jeudi, janvier 27, 2011

VIVE L'EURO

S'il y a un domaine où la distance entre les gouvernants et les gouvernés est particulièrement grande, c'est bien celui de l'euro.

Les citoyens européens chargent l'euro de tous les péchés.

Pour eux, l'euro est tout à la fois le responsable de la hausse des prix, la cause première du chômage et de la crise économique. Il favorise les mauvais élèves de l'Europe et oblige les vertueux à supporter les conséquences des mauvaises performances des laxistes.

Les gouvernants, quant à eux, ne laissent pas passer une occasion de défendre la monnaie unique. Le président français, Nicolas Sarkozy, a affirmé au Forum économique de Davos que lui-même et la chancelière allemande, Angela Merkel, n'abandonneraient "jamais" l'euro. "L'euro, c'est l'Europe et l'Europe c'est 60 ans de paix sur notre continent. Donc jamais on ne laissera détruire l'euro, jamais nous n'y renoncerons". Et il a lancé cette mise en garde: "A ceux qui voudraient parier contre l'euro, faites attention à votre argent", a -t-il averti .Les conséquences d'une disparition de l'euro "seraient si cataclysmiques" qu'on ne peut "même pas jouer avec cette idée".

Quant au gouverneur de la Banque européenne , Jean Claude Trichet il a affirmé:"L'euro n'est pas en crise.Nous avons simplement un problème avec quelques uns des Etats signataires.",

Ce décalage entre gouvernants et gouvernés sur l'Euro s'explique. L'opinion publique est inquiète en raison de la crise économique.Elle ressent également la fragilité d'un système qui a mis la charrue avant les boeufs à savoir une monnaie unique sans politiques économpiques coordonnées.

Mais nous souffrons aujourd'hui d'un pas assez d'Europe et non d'un trop plein.

Renforcons donc l'Europe au lieu de combattre l'Euro.

Charles Debbasch

BAISSE DE L'ESPERANCE DE VIE

BAISSE DE L'ESPERANCE DE VIE
Une interprétation optimiste a cours.
La durée de la vie humaine s'accroitrait constamment. Notre société croulera bientôt sous les centenaires.
Rien n'est cependant moins sûr. Vivre vieux suppose une grande sagesse .Or, pour la première fois, aux Etats-Unis on constate une baisse de l'espérance de vie. En 2008, la durée de vie moyenne des américains était de 77,8 ans soit 1,2 mois de moins qu'en 2007. Les conclusions d'une étude conduite par le Conseil de recherche américain (NRC)sont sans appel. Deux grands facteurs expliquent cette évolution défavorable.
Le premier est le tabagisme. Les effets nocifs de la consommation excessive de tabac se faisant sentir vingt à trente ans après, la lutte actuelle contre le tabagisme ne produira ses effets qu'ultérieurement
Second facteur pesant sur la durée de vie: le surpoids et l'obésité. La malbouffe ne cesse de sévir et elle annihile les résultats bénéfiques de la lutte contre le tabagisme.
Dans les sociétés, le progrès n'est jamais linéaire. Pour vivre vieux ,il faut sans cesse lutter contre les forces négatives qui perturbent le progrès.
Charles Debbasch

mardi, janvier 25, 2011

VERS LA COMPETITION PRESIDENTIELLE DE 2012

LA COMPETITION PRESIDENTIELLE DE 2012:
PROGRESSIVE ENTREE EN SCENE DES ARTISTES
La compétition présidentielle ressemble à un spectacle bien agencé. Les grandes vedettes se réservent pour plus tard et laissent aux seconds couteaux le soin de chauffer la salle. Ni Nicolas Sarkozy, ni Dominique Strauss-Kahn n'oint intérêt à rentrer trop tôt dans la course. Les outsiders doivent donc profiter du champ libre pour s'exprimer et faire campagne avant que leurs propos risquent d'être étouffés par la voie des ténors. Ils peuvent aussi espérer se grandir de nouvelles adhésions et -qui sait?- troubler les ordres établis.
A gauche , le trop plein et le désordre se sont déjà installés.La voix tonitruante de Jean-Luc Mélenchon s'attaque à la conquête de la gauche de la gauche. L'ancien socialiste se place en leader des déçus du socialisme et du communisme réunis. Il cherche à dynamiter la candidature du patron du FMI avant qu'elle ne devienne effective en la rejetant à droite. Mais il peine à rassembler. Les troupes révolutionnaires d'Olivier Besancenot refusent de suivre ce transfuge du PS. Quant à la nouvelle gauche des écologistes, elle n'a pas plus tôt investi Eva Joly qu'elle rêve déjà de Nicolas Hulot.Et ce n'est qu'un petit aperçu du désordre qui s'est propagé à gauche. Las d'attendre un DSK perdu aux Amériques, Ségolène Royal, François Hollande, Dominique Aubry, Manuel Valls piaffent devant les poteaux.
A droite, le trop-plein est aussi saillant. Le centrisme se cherche un héraut. Mais François Bayrou s'est assagi et les Borloo ou Morin ne rassemblent que des groupuscules. En revanche l'élection de Marine Le Pen à la tête du Front National crée l'évènement. Elle fait déjà rêver certains à une reproduction du 21 avril 2002 quand, contre toute attente, Jean-Marie Le Pen s'impose au second tour de la présidentielle, face à Jacques Chirac, après avoir éliminé Lionel Jospin. Et, il est vrai que la popularité de la nouvelle présidente du FN atteint des niveaux historiques.
Marine Le Pen est créditée de 16,5% dans les intentions de vote si le premier tour de la présidentielle avait lieu aujourd’hui et 1/5ème des Français pensent que les idées du Front National ont leur place dans la société française. La député européenne tente de surfer, avec un langage plus moderne que celui de son père, sur le désamour- sans doute provisoire- des Français à l'égard de Nicolas Sarkozy.
Bien fol serait cependant celui qui se fierait aux sondages de cet hiver pour penser que la compétition présidentielle est d'ores et déjà jouée. Le concert ne fait que commencer.
Charles Debbasch

samedi, janvier 22, 2011

DES JURES FELINS

DES JURES FELINS
Au moment où Nicolas Sarkozy propose d'adjoindre des jurés populaires dans les tribunaux correctionnels, il semble que les Etats-Unis soient prêts à franchir un pas supplémentaire en requérant des assesseurs du genre animal.
Le New York Daily News. rapporte que Sal Esposito, résidant à Boston, a été appelé ce mois-ci à faire partie du jury d'un procès. L'histoire' serait banale si la personne en question n'était pas un…chat.
«Sal est un membre de la famille donc je l'avais inscrit au dernier recensement sous la mention animal de compagnie, mais il y a eu une vraie confusion», a expliqué Anna Esposito, sa propriétaire, à WHDH, une chaîne de télévision locale.
Anna Esposito a alors tenté de faire retirer son chat de la liste des jurés au motif qu'il était «incapable de parler et de comprendre l'anglais». Elle a même inclus dans sa requête une lettre du vétérinaire de Sal pour confirmer qu'il ne s'agissait pas d'un humain, mais d'un «félin domestique castré au poil court».
Mais, le tribunal de Boston a rejeté les arguments de ses maîtres. Sal reste bel et bien convoqué pour le procès. «Comment pourra-t-il communiquer?», s'est alors interrogé le New York Daily News. Sans doute votera-t-il en miaulant? Manifestera-t-il sa désapprobation en griffant?
On dit souvent que les personnes en procès se comportent comme chiens et chats.
Revenues à l'état animal, il n'est pas anormal que leur différend soit tranché par un félin!
Charles Debbasch

samedi, janvier 15, 2011

LA CHUTE DE BEN ALI

LA CHUTE DE BEN ALI
La démission ce 14 janvier 2011 du président Ben Ali après des semaines de violence qui ont tourné à l' insurrection populaire marque un tournant important dans l'histoire de la Tunisie.La Tunisie n'a connu que deux présidents depuis qu'elle a aqccédé à l'indépendance:Habib Bourguiba de 1959 à 1987 et Zine el abidine Ben ali depuis le 7 novembre 1987.
Habib Bourguiba le père de l'indépendance est un leaeder charismatique qui modernise la tunisie à grands pas imposant un code de statut personnel libéral.S'il s'appuie sur un parti quasi unique le Neo Destour,il se garde bien dev toute dérive sécuritaire.Mentalement affaibli ? il est déposé pour "sénilité" le 7 novembrev 1987 ,paqr son premier ministre le général Ben Ali.
A ses débuts , le nouveau président est bien accueilli.Il cantonne l'activité du parti islamiste Ennada et propose en 1988 un pacte national plateforme destinée à la démocratisatiuon du régime.Mais , au fil des révisions constitutionnelles , le systéme se ferme et le président se replie sur un clan presqu'exclusivement familial.Dans le même temps, la pression sécuritaire s'alourdit et les libertés sont écornées.
Le miracle économique tunisien occulte pendant plusieurs années , cette dérive autoritaire.La Tunisie accueille diverses entreprises délocalisées d'Europe et de nombreux touristes.Elle donne ainsi à l'étranger l'image d'un pays moderne.Les progrés de la scolarisation et des formations universitaires donnent naissance à une nouvelle élite cultivée et dynamiqque.
La rupture viendra, en premier, de la crise économique.Le nombre des chômeurs diplômés s'accroit.La misère gagne des couches de plus en plus importantes de la population.Elle est d'autant plus ressentie que la famille Ben Ali vit dans l'opulence et truste les marchés les plus juteux
D'autre part, le libéralisme économique génère une aspiration au libéralisme politique.La nouvelle société tunisienne n'accepte plus de vivre sous un régime rétrograde.L'opinion longtemps bridée s'exprime à présent dans sa diversité sur internet.Le suicide d'un pauvre marchand à la sauvette va creuser la rupture entre le pouvoir et les citoyens et engendrer les premiers troubles qui se transformeront en l'insurrection populaire qui a emporté le régime Ben Ali.
Il reste, à présent à la démocratie tunisienne à trouver de nouveaux équilibres.
Nul ne peut prédire ce qui sortira de la phase d'anarchie actuelle: un retour en force des islamistes, une coalition de l'opposition démocratique ou un nouvel homme fort issu de l'armée.
La nouvelle page de l'histoire tunisienne reste à écrire.

Charles Debbasch

Charles Debbasch a dirigé le Centre de recherches et d'études sur les sociétés méditerranéennes du CNRS.Il a publié deux ouvrages sur la Tunisie: La République tunisienne, Collection "Comment ils sont gouvernés\", 1962. . La Tunisie, Encyclopédie politique et constitutionnelle publiée par l''I.I.A.P., série Afrique, 1973. .

jeudi, janvier 13, 2011

UNE DROLE DE PENITENTIAIRE

UNE DROLE DE PENITENTIAIRE
C'est une criminelle de la pire espèce .Emma, avait appâté Ilan Halimi, dans la nuit du 20 au 21 janvier 2006, avant qu’il soit séquestré et torturé à mort par certains membres du "gang des barbares", à la tête duquel se trouvait Youssouf Fofana.
Ce dernier a été condamné à perpétuité. Pour sa part, Emma a été condamnée à neuf ans de prison . Cette femme fatale est aujourd'hui à l'origine d'une affaire rocambolesque à la maison d’arrêt pour femmes de Versailles.
Le 22 novembre dernier au cours d’une inspection de la maison d’arrêt, des codétenus alertent l’administration sur un traitement de faveur dont bénéficierait Emma. Les enquêteurs découvrent alors que, durant son séjour dans cette prison, la jeune femme a séduit le directeur et un gardien, pour obtenir des colis, de l’argent, des cartes et des puces téléphoniques,
Pour justifier les relations intimes qu'il partageait avec Emma, le directeur de la maison d'arrêt explique qu'il était tombé amoureux de la jeune entôleuse et qu'il espérait la voir prochainement libérée pour refaire sa vie avec elle. On peut imaginer que l'inspection a sauvé le directeur d'un grave péril .Nul ne peut imaginer quel plan barbare aurait pu construire la séductrice une fois libérée.
En tout état de cause, le directeur a été suspendu de ses fonctions .
Il ne fait pas bon confondre la pénitentiaire et la licence.
Charles Debbasch

mardi, janvier 11, 2011

LES OTAGES ET LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA FRANCE

LES OTAGES ET LA POLITIQUE AFRICAINE
DE LA FRANCE
L'ensemble de la classe politique française a exprimé son émotion après la mort des deux otages français enlevés au Niger.. Depuis la Guadeloupe où il présentait ses vœux aux Français d'outre-mer, le président Nicolas Sarkozy a condamné un «acte barbare perpétré par des barbares».Cet évènement tragique doit cependant être replacé dans un contexte plus large qui est celui de la présence française dans l'Afrique francophone.
LES LIENS PRIVILEGIES DE LA FRANCE ET DE L'AFRIQUE
A l'évidence , il existe des rapports privilégiés entre la France et l'Afrique francophone. Les liens historiques, la communauté linguistique ont créé un tissu de relations dense et varié;
A l'évidence aussi , la France est concurrencée par de nouveaux partenaires attirés par les ressources multiples du continent africain et qu'on ne peut blâmer de venir chercher leur place au soleil.
Mais deux contestations de la présence française sont plus préoccupantes.
La première vient des populations elles-mêmes qui sont tentées de faire supporter à l'ancien colonisateur le fardeau de leurs misères ou la mauvaise gouvernance de leurs dirigeants.La position de la France n'est pas aisée. Si elle intervient trop, on l'accuse de néocolonialisme. Si elle n'est pas assez présente, on blâme son égoïsme.
La seconde vient de la France elle-même où une addition de facteurs pousse à distendre les rapports que le pays entretient avec l'Afrique francophone. Pour une grande partie de la communauté médiatique , l'existence de rapports privilégiés avec les anciennes colonies est en elle-même inadmissible. Et de noircir ces rapports en confondant influence et corruption. comme a tenté de le faire récemment un film sur la FRANCAFRIQUE diffusé sur France 2. A suivre ces détracteurs , la France n'aurait en Afrique que de noirs desseins. La logique européenne contribue à son tour à éroder la présence française puisque l'aide directe française est devenue marginale par rapport aux crédits de Bruxelles. Enfin , le repli hexagonal incite beaucoup de Français à se désintéresser du contient africain.
Dans ces conditions, il est difficile à tout gouvernement de promouvoir une vraie politique africaine et la position de la France s'érode chaque jour un peu plus.
Mais on ne se débarrasse pas si facilement d'une Afrique qui reproche à la France d'être à la fois trop absente et trop présente.
La France faute d'une ligne politique claire est devenue fragile et vulnérable et les Français sont devenus en Afrique des cibles privilégiées.

LE RETRAIT MILITAIRE FRANÇAIS EN AFRIQUE
Cela est d'autant plus apparent que la France a réduit drastiquement sa présence militaire en Afrique, comme en témoigne la décision de fermeture des bases militaires au Sénégal .Les accords de défense ont été révisés. Ils ne permettent plus à l'armée française d'intervenir dans les troubles intérieurs des pays africains. Le conflit de Côte d'Ivoire avait illustré, dés 2002, la fin de cette clause puisque le président Bédié s'en était vu refuser l'application. La réduction des crédits de la coopération militaire est aussi significative.
Tout ceci s'est fait au nom d'un angélisme béat.
On imaginait que la fin des rivalités Est-Ouest rendait la situation militaire de l'Afrique stable et sans périls.
On en avait oublié que d'autres formes de subversion ou de sédition pouvaient mettre en péril la stabilité et la sécurité des pays africains. Les nébuleuses Al Quaida obligent aujourd'hui la France à intervenir de façon plus masquée. Chassée l'armée officielle, ce sont les forces spéciales qui sont utilisées. Mais, elles n'ont ni les moyens , ni la mission d'une armée régulière.
Et ce n'est pas le moindre des paradoxes des dénonciateurs des réseaux secrets de la FRANCAFRIQUE d'avoir abouti à substituer à l'armée régulière des hommes de l'ombre qui, sans aucun doute, ne cherchaient pas à remplir une mission qui ne peut être qu'exceptionnellement la leur.
Charles Debbasch

lundi, janvier 10, 2011

UNE ANNEE PREPRESIDENTIELLE

UNE ANNEE PREPRESIDENTIELLE
Même si les principaux acteurs politiques feignent de ne pas le reconnaître, l'année 2011 sera profondément influencée par les perspectives de la présidentielle de 2012.
Une décantation des candidats et des programmes est encours.
LES CANDIDATS
Le parti socialiste s'interroge.: Dominique Strauss-Kahn acceptera-t-il de porter ses couleurs et d'abandonner son portefeuille doré de Washington. En attendant, la course à la candidature bat son plein. Ségolène Royal se pose en seule héritière légitime de François Mitterrand.
Marine Aubry est forte de son contrôle de l'appareil du parti. Laurent Fabius attend patiemment son heure. Manuel Valls cherche à représenter une nouvelle vague du parti.
Mais la gauche est loin de se ranger derrière le candidat qui sera choisi par le PS. Jean-Luc Mélenchon représente une gauche dure et pure prête à s'allier avec le parti communiste. La nébuleuse radicale est à la recherche de son candidat. Le courant écologique peut mordre largement sur l'électorat du PS. Eva Joly est appelée à le représenter à moins que Nicolas Hulot cède à la tentation de la candidature..

La droite a son candidat naturel Nicolas Sarkozy qui n' a pas intérêt à s'engager trop vite. Il n'empêche le Président sera candidat et ses déplacements en province ou outremer ressemblent déjà à des meetings de campagne. Mais les évaporations ou dissidences sont nombreuses. Dans cette période de crise, le Front national est en expansion. La candidature de Marine Le Pen peut enlever de nombreuses voix au président sortant. Jean-Louis Borloo déçu d'avoir raté la case premier ministre peur être tenté de se présenter. Le courant centriste connait pléthore de candidats. François Bayrou rêve de réunifier les déçus de la droite. Quant à Dominique de Villepin, il peut être tenté par la politique du pire pour faire battre Nicolas Sarkozy.
Aussi bien à droite qu'à gauche tous ces candidats effraient car ils rendent incertain les résultats du premier tour et peuvent occasionner des surprises à la Jospin.

LES PROGRAMMES
L'hésitation sur les programmes est grande à gauche comme à droite. En cette période de crise Ni l'idéal collectiviste ou étatique, ni le credo libéral n'ont le vent en poupe. Pourtant, il faudra bien que le candidat choisi présente aux électeurs sa ligne de conduite.
A gauche, la controverse fait rage entre les partisans du durcissement et ceux qui s'en tiennent au statu quo. Mais il n'existe pas pour l'instant de programme convaincant. Pierre Joxe remarque justement que "pour le moment aucun" des candidats potentiels du PS à la présidentielle n'est en mesure de gagner en 2012, faute de "programme porté par un mouvement de fond".Il souligne que l'élection de François Mitterrand en 1981 fut celle "d'un homme qui avait construit un parti sur une stratégie, l'union de la gauche, et un programme".
"Ce ne fut pas l'élection d'un champion ayant gagné des éliminatoires! Ce fut l'élection d'un chef de parti qui a mis dix ans à bâtir notre parti, certes, mais sur la stratégie d'une alliance extrêmement large et avec un programme commun qui manifestait cette alliance", a-t-il lancé.
"Promettre en France, en 1980, de nommer des communistes au gouvernement, pour certains, c'était comme mettre la main aux fesses de la reine d'Angleterre ! 1981, ce fut l'aboutissement d'une longue marche", explique Pierre Joxe.
Pour lui, "ce n'est pas d'un homme ou d'une femme providentielle dont nous avons besoin. C'est d'un mouvement d'opinion d'où sortira une réflexion et une espérance collective sur ce que nous voulons, non pour les cinq ans, mais pour les vingt ans à venir".
"Nous avons besoin d'un mouvement d'opinion averti des incroyables sacrifices et des révisions cruelles qu'il va falloir entreprendre".
La droite n'est pas en meilleur état. Elle gère la France et porte le passif de la crise. Elle hésite entre le maintien d'un système de protection et d'étatisme et la voie libérale. On l'a vu récemment avec le tollé qu'a provoqué la déclaration de Christian Jacob sur la remise en cause de l'emploi à vie des fonctionnaires
L'équation est difficile pour la droite comme pour la gauche: comment faire rêver les électeurs sur un programme alors que les obstacles dus à la crise paraissent contraindre à une gestion au jour le jour?
Charles Debbasch

mercredi, janvier 05, 2011

SARKOZY:PRECHER L'OPTIMISME DANS UNE SOCIETE INQUIETE

SARKOZY :PRECHER L'OPTIMISME DANS UNE SOCIETE INQUIETE
Il n'était pas facile à Nicolas Sarkozy de prêcher l'optimisme pour 2011 . Les Français sont en effet troublés par la situation économique. Un sondage réalisé du 30 novembre au 1er décembre montre que les Français sont champions du monde du pessimisme quant à leur situation économique en 2011, éclipsant même les habitants de pays en guerre comme l'Irak ou l'Afghanistan, Ils sont 61% à déclarer que la nouvelle année sera synonyme de difficultés économiques, contre 28% en moyenne dans le monde, 22% en Allemagne, 41% en Italie, 48% en Espagne et 52% au Royaume-Uni. Le pessimisme des Français a augmenté de dix points par rapport à l'an dernier. Concernant leur situation personnelle, les Français disent craindre à 37% qu'elle se dégrade. 67% des personnes interrogées estiment que le chômage va augmenter.
UNE FRANCE MIEUX RESISTANTE AUX ALEAS ECONOMIQUES
Tout en reconnaissant cette réalité le Président de la République estime que grâce au travail des Français, à leur courage, à leur capacité d'adaptation, à la force de notre économie, aux avantages de notre modèle social, la récession fut moins sévère et d'une durée plus courte que ce que connurent nombre de nos partenaires.
Pour lui " l'année 2011 s'annonce comme porteuse d'espérance. La croissance revient. Les grandes réformes engagées commencent à porter leurs fruits. Nos universités enfin autonomes s'ouvrent et se modernisent comme jamais elles ne l'ont fait dans le passé… Nos entreprises utilisent à plein le crédit d'impôt recherche pour innover. … Notre système de retraite a été mis à l'abri de la faillite inéluctable qui le guettait si nous n'avions rien fait. Ce sont les pensions de nos aînés qui ont été sauvées et pour la première fois, la France a pu affronter une réforme capitale sans violence et sans blocage grâce au service minimum qui a bien fonctionné et à l'esprit de responsabilité des Français qui savaient bien que ce rendez-vous pour douloureux qu'il fut était inéluctable. Je veux rendre hommage à leur maturité et à leur intelligence collective.
UNE France QUI DOIT SAUVEGARDER L'EUROPE ET L’EURO
Nicolas Sarkozy désavoue les eurosceptiques. Pour lui ," l'Europe a tenu et l'Europe nous a protégés". Réaffirmant sa confiance dans l'Euro. , le Chef de l'Etat estime que". L'isolement de la France serait une folie. La fin de l'euro serait la fin de l'Europe. Je m'opposerai de toutes mes forces à ce retour en arrière qui ferait fi de 60 ans de construction européenne qui ont apporté la paix et la fraternité sur notre continent. Je le dis avec d'autant plus de fermeté que j'ai toujours milité pour la préférence communautaire, et que je me suis toujours battu pour la protection de notre industrie, la réciprocité et la fin de la naïveté dans les discussions commerciales avec nos principaux partenaires. L'Europe est essentielle à notre avenir, à notre identité et à nos valeurs."
UNE FRANCE AUX FINANCES SAINES
Pour le Président la France doit développer ses atouts: en étant plus compétitive, en formant mieux ses jeunes, en travaillant mieux, en réduisant ses dépenses publiques et ses déficits."Les pays qui ont voulu vivre au-dessus de leurs moyens sans penser aux lendemains ont été lourdement sanctionnés."
Il faut donc " protéger la France de cette perspective. La France tiendra donc ses engagements en équilibrant ses comptes. Je ne transigerai pas sur cet objectif. "
2012 OUI MAIS PAS EN SE RASANT
Le temps est fini où Nicolas Sarkozy pensait à la Présidence même en se rasant.Il est aujourd'hui chef de l'Etat et il ne souhaite pas ouvrir trop tôt la compétition électorale: "nous sommes en 2011, nous ne pouvons nous payer le luxe d'une année d'immobilisme pré-électoral alors que le monde avance à une vitesse stupéfiante. 2011 doit donc être une année utile pour les Français. La difficulté ne compte pas lorsque sont en jeu l'intérêt de la nation et le bien commun des Français. "
LE PROGRAMME POUR 2011
L'année 2011 doit donc marquer la poursuite des réformes. Pour protéger les Français de la dépendance car chacun a le droit à sa dignité face aux souffrances du grand âge. Pour les protéger des délocalisations en harmonisant notre fiscalité avec nos voisins Allemands. Pour les protéger de la violence chaque jour plus brutale de la part de délinquants multi-réitérant en ouvrant nos tribunaux correctionnels aux jurés populaires. "Ainsi c'est le peuple qui pourra donner son avis sur la sévérité de la réponse à apporter à des comportements qui provoquent l'exaspération du pays."
Ces réformes se feront en respectant scrupuleusement nos principes républicains les plus chers: la laïcité et le refus du communautarisme, le rappel à chacun qu'il ne peut exister de droit sans la contrepartie de devoir, le respect de la loi , le respect dû à la France par ceux que nous accueillons . ,l'égalité des chances et la justice qui ne sont ni l'égalitarisme ni l'assistanat et qui doivent nous conduire à considérer la revalorisation du travail comme une priorité absolument intangible.
FACE A LA NATION
Pour réaliser ces ambitions, le Président français a besoin de nombreux atouts. Il doit consolider sa majorité. Dans ces dernières semaines, des facteurs positifs et négatifs se sont combattus. Les conditions du remaniement ont paru exclure les adeptes de l'ouverture et rétrécir la majorité. En revanche, l'UMP s'est- dotée d'une nouvelle équipe de direction dynamique et offensive qui doit faire encore ses preuves sur le terrain.
Le Chef de l'Etat verra également sa situation dépendre de l'évolution de la conjoncture économique. Il lui faut échapper à la malédiction qui veut que les peuples font toujours payer aux sortants la note des crises .
2011 est ainsi une année décisive pour le grand choix de 2012, une sorte d'année purgatoire d'où sortira pour le Président sortant le meilleur ou le pire.

Charles Debbasch