etat devait voler au secours d’une banque pour qu’elle ne sombre pas, il en prendra le contrôle et sa direction sera changée.

Ce plan clair et équilibré décliné dans tous les pays européens et qui sert de modèle d’inspiration à de nombreux Etats de la planète est de nature à restaurer la confiance. Il reste que les déséquilibres économiques fondamentaux qui sont à l’origine de la crise demeurent. C’est l’aptitude des Etats à les corriger qui permettra d’éviter de nouvelles rechutes.

Charles Debbasch

jeudi, octobre 09, 2008

PAYS EMERGENTS ET ETATS IMMERGES

PAYS EMERGENTS ET ETATS IMMERGES


On a pris l’habitude de qualifier de pays émergents les Etats qui sortent progressivement du sous-développement tirés par une croissance forte, une expansion industrielle, un développement des exportations notamment de matières premières.

On peut se demander si l’actuelle crise financière et boursière- même si l’on fait abstraction de ce qu’elle a d’excessif et de passager – n’est pas le révélateur d’une nouvelle catégorie : celle des Etats surdéveloppés qui sont progressivement en voie de quitter l’ère de l’opulence pour devenir des Etats immergés.

L’Etat immergé est un Etat qui a une forte dépendance de l’extérieur dans le domaine des matières premières et notamment de l’énergie. Il est ainsi vulnérable, économiquement puisqu’il n’a pas la maitrise des prix, et politiquement puisqu’il est à la merci des pressions de ses fournisseurs.

L’Etat immergé est un pays en voie de désindustrialisation. Les uns après les autres ses sites industriels ferment, ruinés par les importations des pays émergents ou se délocalisent. La construction automobile risque d’être en Europe le prochain secteur ravagé comme elle l’est d’ores et déjà aux Etats-Unis.

L’Etat immergé est un Etat dont le déficit commercial s’accroit progressivement. C’est la conséquence de la désindustrialisation et des délocalisations. Au premier semestre 2008, le déficit du commerce extérieur de la France est de 24 milliards d’euros.

L’Etat immergé est un Etat dont la croissance est faible ou négative ; Ce qui va être le cas cette année dans la plupart des pays européens. Que l’on compare ce taux négatif aux 10% de croissance chinoise !

L’Etat immergé est un pays où le taux de chômage se développe et frôle souvent les 10% comme c’est le cas en Espagne.

L’Etat immergé est un pays où les déficits publics sont élevés .La distribution artificielle du pouvoir d’achat permet un temps de dissimuler le déclin des forces productives. Mais elle est génératrice de désordres monétaires et financiers

En conclusion, l’Etat immergé est un pays qui quitte insensiblement les rives de la richesse et du développement pour s’enfoncer dans des marais sombres et incertains.

Charles Debbasch

mardi, octobre 07, 2008

LE TREMBLEMENT DE TERRE FINANCIER

LE TREMBLEMENT DE TERRE FINANCIER
De jour en jour la crise financière n’en finit pas de se répandre et de s’amplifier. Elle désoriente les Etats et les opinions publiques produisant des effets politiques contrastés

UNE CRISE QUI SE GENERALISE

Elle étend son champ géographique. Partie des Etats-Unis, elle a gagné l’Europe puis l’Asie. Elle frappe aujourd’hui le Moyen Orient et les pays du Golfe. « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »
Elle frappe des domaines de plus en plus larges .Elle touchait au début le seul secteur bancaire .Elle s’est étendue par contagion aux assurances puis aux matières premières. Elle commence à provoquer un désordre monétaire .Avec la réduction des facilités de crédit, elle atteint nécessairement le commerce et l’industrie.
Elle n’est pas cantonnée au monde capitaliste. Dans les premières semaines du déclenchement de la crise, le duo Medvedev-Poutine pouvait fustiger les sociétés occidentales. Aujourd’hui, la bourse russe étant lourdement touchée, les dirigeants russes en appellent à la solidarité mondiale

DES REPONSES MAL COORDONNEES

Les Etats tentent vainement de coordonner leurs politiques. Mais ils sont, avant tout, tentés par l’égoïsme du chacun pour soi.
Les Etats-Unis ont lancé le mouvement de sauvetage des banques sans concertation provoquant un effet reflex dans d’autres pays ;
L’Allemagne a refusé une initiative concertée pour sauver le secteur bancaire mais elle a du, en catastrophe, reprendre une grande banque ;
L’Irlande- l’insolente enfant trublion de l’Europe- a garanti les dépôts bancaires dans les banques irlandaises déstabilisant le système bancaire de Grande Bretagne.

DES REMEDES IMPRECIS

Pour l’instant,, les Etats se contentent de renflouer les banques en situation de découvert. Mais, en réalité, les procédures employées sont très diverses. La procédure préventive consiste pour les Etats à garantir à l’avance les dépôts bancaires des particuliers pour éviter qu’un mouvement de panique amène les déposants à se ruer pour retirer leurs économies. La procédure curative consiste à éviter le dépôt de bilan en injectant des liquidités. Mais, les Etats se gardent bien de parler de nationalisation. Il s’agit d’une prise de participation temporaire de l’Etat prête à être cédée dés qu’une occasion se présente. Ainsi Fortis ,recapitalisée temporairement par les Etat belges et français, a été rapidement recédée à BNP-Paribas.

DES CONSEQUENCES POLITIQUES LOURDES ET IMPREVISIBLES

Les pouvoirs politiques sont naturellement déstabilisés par l’imprévu du quotidien. Ils doivent rassurer leurs opinions publiques pour éviter les contagions. Mais, en même temps ils savent que l’incendie couve et qu’il peut gagner de nouveaux secteurs à n’importe quel moment Rassurer en permanence, alors que chacun sait que tout peut arriver, risque de porter atteinte à la crédibilité des gouvernants en place.

Ceux-ci doivent en appeler au sens civique et à l’unité nationale. Mais, pour les oppositions, l’occasion est trop belle de taper sur les pouvoirs en place. Elles doivent pourtant se montrer prudentes pour ne pas apparaître à l’égard de l’opinion publique comme responsables de la débâcle.

Deux forces donc se combattent : une qui pousse à serrer les coudes autour des gouvernements, une autre qui consiste à imputer la crise à leur débit. Ce second tropisme est dominant et, aux Etats-Unis, il avantage Obama par rapport à Mac Cain.

C’est dire que l’onde de choc du tremblement de terre financier est appelée à se propager dans le champ politique.


Charles Debbasch

jeudi, octobre 02, 2008

REFORMER LA CARTE ADMINISTRATIVE

REFORMER LA CARTE ADMINISTRATIVE

La décentralisation a pour but de rapprocher l’administration des administrés. Mais la carte administrative de la France est si complexe que cet objectif louable est mal atteint. La France compte 26 Régions, 100 départements, 36 000 communes et 18 000 groupements intercommunaux. Dans son discours de Toulon du 25 septembre 2008 Nicolas Sarkozy a justement estimé « Le moment est venu de poser la question du nombre des échelons de collectivités locales dont le nombre et l’enchevêtrement des compétences est une source d’inefficacité et de dépenses supplémentaires ». Et le Président de la République a annoncé une réforme de nos échelons territoriaux.

Les Français ne se reconnaissent plus dans cette carte administrative si complexe que même les spécialistes éprouvent de la difficulté à dire qui fait quoi. Cette superposition de structures est génératrice de dépenses inutiles. Que l’on pense à la gabegie qui a conduit à construire dans la même ville deux immenses bâtiments, l’un destiné à la région et l’autre au département avec leurs centaines de fonctionnaires attachés ! En fait de décentralisation, on a créé des bureaucraties lourdes et souvent inefficaces.

Les voies de la réforme sont pourtant étroites. Les Français sont attachés à leur vie communale ; Les départements sont enracinés dans notre histoire. Le lobby des élus locaux et des prébendiers qui les entourent est puissant. Pourtant, le fruit est mur.

Chacun est convaincu que nos régions sont trop petites et qu’elles gagneraient à se regrouper. Quelques ajustements de départements sont également envisageables. De façon plus audacieuse, les assemblées régionales et départementales pourraient être, dans certaines conditions, rassemblées. Il restera, enfin, à se demander si les administrations centrales ont bien tiré les conséquences de la décentralisation et si elles ne doivent pas également subir une cure d’amaigrissement.

Voilà un vaste chantier mais il est la suite logique de la réforme constitutionnelle. Après avoir effectué l’aggiornamento du cerveau, il convient, à présent, de moderniser les bras du pouvoir.

Charles Debbasch

mercredi, octobre 01, 2008

ARCHEOLOGIE JUDICIAIRE:L'AFFAIRE DES ECOUTES DE L'ELYSEE

ARCHEOLOGIE JUDICIAIRE

Il aura fallu vingt six ans à la Justice pour régler définitivement l’affaire des écoutes illégales ordonnées par l’Elysée sous le premier septennat de François Mitterrand.


La Cour de Cassation a en effet confirmé le 30 septembre 2008 les condamnations des six prévenus qui, mécontents de devoir indemniser les victimes de leur poche, s’étaient pourvus en cassation.


On se rappellera , peut être, qu’entre 1983 et 1986, plusieurs personnalités notamment l'écrivain Jean-Edern Hallier, l'actrice Carole Bouquet, le journaliste Edwy Plenel, notamment - avaient été écoutées illégalement par la cellule de l'Elysée. Parmi les auteurs de ce grave méfait, figuraient plusieurs anciens collaborateurs du chef de l'Etat, notamment son ancien directeur de cabinet Gilles Menage, les gendarmes Barril, et Prouteau, ex-responsables de la cellule de l'Elysée. La Cour a reconnu définitivement qu'ils sont responsables à titre personnel de ces écoutes.et qu’ils doivent donc payer eux-mêmes les frais d'avocats et dommages et intérêts des victimes. Les sanctions pénales, étonnamment clémentes avaient été, quant à elles, définitivement fixées en appel. Aucun des protagonistes n’avait été condamné à plus de huit mois de prison et à 5000 euros d’amende.

Dans une affaire aussi grave pour les libertés publiques, il est anormal qu’il ait fallu autant de temps pour vider le contentieux. L’affaire appartenait il y a vingt six ans à l’actualité judiciaire. Elle relève aujourd’hui de l’archéologie. Elle n’intéresse plus grand monde. Le Président de la République qui a ordonné les écoutes et plusieurs protagonistes sont morts.

La question mérite d’être posée.

A-t-on exactement mesuré le poids des armes dont dispose le pouvoir politique pour étouffer ou retarder le jugement des affaires embarrassantes ?

Charles Debbasch

mardi, septembre 30, 2008

CRISE MONDIALE AUTORITE ET CONFIANCE

LA CRISE MONDIALE, L’AUTORITE ET LA CONFIANCE



Alors que la crise économique mondiale s’amplifie, que les banques s’effondrent les unes après les autres comme des châteaux de cartes, le monde capitaliste parait vaciller sur ses fondations et s’effriter comme il ya moins de vingt années le système communiste. Chacun est alors tenté de donner une clé d’explication unique au désordre financier. Mais, en réalité c’est une conjonction de facteurs qui a généré la situation présente.



Les Etats les plus atteints par la crise sont ceux qui ont tout misé sur les activités financières au détriment des activités de production. Ils ont ainsi , non seulement laissé se créer d’immenses poches de déficit commercial mais, ils ont aussi succombé aux facilités monétaires ou de crédit. Par définition, l’immatériel est plus artificiel que la production industrielle et plus susceptible de manipulations ou de laxisme. Les Etats-Unis financent leur gigantesque déficit commercial par la création monétaire débridée et les excès du crédit. Les pays européens- et en premier la France- maintiennent un niveau de vie au dessus de leurs moyens par l’accroissement des déficits publics.



C’est dire que les purges nécessaires ne portent pas seulement sur les ajustements bancaires. Elles concernent des bases essentielles de nos sociétés et ,de ce fai,t ne seront pas facilement acceptées par les opinions publiques.



Maintenir des activités productives dans les sociétés très développées supposerait que les travailleurs supportent des réductions drastiques de leurs salaires afin d’éviter les délocalisations. On voit mal, en l’état présent, des gouvernants disposer d’une force suffisante pour supporter le choc politique de telles décisions .On entrera dés lors dans une phase de déclin progressif du monde développé face aux puissances émergentes. On a cru que la puissance financière était plus décisive que la force des bras. La revanche des muscles sur le papier monétaire marquera les prochaines décennies.



La crise actuelle impose que l’on repense également les bases idéologiques de nos pouvoirs politiques. L’euphorie économique nous a fait perdre de vue la nécessaire fonction régulatrice de l’Etat. L’autorité de l’Etat- qu’il ne faut pas confondre avec l’accaparement par la puissance publique des entreprises économiques-doit s’exercer pleinement sur le secteur économique. Or, même nos sociétés libérales ont perdu de vue cette nécessité. Elles ont laissé se développer des administrations lourdes mais peu efficaces et l’autorité de l’Etat se diluer. On peut même dire que le pouvoir politique, noyé dans sa propre bureaucratie, se révèle incapable d’exercer sa fonction de régulateur suprême de la société, d’une société où l’Etat ne dépend pas des banques mais où ce sont celles-ci qui doivent respecter la politique de l’Etat.



Mais, pour que cette autorité renouvelée de l’Etat puisse être supportée, il est nécessaire que les politiques transforment leurs types de relations avec les citoyens. Une plus grande transparence, une meilleure définition des objectifs, préférer la réflexion sur les finalités au pragmatisme du quotidien, une pratique démocratique de l’autorité : expliquer et faire comprendre plutôt que réprimer et utiliser la force de la décision exécutoire.



C’est à ce prix que de la tourmente actuelle pourra naître une nouvelle confiance des citoyens à l'égard des pouvoirs politiques.



Charles Debbasch

jeudi, septembre 25, 2008

LE LIBERALISME ET LA SOUVERAINETE DE L'ETAT

LE LIBERALISME ET LA SOUVERAINETE DE L’ETAT

Etre libéral c’est croire à la supériorité de l’initiative individuelle sur l’étatisme ; c’est admettre que les libertés sont plus efficaces que les contraintes, c’est n’admettre l’intervention de l’Etat que lorsqu’elle est absolument nécessaire.

Mais, être libéral c’est ne pas admettre la loi de la jungle où les puissants imposeraient leur loi aux faibles. La volonté collective s’exprime à travers la loi qui fixe le cadre de toutes les activités humaines y compris dans le domaine économique.

La crise financière née aux Etats-Unis n’est pas une crise du libéralisme mais la conséquence d’un laxisme coupable. Des banques ont prêté dans l’immobilier des sommes considérables à des emprunteurs peu solides. Elles ont mis sur le marché ces centaines de milliers de créances douteuse jusqu’au jour où, à force de charger la barque, celle-ci a coulé. Pour éviter la faillite du système, l’Etat américain a donc du se porter au secours des entreprises qui ont fauté non pour les nationaliser durablement mais pour les revitaliser.

Ce qui est en cause ici ce n’est pas le libéralisme mais des déviations condamnables.

Il est vrai que, dans un marché devenu fou, il pouvait apparaître plus rentable de jouer en bourse que d’investir son argent dans une entreprise, plus lucratif de spéculer sur le cours des matières premières que de produire des denrées agricoles

Sans négliger le rôle utile de la bourse, rappelons tout de même que la production est toujours préférable à la spéculation.

La souveraineté de l’Etat doit fixer les règles du jeu .

Le libéralisme n’est pas une pétaudière,

Charles Debbasch

mercredi, septembre 10, 2008

L'OURAGAN EDVIGE

L’OURAGAN EDVIGE
Avec un nom qui ressemble à celui d’un ouragan le fichier EDVIGE (Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale) est en voie de déclencher un véritable tsunami.
DE QUOI S’AGIT-IL ?
Un décret du 27 juin 2008 autorise le ministère de l’intérieur à mettre en place une nouvelle base de données intitulée "Edvige" afin de collecter toute une série d’informations notamment sur certaines personnes publiques (politiques, syndicales, religieuses) ou encore sur certains individus (ou groupes) "susceptibles de porter atteinte à l’ordre public".
Collectées en vue d’informer le gouvernement et ses représentants dans les départements et les collectivités, ces données sont enregistrées sur fichiers. Les données enregistrées concernent les personnes âgées de 13 ans et plus. Elles contiennent les éléments suivants :
informations ayant trait à l’état civil et à la profession ;
adresses physiques, numéros de téléphone et adresses électroniques ;
signes physiques particuliers et objectifs, photographies et comportement ;
titres d’identité ;
immatriculation des véhicules ;
informations fiscales et patrimoniales ;
déplacements et antécédents judiciaires ;
motif de l’enregistrement des données ;
données relatives à l’environnement de la personne, notamment à celles entretenant ou ayant entretenu des relations directes et non fortuites avec elle.
L’enregistrement des données est toutefois plus limité pour les personnalités publiques, l’enregistrement de données relatives aux comportements ou aux déplacements ne touchant pas ces personnalités.
POURQUOI CE DECRET ?
Il ne faut pas imaginer que ces données n’étaient pas stockées jusqu’ici. Les renseignements généraux et les services de police et de gendarmerie collectaient jusqu’ici plus ou moins légalement des données. Mais le souci de protéger les libertés publiques et l’institution de la Commission informatique et Libertés imposaient de faire passer le statut des fichiers de l’informel au formel avec le résultat paradoxal d’ouvrir les portes de la contestation. Ce qui était caché est, en effet, devenu transparent.
OU EN EST-ON LEGALEMENT ?
Théoriquement le décret est publié et applicable. Cependant différentes organisations de défense des droits de l’homme ont formé un recours en annulation en estimant que ce décret qui restreint les libertés publiques est contraire à la Constitution. Les mesures qu’il contient relèveraient selon les auteurs du recours du domaine de la loi. Le recours si le décret n’est pas rapporté avant devrait être jugé au mois de décembre 2008.
LES POINTS DE CONTESTATION
MELANGE DES RESPONSABLES POLITIQUES ET SYNDICAUX ET DES DELINQUANTS C’est une erreur d’avoir mis dans un même texte des personnes visées par des objectifs différents. Pour les responsables politiques et syndicaux, l’objectif est de donner une connaissance aux autorités de l’establishment de la société. Pour les personnes susceptibles de troubler l’ordre et la sécurité, le but recherché est de prévenir et de réprimer la délinquance. Etonnant mélange de la carpe et du lapin.
CARACTERE PERMANENT DU STOCKAGE DES DONNEES Il n’y a pas de droit à l’oubli. Chacun continuera à être suivi ad infinitum par son passé. Ce qui est choquant alors et surtout que le fichage est permis dés l’âge de treize ans.
COLLECTE D’ELEMENTS RELATIFS A LA SANTE ET A L’ORIENTATION SEXUELLE Il s’agit là d’une intrusion inadmissible dans les éléments les plus intimes de la vie privée.
UNE CONTESTATION EN PARTIE JUSTIFIEE
Les progrès de l’informatique justifient certaines des inquiétudes. Bien que les fonctionnaires ayant accès au fichier soient assez strictement définis, il est 2vident que dés lors que des renseignements seront numérisés , ils finiront par être publiés. Il est donc normal d’ëtre vigilant et plus restrictif qu’on ne l’était à l’époque du traitement manuel. C’est pourquoi le mouvement de protestation a eu un grand écho dans l’opinion.
Le Chef de l’Etat a donc organisé une réunion à l’Elysée au cours de laquelle il a demandé à Michèle Alliot-Marie «d’ouvrir rapidement une concertation avec des personnes qualifiées». Cette concertation «sera suivie de décisions pour protéger les libertés.
Charles Debbasch

mardi, septembre 09, 2008

LE PARTI SOCIALISTE DEBOUSSOLE

LE PARTI SOCIALISTE DEBOUSSOLE
Laurent Fabius, interrogé sur RTL, a estimé que le Parti Socialiste est "malade" pour trois raisons, Selon lui, la direction est une "pétaudière", les propositions ne sont "pas assez crédibles", et le parti a besoin d'une "stratégie claire de gauche décomplexée.
Analysons les causes de cette maladie.
LE PS UNE PETAUDIERE
Après douze ans de gouvernement hollande, le Parti Socialiste est à la recherche d’un nouveau leader. Et on se bouscule au portillon parce que les compétiteurs savent que celui qui sera choisi aura de grandes chances d’être le porte-flambeau du PS lors des prochaines présidentielles.
A l’heure actuelle la description de Laurent Fabius est exacte puisqu’aucun courant majoritaire ne se dessine. Il y a à ce jour trois principaux postulants à la succession de François Hollande - Ségolène Royal, Bertrand Delanoë et, Martine Aubry -. Ils oscillent entre un pic de 25% et un étiage de 20%.C’est dire que chacun est à la recherche d’alliances même contre nature et que cela fait désordre. Mais, cette pétaudière n’est pas inhabituelle. C’est sur une même base dispersée que François Mitterrand a rebâti le PS.
Nous sommes donc dans une situation transitoire les belligérants finiront bien par se découvrir un chef.
DES PROPOSITIONS PAS ASSEZ CREDIBLES

Sur ce point, Laurent Fabius est dans le vrai. Qui peut croire au tableau apocalyptique de la France qu’a dressé à La Rochelle François Hollande ? «Diplomatie brouillonne», «déclassement économique, social et moral», «manquements à la laïcité», «sanctuarisation des gros patrimoines», «paupérisation du service public», «mainmise de l'État sur les médias»… «Voilà la France, un an après l'élection de Nicolas Sarkozy : déclassée, divisée, désespérée»

Bigre ! On pouvait penser qu’après ce constat accablant François Hollande présenterait des propositions solides. Au lieu de cela, on ne trouve que des réflexions brouillonnes sur un nouvel Etat providence dont on voit mal la place dans la société internationale actuelle.

Le PS est à l’évidence en panne idéologique. Mais il l’est parce qu’il est à la recherche de son Nord.

UNE STRATEGIE CLAIRE DE GAUCHE DECOMPLEXEE

Ce Nord pour Laurent Fabius c’est un ancrage à gauche sans complexes. Mais sur ce point les violons du PS sont désaccordés. Ségolène Royal recherche l’alliance avec le centre, Bertrand Delanoë se proclame libéral et Dominique Strauss-Kahn incarne le courant réformateur.

Or tout se tient : comment le PS peut-il refaire son unité, afficher des positions crédibles s’il donne l’impression d’avoir perdu sa boussole ? C’est dire qu’il faudra encore beaucoup de travail au Parti Socialiste pour retrouver une crédibilité nationale.

Charles Debbasch

dimanche, septembre 07, 2008

QUELLE COMPAGNIE SUR UNE ILE DESERTE

QUELLE COMPAGNIE SUR UNE ILE DESERTE ?

Pour dresser le portrait psychologique d’un individu, il est de coutume de lui poser cette question. « Si vous deviez vivre sur une île déserte qui ou quoi emmèneriez vous ? ».Les intellectuels préfèrent partir avec un livre, les buveurs avec une bouteille de champagne ou de whisky, les égrillards avec une playmate. Il manquait une étude scientifique pour déterminer le vœu dominant.

C’est à présent réalisé grâce à un sondage.
Quelque 1.105 propriétaires d'animaux ont été interrogés par Petplan, qui vend des assurances santé pour chiens et chats. Et la réponse est particulièrement instructive. C’est l’animal qui est le meilleur compagnon de l'homme sur une île déserte ? - Plus de deux Américains sur trois préféreraient être envoyés sur une île déserte avec leur animal de compagnie plutôt qu'avec leur partenaire.

Cette enquête indique également que plus de la moitié des sondés organisent des fêtes pour leur animal, près de 70% partagent leur lit avec lui, 63% lui font la cuisine et 68% l'habillent. «Les Américains ont dépensé environ 48 milliards de dollars pour leurs animaux de compagnie en 2007.

Il reste que l’on ne choisit pas lorsque l’on échoue sur une île déserte. Imaginez que Ségolène Royal se retrouve avec François Hollande, Jean-Marie Le Pen avec Olivier Besancenot ou François Bayrou avec Nicolas Sarkozy. L’île serait déjà divisée contre elle-même.

Charles Debbasch

vendredi, septembre 05, 2008

LE SERVICE PUBLIC ET LA POSTE

LE SERVICE PUBLIC ET LA POSTE

Une controverse partage aujourd’hui la classe politique.La Poste doit-elle conserver son statut de service public ou doit-on la privatiser ? Une occasion de se pencher sur le sens et la fonction des services publics.

Sous des dénominations diverses, il existe dans tous les pays des
services permettant de répondre aux besoins collectifs. Le service public
français répond à cette exigence. La construction européenne libérale a
cherché à donner une traduction différente à cette réalité à travers la notion
de service universel .

La politique n’est pas étrangère à ce débat.
Deux courants idéologiques le libéralisme et le socialisme se combattent. .Le premier est favorable à la réduction des services publics. Le second souhaite leur extension. Mais chacun admet cependant que certains services sont nécessairement publics.

Il reste alors deux problèmes à trancher .Quels services ?Gérés dans quelles conditions ?

I - QUELS SERVICES ?
La réponse démocratique est simple. Sont des services publics ceux que
les représentants du peuple ont estimé, à un moment donné, essentiels pour
répondre aux besoins exprimés par la population. Ainsi est marqué le
caractère contingent des services publics : les besoins collectifs évoluent et
les services rendus par la collectivité changent corrélativement. Ainsi
s’exprime aussi la prise en charge politique de la décision de vie et de mort
sur le service public.

Telle est la théorie, mais la pratique constatée s’en éloigne consi-
dérablement.

Au point de vue de la décision tout d’abord. Le processus de création
du service public ne repose pas toujours, loin s’en faut, sur une décision
claire et ordonnée du pouvoir politique. L’administration secrète ses services
comme une couche calcaire qui se surajoute aux strates existantes. Chaque
service lance ses pseudopodes et ces branches acquièrent leur autonomie
sans que nul concepteur préside à leur fécondation.

Le simple constat des services publics existants est rarement effectué.; Il s’agit d’un
recensement où les dédoublements, les fantômes, les enfants naturels ou
adultérins sont si nombreux que la puissance publique a du mal à reconnaître
ses propres limites. Et pourtant un tel recensement est essentiel pour que la
collectivité ne soit pas écrasée par sa propre architecture.
Un tel recensement s’impose d’autant plus que l’Etat qui donne
la vie devrait aussi pouvoir euthanasier ses propres services lorsqu’ils sont
devenus obsolètes, incapables d’assurer leur mission ou, plus simplement,
oppressifs pour ceux qu’ils prétendent servir. Or, l’État -incapable de
reconnaître son propre domaine- est de ce fait inapte à lui donner une
délimitation conforme aux exigences du corps social.Les services se maintiennent assurant leur propre survie, se reproduisant tel un cancer qui ronge le corps social.

Il ne manque pas de forces qui poussent en ce sens fonctionnaires
luttant pour la survie de leur entreprise, groupes de pression qui contrôlent
ces pseudopodes qui ne veulent pas voir disparaître leur raison d’être : des
intérêts particuliers qui se déguisent en défenseurs de l’intérêt général.
Aucun État organisé ne peut se passer pourtant de cette évaluation
permanente de la nécessité des services publics pour prendre dans des
conditions éclairées, sous le regard et le contrôle de l’opinion publique, les
décisions de création ou de suppression qui s’imposent.


II - GÉRÉS DANS QUELLES CONDITIONS ?
Les services publics sont au service des citoyens. Banalité qui exprime
que ces services doivent satisfaire les besoins exprimés dans le respect des
règles démocratiques.

La conception française résume ces exigences dans les concepts de continuité,
d’égalité et d’évolution censés résumer l’étiage des exigences que les services
doivent satisfaire.

Mais, là encore, l’évaluation du degré de satisfaction réelle des
citoyens n’est guère appréciée. Si on voit apparaître des sondages destinés à
mesurer le degré de satisfaction du public, l’administration n’a guère mis au point
ses propres instruments de mesure de l’adéquation entre la vocation affirmée -le
service de l’intérêt général- et l’action réalisée.

Ce bilan coûts-avantages s’impose pourtant dans tous les domaines de l’action administrative pour éviter que, sous le couvert du service public, l’inflation administrative ne progresse et ne s’amplifie.

Cette évaluation s’impose également à tout instant pour mesurer les
avantages et inconvénients respectifs de la gestion publique et de la gestion
privée. Non pour imposer une doctrine mais pour prendre des décisions
éclairées qui répondront aux exigences de l’heure
. Lorsque dans l’avant-guerre, les chemins de fer furent nationalisés en France, c’est parce que les réseaux privés morcelés et mal gérés ne permettaient pas de répondre aux
attentes du public. Cette gestion s’impose-t-elle aujourd’hui et la réponse
peut-elle être la même en France et en Grande-Bretagne où l’état du réseau
privatisé ressemble à celui de la France de 1936 ?
Les audits évaluatifs doivent apporter les réponses qui permet-
tront au pouvoir politique de prendre des décisions éclairées.
Le service public ne doit plus être un pavillon de complaisance mais,
plus simplement, l’étendard de besoins collectifs assumés dans l’excellence.

Et j’en reviens à la question de la Poste : plutôt qu’une réponse abstraite et doctrinale au problème du statut, je préfère que l’on se décide en fonction des besoins et des attentes des citoyens.

Charles Debbasch

jeudi, septembre 04, 2008

LE DUEL MC CAIN OBAMA

LE DUEL MC CAIN-OBAMA

Ainsi John Mac Cain, sénateur de l'Arizona, est officiellement le candidat républicain à l'élection américaine, dont le scrutin aura lieu le 4 novembre prochain. C’est un anti-Obama que le parti de George Bush a choisi pour affronter le candidat démocrate.

Mc Cain se veut un homme ancré dans la tradition, dans l’Amérique profonde. Obama veut incarner la mutation, l’évolution vers une Amérique moderne et décomplexée.

Mc Cain se targue d’être conservateur des valeurs civiques et familiales tandis qu’Obama est le favori des partisans de l’évolution des mœurs.

Chacun des candidats apporte sa dose de clin d’œil aux « minorités visibles ».Obama s’il est élu sera le premier président noir. En revanche, si Mc Cain est élu, pour la première fois une femme, sa colistière Sarah Palin, figurera dans le couple exécutif.

Mc Cain a une longue expérience politique dans la direction exécutive des affaires publiques.Obama lui, a, la seule pratique du législatif sénatorial.

Mc Cain incarne les valeurs patriotiques profondes. Héros de la guerre du Vietnam, il défend la puissance de son pays. Obama cherche à jouer la carte d’un pays ouvert et pacifique.

Avec emphase, Sarah Palin a déclaré à la convention républicaine de Saint Paul : "En politique, il y a des candidats qui utilisent le changement pour promouvoir leur carrière. Et il y en a d'autres, comme John Mc Cain, qui utilisent leur carrière pour promouvoir le changement». Et pour mieux critiquer Obama qui est le chou chou des medias, elle a affirmé qu'elle n'irait pas à Washington pour rechercher l'approbation des médias mais "pour servir le peuple de ce pays".

Deux Amériques se font maintenant face. Les Etats-Unis comme tous les peuples hésitent entre la continuité et le changement. Clinton et Bush ont été tour à tour les chefs de file de chacun de ces courants. C’est, à présent, au tour d’Obama et de Mc Cain de tenter de faire triompher leur credo devant le peuple.

Charles Debbasch

lundi, septembre 01, 2008

QUELLE SOLIDARITE ACTIVE ?

LA SOLIDARITE ACTIVE

A partir de juillet 2009 le revenu de solidarité active sera versé chaque mois par les caisses d'Allocations familiales aux personnes en situation de pauvreté et d'exclusion. Les bénéficiaires seront les salariés à temps partiel au Smic (2 millions de personnes), les Rmistes actuels (1,13 million de personnes), les titulaires de l'Allocation parent isolé (217 500 personnes) et les personnes qui retrouvent un travail si elles sont embauchées à un salaire mensuel inférieur à environ 1050 euros net.
L’idée de cette allocation est d’offrir à tous un minimum de revenus et à encourager les individus à accepter un travail en évitant la perte d’argent au moment du retour au travail. Le Revenu de Solidarité active encourage le travail, facilite le retour à l’emploi. Il réduit le nombre de travailleurs pauvres. Il garantit que tout retour au travail donne lieu à une augmentation de revenu et que toute augmentation des revenus du travail se traduit par une vraie amélioration des ressources des familles. Une personne qui n’a pas de revenu du travail continuera de toucher comme actuellement l’équivalent du RMI. C’est le RSA à taux plein, parce qu’il n’y a pas d’autres revenus. Une personne qui a de faibles revenus du travail, qu’elle soit ou non passée par le RMI, bénéficiera également du RSA, comme complément de revenu, dégressif au fur et à mesure que ses revenus du travail augmentent
Le principe du RSA est bon puisqu’il vise à inciter à la reprise du travail. En revanche les modalités de son financement ont ouvert la controverse. En effet, si pour 7 milliards d’euros le RSA sera financé par les moyens existants, les dépenses supplémentaires engendrées-à hauteur de 1,5 milliard d’euros seront financées par une nouvelle taxe de 1,1 % sur les revenus de l’épargne. Une fois de plus, le taux des prélèvements obligatoires s’accroit dans notre société.
La présidente du Medef Laurence Parisot s'est montrée critique face à une "multiplication de primes", décidées dans l'urgence, et financées par les entreprises. Elle s'est ainsi interrogée sur l'opportunité d'une taxe "en plus" pour financer la "bonne idée" du Revenu de solidarité active (RSA). Selon elle, il faut "sortir de cette manie française qui consiste, face à tout sujet, à dire +on crée une taxe en plus+", jugeant le taux d'imposition en France "à peine supportable"."La seule chose qui peut aider les salariés à avoir plus de pouvoir d'achat, c'est une croissance économique forte de notre pays. Selon elle, le problème n'est pas seulement le mauvais chiffre du PIB français du deuxième trimestre (-0,3%), négatif pour la première fois depuis près de six ans, mais aussi la faible croissance des trimestres précédents."Cela fait plusieurs années qu'on a un taux de croissance inférieur à nos partenaires. Il reste en moyenne inférieur à 2-2,5% alors qu'on sait qu'on élève le niveau de vie des gens à partir d'une croissance de 2,5%", a-t-elle ajouté.
Nicolas Sarkozy a justifié sa décision en insistant sur la "révolution complète" opérée par le RSA, qui va permettre à une personne qui reprend un travail de conserver une partie de son allocation ou aux travailleurs "pauvres" de percevoir un complément à leur salaire."Je ne mettrai pas un centime pour financer l'assistanat. J'ai été élu sur une promesse: récompenser le travail", a rappelé Nicolas Sarkozy."J'ajoute qu'à la différence du RMI, où il n'y a aucune obligation, avec le RSA on sera obligé de prendre du travail, et ceux qui refuseront deux offres d'emploi ou de formation seront pénalisés", a-t-il déclaré, "c'est la logique des droits et des devoirs, ça ne doit surprendre personne, c'est toujours ce que j'ai dit, c'est toujours ce à quoi j'ai cru".
"Et le président de la république a insisté sur la nécessité de respecter un certain équilibre social. "J'ai beaucoup fait pour le développement économique de la France. On a supprimé les droits de succession, on a permis la défiscalisation de l'ISF pour les entreprises, on a fait le bouclier fiscal. Il est normal que les revenus du capital puissent aider (...) à ce que les exclus retrouvent du travail. "S'il y a de l'argent pour le haut, il doit aussi y avoir de l'argent pour le bas, pour soutenir le revenu de ceux qui font l'effort de se lever chaque matin. J'assume", ", a soutenu le président.

En réalité, le succès ou l’échec de l’institution du RSA dépendra de trois facteurs.
Il faudra d’abord veiller à la simplification du processus et à éviter qu’il ne sombre dans le technocratique.
Il conviendra également de pourchasser les fraudes et les déviations qui pourraient survenir.
Il faudra enfin éviter les dérapages financiers qui conduiraient chaque année à augmenter le taux du prélèvement sur les revenus du capital.
Il est prouvé que chaque fois que l’on augmente les seuils des aides, on accroit le nombre des « pauvres » ou des « assistés ».c’est dire qu’il conviendra dans l’application d’insister sur le facteur d’activité plutôt que sur celui de la solidarité.
Charles Debbasch

vendredi, août 29, 2008

DARCOS UNE RENTREE SCOLAIRE VOLONTARISTE

DARCOS UNE RENTREE SCOLAIRE VOLONTARISTE

Il fut un temps où le ministre de l’Education Nationale ne détenait aucun pouvoir réel de décision. Les syndicats du monde enseignant étaient si puissants qu’aucune décision ne pouvait être prise sans leur accord préalable. Les textes officiels n’étaient que la formulation de leurs désirs. Malheur à celui qui s’écartait de ce principe de soumission. La condamnation syndicale valait sortie du gouvernement au prochain remaniement.

Progressivement, les choses ont changé. De nouveaux partenaires ont obligé le monde enseignant à sortir de son corporatisme. Avec la généralisation de l’éducation, les problèmes de l’école sont devenus ceux de la société. Les parents ont réclamé leur part du pouvoir dans l’école. Les élevas, hier sujets de l’univers scolaire. ont aspiré à en devenir les citoyens. Le pouvoir politique dispensateur des crédits ne s’est plus contenté de reconduire les yeux fermés les budgets. Il a souhaité orienter, apprécier le rapport entre les moyens investis et les résultats obtenus. La nouvelle génération des enseignants, elle-même, est sortie de sa coquille et a ouvert les yeux sur le monde qui l’entoure.

Tout ceci explique que le poids des syndicats de l’éducation n’est plus ce qu’il était. Mais, par une sorte d’inertie les ministres de l’éducation continuaient à croire à sa toute puissance.

Enfin Darcos vint.

Le nouveau ministre a parfaitement assimilé la nouvelle donne. Il respecte les syndicats mais n’en est pas l’esclave. Il définit la politique éducative en fonction des besoins de la Nation et non à l’aune des revendications syndicales. C’est ce qui lui permet de réaliser une réforme audacieuse de l’école.

Les réformes en cours en cette rentrée 2008 sont d’une importance capitale. Elles visent à promouvoir une école plus juste qui fait progresser les libertés et les droits des élèves et de leurs familles.

La liberté des familles s’exprime dans la suppression de la carte scolaire c'est-à-dire dans le droit de pouvoir choisir l'établissement scolaire le mieux adapté. Les demandes de dérogation ont progressé de 17% cette année ; elles ont été satisfaites dans 88% des cas et le nombre d'élèves boursiers ayant obtenu l'affectation qu'ils sollicitaient a progressé de plus de 30%.

A la demande du ministre le parlement a adopté une loi qui impose la continuité absolue de l'accueil des enfants dans les écoles en cas d'absence de leurs professeurs, y compris les jours de grève où l'Etat financera l'organisation par les communes d'un dispositif d'accueil approprié.

Pour mieux assurer l’égalité de tous devant l’école, des stages gratuits de soutien scolaire et de remise à niveau sont organisés pour les élèves en difficulté des classes de C.M. 1 et de C.M. 2 - rien que cet été, ces stages ont accueilli près de 115 000 élèves volontaires .Devant le succès de ce dispositif voulu par le Président de la République, ce soutien a été étendu aux lycées en difficulté. Prés de 6 000 lycéens volontaires issus de quelque 200 lycées réputés difficiles ont pu en bénéficier au mois d'août.
Des enquêtes montraient de façon concordante, qu'une proportion très importante d'élèves, de l'ordre de 15 à 20%, sortaient de l'école primaire avec de graves lacunes dans la maîtrise de la lecture, de l'écriture et du calcul. C’est pourquoi l’accent a été mis sur ces apprentissages fondamentaux.

Jusqu’à présent, plus d'un élève sur deux quittait son parcours de formation après le B.E.P. sans poursuivre jusqu'au baccalauréat professionnel. Avec la généralisation progressive de la préparation du baccalauréat professionnel en 3 ans, les élèves pourront s'engager dans des parcours de formation et plus cohérents, dans lesquels ils seront mieux guidés vers leur future insertion professionnelle ou vers une formation complémentaire de l'enseignement supérieur.
La réforme du lycée donnera plus d'autonomie et de responsabilité pour les élèves, moins de rigidité dans l'organisation des cursus, plus de spécialisation pour ceux qui le souhaitent.

Affranchie des contraintes du corporatisme l’éducation retrouve, sous l’impulsion de Xavier Darcos, les chemins de la modernisation dans le respect de tous les partenaires du monde éducatif et notamment des enseignants.

Charles Debbasch