jeudi, octobre 28, 2010

RETRAITES,UNE PAGE TOURNEE ?

RETRAITES,UNE PAGE TOURNEE?

Même si le Conseil Constitutionnel pourrait encore retoucher à la marge la loi sur les retraites , le vote parlementaire marque la fin d'une partie. Il est possible de tirer les leçons politiques de ce vaste débat.

Le premier enseignement est le retard économique de la gauche française dont la position a été ambigüe tout au long de cette affaire. Face à une réforme impopulaire mais nécessaire, la gauche a alterné entre démagogie, résignation et incapacité à proposer une alternative crédible.
Chacun se rend bien compte que la retraite à soixante ans de François Mitterrand ne correspond plus à la structure démographique de la population française.
Chacun est également bien conscient que, même si la gauche arrive au pouvoir, elle ne pourra pas revenir sur cette indispensable réforme.

Les syndicats ne sortent pas davantage grandis de cette épreuve. Leur mobilisation n'a jamais atteint un seuil suffisant pour faire fléchir le gouvernement.

C'est , en définitive, un combat politique que la gauche et les syndicats ont lancé contre le pouvoir. Il s'agissait de porter l'estocade à un pouvoir affaibli. Sur ce terrain l'arme est à double tranchant. Certes le gouvernement a été ébranlé et le ministre du Travail touché par les attaques personnelles lancées contre lui. Mais les grévistes qui ont sacrifié une partie de leurs revenus peuvent aussi en vouloir à ceux qui les ont jetés dans un combat perdu.
Quant aux Français hostiles à la réforme-on ne renonce jamais de gaité de cœur à un avantage acquis-ils peuvent être soulagés que le naufrage du système des retraites ait été évité.

Charles Debbasch

mercredi, octobre 27, 2010

LES DEUX FRANCOPHONIES

LES DEUX FRANCOPHONIES




Le sommet de la francophonie qui vient de s'achever à Montreux démontre qu'il existe deux sortes de francophonies.




La première est linguistique.avec au minimum 220 millions de francophones – soit une progression de 10% par rapport à 2007 – et une dynamique africaine confirmée, on n’a jamais autant parlé le français dans le monde.Il existe plusieurs milliers de langues dans le monde, seules quelques-unes sont parlées par un nombre réellement important de locuteurs. Le français fait partie de la quinzaine de langues qui en comptent plus de 100 millions, statut qu’elle partage avec, dans l’ordre, le mandarin, l’espagnol, l’anglais, l’hindi, l’arabe, le portugais, le russe et le bengali.

Les inquiétudes existent cependant .L'anglais est devenu la langue dominante des échanges internationaux.La place du français est réduite dans les nouveau médias.Les grands réseaux de radio et de télévision sont en langue anglaise.Cependant, l’AFP (Agence France-Presse) figure dans le peloton de tête des grandes agences de presse mondiales avec l’anglaise Reuters ou l’américaine AP. RFI (Radio France Internationale) est forte de ses 35,6 millions d’auditeurs, TV5MONDE est reçue 24 heures sur 24 par plus de 207 millions de foyers dans le monde, et diffusée par quelque 25 000 hôtels trois étoiles ou plus à destination d’environ 50 millions de voyageurs francophones. La chaîne est un des cinq plus grands réseaux mondiaux de télévision, derrière MTV et devant CNN, BBC World et Euronews.

Sur internet la domination de l'anglais est patente. Une étude récente, qui a porté sur les sites Internet représentatifs d’un certain nombre d’institutions (chefs de l’État, assemblées parlementaires, gouvernements et ministères) dans chacun des 27 États de l’Union européenne et en Suisse, montre que seules cinq langues dépassent au moins 3 % du nombre total de versions linguistiques proposées sur les sites observés et représentent ensemble 58,1 % du total des versions. Ce sont, dans l’ordre, l’anglais, le français, l’allemand, le néerlandais et l’espagnol.

Il est évident que la place du français dans un monde mondialisé est en sursis et dépendra de l'aptitude des pays francophones à saisir les chances de la modernisation.




il est une seconde fonction de la francophonie plus politique et qui dépend de l'aptitude des pays francophones à constituer un front commun placé sous le signe de l'unité politique. Dans son discours à Montreux Nicolas Sarkozy a défini les axes de cette union francophone.il faut faire des pays francophones un axe de démocratie et de développement.La francophonie doit apaiser les conflits.L'organisation francophone joue un rôle non négligeable de médiateur et d’assistant électoral pour asseoir la démocratie et les droits de l’homme en afrique. Qu'il s'agisse .des pays des Grands-Lacs, de la Guinée ou de la Côte d’Ivoire, l’OIF a contribué à instaurer un dialogue fécond entre les différents belligérants.

Pour affirmer le rôle de l'Afrique celle-ci doit se voir doter d'un ou deux sièges au Conseil de sécurité. Elle doit aussi avoir un plan de développement économique ambitieux;




Par dessus tout la francophonie est tributaire de la situation du grand frère français. Les participants au sommet de Montreux s'inquiétaient tous des derniers développements de la crise française.




La francophonie a besoin d'un modèle et non d'un repoussoir.




CHARLES DEBBASCH

jeudi, octobre 21, 2010

RETRAITES,GREVES,PERSPECTIVES D'AVENIR

RETRAITES,GREVES, PERSPECTIVES D'AVENIR
On l'avait hélas prédit. Ce fut une erreur politique d'avoir lancé une aussi redoutable réforme avec un gouvernement en sursis. La lutte politique ressemble à un combat de boxe et l'on ne confie pas ses intérêts à un boxeur qui a déjà un genou à terre.
Il reste que l'épreuve, imprudemment engagée, laisse de nombreux blessés sur le champ de bataille.
L'exécutif , naturellement, à qui on peut reprocher de n'avoir choisi ni le bon timing, ni la bonne communication pour une réforme courageuse, nécessaire et sans doute trop timorée.
La gauche et les syndicats qui ont attisé les braises et déchainé les forces négatives qui ont miné les faibles ressorts de l'économie française.
Les Français enfermés dans le mirage d'une économie de protection et d'assistance qui n'ont pas encore compris que la France ne peut plus vivre à crédit en tirant des traites sur le futur.
Mais il faut déjà essayer de tirer les enseignements de cette grave crise pour assainir l'avenir.
La crise illustre le divorce entre deux France, celle des gagnants, des entrepreneurs, des audacieux , des privilégiés aussi et celle des victimes de la crise, des apeurés du changement, des assistés aussi.
Seul un grand projet d'avenir peut réunir ces deux France et éviter la déchirure qui nous guette.
Les violences nous rappellent que le modèle d'intégration français est malade que de nombreux immigrés, que beaucoup de jeunes sont prêts à en découdre avec notre société. Il faut enfin oser regarder en face ce problème au lieu de faire comme s'il n'existait pas.
La crise des retraites révèle que les bases de la société française sont ébranlées et qu'il faut de nouveaux grands architectes pour la reconstruire.

Charles Debbasch

lundi, octobre 18, 2010

SUR LES EMPREINTES GENITALES

SUR LES EMPREINTES GENITALES

La complexité de la procédure d'obtention de la carte d'identité va désormais s'alourdir. . Invité au grand jury RTL - LCI- Le Figaro le ministre de l'Intérieur a expliqué doctement qu'il existe: "deux fichiers majeurs : le fichier des empreintes génitales et le fichier des empreintes génétiques".
Il va dorénavant falloir construire des isoloirs dans les bureaux de délivrance des cartes d'identité pour relever les empreintes génitales.
On imagine les récriminations que va susciter cette nouvelle exigence. A peine promulguée la loi sir le voile qui oblige à dénuder le haut, voici que l'on veut contraindre chacun à dévoiler le bas..Certes j'ai bien compris que la langue de Brice Hortefeux a fourché et qu'il souhaitait évoquer les empreintes digitales et non génitales. Mais les sceptiques rappelleront que l'on se propose déjà d'installer dans les aéroports des scanners qui déshabillent les passagers.
Le pouvoir moderne nous rend nus.

Charles Debbasch

SUR LES EMPREINTES GENITALES

SUR LES EMPREINTES GENITALES

La complexité de la procédure d'obtention de la carte d'identité va désormais s'alourdir. . Invité au grand jury RTL - LCI- Le Figaro le ministre de l'Intérieur a expliqué doctement qu'il existe: "deux fichiers majeurs : le fichier des empreintes génitales et le fichier des empreintes génétiques".
Il va dorénavant falloir construire des isoloirs dans les bureaux de délivrance des cartes d'identité pour relever les empreintes génitales.
On imagine les récriminations que va susciter cette nouvelle exigence. A peine promulguée la loi sir le voile qui oblige à dénuder le haut, voici que l'on veut contraindre chacun à dévoiler le bas..Certes j'ai bien compris que la langue de Brice Hortefeux a fourché et qu'il souhaitait évoquer les empreintes digitales et non génitales. Mais les sceptiques rappelleront que l'on se propose déjà d'installer dans les aéroports des scanners qui déshabillent les passagers.
Le pouvoir moderne nous rend nus.

Charles Debbasch

mercredi, octobre 13, 2010

LES MINEURS CHILIENS ET LES FUTURS RETRAITES FRANCAIS

LES MINEURS CHILIENS ET LES FUTURS RETRAITES FRANCAIS


Deux évènements a priori sans rapport ont retenu notre attention. Le mardi 12 octobre, la France syndicale était dans la rue pour protester contre la réforme des retraites. Le mercredi 13 octobre, les mineurs chiliens bloqués au fond d’une mine depuis le 5 août étaient remontés à la surface,

On s’attardera, en premier, sur ce sauvetage exceptionnel, 33 mineurs étaient bloqués depuis plus de deux mois au Chili. On les avait d’abord déclarés morts. Puis, des signes de vie avaient été perçus et la communication établie avec eux. Mais, il a fallu plusieurs semaines pour percer un conduit pour pouvoir remonter les mineurs dans une étroite nacelle. Cette opération a soulevé l’émotion du monde entier. Elle a exigé, en effet, des efforts exceptionnels que seul le génie humain porté à son paroxysme permet de réaliser. Une immense chaine de solidarité s’est forgée appuyée sur le courage, la volonté, la détermination. Toute la nation chilienne s’est rassemblée autour de son Président. Le premier mineur remonté a été salué par le Chef d’Etat chilien Sebastian Pinera tandis que des journalistes venus du monde entier couvraient l’événement et que la foule alentour scandait "Chili! Chili!".

La veille un tout autre événement secouait la France. A l’occasion de la énième grève contre la réforme des retraites des cortèges de plaignants parcouraient les principales cités du pays.

Sur cette réforme, tout a été dit.

Elle est à l’évidence inéluctable. L’opposition qui la conteste est de mauvaise foi puisqu’elle ne propose aucune solution de rechange crédible. On voit déjà se dessiner une récupération politique de ce dossier pour nourrir une contestation frontale contre le pouvoir de Nicolas Sarkozy. L’exécutif français paye les conséquences de l’échec des régionales, de la crise économique, et de l’affaiblissement d’un gouvernement annoncé depuis deux mois comme en sursis.

Mais, il faut aller au delà de ces péripéties politiques et voir plus loin.

Ces manifestations sont l’illustration d’une France frileuse qui préfère manifester tristement dans les rues plutôt que de s’unir pour un programme de développement économique et une véritable politique industrielle, d’une France enfermée dans ses égoïsmes catégoriels de droite comme de gauche au lieu de forger de nouveaux liens de solidarité.

Un peuple rassemblé est capable du meilleur. Un peuple enfermé dans ses conformismes et ses protections casse les ressorts de son développement.

C’est en ce sens que l’exemple des mineurs chiliens et de leurs sauveteurs doit nous inspirer. Rien de grand ne se forge dans le renoncement.

Une France moderne exige un nouvel élan. En sommes nous encore capables ?

Charles Debbasch

mercredi, octobre 06, 2010

LES DEUX PROCES DE L'AFFAIRE KERVIEL

LES DEUX PROCES DE L'AFFAIRE KERVIEL

Le jugement rendu par le Tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire du trader Kerviel qui a grugé ses supérieurs de la Société Générale et creusé un trou abyssal dans les finances de l'entreprise n'en finit pas de déchainer les controverses.

En raison de la lourdeur des condamnations prononcées: trois ans de prison fermes et 4,9 milliards à rembourser à la Société Générale.

En raison de la concentration de la justice sur la personne de Jérôme Kerviel et l'oubli de la responsabilité de la chaine hiérarchique de la Société Générale qui a été incapable de prévenir le désastre.

Deux procès différents étaient en effet ouverts dans cette affaire.

Le premier était celui d'une sorte de folie qui s'était emparée du système bancaire poussé dans des spéculations financières de plus en plus osées qui l'ont conduit à une quasi-faillite évitée de justesse grâce au ballon d'oxygène de l'Etat. Le tribunal de l'opinion était prêt à condamner la banque et à absoudre "le pauvre trader pris de vertige dans ce délire financier".

Mais, le Tribunal n'était pas saisi de ce procès mais de celui d'un employé indélicat qui trompe délibérément ses supérieurs et viole toutes les règles de sa fonction. A ce titre, même si l'on peut trouver à Kerviel des circonstances atténuantes en raison du climat bancaire de l'époque, le Tribunal ne pouvait faire abstraction des fautes qu'il avait commises et il était obligé de passer en condamnation.

Il reste que le tribunal de l'opinion n'a pas tort de penser que, pour sauver les banques de leur boulimie financière, on a sans doute passé l'éponge un peu vite sur les fautes de leurs dirigeants. Mais, la justice professionnelle n'a pas pour mission d'être une redresseuse de vertus. Elle statue simplement, dans le cadre et les limites de la loi, sur les cas individuels qui lui sont soumis.

Charles Debbasch

LES DEUX PROCES DE L'AFFAIRE KERVIEL

LES DEUX PROCES DE L'AFFAIRE KERVIEL

Le jugement rendu par le Tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire du trader Kerviel qui a grugé ses supérieurs de la Société Générale et creusé un trou abyssal dans les finances de l'entreprise n'en finit pas de déchainer les controverses.

En raison de la lourdeur des condamnations prononcées: trois ans de prison fermes et 4,9 milliards à rembourser à la Société Générale.

En raison de la concentration de la justice sur la personne de Jérôme Kerviel et l'oubli de la responsabilité de la chaine hiérarchique de la Société Générale qui a été incapable de prévenir le désastre.

Deux procès différents étaient en effet ouverts dans cette affaire.

Le premier était celui d'une sorte de folie qui s'était emparée du système bancaire poussé dans des spéculations financières de plus en plus osées qui l'ont conduit à une quasi-faillite évitée de justesse grâce au ballon d'oxygène de l'Etat. Le tribunal de l'opinion était prêt à condamner la banque et à absoudre "le pauvre trader pris de vertige dans ce délire financier".

Mais, le Tribunal n'était pas saisi de ce procès mais de celui d'un employé indélicat qui trompe délibérément ses supérieurs et viole toutes les règles de sa fonction. A ce titre, même si l'on peut trouver à Kerviel des circonstances atténuantes en raison du climat bancaire de l'époque, le Tribunal ne pouvait faire abstraction des fautes qu'il avait commises et il était obligé de passer en condamnation.

Il reste que le tribunal de l'opinion n'a pas tort de penser que, pour sauver les banques de leur boulimie financière, on a sans doute passé l'éponge un peu vite sur les fautes de leurs dirigeants. Mais, la justice professionnelle n'a pas pour mission d'être une redresseuse de vertus. Elle statue simplement, dans le cadre et les limites de la loi, sur les cas individuels qui lui sont soumis.

Charles Debbasch

LE GOUVERNEMENT VIRTUEL DE LA FRANCE

LE GOUVERNEMENT VIRTUEL DE LA FRANCE
Dans l’attente d’un remaniement qui tarde à venir, la France vit dans une sorte de gouvernement virtuel fait de suppositions, de prétentions et d’inquiétudes.
Il y a ceux qui imaginent, d’ores et déjà, qu’ils ne feront pas partie de la nouvelle équipe et qui préfèrent anticiper leur éviction. Plutôt que d’apparaitre comme des chassés, ils préfèrent se présenter comme des démissionnaires.
D’autres gonflés d’orgueil se croient irremplaçables pour muscler le futur gouvernement. Ces entrants virtuels posent donc déjà des conditions à une participation à l’équipe ministérielle qui ne leur a pas encore été proposée .Ils ciblent des postes précis et défendent bec et ongles des attributions pour l’instant en pointillé.
Et puis, il ya la foule des candidats qui se verraient ministres à la place des califes actuels. Ils se présentent comme les sauveurs d’une majorité en perdition. Pour justifier leur entrée, ils s’attribuent un poids politique stratégique qu’ils n’ont pas.
N’oublions pas ceux qui se trouvent de l’autre côté de la ligne Maginot qui sépare la gauche de la droite. Ils sont prêts à franchir ce mur poreux contre un maroquin.

Tel est le gouvernement virtuel de la France : pléthorique, débordant d’ambitions inassouvies, de compétences surévaluées.
Lorsque sonnera l’heure du choix présidentiel, les déceptions seront grandes et les surprises immenses.
Il n’est pas facile d’acheter un ticket gagnant au grand loto de la République.

Charles Debbasch