samedi, décembre 26, 2009

LA NOSTALGIE DE L'ENFANCE

La NOSTALGIE DE L’ENFANCE

En Grande-Bretagne -des chercheurs assurent que la plupart des parents passent en moyenne 2 heures et 34 minutes par semaine à jouer avec les jouets de leurs enfants.

Une étude menée sur 2.000 adultes montre que ces derniers s'amusent quotidiennement avec les poupées, les voitures miniatures et les petites figurines pendant environ 22 minutes. Le temps passé à cette activité représente 5 jours par an. Un parent sur cinq aurait admis ramasser les jouets de ses enfants dans le but de se distraire. Les jeux privilégiés à cette occasion seraient les Legos pour 50% d'entre eux, les jeux et les puzzles à 47%, et 25% pour la peinture.

Les chercheurs auraient pu pousser leur étude plus loin et découvrir que la plupart des adultes rêvent de retomber dans leur petite enfance : retrouver le sein maternel, rechercher la chaleur et la tendresse de la gestation.

L’enfant passe son temps à se rêver adulte.

L’adulte a la nostalgie de l’enfance.

Le fil de la vie nous ramène progressivement aux origines de l’espèce.

Charles Debbasch

dimanche, décembre 20, 2009

COPENHAGUE:POURQUOI IL FAUT ETRE OPTIMISTE

COPENHAGUE : POURQUOI IL FAUT ETRE OPTIMISTE
Le bilan en demi-teinte du grand show de Copenhague provoque des réactions contrastées. Pour les uns, la réunion s’est soldée par un échec pour les autres les jalons d’une politique du climat ont été posés.
DES RESPONSABLES DE POIDS
Les naïfs avaient pu croire que la présence de 193 pays soutenus par l’opinion mondiale allait permettre d’imposer une poltique écologique ferme aux grandes puissances.C’était une illusion. On n’efface pas d’un trait de plume écologique les dominants de la société internationale et c’est un duo Chine-USA qui a dicté la solution finale.
LE CONTENU DE L’ACCORD
L'accord de Copenhague contre le réchauffement climatique, validé samedi par la conférence des Nations unies, entend limiter le réchauffement à 2 degrés par rapport aux niveaux préindustriels. .Par ailleurs un fonds est crée doté au terme de 2020 de 100 milliards de dollars par an pour aider les pays pauvres à lutter contre les conséquences du réchauffement climatique.
LES FAIBLESSES DE L’ACCORD
La déclaration de Copenhague ne mentionne aucun objectif chiffré à l'horizon .Il ne comporte pas davantage de calendrier pour la signature d'un traité juridiquement contraignant.
Par ailleurs, il n’a pas été possible de créer une instance internationale chargée de vérifier la mise en œuvre des objectifs fixés. Il va donc falloir compter uniquement sur la bonne volonté, des 193 pays, qui se sont engagés à adapter leur législation nationale pour la rendre conforme aux engagements pris.
CE QU’IL FAUT EN PENSER
Les maximalistes de l’écologie n’ont pas manqué de dénoncer l’attitude des Etats. Pour Greenpeace : "Cette déclaration ne vaut pas la feuille de papier sur laquelle elle est écrite. Et les coupables le savent bien, qui se sont vite enfuis en avion, chez eux, la honte au front», En revanche, Ban Ki- moon, le secrétaire général des Nations Unies, a déclaré avec mesure :"Ce n'est peut-être pas tout ce que nous espérions, mais cette décision de la conférence des parties est une étape essentielle",
Le bilan de Copenhague est en effet globalement positif. C’était sans doute une illusion de penser que, du jour au lendemain, les Etats industriels pollueurs accepteraient de se faire hara-kiri. Mais en revanche, il est fondamental de constater que, pour la première fois, le problème du réchauffement climatique a été clairement posé par tous.
Il faut désormais compter sur la pression de l’opinion publique pour contraindre les gouvernements à prendre les mesures adéquates. Copenhague est une première étape nécessaire. On peut décerner aux Etats participants les encouragements…..à mieux faire dans un avenir proche.
Charles Debbasch

dimanche, décembre 13, 2009

RAPATRIES FORCES: BAMBERSKI ET LES EVADES FISCAUX

RAPATRIES FORCES : BAMBERSKI ET LES EVADES FISCAUX
Le 18 octobre 2009, le cardiologue allemand Dieter Krombach a été retrouvé dans une rue de Mulhouse. Quand il a été découvert, il était blessé à la tête, bâillonné et ligoté. Quelques heures auparavant il avait été enlevé près du lac de Constance, non loin de la frontière autrichienne. Il était depuis longtemps recherché par la justice française dans l’affaire de Kalinka Bamberski. Celle-ci avait été retrouvée morte en juillet 1982 au domicile de son beau-père Dieter Krombach .mais la justice allemande avait estimé que ce dernier n’était pas coupable. En revanche, la justice française l’avait condamne, par contumace à quinze ans de réclusion criminelle pour homicide involontaire et avait lancé un mandat d’arrêt international contre lui. Mais, réfugié dans son pays, l’Allemagne, il ne pouvait être extradé. Voilà pourquoi des hommes de mains sont allés le kidnapper la bas pour lui faire franchir par la force une frontière qu’il ne voulait pas passer volontairement. Le père de Kalinka est soupçonné d’avoir organisé ce rapatriement forcé qui a permis l’incarcération en France de Krombach en attendant son jugement.
A l’évidence une redoutable question se posera à la justice. L’acte évidemment illégal d’enlèvement forcé et de rapatriement par la force ne vicie-t-il pas toute la procédure ?
Dans sa lutte légitime contre la fraude fiscale, le gouvernement souhaite obliger les ressortissants français qui détiennent des avoirs dans les banques étrangères à les rapatrier dans leur pays.
Le ministre du budget a affirmé qu’il détient une liste de 3000 Français en infraction et il leur a demandé de régulariser leur situation en les menaçant de poursuites. Voici que l’on apprend qu’une grande partie de la liste dont se prévaut le ministre a été dérobée par un homme, employé par la banque HSBC, à Genève grâce à un piratage informatique, des bases de données de clients de différentes banques suisses. En d’autres termes , c’est grâce à un acte délictueux que le fisc français veut obliger certains Français à rapatrier leurs avoirs en France posant le même problème que dans l’affaire Bamberski. Le délit qui est à l’origine de l’action fiscale n’est-il pas une cause d’annulation de toutes les poursuites qui seront diligentées sur la base de la liste dérobée ?
En droit, la fin ne justifie pas les moyens et une cause juste n’autorise pas le recours à des actes illégaux. Voilà en quoi se rejoignent l’affaire Bamberski et celle des évadés fiscaux.

Charles Debbasch

vendredi, décembre 11, 2009

BARACK OBAMA A OSLO: GUERRE ET PAIX AU 21E SIECLE

BARACK OBAMA A OSLO : GUERRE ET PAIX AU 21E SIECLE
Le président américain présent à Oslo pour recevoir le prix Nobel de la paix se trouvait dans une situation quelque peu paradoxale puis qu’il vient de décider d’envoyer 30.000 soldats supplémentaires pour poursuivre la guerre en Afghanistan. Sachant qu’il était attendu sur ce point, Barack Obama n’a pas esquivé le problème."Nous sommes en guerre, et je suis responsable du déploiement de milliers de jeunes Américains partis se battre dans une terre lointaine. Certains tueront, d'autres seront tués. Alors je viens ici avec le sens aigu du coût d'un conflit armé, plein de questions difficiles sur les rapports entre guerre et paix, et nos efforts pour remplacer l'une par l'autre."
Pour le président américain, plusieurs raisons peuvent justifier le recours à la guerre.
Il y a d’abord le mal qui existe dans le monde "Nous devons repenser les notions de guerre juste et les impératifs d'une paix juste. (...) Nous devons commencer à admettre la dure réalité: nous n'éradiquerons pas le conflit violent de notre vivant. Il y aura des moments où les pays, agissant individuellement ou de concert, considéreront que l'usage de la force est non seulement nécessaire mais moralement justifié."
L’existence des moyens de faire la guerre permet de prévenir les conflits. "Quelles que soient nos erreurs, les faits sont là: les Etats-Unis d'Amérique ont aidé à garantir la sécurité du monde pendant plus de six décennies avec le sang de nos citoyens et la force de nos armes. Alors oui, les instruments de la guerre ont un rôle à jouer dans la protection de la paix. » »
La force peut être également justifiée par des raisons humanitaires." L'inaction déchire notre conscience et peut mener à une intervention ultérieure plus coûteuse. C'est pourquoi tous les pays responsables doivent reconnaître le rôle que peut jouer l'armée dotée d'un mandat précis pour protéger la paix."
Mais ,après avoir justifié la guerre, le président Obama s’est attaché à définir les conditions d’une paix universelle. La paix n'est pas seulement l'absence de conflit visible. Seule une paix juste fondée sur les droits inaliénables et la dignité de chaque individu est vraiment durable.’’ Une paix juste ne suppose pas seulement des droits civiques et politiques, elle doit inclure la sécurité économique et des débouchés."
Il convient également de pourchasser les régimes autoritaires.’ Aucun régime répressif ne peut être mis sur une nouvelle voie si aucune porte ne lui est ouverte (...) Nous devons faire de notre mieux pour trouver un équilibre entre isolement et dialogue, pression et incitation, afin de faire avancer les droits de l'Homme et la dignité."
La lutte contre l’extrémisme religieux est également essentielle."Aucune guerre sainte ne sera jamais une guerre juste (...) Une vision aussi pervertie de la religion n'est pas seulement incompatible avec le concept de la paix mais aussi avec le but de la foi, car la règle au cœur de chacune des grandes religions est que nous traitons les autres comme nous voudrions qu'ils nous traitent."
Ce nouveau traité de guerre et paix au vingt-unième siècle réactualise le vieux débat entre pacifistes et guerriers. Il nous renvoie à l’ancien proverbe ... Si vis pacem, para bellum: Si tu veux la paix, prépare la guerre.
Charles Debbasch

lundi, décembre 07, 2009

COPENHAGUE ET LA NOUVELLE ECOLOGIE POLITIQUE

COPENHAGUE ET LA NOUVELLE ECOLOGIE POLITIQUE
Lesommet de l'ONU de Copenhague sur le climat, réuni pour trouver un accord qui permette d'enrayer le réchauffement climatique, rassemble plus de 15.000 délégués officiels de 192 pays. La seule tenue de cette réunion est déjà un succès pour les écologistes.
Pendant longtemps, ces derniers ont été considérés comme des farfelus ou des rêveurs déconnectés des réalités. Le productivisme triomphant leur interdisait l’accès à la décision politique. C’était l’époque du développement à tout va. L’augmentation régulière du niveau de vie suffisait au bonheur des masses qui en oubliaient les problèmes de la biosphère.
Il a fallu deux évolutions pour que l’écologie prenne le pas sur l’économie.
La crise économique a montré les limites du modèle productiviste .La loi du marché s’est révélée un système de régulation insuffisant incapable d’assurer le plein emploi. La liberté d’entreprise était tolérée tant qu’elle assurait une augmentation régulière du niveau de vie. Elle devenait vulnérable dés lors qu’elle enfonçait l’économie dans des dérèglements. Une voie royale s’est ouverte alors pour l’écologie. On acceptait que la nature fût martyrisée dés lors que les satisfactions matérielles étaient présentes. En revanche, la crise économique a rendu audible le discours écologique. Le sacrifice de la nature n’était plus acceptable dés lors que l’augmentation du pouvoir d’achat n’était plus au rendez-vous.
A partir de ce moment, les phénomènes du dérèglement climatique présents depuis longtemps ont commencé à préoccuper les opinions publiques alors que chacun feignait de les ignorer jusqu’ici. Il est vrai que les dérèglements du climat sautaient de plus en plus aux yeux des non initiés. Inondations, tsunami, sécheresse ont maintenant télévision ouverte et sont attribués aux gaz à effet de serre. 26 chercheurs ont conclu que le réchauffement planétaire était plus rapide qu'on ne le pensait et que le niveau des mers pourrait, dans le pire des cas, s'élever de deux mètres avant la fin du siècle. De 2000 à 2008, le Groenland a perdu 1.500 milliards de tonnes de glace et l’image d’un ours blanc perdu sur un ‘’glaçon’’ en fonte a fait le tour du monde. La déforestation, l’épuisement des énergies fossiles inquiètent maintenant les peuples.
Il faudra néanmoins beaucoup d’audace pour passer de l’inquiétude écologique à la décision. Et celle-ci difficile à prendre dans les pays développés sera encore plus ardue à mettre en œuvre dans les Etats émergents.
Il faudra également beaucoup de mesure pour que l’on ne passe pas de l’indifférence écologique à la dictature écologique qui voudrait nous faire retourner à l’économie du temps de la pierre. Il faudra aux dirigeants réunis à Copenhague beaucoup d’esprit de décision mais aussi une grande dose de sagesse.
L’écologie n’est pas la pierre philosophale de la nouvelle économie. Elle n’est qu’un des éléments de la décision politique.

Charles Debbasch

jeudi, décembre 03, 2009

LE NOUVEAU CABINET DE SARKOZY

LE NOUVEAU CABINET DE SARKOZY
Le danger des informations diffusées partout c’est que nos oreilles distraites ne saisissent que des bribes de phrases mal collées les unes aux autres et qu’à force d’être inondés de bruits nous sommes noyés sous le flot des informations.
Entre le troisième et le quatrième étage d’un grand hôtel parisien. J’avais vaguement entendu le mot Sarkozy et Cabinet. Avant de prendre à Orly un avion la radio difficilement audible dans le second sous-sol du parking, j’avais saisi des paroles décousues «Strauss-Kahn, Sarkozy, Cabinet ».Il n’en fallait pas plus pour que toutes ces nouvelles s’additionnent dans mon esprit et que j’imagine que le Président Sarkozy avait franchi un grand pas dans l’ouverture en appelant Dominique Strauss-Kahn au gouvernement. Arrivé à destination en écoutant France Info je découvris ma méprise : le Cabinet n’était pas celui que je pensais mais plus simplement les toilettes d’un centre de conférences !
Toutes les radios ne faisaient que reprendre une information publiée par l’hebdomadaire Le Point qui relatait un discret aparté entre le Directeur du FMI et le président français lors du sommet du G20 à Pittsburgh, le 25 septembre.
Durant une suspension de séance, Dominique Strauss-Kahn avait profité d'une rencontre improvisée aux toilettes avec Nicolas Sarkozy pour lui lancer cet avertissement : « J'en ai plus qu'assez des ragots répétés sur ma vie privée et sur les prétendus dossiers et photos qui pourraient sortir contre moi. Je sais que tout ça part de l'Élysée. Alors, dis à tes gars d'arrêter ou sinon je saisirai la justice. »
Le directeur du FMI s'indignait notamment d'une allusion de Frédéric Lefebvre à sa vie privée pour affirmer l'impossibilité de sa candidature en 2012, rapportée dans un livre paru quelques jours plus tôt (Hold-uPS, arnaques et trahisons, éd. du Moment).Le Président Sarkozy a eu beau protester de sa bonne foi, il n'empêche : irrité de voir certains commentateurs répéter les mêmes insinuations DSK a chargé son avocat parisien de déposer plainte contre « toute nouvelle assertion diffamatoire ».
Lors de sa conférence de presse du 28 octobre 1966, le général de Gaulle répondant à une question sur les marchés financiers avait prononcé une phrase devenue célèbre: « La Bourse, en 1962 était exagérément bonne. En 1966, elle est exagérément mauvaise, mais vous savez, la politique de la France ne se fait pas à la corbeille. ».
On pourrait ajouter, aujourd’hui que la politique de la France ne se fait pas au Cabinet.
Charles Debbasch

dimanche, novembre 29, 2009

A VISAGE DECOUVERT: A PROPOS DU DEBAT SUR LA BURQA

A VISAGE DECOUVERT : A PROPOS DU DEBAT SUR LA BURQA

La loi a pour vocation d’être générale. Elle fixe des principes et elle ne règle pas des exceptions. Pourtant, à notre époque, chaque fois qu’un problème nouveau apparaît, on est tenté de le résoudre par la voie législative.

Je crains qu’avec le débat sur la burqa- ce voile intégral que des extrémistes musulmans veulent imposer aux femmes- on soit tombé dans le piège même qu’ont voulu tendre les prosélytes extrémistes d’un islam radical.

L’Assemblée Nationale a constitué une mission parlementaire sur la burqa. L’objectif est de légiférer pour interdire le port du voile intégral. Pourtant le principe même d’une législation attire les critiques. N’allons-nous, pour régler des situations exceptionnelles, -moins de 500 femmes portent la burqa-faire de la publicité pour les mouvements intégristes et les transformer en parangons de la liberté se levant contre d’affreux répressifs ?

Sortons donc le problème du cadre étriqué dans lequel on l’a enfermé et revenons aux principes. Le problème de la dissimulation du visage ne concerne pas seulement une minorité religieuse. On a vu récemment, lors de manifestations violentes, des casseurs, le visage dissimulé par un foulard, pour détruire et voler en toute impunité. Cela n’a rien à voir avec une attitude religieuse.

Alors quel est le principe en cause ? C’est un principe fondamental des rapports humains dans une société civilisée. Un individu a une identité légale de plus en plus précise avec les techniques modernes. Cette identité il ne doit pas la dissimuler ou la travestir. L’identité n’est pas un simple document d’état civil. Elle s’incarne dans un visage qui est le drapeau extérieur de l’état civil. Dissimuler son visage c’est perturber la relation sociale et mettre en danger l’ordre public.

Il n’est pas besoin d’une loi pour rappeler que dans un Etat de droit on n’avance pas masqué mais à visage découvert.

Charles Debbasch

mercredi, novembre 25, 2009

LA HAUSSE DES DEPENSES LOCALES

LA HAUSSE DE LA FISCALITE LOCALE
L’Etat s’est engagé dans une politique de réduction de ses dépenses en décidant notamment de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux.
A quoi cela peut-il bien servir si, au même moment, les divers échelons locaux de la décentralisation laissent leurs dépenses s’envoler ?
LE "PALMARES DE LA FOLIE FISCALE" DES REGIONS SOCIALISTES SELON L’UMP
Alors que, depuis les dernières élections régionales de mars 2004, le Parti socialiste détient 20 régions sur 22 en France métropolitaine les porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre et Dominique Paillé ont dressé, dans une récente conférence de presse un "palmarès de la folie fiscale des régions», en dénonçant les augmentations d'impôts locaux pratiquées sur cinq ans par les présidents socialistes de conseils régionaux. Ainsi en ce qui concerne le foncier bâti, la région Languedoc-Roussillon a augmenté en cinq ans cet impôt de 91%", l'Auvergne, de 71% et la région PACA de 59%.
Pour le foncier non bâti, l'Auvergne est en première position - +71% en cinq ans-, selon l'UMP, suivie à égalité par la région Bourgogne et la région PACA, (+60%)
Pour la taxe professionnelle le lourd palmarès distingue le Languedoc-Roussillon (+90%), la Bourgogne (86%) et l'Ile-de-France, et Rhône-Alpes (69%).
LA DIRECTION GENERALE DES COLLECTIVITES LOCALES CONFIRME L’INFLATION DES DEPENSES LOCALES
Selon la DGCL, l’année 2009 est dans la continuité de 2007 et 2008 en matière de fiscalité régionale. Cependant les régions sont moins nombreuses que par le passé à avoir augmenté leurs taux. Après les fortes hausses des années antérieures (24,8% en 2005 et 11,1% en 2006), la hausse du produit voté est proche de celle de 5,2% en 2008.
Les villes participent à l’inflation des dépenses.63% des villes ont décidé de relever leurs taux concernant la taxe d’habitation, et la taxe foncière. Pour la taxe d’habitation, on trouve Nice (+17,7%), Argenteuil (+12,3%), Grenoble (+11,9%) et Paris (+11,7%). Paris arrive en tête des hausses du foncier bâti avec une hausse de 47%, devant Nice (16,5%) et Nantes (+14,3%).
Les départements n’échappent pas à la règle. La hausse moyenne est de 6,2% en métropole et de 9,1% en outre mer. Les plus fortes hausses sont constatées dans les Hautes-Alpes (+30%), le Nord (+17,6%), le Cher (+16,9%), l’Ain (+15%), les Alpes-Maritimes (+14,9%), le Lot-et-Garonne (+14,8%), la Seine-Maritime (+14,7%).
LA REPLIQUE DE LAURENT FABIUS : C’EST LA FAUTE DE L’ETAT
L’ancien premier ministre socialiste, Laurent Fabius s’est efforcé de renvoyer vers l’Etat le mistigri de la hausse des impôts. Pour lui, "Sur 100 euros d'impôts, le gouvernement prélève 78 euros, les régions 2 euros". "La hausse des taux entre 2003 et 2009 de la fiscalité des régions, c'est 3 euros par habitant et par an». Et il a poursuivi : "La dette de l'Etat est 100 fois plus élevée que la dette des régions".
UN ETAT A REFORMER
A l’évidence, le désordre de la décentralisation, la multiplication des échelons de compétence et l’absence de vrais audits sur les finances locales sont à l’origine de dérives dépensières des élus qui rendent insupportables la hausse des impôts locaux.
La comparaison avec l’Etat à laquelle se livre Laurent Fabius n’est pas exempte de démagogie. On ne peut en effet oublier que l’Etat doit supporter la charge des dépenses régaliennes comme l’armée, la police ou la justice qui rend vaine toute comparaison avec les fonctions des collectivités locales. Il demeure cependant exact que l’Etat en décentralisant en 1981 sous un pouvoir socialiste aurait du réduire de façon drastique le poids des administrations centrales qui perdaient une grande partie de leurs attributions.
IL est donc exact qu’il y a des économies à faire aux deux bouts de la chaine : au centre et à ces bases multiples qui se sont multipliées comme des champignons.

Charles Debbasch

samedi, novembre 21, 2009

LA GUERRE DES STADES

LA GUERRE DES STADES
C’est aujourd’hui dans le sport que se manifeste le nationalisme. L’identité nationale que l’on prétend extirper d’ailleurs s’y affirme au grand jour. Chassez le nationalisme, il revient au galop.
Quatre incidents récents le démontrent.
L’AFFAIRE DE L’HYMNE SUD-AFRICAIN
Après la défaite en rugby de l'Afrique du Sud face aux Bleus à Toulouse, le sélectionneur des Boks Peter de Villiers a estimé que les Français n'ont «pas respecté» l'hymne national sud-africain, chanté par «quelqu'un qui ne chantait pas bien…Je ne veux pas revenir dessus mais c'est vrai qu'on attend juste un peu plus de respect pour notre hymne national comme partout dans le monde»,
Quant à Victor Mayfield le deuxième ligne sud-africain, il a souligné que «quand on met le maillot des Springboks, qu'on rentre sur le terrain et qu'on entend l'hymne, ça donne une motivation supplémentaire car on représente son pays. La manière dont il a été joué ce soir a été risible et d'ailleurs, les Français se sont mis à rire avant la fin. Ca a peut-être eu une influence sur la rencontre»,
En d’autres termes c’est la mauvaise exécution de l’hymne national qui aurait provoqué l’échec des Boks !
LE MATCH ALGERIE EGYPTE
C’est une quasi-déclaration de guerre qui a suivi la victoire de l’Algérie sur l’Egypte en qualification du Mondial 2010. Lors du match aller au Caire, le bus des joueurs algériens a été attaqué et des footballeurs ont été blessés. En représailles, des supporters des Fennecs ont mis à sac le siège algérois de Djezzy, compagnie de téléphonie mobile de l'opérateur égyptien Orascom. D’autres incidents ont sui le match retour qui s’est tenu au Soudan. En réaction l’Egypte a rappelé son ambassadeur en Algérie pour "consultations’’.Quant au Soudan il a convoqué l’ambassadeur égyptien pour lui demander des explications sur les mensonges colportés par la presse égyptienne sur des accrochages entre les supporters égyptiens et algériens. "Le ministère des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur d’Egypte pour l’informer du rejet par le Soudan des informations diffusées par des médias égyptiens concernant les événements d’après-match…Plutôt que de souligner tout ce que le Soudan a fait pour ce match, l’accueil, l’hébergement de près de 25.000 personnes et la sécurité", les médias égyptiens ont diffusé de "fausses" informations, a déclaré à l’AFP le porte-parole officiel de la diplomatie soudanaise, Moawiya Osmane Khalid.

LA VICTOIRE DE L’ALGERIE ET L’IDENTITE FRANCAISE
Sitôt la victoire de l’Algérie connue, les Champs Elysées ont vu déferler une nuée de jeunes Français, originaires d’Algérie, qui dans une sorte de manifestation communautariste ,sont venus fêter la victoire de « leur équipe nationale ».Le ministre Besson a aussitôt manifesté sa surprise en termes choisis : «Et quand des jeunes français font la fête pour l’équipe d’Algérie?
Je ne nie pas les tentations communautaristes, je les combats. Mais je ne veux pas créer d’épouvantail. La liesse est de droit, la joie est normale, les débordements et les casseurs sont inacceptables et il ne faut pas fermer les yeux là-dessus. Plus généralement, si des jeunes Français se sentent Algériens, cela confirme qu’il faut mettre au clair notre identité nationale. Nous devons amener ces jeunes à se revendiquer Français pleinement, dans un parfait équilibre de droits et de devoirs. »
LA MAIN DE THIERY HENRY ET FRANCE- IRLANDE
Une opportune main de Thierry Henry ayant permis à la France d’arracher, au détriment de l’Irlande, sa qualification pour le Mondial, le conflit a tout naturellement dégénéré sur le terrain diplomatique. Le ministre de la justice irlandais a souhaité que la FIFA (Fédération internationale de football) soit «mise au pied du mur» et qu'il fallait demander un autre match. «Je sais que nous ne l'obtiendrons jamais, car nous ne valons pas grand chose dans le monde du football, a-t-il déclaré au quotidien irlandais, l'Irish Times. «Mais nous devons faire la demande pour les milliers de supporteurs irlandais dévastés par l'issue du match».Quant à Nicolas Sarkozy, il a eu une attitude prudente .Il a reconnu s'être entretenu avec le premier ministre irlandais, Brian Cowen. «J'ai dit di à Brian Cowen qui est mon ami, combien j'étais désolé pour lui, combien j'avais apprécié la très vigoureuse et très talentueuse équipe Irlandaise».Mais il s’est refusé à toute autre intervention. «Si je me prononce vous allez encore dénoncer l'hyper président. Ne me demandez pas de me substituer à l'arbitre du match, aux instances du football français, aux instances du football européen». Et d'ajouter, «Allez, laissez-moi à ma place, tranquillement».
L’AFFIRMATION DE LA FIERTE NATIONALE
C’est sans doute parce qu’elle est bridée dans d’autres domaines que la fierté nationale s’exprime dans le domaine sportif. Que les grands événements sportifs remplacent les guerres, ce n’est sans doute pas un mal. A la condition que la fierté nationale n’autorise pas les débordements et les violences et que la guerre sportive des Nations reste civilisée. La loyauté et le respect des autres sont des vertus sportives que le sport business ne doit pas détruire.
Charles Debbasch

jeudi, novembre 19, 2009

SARKOZY ET L'EUROPE RESSUSCITEE

SARKOZY ET L’EUROPE RESSUSCITEE
C’est avec une certaine jubilation que Nicolas Sarkozy est venu annoncer à la télévision les trois premières nominations aux postes de commandement dans la nouvelle Europe du Traité de Lisbonne.
L’enthousiasme du Chef de l’Etat doit être partagé.
Après l’échec de la construction du traité de Nice, il fallait relancer la machine européenne. C’est ce qu’a fait Nicolas Sarkozy avec succès en faisant adopter le traité simplifié. Le non de l’Irlande à cette nouvelle mouture paraissait à nouveau bloquer le processus institutionnel. A prés des négociations acharnées tout au long de la présidence française, Nicolas Sarkozy a en effet obtenu que Dublin organise un nouveau référendum . C’est le succès de cette consultation qui a enfin permis à la nouvelle construction européenne de se mettre en marche à partir du 1 décembre prochain.
Le choix équilibré des nouveaux dirigeants européens doit également beaucoup à la stratégie de rapprochement avec l’Allemagne conduite de main de maître par le Président français.
A l’heure où les orages intérieurs grondent, il y a la matière à réflexion pour le président français.
Les grandes réalisations politiques exigent fermeté dans les objectifs, finesse dans la mise en œuvre, équipe d’appui soudée et compétente, prudence dans l’expression et une grande dose de patience.
L’Europe ressuscitée par Nicolas Sarkozy doit servir de modèle d’inspiration pour les grandes réformes intérieures.
Charles Debbasch

mardi, novembre 17, 2009

FESSEE DE DROITE ET FESSEE DE GAUCHE

LA FESSEE EST-ELLE DE DROITE OU DE GAUCHE ?

La pédiatre et députée UMP Edwige Antier a annoncé qu’elle va déposer une proposition de loi visant à interdire les châtiments corporels, dont la fessée. « On ne peut plus laisser entendre que ce n'est pas grave ou, même pire, que ça a une vertu éducative alors que c'est exactement le contraire. Plus on lève la main sur un enfant, plus il devient sournois, menteur et agressif. Déjà, en juin 2008, le Conseil de l'Europe avait lancé une campagne de sensibilisation : « Levez la main contre la fessée. »et avait appelé les Etats membres à interdire la fessée. Dix-huit Etats -mais pas la France-ont suivi cette recommandation.
Puisqu’il fallait bien que la gauche et la droite se divisent sur un sujet aussi délicat, la députée PS de Moselle: Aurélie Filippetti irritée par la guerre des courants dans son parti-, a suggéré avec humour de « rétablir la fessée au Parti socialiste pour nous rappeler à la réalité ».Il est vrai que le dernier épisode des convulsions socialistes- Ségolène Royal se querellant avec Vincent Peillon son ancien zélateur- désespère les militants.
Le spectacle de la classe politique ne permet pas de trancher le débat pour déterminer si la fessée est de droite ou de gauche. Il va cependant finir par convaincre les électeurs qu’il y a des coups de pied dans le…centre qui se perdent

Charles Debbasch

lundi, novembre 16, 2009

LE MUR ET LES CHAINES

LE MUR ET LES CHAINES
Lorsque l’on demandait dans la décennie quatre-vingt aux plus grands spécialistes de la politique internationale quand on pouvait prévoir la chute du mur de Berlin, ils répondaient que, sauf cataclysme majeur, l’ouvrage ne serait pas détruit de si tôt. Et pourtant, le 9 novembre 1989, des Berlinois aux mains nues entreprennent la destruction du mur sans que le pouvoir est-allemand s’y oppose ouvrant la voie à la réunification de l’Allemagne.
Depuis trente ans un dispositif impressionnant enfermait les Allemands de l’est dans leur prison: ' deux murs de 3,6 mètres de haut , 302 miradors et dispositifs d'alarme, 14 000 gardes, 600 chiens et des barbelés. Plusieurs centaines de citoyens est-allemands perdront la vie en essayant de le franchir.
Ce mur est une frontière idéologique entre le monde libre et l’univers communiste. Il incarne le paroxysme de la guerre froide.
La politique de Gorbatchev -perestroïka plus glasnost -va créer les conditions favorables à l’anéantissement de la muraille de béton. Mais plus encore c’est la mondialisation de l’information qui va inciter les allemands de l’est à la rébellion collective. Il n’était plus possible au pouvoir est allemand de mentir à l’aide de sa propagande pour faire croire qu'à l’Ouest les gens étaient malheureux et qu’il y avait des queues devant les boulangeries dés lors que les radios et les télévisions démontraient le contraire.
Quand la télévision déploie ses chaînes, celles des peuples ses desserrent.

Charles Debbasch

mardi, novembre 03, 2009

L'IDENTITE NATIONALE

L’IDENTITE NATIONALE

L’identité d’un être c’est ce qui le distingue de tous les autres individus ce qu’il a d’unique. De même, l’identité d’une Nation c’est ce que partagent en commun les individus qui la composent.

La différence apparait cependant immédiatement. Un individu a une spécificité naturelle. La Nation a une particularité qui se construit à partir des valeurs partagées par les individus qui la composent. Voilà pourquoi, elle est plus difficile à caractériser et pourquoi elle fait débat.

Il n’est pas anormal que la France, comme tout autre Etat, se pose le problème de son identité nationale, non pour hisser les drapeaux d’une quelconque xénophobie mais pour identifier en ce début du vingt-unième siècle le creuset des valeurs communes.

Il ne faut pas négliger non plus que, si le problème de l’identité nationale se pose, c’est parce que celle-ci est menacée ou mise en cause.

Elle est mise en cause tout d’abord par le sommet. L’époque est à l’internationalisme. Un réseau d’institutions internationales de plus en plus serré encadre les Etats dont les compétences sont limitées. La construction européenne entraine des transferts de compétences de plus en plus nombreux des Etats vers Bruxelles. La mondialisation des échanges, des informations, des loisirs constitue un puissant facteur d’atténuation des différences au point que les Nations peuvent avoir l’impression de perdre leur âme.

L’identité nationale est également contestée à la base par les mouvements de dépeçage de l’Etat central par les exigences décentralisatrices ou fédéralistes. Le communautarisme c'est-à-dire la tendance de collectivités d’individus à se construire des univers à part dans l’Etat met également l’unité nationale en danger.

Il est donc normal que l’on redéfinisse le contenu d’une identité nationale adaptée à notre temps. Sans le support d’une communauté de valeurs, d’un vouloir vivre ensemble, l’Etat est fragile et menacé. Un Etat ne peut être une simple structure administrative. L’identité nationale c’est son âme.

Charles Debbasch

vendredi, octobre 30, 2009

LE RENVOI DE JACQUES CHIRAC EN CORRECTIONNELLE

LE RENVOI DE JACQUES CHIRAC EN CORRECTIONNELLE

Ce vendredi 30 octobre 2009 marque une première dans l’histoire de la Ve République : l'ancien président de la République Jacques Chirac a été renvoyé par la juge d’instruction Simeoni, devant le tribunal correctionnel, pour "abus de confiance" et "détournement de fonds publics", dans le cadre de l'affaire des chargés de mission de la Ville de Paris.

La première réaction que provoque cette décision est le regret. Regret qu’un homme qui a rendu de si grands services à la France soit aujourd’hui inquiété si longtemps après les faits dans une affaire où il n’a tiré aucun profit personnel.

On ne peut cependant imputer cette lenteur au débit de la justice. Le retard s’explique tout simplement parce que, bénéficiant d’une immunité constitutionnelle en raison de ses fonctions présidentielles de 1995 à 2007, Jacques Chirac n’a pu être poursuivi qu’après l’expiration du délai de protection constitutionnelle.
Sur le fond et sans préjuger de la décision finale que rendra éventuellement la juridiction de jugement –si l’ordonnance de renvoi n’est pas frappée d’appel-, une observation s’impose. A l’époque des faits ; tous les responsables politiques avaient recours aux mêmes techniques de financement et notamment à la rémunération par la collectivité de permanents des partis. C’est une erreur collective de la classe politique, lorsqu’elle a remis de l’ordre dans le financement des partis, de ne pas avoir amnistié ces faits.
Dés lors, on ne peut reprocher à la justice d’appliquer la loi et de poursuivre...même un ancien chef de l’Etat.

Charles Debbasch

jeudi, octobre 29, 2009

LA FAUSSE DECENTRALISATION FRANCAISE

LA FAUSSE DECENTRALISATION FRANCAISE

Au moment où Nicolas Sarkozy aborde avec courage la réforme de l’univers local, la Cour des Comptes dresse un bilan désastreux de l’état des lieux de la décentralisation.

La décentralisation visait à rapprocher le pouvoir des Français et à réduire l’emprise des bureaux parisiens sur l’espace local. Aucun de ces objectifs n’a été atteint.
Les compétences de l’échelon local ayant été amplifiées, les administrations centrales auraient du être dégraissées. C’est l’inverse qui s’est produit. 400 000 fonctionnaires supplémentaires ont été engagés par l'État entre 1980 et 2006 ce qui représente un surcoût équivalent à un tiers du déficit structurel de l'État, évalué autour de 50 milliards d'euros. « Vingt-cinq ans ont été perdus, pendant lesquels les doublons se sont multipliés», déclare Philippe Séguin. La décentralisation n'a jusqu'à présent conduit ni à une baisse des dépenses publiques, ni à une maîtrise de la fiscalité locale. En vingt-cinq ans de décentralisation, la dépense des collectivités locales a été multipliée par plus de cinq et celle de l'État par plus de trois.
Des bureaucraties locales se sont surajoutées aux administrations centrales. La fonction publique territoriale a gonflé, passant de 1,1 à 1,6 million d'agents. Les communes qui ont eu le moins de transferts de compétences sont les collectivités qui ont le plus embauché. Les effectifs des communes ont augmenté de 47 % et ceux des groupements intercommunaux de 147%.
L'enchevêtrement des compétences entraine mauvaise gestion et gaspillages. La Cour des Comptes remarque ainsi : «Dix-neuf aéroports sont gérés par les régions, 29 par les départements, 61 par les intercommunalités et 41 par les communes.» L’aide au développement économique qui atteint 6 milliards d’euros est dispersée entre tous les échelons. Comment dans ces conditions conduire une politique cohérente ?
La réforme de l’administration est donc une nécessité Elle doit viser , en premier, les administrations centrales qui continuent avec obstination à exercer des compétences qui ont été décentralisées. Il convient aussi de mettre de l’ordre dans l’univers local en redistribuant clairement les attributions. Il faut, enfin, que cesse cette course incontrôlée à la dépense locale qui gomme toute tentative pour réduire le poids de la fiscalité.
Tout ceci est plus facile à dire qu’à faire. Les coteries locales sont puissantes.
La seule issue est d’expliquer la nécessité de la réforme aux citoyens et de rendre enfin intelligible par tous notre carte administrative.
Charles Debbasch

jeudi, octobre 22, 2009

JEAN SARKOZY N'EST QU'UN DES FILS DE...

JEAN SARKOZY N’EST QU’UN DES FILS DE…

Les medias paraissent s’étonner devant la perspective de voir Jean Sarkozy occuper un poste important dans les Hauts de Seine naguère gouvernés par son père. L’hérédité est pourtant , dans tous les domaines, une opportunité que les fils et les filles savent saisir.

Ces jours derniers les chaines de télévision et les journaux dissertaient sur les mérites du dernier livre de Justine Lévy « Mauvaise fille ».Auraient-ils consacrés tant d’attention à son auteur si elle n’avait pas été la fille de Bernard-Henry Lévy. Le livre aurait-il même été publié si son auteur n’avait pas bénéficié d’une aussi notoire ascendance ?

Le show biz et les journalistes si prompts à s’émouvoir de la candidature de Jean Sarkozy à la défense ne sont-ils pas les milieux dans lesquels l’hérédité et le copinage jouent le plus grand rôle ?

Yves d’Amécourt dans son blog recense quelques uns de ces héritiers ‘’La passion du cinéma, Eva Green l'a certainement héritée de sa maman, la talentueuse Marlène Jobert. … David Hallyday est le fils de Johnny et Sylvie, Laura Smeth est la fille de Nathalie Baye et de Johnny Hallyday, Romane Borhinger la fille de Richard. … La pétillante Jennifer Ayache a de toute évidence hérité du tempérament enflammé et fantasque de sa mère Chantal Lauby. … Christopher Stills, a interprété César, dans la comédie musicale Cléopâtre, il est le fils de Véronique Sanson. Michel Sardou n’est-il pas le fils de Fernand ? Et Jean-Paul Belmondo le fils de Paul ? …. Marilou Berry connaît par cœur le milieu du cinéma, elle est la Fille de Josiane Balasko et la nièce de Richard Berry. Anthony Delon n’est-il pas le fils d’Alain ? Marie Drücker n’est-elle pas la fille de son Père et la nièce de son Oncle ? Julie et Guillaume Depardieu ne sont-ils pas les enfants de Gérard ? Thomas Dutronc est aujourd'hui en passe de se faire un prénom. Arnaud est le fils de Patrick Poivre d’Arvor. Nicolas Madrelle est le fils de Philippe Madrelle. Marie-Christine Darmian est la fille de Jean-Marie Darmian. Filles de Jane Birkin, la plus célèbre de nos Anglaises, Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon ont pour papas : le chanteur et poète Serge Gainsbourg pour la première et le réalisateur Jacques Doillon pour la seconde’’

Les grandes dynasties industrielles et financières illustrent elles aussi le poids de l’héritage. : les Dassault, Rotschild, Arnaud, Pinault, Lagardère, Hersant enracinent leur pouvoir dans la société en le transmettant à leurs héritiers

La classe politique connait le même phénomène. Martine Aubry premier secrétaire du Ps et maire de Lille est la fille de jacques Delors. Le président du conseil constitutionnel Jean-Louis Debré est le fils de l’ancien premier ministre du général de Gaulle Michel Debré et son frère jumeau Bernard est député du seizième arrondissement de Paris. Marine le Pen est la fille de jean marie et George Bush junior était bien le fils de George Bush.

L’hérédité est à l’évidence un accélérateur de carrière. Mais si elle peut permettre d’accéder plus vite à des responsabilités, elle ne peut être un substitut à la compétence. Le coup de pouce héréditaire demande à être transformé. Dans une société démocratique, si l’héritier n’allie pas la compétence au sang, il sera vite dépassé, oublié ou éliminé.

Charles Debbasch

mercredi, octobre 21, 2009

LA REFORME SARKOZY DES COLLECTIVITES TERRITORIALES

LA REFORME SARKOZY DES COLLECTIVITES TERRITORIALES
En ces temps difficiles, il faut du courage , sinon de la témérité, pour amorcer les réformes de l’univers local. Le général de Gaulle qui s’y était aventuré en 1969 vit les Français rejeter le referendum qu’il avait organisé à ce sujet. Le poids des élus territoriaux est tel qu’ils constituent un maillage serré du territoire qu’il est difficile de dénouer. Pourtant chacun le reconnaît l’univers local français doit être réformé. Non pas pour recentraliser la France mais tout au contraire pour donner toute sa vigueur à la décentralisation. En dévoilant, le 20 octobre, à Saint-Dizier les principales orientations de la réforme des collectivités territoriales, le chef de l'Etat a proclamé avec force "Comme la démocratie, la décentralisation est devenue un bien commun…C'est en réformant l'organisation territoriale que nous conforterons la décentralisation et les libertés locales. C'est en ne faisant rien que nous les affaiblirons".
Chacun connaît les tares de notre univers local. Sous le couvert de la décentralisation se sont développées trop de collectivités aux compétences enchevêtrées .Elles ont crée des bureaucraties lourdes et coûteuses qui se développent sans contrôle. Le Président n’a pas été tendre dans son jugement sur nos structures actuelles. Il a critiqué vertement l'organisation actuelle du pouvoir: «surenchère», «saupoudrage, quand ce n'est pas simplement du clientélisme», une population «exaspérée», et des élus «ulcérés». «Dans l'enthousiasme général, on a multiplié les structures», créant un «écheveau de complexité».

Les réformes annoncées par Nicolas Sarkozy ont été préparées par le rapport Balladur et ont fait l’objet de nombreuses concertations préalables. Nul doute que l’examen parlementaire des textes adoptés en conseil des ministres fera l’objet d’études attentives et de débats passionnés.
UN CONSEILLER TERRITORIAL UNIQUE POUR LES DEPARTEMENTS ET LES REGIONS
La première des réformes annoncées vise à créer un conseiller territorial qui siégera à la fois au conseil général et au conseil régional.»Ce n'est ni la mort des régions ni celle des départements, c'est l'émergence d'un pôle région département doté d'élus communs». Cette seule réforme qui entrera en vigueur en 2014 permettra la diminution de moitié du nombre des élus : de prés de 6000 à 3 000.
Le conseiller territorial sera élu dans des cantons dont la carte sera modifiée. Une refonte de la carte cantonale va donc toucher les 4039 cantons que compte la France.

Les conseillers territoriaux seront élus au scrutin uninominal à un tour. Le candidat arrivé en tête au premier tour sera élu. Une partie des sièges - environ 20%- sera toutefois attribuée à la proportionnelle selon la méthode dite «du plus fort reste».
LA FIN DE L’ENCHEVETREMENT DES COMPETENCES
Pour lutter contre l’enchevêtrement des compétences dans un univers local où on ne sait plus qui fait quoi, seule la commune conservera une clause de compétence générale.les autres collectivités ne disposeront que des attributions spécifiques qui leur seront expressément conférées. "La seule manière de mettre un terme aux redondances, à la complexité des financements croisés et à la surenchère c'est de définir clairement les compétences de chaque collectivité", a affirmé Nicolas Sarkozy.
RECONNAITRE LE FAIT METROPOLITAIN
"Reconnaître le fait métropolitain, c'est permettre à nos grandes villes de dépasser le cadre rigide de notre organisation administrative", a plaidé Nicolas Sarkozy. De grandes métropoles verront le jour. Elles seront de deux catégories. D'abord des «métropoles d'un seul tenant», qui doivent compter plus de 450.000 habitants et pourront exercer les compétences du département et de la région, après signature d'un accord entre les collectivités locales. Huit villes pourraient être concernées : Paris, Nantes, Lyon, Bordeaux, Lille, Strasbourg, Toulouse et Marseille. Là où il n'y pas d’agglomération constituée, il y aura la possibilité de créer une «métropole multipolaire», a expliqué Nicolas Sarkozy, en citant le projet «Nancy-Metz-Thionville-Epinal».
L’ambition du projet Sarkozy est grande.il s’agit de contraindre les élus locaux à sortir des routines et à moderniser l’univers territorial."Prétendre que les collectivités ne font face à aucune difficulté, qu'elles peuvent rester à l'écart de modernisation du pays, qu'elles ne doivent pas contribuer à la réduction des déficits…c'est un déni de la réalité et une fuite devant nos responsabilités communes", a conclu le président.
Ouvert à toute nouvelle concertation mais décidé à corriger les vices de notre système territorial, le Président sait que la tâche sera difficile mais il sait aussi que le conservatisme est suicidaire.
Charles Debbasch

dimanche, octobre 18, 2009

LA DROITE FRANCAISE EST-ELLE MASOCHISTE?

LA DROITE FRANCAISE EST-ELLE MASOCHISTE ?
La majorité politique aura à affronter, dans moins de six mois, des difficiles élections régionales. Elle doit donc mobiliser ses forces et éviter de prêter le flanc à des critiques de son électorat en particulier et de l’opinion publique en général. Or, les derniers sondages illustrent un désarroi de son corps électoral.
On se souvient qu’au lendemain des élections présidentielles, l’électorat de Nicolas Sarkozy s’était quelque peu effrité dans l’entre deux tours des élections législatives. C’est l’attitude de certains ministres du gouvernement Fillon qui avait provoqué ce swing électoral. En engageant prématurément et imprudemment un débat sur la TVA sociale, ils avaient effrayé les Français pour lesquels cet impôt est un épouvantail. Ils avaient réédité l’erreur du premier gouvernement Juppé qui , élu sur un programme libéral, avait, dés ses premiers pas, augmenté la fiscalité.
Or, voici que sont annoncés des bouleversements fiscaux qui troublent les Français. La suppression annoncée de la taxe professionnelle laisse ouvert le débat sur son remplacement. La nouvelle taxe carbone inquiète tandis que sont annoncées à longueur de semaine de nouvelles taxes ou mesures fiscales mal expliquées.
Tout se passe comme si la majorité politique souhaitait faire souffrir son électorat. Certes on ne peut négliger que l'heure est difficile, que les finances publiques additionnent les déficits et que dans une société en crise la pression égalitaire est accentuée. Mais tout ceci n’explique pas les insuffisances de l’explication, les lacunes de la communication.
Il ne faut donc pas s’étonner qu’il y ait de la jacquerie fiscale dans l’air. Alors et surtout que la protection juridictionnelle des Français face à l’oppression fiscale est inexistante. Que valent en effet des recours devant la juridiction administrative qui sont jugés souvent plus de quinze ans après le déclenchement des poursuites ?
Mais ce n’est pas seulement la communication qui est en cause. La droite française est plus technocratique que libérale. Elle s’appuie sur les réseaux de la haute fonction publique qui ne voient le salut que dans l’expansion de l’Etat. C’est ce qui explique les difficultés pour mettre en œuvre une politique de debureaucratisation et les désillusions successives des électorats du centre et de la droite français qui, au lendemain de leurs succès électoraux , ont toujours l’impression d’avoir été floués.
Charles Debbasch

lundi, octobre 12, 2009

LE NOBEL D'OBAMA

LE NOBEL D’OBAMA
L’attribution du prix Nobel de la paix au président Barack Obama n’en finit pas de déclencher la controverse.

Ce qui parait surprenant c’est que les Américains qui devraient eux- mêmes êtres fiers de cette distinction sont les premiers à s’étonner.Le Washington Post évoque la surprise générale que le Nobel de la Paix soit décerné «à un président qui n'a pas achevé sa première année de mandat et n'a obtenu aucun résultat majeur sur le plan international. Pour le New York Times, il s'agit d'une «reconnaissance mitigée», qui souligne «le fossé entre les ambitieuses promesses verbales et leur réalisation».

En revanche, à l’étranger, les réactions sont plus positives. Le comité Nobel souligne que le prix a été attribué à Barack Obama «pour ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples».L’opinion mondiale partage quant à elle l’idée qu’il s’agit d’ «Un prix qui donne de l'espoir au monde» (The Asian Age).

On comprend ces réactions contrastées. L’opinion américaine attend des résultats concrets qui demanderont du temps avant de se manifester. L’opinion internationale est au contraire pleine d’espoir. A l’époque de Bush elle avait une opinion négative de la première puissance mondiale.et voici qu’Obama réconcilie le monde avec les Etats-Unis.

Une grande espérance est née. Elle demandera à ne pas être déçue.

Charles Debbasch

mardi, octobre 06, 2009

PAYER LA PRESENCE SCOLAIRE ?

PAYER LA PRESENCE SCOLAIRE ?
L’absentéisme scolaire est un fléau qui frappe plus particulièrement certains départements déshérités et certaines formations professionnelles. Pour le combattre le ministre de l’éducation nationale a lancé une expérimentation. Dans certaines classes une cagnotte sera attribuée à la classe dans son ensemble, alimentée ou réduite tout au long de l'année selon le comportement des élèves (présence, respect, travail....). 2000 euros au départ, jusqu'à 800 euros par mois ensuite, et un plafond de 10.000 euros in fine. L'argent collecté financera le passage du code de la route pour chacun.
Le ministre Luc Chatel estime qu'on «doit tout essayer». «Le gouvernement a engagé la guerre contre l'absentéisme et le décrochage scolaire. On fait des expérimentations et la cagnotte est une expérimentation». J'ai demandé au recteur (de l'académie de Créteil, ndlr) des garanties. 1: qu'il reçoive des représentants des parents d'élèves pour leur expliquer que le dispositif ne consiste pas à payer les élèves. 2: qu'il crée un comité de suivi chargé de contrôler cette expérimentation. A la fin on fera une évaluation et on verra.»
Malgré toutes ces précautions, l’idée de « payer »la présence des élèves a provoqué de vives controverses. Pour François Bayrou, ancien ministre de l’éducation, c’est «une histoire de dingue. Une dérive inacceptable, un incroyable déplacement des valeurs de nature à troubler encore un peu plus les repères des enfants…A l'école, l'argent ne devrait pas avoir droit de cité…Dès l'instant qu'un tel principe est accepté, on peut craindre qu'il ne soit généralisé. Les enfants diront: "Je ne viens pas parce que tu ne me donnes pas de thunes!".» Le socialiste Vincent Peillon a demandé que le ministère de l’Education intervienne «d’urgence» pour empêcher la mise en place de ces cagnottes, dénonçant «une mauvaise façon de faire qui ne correspond pas à nos valeurs». La ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse s'est déclarée dimanche «très réservée». «L’assiduité, c'est le premier devoir d'un élève. Est-ce qu'il faut monnayer l'assiduité, est-ce qu'il faut payer un enfant, un adolescent, pour faire ce qu'il doit faire? Je crains qu'il puisse y avoir des dérives.»
On partagera cet avis. L’école est un service public de l’Etat financé à grands frais pour assurer une formation à tous les Français. Grâce aux fonds de l’Etat, l’école est gratuite. C’est un privilège pour des jeunes et leurs parents de disposer d’un système d’enseignement gratuit. Et voici qu’on voudrait en plus payer les élèves pour qu’ils acceptent d’aller à l’école. C’est une dérive insensée, une dénaturation de la notion même de l’enseignement.
L’absentéisme scolaire a des causes multiples. L’absence d’encadrement des enfants par les parents : faut-il encourager les familles à ne pas exercer leurs responsabilités ? La prolongation obligatoire de la scolarité dans des milieux sociaux qui n’en ressentent pas le besoin. L’inadaptation de certaines formations professionnelles trop scolaires et pas assez proches du monde de l’entreprise. On ne résoudra pas ces difficultés en payant la présence scolaire.

Charles Debbasch

lundi, octobre 05, 2009

LE FAIT DIVERS,LE PRESIDENT?LE JUGE ET LE LEGISLATEUR

LE FAIT DIVERS, LE PRESIDENT,LE JUGE ET LE LEGISLATEUR
Une joggeuse est enlevée et assassinée par un délinquant sexuel qui avait fait l’objet d’une remise de peine et aussitôt la controverse éclate qui touche les trois pouvoirs l’exécutif, le judiciaire, et le législatif.
La réaction de l’exécutif a été immédiate. Nicolas Sarkozy a reçu à la présidence la famille de la victime. Il a "demandé au ministre de l'Intérieur de veiller, au besoin par une modification de notre législation, à une implication plus forte des services de police et de gendarmerie dans la surveillance désormais étroite des condamnés ayant achevé leur peine". Deux ministres se sont également exprimés. Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux a estimé que "l'assassinat de Mme Hodeau aurait pu être évité", jugeant "parfaitement inacceptable que ce criminel sexuel ait été remis en liberté" par les juges d'application des peines. La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a proposé de renforcer la castration chimique afin qu'elle puisse "s'appliquer pendant l'incarcération, mais aussi après". "La castration chimique ou la prison».
Les magistrats se sont immédiatement défendus de toute erreur commise dans le traitement de ce délinquant. Condamné en 2002 à 11 ans de prison pour le viol et l'enlèvement d'une adolescente de 13 ans, commis en 2000, cet homme avait bénéficié d'une libération conditionnelle en mars 2007, assortie de l'interdiction de rencontrer sa victime et de l'obligation de se soigner.
«Sa peine s'est achevée en novembre 2008 sans qu'aucun incident n'ait été signalé », a précisé une source judiciaire. L'homme était donc libre de ses mouvements, y compris dans la zone où il a commis le crime pour lequel il a été condamné. Le procureur d'Evry a souligné que "rien ne laissait penser" dans le comportement du suspect "qu'il pouvait recommencer" et que la libération conditionnelle était intervenue après un "long processus de réflexion du juge qui le suivait».
Le corps judiciaire s’est indigné d’être mis en cause une fois encore à propos d’un fait divers. Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des magistrats a assuré que ses confères ont «appliqué la loi», rappelant par ailleurs que «Rachida Dati, n'a cessé de dire qu'il fallait aménager les peines au maximum pour vider les prisons, et assurer le suivi des personnes à l'extérieur». Emmanuelle Perreux, présidente du syndicat de la magistrature a de son côté regretté d'«entendre Brice Hortefeux faire des raccourcis aussi rapides» et «désigner quelqu'un à la vindicte». La magistrate a rappelé que «les taux de récidive pour les gens qui ont fait l'objet d'un aménagement de peine sont moins importants que pour ceux qui sortent de prison sans aucun suivi». Mais cela ne suffit pas, a-t-elle ajouté, regrettant «un dispositif défaillant dans la prise en charge et la réinsertion, notamment pendant le temps carcéral».Quant à la Ligue des droits de l'homme elle a dénoncé «un nouveau dérapage populiste» du ministre de l'Intérieur. «Suivant avec zèle les traces populistes de Nicolas Sarkozy», Brice Hortefeux a rendu le juge d'application des peines «quasiment responsable» de ce meurtre, estime la LDH.

Quant au pouvoir législatif, il est sollicité pour modifier une fois de plus la législation pour éviter le renouvellement de drames semblables. Michèle Alliot-Marie souhaite que, dans le projet de loi sur la récidive qui doit être examiné en octobre, la castration chimique soit permise après la détention, lorsque le délinquant sexuel est en période de remise de peine ou lorsqu'une obligation de suivi a été prononcée. "Ce sera la castration chimique ou la prison. Ils auront le choix entre l'un ou l'autre", a-t-elle déclaré.

Ainsi, un simple fait divers sollicite les trois pouvoirs de la République.Celà ne doit guère surprendre. Notre société inquiète devant la délinquance réclame plus d’autorité. Son porte parole , l’exécutif, comptable de l’ordre public prend en charge cette revendication. Les magistrats chargés de l’application de la loi ont une mission difficile à remplir. Ils ne doivent pas surcharger les prisons et doivent donc prendre la responsabilité de mettre en liberté les délinquants qui paraissent le mériter.
Quant au législatif, il est sans cesse sollicité pour adapter les textes qu’il vient de voter à des cas particuliers.
Tout ce désordre trouve ses racines dans le trouble de notre société qui souhaite l’ordre et l’explosion libertaire, la rigueur et le laxisme, la protection des victimes et la rédemption pour les criminels.
Il ne faut pas alors s’étonner que des faits divers conduisent à poser des questions de principe et qu’ils obligent à trancher des problèmes de société.
Charles Debbasch

mardi, septembre 29, 2009

OBAMA , LES FILLES ZAPATERO ET LE RESPECT DE LA VIE PRIVEE

OBAMA ,LES FILLES DE ZAPATERO ET LE DROIT AU RESPECT DE LA VIE PRIVEE
Dans un monde où fleurissent les cameras numériques et les téléphones-appareils photos, où de façon instantanée par internet les images peuvent être envoyées instantanément à l’autre bout de la planète, il est de plus en plus difficile de faire respecter le droit à l’image et au respect de la vie privée. Mais dans l’histoire que l’on va relater, il ne s'agit pas de photos volées mais d’images diffusées par le très officiel service du département d’Etat américain.
Voila quelques jours , Barack et Michelle Obama recevaient divers hôtes officiels au Metropolitan Museum of Art. Les photos prises à cette occasion furent aussitôt publiées sur le site photo du Département d’Etat. Parmi celles-ci figuraient des images du couple Obama avec le ménage Zapatero accompagné de ses deux filles Laura 16 ans et Alba 13 ans. Or les Zapatero avaient toujours soustrait leurs enfants à la curiosité publique. Les photos des adolescentes furent aussitôt ‘’floutées ‘’ sur le site à la demande du gouvernement espagnol et l’agence de presse espagnole EFE se vit interdire de les reproduire. Mais le mal était fait et ces photos circulent à présent sur Internet.
La rigidité de la loi espagnole et la controverse qui est née de cette publication est mal comprise aux Etats-Unis. Pour éviter les tentatives de piratage par les paparazzis, la politique américaine est, en effet, plus souple. La photo des enfants du couple Obama est considérée comme licite lorsque ceux-ci participent à des événements officiels avec le président ou avec la première dame. Elle est en revanche prohibée lorsque les enfants sont dans le cadre de la vie de famille. Distinction justifiée mais toujours délicate à respecter à la marge.
En France, cependant, le droit à l’image est beaucoup plus strict et il interdit la reproduction de photos de mineurs sans l’autorisation des parents. Quant aux majeurs seules les photos prises dans le cadre de la vie publique sont licites. Ce qui fait la fortune des paparazzi -ces ‘’voleurs d’images’’-, des avocats qui se spécialisent dans la protection des vedettes .Celles-ci, bien souvent, ont moins le souci de défendre leur droit à l’image que de l’exploiter financièrement en réservant la publication des photos ‘’volées ‘’aux cambrioleurs qui savent les payer.

Charles Debbasch

samedi, septembre 26, 2009

CONSOMMER PLUS,VIVRE MIEUX

CONSOMMER PLUS ET VIVRE MIEUX

L’INSEE qui ausculte la vie des Français vient de publier une importante analyse sur l’évolution de la consommation dans les quarante dernières années. Cette étude révèle que la consommation des Français a été multipliée par trois en 50 ans. Une forte hausse du niveau de vie a permis une hausse de 4,3% des dépenses des ménages jusqu’au choc pétrolier de 1973 qui a ralenti la croissance à 1,7% par an.
LES SECTEURS EN BAISSE
L'explosion des dépenses s'accompagne d'un changement majeur des comportements. La part de l'alimentation dans les dépenses des ménages s’est réduite elle est passée de 38% en 1960 à 25% en 2007, souligne l'Insee. L’écart dans ce domaine entre les riches et les moins riches s’est réduit. Mais les habitudes de consommation varient selon les couches sociales. Les plus aisés consomment plus de fruits, de légumes et de poissons, alors que les plus modestes ont recours à plus de graisses et plus de sucres. Les plus pauvres consomment plus de tabac alors que les plus riches consomment plus d'alcool.
Autre secteur en baisse l’habillement. Alors que la multiplication des boutiques de vêtements pourrait faire croire à une augmentation des dépenses la part des frais d'habillement est passée en cinquante ans de 14 % à 9 %.
LES SECTEURS EN AUGMENTATION
Le poste logement a fortement progressé, passant de 16% à 19% .il en va de même pour les dépenses de transports (de 11% à 18%), de communications et de loisirs (de 10% à 16%).
La part du budget des Français consacré au logement a évolué de manière notable. De 16 % dans les années 1960, elle est passée à 20 % en 1975, puis elle a légèrement fléchi pour atteindre 19 % en 2007. La proportion de ménages possédant leur appartement ou leur maison est passée de 45 % en 1973 à 54 % en 1988. Si l'on tient compte des montants consacrés par les propriétaires à l'achat de leur logement, le poids des dépenses passe alors de 20 % en 1960 à 30 % en 2007.
Les Français ont aujourd’hui des logements de meilleure qualité et en moyenne un peu plus grands que leurs parents. Le coût pour les locataires de leur appartement reste élevé et représente 25% de leur budget.
Les dépenses de santé ont augmenté, les ménages y consacrant 14% en 2007 contre 5% en 1960.
UNIFORMISATION DES COMPORTEMENTS EN EUROPE
De plus en plus les comportements des consommateurs ont tendance à se rejoindre en Europe Il reste quelques spécificités culturelles. Les Italiens achètent plus de chaussure. Les Britanniques dépensent plus dans les restaurants que pour se nourrir chez eux !
Les progrès technologiques conditionnent très profondément l’évolution de la consommation des ménages. Le congélateur et le micro onde ont transformé les habitudes alimentaires. La télévision, le téléphone portable et internet ont généré des dépenses nouvelles et ont transformé les conditions d’accès à la culture.
La consommation a ainsi tendance à se déplacer de la satisfaction des besoins primaires- se nourrir , se vêtir, se loger- à des secteurs plus intellectuels et ludiques.

Charles Debbasch

mercredi, septembre 23, 2009

LE CLAIR OBSCUR DE L'AFFAIRE CLEARSTREAM

LE CLAIR OBSCUR DE L’AFFAIRE CLEARSTREAM
Le tumulte assourdissant qui entoure l’affrontement de Dominique de Villepin et de Nicolas Sarkozy ne doit pas dissimuler la gravité des faits sur lesquels la justice va devoir se prononcer.

LA FALSIFICATION DE LISTINGS BANCAIRES
Pour mettre en cause Nicolas Sarkozy et diverses autres personnalités ,deux personnes, Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin, sont soupçonnées d’avoir falsifié des listings bancaires de la banque Clearstream en y ajoutant plusieurs noms dont celui de l’actuel Président de la République.
Bien que Gergorin nie être à l’origine de la falsification on remarquera l’addition dans les listings de personnalités auxquelles il s’est opposé au sein d'EADS ou du groupe Lagardère. Ont été également visées plusieurs personnalités politiques ayant exercé des responsabilités dans l'industrie, la défense ou au ministère de l'intérieur - Alain Madelin, Jean-Pierre Chevènement, Dominique Strauss-Kahn, Charles Pasqua .L’honneur de toutes ces personnes a été mis en cause et elles figurent aujourd’hui parmi les plaignants.
On est donc loin, comme on voudrait le faire croire, d’un procès entre l’actuel président de la République et un ancien Premier ministre . Il s’agit d’une tentative pour déstabiliser une partie de l’establishment de la République ce qui explique qu’il y ait 44 plaignants devant le tribunal.
UNE ZONE GRISE DE L’ETAT
Ce qui complique le problème c’est que l’affaire se situe dans une zone grise de l’Etat où se mêlent les services de renseignement, les financements politiques et les vrais et faux espions. Imad Lahoud a été un temps utilisé par ces services. Un haut responsable des services secrets le général Rondot a été chargé d’une enquête sur l’affaire et le patron Bertrand des renseignements généraux semble être intervenu à plusieurs reprises dans le dossier.

L’INTERFERENCE AVEC LE CHOIX DU CANDIDAT DE LA DROITE AUX ELECTIONS PRESIDENTIELLES
L’affaire nait et se développe à un moment où la lutte pour le choix du candidat de la droite bat son plein. Le camp Chirac tente de s’opposer à la candidature Sarkozy et Dominique de Villepin est à l’avant-poste pour tirer à vue sur ce candidat potentiel qui lui fait de l’ombre. On sait que, dans ces périodes, les diffamations se diffusent comme de la mauvaise herbe. Que l’on se souvienne des montages d’un clan, gaulliste contre Georges Pompidou pour tenter de ruiner sa candidature. Que l’on se remémore l’affaire de la feuille d’impôts de Jacques Chaban-Delmas pour détruire son image de présidentiable. Que l’on garde en mémoire le lancement d’une affaire contre Robert Boulin au moment où Giscard envisageait de le nommer premier ministre. La vie politique se montre là sous son plus mauvais jour : un univers louche où interférent barbouzes et services officiels, vrais espions et faux nez, révélations et déformations de la réalité
.
Dans l’affaire Clearstream on assiste selon le réquisitoire du procureur de Paris Jean-Claude Marin à une "manipulation complexe d'une ampleur exceptionnelle… l'intrication délibérée du vrai et du faux, l'association réfléchie de faits réels et de calomnie". Les acteurs de cette affaire entretiennent tous "un rapport altéré à la vérité ".

QUID DE LA RESPONSABILITE DE DOMINIQUE DE VILLEPIN DANS CETTE DENONCIATION CALOMNIEUSE ?
Tout est dit dans les notes du 30 juin 2004 du Général Rondot chargé par Dominique de Villepin d’enquêter sur cette affaire : "Je constate que cette affaire prend un tour politique qui risque de devenir dangereux … s'il venait à être établi que cette vaste affaire de corruption est réelle, les conséquences politiques, tant à droite qu'à gauche, seraient calamiteuses. Dans le cas contraire, le chef de l'Etat se trouverait mis en cause pour avoir laissé se développer, sinon encouragé à travers Dominique de Villepin, une campagne visant de possibles concurrents, à droite comme à gauche."
Aujourd’hui que la machination est dévoilée, la Justice aura la difficile tache d’établir si Dominique de Villepin a simplement souhaité faire établir la vérité des faits ou s’il a, au contraire, appuyé sur l’accélérateur pour mettre en cause Nicolas Sarkozy.
Charles Debbasch

samedi, septembre 19, 2009

LA FRANCE A LA RECHERCHE DU BONHEUR

REFLEXIONS SUR UNE FRANCE A LA RECHERCHE DU BONHEUR
EN MARGE DES REFLEXIONS SUR LE RAPPORT STIGLITZ JE PUBLIE ICI QUELQUES EXTRAITS DE MON OUVRAGE MEMOIRES DU DOYEN D’AIX-EN-PROVENCE PARU EN 1996 (EDITIONS DU JAGUAR-ASSAS LIBRAIRIE 440 PAGES).
LA REDÉCOUVERTE DU BONHEUR
La France retient son souffle et attend la croissance. Passive, elle espère que le vent favorable se lèvera demain. Fataliste, elle pense que tout cela ne dépend pas d'elle mais des autres. Ce nouveau courant favorable est considéré comme la solution miracle à tous les problèmes. Nous attendons surtout de lui la reprise de l'emploi et le progrès du niveau de vie. Cette attitude passive est pourtant dangereuse. Un bon marin n'abandonne pas son embarcation au gré des vents, il les utilise pour la conduire. Nous sommes tentés, par ailleurs, d'oublier que le grand mal dont nous souffrons est de nature psychologique. Il ne se guérira pas avec une machine à laver ou une automobile de plus. Nous devons reprendre conscience que nous vivons dans une des plus heureuses nations du monde et qu'il dépend de nous de la maintenir à ce niveau et de la développer. L'économie est certes essentielle mais elle est seconde. C'est dans la mesure où nous reprendrons conscience de notre unité et de notre solidarité que nous retrouverons les chemins du bonheur. Notre système social en devenant trop compliqué nous a fait oublier que le bonheur se défie des équations et des théories complexes. Il suppose le respect d'un certain nombre de valeurs sociales. Le retour aux choses simples s'imposera dans les années à venir comme une évidence. Saisissons-la avant les autres.
Le dialogue
Les Français souffrent de leur isolement. Le dialogue avec les autres leur manque. L'être humain s'enrichit par ses contacts. Les Français qui courent découvrir le monde, peuvent-ils continuer à ignorer leurs concitoyens ?
La rupture du dialogue est la conséquence de l'urbanisation. Dans les villages et les campagnes d'autrefois, les Français se connaissaient et dialoguaient. En une trentaine d'années, ils sont plus de trente millions à avoir quitté les campagnes pour les villes. Les anciennes relations se sont distendues ou ont disparu. Les nouvelles ne se sont pas encore forgées. La télévision, l'automobile et les supermarchés ont accentué cet effet de distanciation. Nous pouvons dorénavant vivre sans contacts avec nos voisins. Les seules relations se situent dans le cadre des entreprises et là encore le dialogue a été trop souvent confisqué par les relations collectives et syndicales.
Certains pensent ce mouvement irréversible. Je suis convaincu qu'ils se trompent 11 suffirait pour les en convaincre de considérer le succès des communications électroniques du Minitel hier ou d'Internet aujourd’hui pour apprécier l'étendue du manque dont souffrent les Français. Rien ne remplace les relations individuelles et le dialogue social, s'il est nécessaire, ne remplit pas le vide de l'absence des relations directes.
Tout ceci peut paraître secondaire. Ce n'est pas du tout certain. En ces temps d'anniversaire de la Libération, les images me rappellent ce qu'elle fut dans mon enfance : non seulement une émotion collective mais aussi une occasion pour les Français de se parler, d'échanger leurs idées. Plus près de nous, mai 1968 fut une fête de la communication.
Dans la rue, dans les immeubles, dans les entreprises, les Français échangeaient leurs idées et débattaient. Faut-il attendre une nouvelle explosion, une nouvelle fièvre pour renouer les fils de la communication ?
N'est-il pas utopique de penser restaurer le dialogue autrement qu'autour des accidents de la circulation ou des incidents de la vie sociale ?
Je sais que l'on ne rétablit pas le dialogue par décret et que ni Lang ni Toubon ne pourront, par la loi, obliger les Français à se parler. Mais, je sais aussi qu'il suffirait de peu de chose pour que le dialogue se rétablisse. Imaginons déjà que nous échangions un sourire et un salut avec toutes les personnes qui se situent dans notre environnement, que nous amorcions, chaque fois que nous le pouvons, un dialogue et imaginons combien la vie sociale en serait transformée. Supposons encore que nous répondions avec gentillesse aux personnes qui nous demandent un renseignement, qu'au lieu d'échanger des quolibets nous partagions un sourire lorsqu'un incident bénin surgit dans la circulation automobile, que nous considérions l'autre, quel qu'il soit, comme un ami et non comme un ennemi, comme un allié et non comme un gêneur, la vie sociale en serait toute entière bouleversée. Il nous faudra vaincre un peu de timidité, beaucoup d'égoïsme mais en définitive nous retrouverons ce qui nous fait tant défaut, la conscience que nous ne partageons pas avec les autres une simple nationalité mais ce vouloir vivre collectif sans lequel une Nation n'est qu'un fétu de paille vulnérable et fragile.

L'altruisme
Le dialogue n'est pas une fin en soi. Si nous nous obstinons à voir dans chaque être humain un concurrent voire un gêneur, nous n'aurons aucun plaisir à dialoguer. Si, en revanche, nous voyons dans les autres citoyens les partenaires d'une même équipée alors nous percevrons combien le contact est positif et combien nous y recevons au moins autant que ce que nous y apportons.
Les deux utopies du vingtième siècle ont abouti à ruiner l'altruisme et à encourager des conduites destructrices des rapports sociaux.
Le collectivisme a développé la conception d'un État assureur tous risques des aléas de la vie collective. Il a développé chez les citoyens une mentalité d'assistés qui exigent tout de la collectivité et qui se rebellent devant toutes les obligations sociales.
L'individualisme, assimilé par abus de langage au libéralisme, a encouragé le règne du chacun pour soi, le déferlement des égoïsmes, le culte des forts, l'abandon des faibles.
Entre les individus s'est glissé un tiers, l'État impersonnel froid et distant. Il a accaparé toutes les relations sociales, s'est mis dans l'idée de régir par la règle de droit tous les rapports sociaux. Ainsi, s'est développée l'idée que l'autre étant protégé par l'État n'a pas besoin d'une autre assistance. Cette erreur collective a accentué la tendance à l'égoïsme qui existe dans chacun d'entre nous. Nous n'avons pas échappé à ce travers et nous en souffrons.
Nul être humain ne peut s'accomplir par lui-même. Il recherche toujours confusément à se mettre au service des autres : ses enfants, sa famille, son groupe social, ses concitoyens. Pour l'avoir oublié, notre société laisse les individus enfermés dans leur égoïsme.
Les Français commencent à sentir ce besoin de se mettre au service des autres. Toutes les grandes causes les mobilisent. S'ils sont réticents à payer de nouveaux impôts, on fait, en revanche, toujours avec succès appel à eux pour secourir les détresses des maladies, de la misère, des conflits. Certains escrocs médiatiques de la charité l'ont hélas, trop vite compris. Ne laissons pas aux spécialistes le monopole de l'altruisme. Les misères sont à notre porte. N'attendons pas que les autres soient dans la détresse pour nous porter à leur secours et surtout n'oublions pas qu'il n'est pas de misères que matérielles : aider quelqu'un à trouver un emploi, un autre à découvrir sa voie scolaire ou universitaire, tel autre à se sortir d'un mauvais cap sentimental ou d'une autre détresse affective, voilà des missions qui nous attendent chaque jour et qui nous feront redécouvrir que nous nous pensions à tort malheureux et que nous portons en nous des trésors de bonheur dont nous pouvons faire profiter les autres.
L'ouverture à la jeunesse
Une Nation sans jeunesse est condamnée. Une Nation qui n'offre pas à ses jeunes les moyens de s'insérer dans la société, manque à ses devoirs fondamentaux. Ce qui est vrai à l'échelle d'un pays est encore plus essentiel pour chacun d'entre nous. C'est par ses enfants que chacun de nous se projette dans l'avenir, développe sa générosité et se maintient plus longtemps à l'éveil de la société. Pourtant, comme tous les autres peuples nantis, nous avons de moins en moins d'enfants. Pire, notre société ne leur garantit pas un réel avenir professionnel et elle paraît avoir peur de leur dynamisme.
Je sais la masse des obstacles, des contraintes, des mauvaises raisons qui prétendent justifier cette attitude.
Le travail des femmes a fait beaucoup plus que la pilule pour la limitation des naissances. Les femmes veulent, comme les hommes, s'accomplir dans leur vie professionnelle et les enfants leur apparaissent trop souvent comme des empêcheurs d'avancer. Les politiques sont bien obligés de tenir compte du poids dans l'électorat des personnes âgées et du fait que tout effort pour changer la formation des jeunes génère des explosions. Tout ceci est dérisoire par rapport à l'enjeu. Il ne s'agit pas de trouver de bonnes raisons d'exclure la jeunesse, mais au contraire de se convaincre des mille et une raisons de s'ouvrir à elle.
Il n'y aura jamais aucun argument rationnel pour nous convaincre de procréer. C'est la loi de l'espèce, la transmission de la vie dans le désintéressement et la générosité. L'oublier, c'est se fermer la plus grande joie de l'existence et faire triompher les forces négatives sur celles qui poussent à la construction. Il fallait sans doute libéraliser la loi répressive sur l'avortement. Mais, c'est une honte pour notre société d'avoir banalisé un acte grave qui doit rester exceptionnel. On ne porte jamais impunément atteinte à la vie. Combien de femmes pleurent dans leurs quarante ans, les avortements de leurs vingt ans. Le choix de la vie est toujours positif. Ne l'oublions jamais.
Mais il ne suffit pas de procréer, nous devons avoir un comportement responsable à l'égard des jeunes. Il n'existe pas d'éducation sans transmission de valeurs, pas d'être adulte si ne lui ont pas été enseignées les contraintes de la vie. La société a prétendu faire ce travail à notre place et nous le lui avons volontiers abandonné. Nous exigeons tout des maîtres de nos enfants. Comme s'ils pouvaient se transformer en autant de parents. Nous nous plaignons de la dégradation de l'école alors qu'elle est en grande partie due à nos démissions. Nous écoutons le discours sur le chômage des jeunes et nous ne faisons rien pour y remédier. Alors qu'il ne s'agit pas que d'une affaire économique. C'est le choix d'une société qui renonce à une de ses responsabilités essentielles, aider tous les jeunes à trouver leur place.
Ne sommes-nous pas conscients que le problème est facile à résoudre dès lors que l'on accepte de surmonter les égoïsmes catégoriels et syndicaux ? Si, demain, chacun
d'entre nous décide de prendre en charge un jeune qui sort de l'école, l'aide à compléter sa formation dans l'entreprise et que cette incitation au travail remplace les aides stériles au chômage, imaginons combien, non seulement, le problème du chômage des jeunes s'en trouverait atténué mais combien aussi nous retrouverions notre crédit auprès des jeunes tout en permettant à notre pays de bénéficier de leur dynamisme.
L'ouverture à la jeunesse devrait être le premier commandement de notre reconquête du bonheur.
Le goût du travail
Qui aurait pu imaginer en 1935 que les Français de 1995 disposeraient de cinq semaines de congés payés ?
Qui peut, aujourd'hui, affirmer avec certitude de combien de jours de vacances les Français disposeront dans trente ou soixante ans ?
C'est dire que tous les propos passéistes qui souhaitent le retour aux contraintes du travail de jadis sont hors de saison. Les Français sont-ils plus heureux pour autant ?
La réponse est loin d'être évidente.
L'augmentation des temps de loisirs crée de nouveaux besoins financiers et donc de nouvelles frustrations. Elle ouvre donc le champ à de nouvelles inégalités : ceux qui partent et ceux qui ne partent pas, ceux qui vont loin et ceux qui bivouaquent à la porte de chez eux, ceux qui peuvent dépenser et ceux qui regardent les autres le faire.
Le développement des temps de loisirs génère d'autres illusions. Ceux qui rêvent à une société sans travail. Ceux qui imaginent que la réduction du temps de travail créera des emplois nouveaux. Ceux qui oublient que la plus grande partie de l'humanité accepte de travailler à des conditions où les Français ne veulent plus le faire. Plus grave, la valeur du travail est méconnue. Quantité d'emplois ne trouvent plus preneurs parce qu'ils ne sont pas considérés comme assez nobles. La qualité même du travail s'en ressent. Nous le constatons chaque jour. Nous rencontrons quantité de gens qui font mal leur travail, qui considèrent leur salaire comme un dû et leur travail comme une obligation secondaire.
Nous avons sans doute quelque excuse à nous comporter ainsi. En une génération, les Français ont quitté en majorité les professions indépendantes pour devenir des salariés. Les mentalités ne se sont pas adaptées et les nouvelles méthodes de commandement et de motivation ne se sont pas encore développées. Si le travail est noble, ceux qui l'accomplissent le sont aussi. Ils ne sont pas des produits jetables après usage. Ils ne sont pas davantage des robots que l'on commande sans discernement. Le libéralisme échevelé est un non-sens. Le libéralisme trouve son fondement dans le respect de l'être humain. Il ne peut être la résurgence de la société sauvage.
Or, le discours économique dominant est formé d'un singulier mélange entre les thèmes du marxisme et une sorte d'hédonisme béat. La dévalorisation du travail ruine progressivement l'économie.
Le choix entre le travail et le farniente résulte de motivations diverses où la psychologie et les réactions individuelles prennent une grande part, mais où les réflexes collectifs ne sont pas indifférents.
Chacun d'entre nous effectue consciemment ou non, à chaque moment, une évaluation de ce que lui rapporte un surcroît de travail par rapport à l'effort qu'il lui demande. Tout développement des mécanismes d'assistance sociale accroît la masse des assistés. Toute augmentation du revenu minimum garanti ou des prestations sociales pouvant être obtenues sans travail augmente le nombre de ceux qui auront intérêt à délaisser le travail pour devenir des assistés. Toute augmentation des impôts sur les "hauts revenus", entraîne une réduction de la quantité de travail dans cette catégorie sociale : moins de travail pour gagner moins d'argent, plafonner ses revenus pour limiter la progressivité de l'impôt. Le développement inconsidéré de la protection médicale aboutit également à réduire le travail : tout être humain est un malade qui s'ignore, la maladie peut, dans certains cas, devenir une alternative au travail. En détruisant la valeur sociale du travail, on introduit un virus dangereux dans notre économie. La mise au pilori du travail porte le germe de l'autarcie, du nationalisme économique.
L'augmentation incontrôlée du coût de l'heure de travail serait à la rigueur possible si nous vivions dans une économie fermée. Elle entraînerait d'ailleurs, même dans ce cas, à bref terme, une régression de notre niveau de vie. Dans la société économique internationale ouverte d'aujourd'hui, nos productions sont concurrencées par celles d'États qui exaltent les vertus du travail et de la discipline dans les entreprises. Un pays comme le nôtre condamne son économie au déclin en augmentant la charge financière du travail. La tentation est alors forte pour les gouvernants, afin de différer la mise en évidence de leurs échecs, de fermer les frontières et de défendre le nationalisme économique. Le slogan "consommez français" signifie tout simplement que par une politique de Gribouille, nous cherchons à continuer à pratiquer la démagogie dans les entreprises sans en payer la not.
En matière de travail, le choix pour la France est simple. Il est entre un nationalisme d'assistance et de régression et un internationalisme de compétition et de progrès.
Notre société n'a de chances de retrouver la croissance que par une revalorisation du travail, du sens de l'effort et de la compétitivité.
Cette politique doit porter en premier sur l'éducation, c'est là que doit se faire l'apprentissage de l'excellence et de la compétition. Les socialistes ont confondu démocratisation et nivellement par le bas. Il faut à notre pays une génération de gagneurs capables de le tirer vers le haut et non une niasse de spectateurs geignant devant leur propre inaptitude. Il nous faut également redécouvrir la fonction sociale du travail à tous les échelons. Il est l'un des moteurs essentiels du progrès. Les socialistes ont bercé les Français d'illusions en les invitant à se comporter comme des cigales. Le résultat ne s'est pas fait attendre. Après avoir réduit le temps de travail et généralisé la cinquième semaine de vacances, le gouvernement avait dû ponctionner les revenus et contingenter les devises. Ceux qui ont invité les Français à se comporter en cigales les ont trompés. Il faut que nous retrouvions le goût du travail bien fait à tous les échelons, que nous redécouvrions qu'il nous apporte une de nos plus grandes satisfactions : savoir que nous occupons bien notre rôle dans la société et que nous sommes capables de nous élever et de mieux nous valoriser nous-mêmes par notre travail. Peut-être, alors, redeviendrons-nous capables de siffler en travaillant.
Le respect de la collectivité
Nous avons la chance d'appartenir à une communauté, à une Nation paisible, ordonnée et dans l'ensemble bien gouvernée.
En avons-nous conscience ?
Je n'en suis pas certain car on ne nous l'a peut-être jamais appris. L'éducation et les vertus civiques paraissent démodées et on n'ose même plus nous en parler.
Il y a, je sais, tout ce qui ne va pas dans notre société et qui peut servir d'alibi facile à tous les errements. Un peu comme le délinquant qui trouve une excuse dans ses méfaits parce qu'il a été sevré trop tôt ou l'enfant gâté qui ne voit que ce qui lui manque et ne sait plus apprécier ce qu'il a.
Respecter la collectivité, c'est respecter tout ce qu'elle nous apporte. Le respect des biens publics et des hommes qui les défendent est essentiel. L'écologie n'est pas seulement un discours de meeting. C'est une pratique quotidienne. L’avez-vous remarquée cette femme gâtée au volant d'une voiture de luxe qui, à un feu rouge, jette par la fenêtre toutes les saletés accumulées dans son véhicule ? Les avez-vous vus tous ces hommes qui, dans la rue, courbés en deux, ramassent toutes les déjections de ces Français qui ne pensent qu'à eux ?
Que dites-vous quand un malotru lacère les sièges du métro, détruit une corbeille à papier ou défonce une cabine téléphonique ?
Croyons-nous, vraiment, que la société est une vache à lait à laquelle nous ne devons rien et qui nous doit tout ?
Nous sommes nombreux à nous plaindre du retard de l'équipement scolaire, universitaire, sportif, et nous avons raison. Mais, que faisons-nous en retour pour faire respecter ces équipements construits à grands frais ?
Nous exigeons que l'État respecte nos droits et nous avons raison. Mais, ces droits comportent une contrepartie trop souvent oubliée, les devoirs civiques. Nous devons apprendre à les redécouvrir ensemble faute de quoi notre société deviendra une jungle où l'autorité de l'État sera rem-placée par un nouveau féodalisme, celui des gangs et des autres puissances privées.
Pouvons-nous continuer à nous plaindre du trop grand dynamisme des savants, des romanciers, des architectes, de tous les créateurs étrangers et nous endormir sur nos lauriers fanés ?
Ne pouvons-nous pas nous redonner une ambition créatrice au lieu de nous vautrer dans nos prétendus malheurs ? Je ne crois pas que la maladie de la classe politique soit à l'origine de nos maux. Je crois davantage qu'ils ne sont que le décalque de nos renoncements et qu'il ne tient qu'à nous de savoir redonner de l'ambition à toute notre société.
Chacun d'entre nous porte en lui deux forces opposées. L'une le pousse vers la création et ce qui est positif. Une autre, morbide, l'entraîne vers l'enfoncement, la destruction. Les sociétés obéissent à la même règle. Le début des renoncements est délicieux. Chacun fait ce qui lui plaît et profite avec volupté du laxisme ambiant. Puis, vient le temps des doutes. Chacun ressent que le désordre et l'avachissement ne peuvent plus durer et ressent un grand trouble. Nous en sommes là. A nous de décider si nous voulons vivre dans une société qui sombre dans la décadence ou si nous préférons aller de nouveau vers les sommets.
Notre avenir dépendra de la puissance d'initiative, de l'audace créatrice que nous développerons.

Charles Debbasch

LE PNB ET LE BONHEUR

LE PRODUIT NATIONAL BRUT NE FAIT PAS LE BONHEUR
Trois grands économistes Joe Stiglitz, prix Nobel d’économie. Amartya Sen, autre prix Nobel, et Jean-Paul Fitoussi, économiste renommé viennent nous rappeler une évidence : l’argent ou plus exactement le PNB ne fait pas le bonheur. Un Etat peut avoir un haut taux de croissance et une régression sociale car ce qui est fondamental c’est la juste répartition des fruits de la croissance.
Comme l’exprime justement Jean-Paul Fitoussi (in Libération) : « On peut avoir des taux de croissance très élevés en même temps qu'une détérioration importante de la situation de la part la plus pauvre de la population. Et quand je dis cela, je parle de 60 % de la population. Par exemple : de 2000 à 2008, le PIB américain par tête a augmenté en moyenne de 9 %. Or une enquête dont les résultats ont été livrés la semaine dernière aux Etats-Unis a montré que pendant la même période, 50 % de la population a vu son revenu baisser de 4 %. C'est typiquement une croissance qui s'accompagne d'une régression sociale. »C’est bien la preuve que des indicateurs marchands globaux donnent une vue déformée de la réalité.
Il faut dés lors intégrer des données qualitatives pour apprécier la situation d’un pays. Il ne suffit pas de compter le nombre d’écoles ou d’hôpitaux mais la qualité de la satisfaction qu’ils apportent aux usagers.De même la notion d’un revenu moyen par habitant a moins de sens que l’appréciation de l’état des inégalités et la façon dont elles sont ressenties.
Le rapport Stiglitz propose aussi d’intégrer à l’appréciation de la situation d’une société une série d’éléments qualitatifs comme bien sûr les revenus, et la richesse mais aussi le niveau d'éducation, le niveau de santé ou encore le degré de confiance qu'ont les habitants dans leur système judiciaire. Jean Paul Fitoussi fait ici une remarque fondamentale sur la justice ! « La conséquence d'une défiance généralisée dans la population, c'est évidemment la multiplication du nombre de procès, de recours aux tribunaux. Ce seul fait va accroître le PIB, car il va y avoir davantage d'avocats, de juges, etc. Mais cette augmentation de la défiance signale une réduction du bien-être. »
Le rapport propose également d’intégrer dans toute appréciation globale la mesure de ce qu’une société lègue aux générations futures. A quoi servirait une augmentation du PNB qui livrerait aux prochaines générations des terres dévastées ou un climat dégradé ?
On l’aura compris : la difficulté de la nouvelle approche est que le qualitatif se laisse moins enfermer dans des critères objectifs que le quantitatif. Il oblige à faire passer les maths après la philosophie. Ceci n’est pas critiquable. A la condition de ne pas oublier que si les progrès du PNB peuvent apparaitre secondaires dans des sociétés postindustrielles riches, ils sont essentiels dans des sociétés sous-développées qui manquent de presque tout. Car , si l’argent ne fait pas le bonheur, il y contribue quand même quelque peu.

Charles Debbasch

jeudi, septembre 17, 2009

QUESTION DE VETEMENTS:JUPES,PANTALONS OU BURQA

QUESTION DE VETEMENTS
Toute société est construite à partir de diversités. Tout le problème est de savoir jusqu’où la diversité peut être acceptée sans mettre en péril l’ordre social.

FEMMES TROP DEVETUES
Au lycée public Geoffroy-Saint-Hilaire d'Etampes, dans l'Essonne, depuis l'arrivée du nouveau proviseur, les élèves sont priés d’éviter les jupes au dessus du genou, les bermudas ou jeans trop originaux. « Les surveillants] ont pris la carte de lycéenne d'une amie, parce que sa jupe était courte. Moi, ils m'ont menacé d'appeler mes parents si je remettais mon jean qui a deux pauvres trous». dit une élève. Une autre précise dans le Parisien «Seules les filles ont été réprimandées. Et pourtant personne ne met de minijupe moulante !» Selon le quotidien, pas moins d'une cinquantaine de cartes de lycéen ont été confisquées. Pour défier la direction, une lycéenne a organisé une journée du short. 200 des 1.200 élèves de l'établissement ont joué le jeu. «C'était une manière de revendiquer de façon festive. Il ne s'agit pas non plus de faire la révolution».Une mesure d'exclusion temporaire de trois jours a été décidée à l'encontre de l’organisatrice.
Il est vrai qu’il n’existe pas de règle nationale concernant l’habillement des élèves et qu’il appartient au règlement intérieur de chaque établissement de fixer la limite entre ce qui est tolérable et ce qui est interdit. Xavier Darcos, alors ministre délégué à l'Enseignement scolaire, n’avait-il pas exprimé, avec beaucoup d’élégance qu'il était «normal que l'on demande à des jeunes filles, lorsqu'elles commencent à être désirables, de faire en sorte qu'elles ne provoquent personne».


FEMMES TROP VETUES
A l’autre extrême, voici que nos députés se préoccupent du port de la burqa ce voile intégral qui est devenu symbole d’intégrisme religieux.
Quelque 2 000 femmes porteraient la burqa en France selon un rapport confidentiel du ministère de l'Intérieur sur l'islam. Cette pratique a conduit à la constitution d’une mission parlementaire sur la burqa. Nicolas Sarkozy avait estimé lors de son discours devant le Congrès à Versailles, que «la burqa n'était pas la bienvenue en France».
Fadela Amara, réclame, pour sa part une loi qui interdirait la burqa dans les services publics : écoles, hôpitaux, mairies… mais aussi dans les transports. Des contrôles d'identité seraient également effectués dans les lieux sensibles comme les gares et les aéroports.
COUPS DE FOUET POUR LE PORT DU PANTALON
Au Soudan, Loubna Ahmed al-Hussein qui risquait 40 coups de fouet pour avoir porté un pantalon jugé "indécent" a été emprisonnée après avoir refusé de payer l'amende de 200 dollars à laquelle elle avait été condamnée. Elle n’a été libérée qu’après le paiement de l’amende par l’Union des journalistes.
EN FRANCE NAGUERE
En 2003 le député UMP de l’Indre Jean-Yves Hugon a envoyé une lettre à la ministre déléguée à la Parité et l’Egalité professionnelle, Nicole Ameline pour lui rappeler que :
La loi du 26 Brumaire an IX de la République dispose que toute femme désirant s’habiller en homme doit se présenter à la Préfecture de police pour en obtenir l’autorisation, et celle ci ne peut être donnée qu’au vu d’un certificat d’un officier de santé.
Deux circulaires de 1892 et 1909 autorisent le port féminin du pantalon à vélo puis à cheval, précisait le parlementaire.
A l’occasion du bicentenaire en 2004 de l’écrivain George Sand, qui avait dû se soumettre à cette autorisation pour porter le pantalon auprès de la Préfecture de l’Indre, le député suggère de mettre en conformité notre Droit avec une pratique incontestée et incontestable des femmes.
Nicole Ameline avait répondu à M. Hugon qu’il ne lui paraissait pas opportun de prendre l’initiative d’une telle mesure dont la portée serait purement symbolique. Pour adapter le droit à l’évolution des mœurs, la désuétude est parfois plus efficace que l’intervention, soulignait la ministre.
Juste réflexion à la condition que les extrémistes n’utilisent pas le vêtement à des fins politiques.

Charles Debbasch

vendredi, septembre 11, 2009

LA MAIN GAUCHE DE FRANCOIS BAYROU

LA MAIN GAUCHE DE FRANCOIS BAYROU
François Bayrou a choisi : il tend la main gauche à l’univers politique. Le temps de l’équilibre entre la droite et la gauche est bien fini, du moins pour l’instant. Les obstacles sont pourtant nombreux sur la route de ce décentrage du parti centriste.
LES RETICENCES DE LA GAUCHE
Pour s’allier avec la gauche encore faut-il être accepté en son sein. Rien n’est moins sûr. Le Parti communiste rejette le Modem à droite.et le PS est bien divisé sur cette question de l’alliance .Si Ségolène Royal la recherche Martine AUBRY parait la fuir même si elle gouverne à Lille avec l’appui du Modem. Vincent Peillon appuie la démarche du leader centriste« Je trouve cela très courageux, assure -t-il. On assiste au décrochage du centre vis-à-vis de la droite. Ils ont tenté le “ ni droite ni gauche ”, mais cette attitude n'a pas résisté au système majoritaire. » Manuel Valls, député-maire d'Evry, estime qu'il faut « bâtir un contrat de quinquennat, un contrat présidentiel » avec le Modem. En revanche Pierre Moscovici,-et avec lui la direction actuelle du PS-, rappelle que « l'avenir de la gauche, c'est d'abord sa propre union ». Le porte-parole du parti, Benoît Hamon pense que le Modem reste « à bien des égards un objet politique difficilement identifiable ». Jean-Christophe Cambadélis va dans le même sens. Pour lui, François Bayrou veut combattre Sarkozy, ce qui est bien, tout en restant à droite, ce qui l'est moins », et de poursuivre de poursuivre : « François Bayrou veut rester l'antisarko de l'autre rive, subordonnant sa tactique à l'objectif stratégique. »

LES APPETITS DE LA DROITE

Si l’appel du pied de François Bayrou à la gauche n’est guère reçu, il déchaine des appétits à droite. Les élus du Modem savent bien qu’ils ont le plus souvent besoin pour l’emporter des voix de droite. Et l’UMP ne manque pas à chaque occasion de le rappeler. Comme le souligne Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. « S’il y a des électeurs, des élus, des grandes figures du Modem qui considèrent que cette politique d’alliance avec la gauche ne correspond pas à leurs convictions et que ce n’est pas cela qu’ils recherchaient, nous pouvons parler ensemble de projets, pour les régionales »Le virage du Modem lui fera immanquablement perdre des voix à droite.

VIRAGE A GAUCHE OU STRATEGIE PRESIDENTIELLE
Au point que l’on peut se demander si la stratégie de François Bayrou n’est pas tout simplement une tentative pour mordre à droite et à gauche lors du premier tour des élections présidentielles pour tenter de distancer le PS et de créer la surprise On comprend alors mieux la méfiance du PS. Comme le souligne justement Henri Emmanuelli « François Bayrou essaie de maintenir l’ambiguïté parce qu’il veut être le troisième homme au moment de l’élection présidentielle et qu’il lui faut prendre des voix à droite et si possible à gauche…la vocation du PS est d’être au second tour et ce que souhaite M. Bayrou, c’est être à la place du Parti socialiste ».
Cette stratégie de second tour suppose, en attendant, que François Bayrou sacrifie tous ses élus qui ont besoin des voix de droite. On peut douter que le Modem suive avec unité ce virage d’opportunité.

Charles Debbasch

BOURRAGE PRIMAIRE

BOURRAGE PRIMAIRE

Martine Aubry élue avec 102 voix d’avance à la tête du Parti socialiste a sans doute volé sa victoire à Ségolène Royal. C’est ce que soutient documents à l’appui un livre Hold-ups, arnaques et trahisons d'Antonin André et Karim Rissouli.
Selon ce livre les résultats de la fédération du nord ont été manipulés pour donner dans tous les cas la victoire à la maire de Lille.
«Claude Bartolone, Christophe Borgel, François Lamy et Jean-Christophe Cambadélis, les quatre mousquetaires de Martine Aubry, sont installés dans des bureaux de l’Assemblée nationale. Leur consigne est claire: ne pas lâcher les résultats du Nord tant que ceux de toute la France ne sont pas remontés. A mesure que les chiffres tombent, ils sont rentrés dans un logiciel qui calcule automatiquement l’écart entre Royal et Aubry et fait varier les résultats "virtuels" du Nord afin qu’ils assurent la victoire à Martine Aubry. Claude Bartolone, plusieurs semaines après, reconnaîtra d’ailleurs avoir bloqué les résultats du Nord "dans le but de s’assurer que, même si la Guadeloupe et la Martinique votaient à 100% pour Royal, l’avance de Martine ne permettait pas qu’on la rattrape". En clair: les résultats du Nord sont gelés pour pouvoir être "ajustés" jusqu’au dernier moment afin d’assurer une avance suffisante à Martine Aubry. »

Ces révélations relancent la guerre à l’intérieur du PS et redonnent des ailes à Ségolène Royal.
Elles démontrent que les partis français et notamment le PS ont encore beaucoup à apprendre des partis américains dans l’organisation et le fonctionnement démocratique. Chacun connait les cartes d’adhérents fictives et les cotisations «bidon ».
Elles viennent également détruire l’idée de primaires à gauche lancée par le PS.
Quelle crédibilité pourra-t-on en effet accorder à des primaires élargies à toute la gauche alors que le PS n’est même pas capable d’organiser des élections internes convenables ?
L’autodestruction dans laquelle est lancée le PS n’est pas prés de s’achever.

Charles Debbasch