jeudi, juin 12, 2008

QUEL AVENIR POUR L'UMP ?

L’UMP A LA RECHERCHE DE SON IDENTITE

Il n’est jamais aisé d’être le parti du Président. L’UMP le ressent particulièrement à l’heure actuelle.

Son positionnement par rapport au Chef de l’Etat est particulièrement difficile. A l’égard de l’opinion , le parti du Président porte la responsabilité de la politique gouvernementale et donc en assume totalement l’actif mais aussi le passif. Ce qui, en période de crise économique, est lourd à porter. D’où la tentation de se distinguer quelque peu de la position des ministres pour acquérir une volonté propre. C’est ce que tente de faire, avec plus ou moins de succès, Patrick Devedjian .Mais la mesure est difficile à tenir puis qu’il faut se distinguer sans s’opposer, être original sans être dissonant.

La situation du Président de la République n’est guère plus facile. Il doit, à tout prix, garder le contrôle de son parti .C’est lui qui l’a aidé à prendre le pouvoir. C’est lui qui l’aidera à le conserver. Mais, le maintien de ce contrôle est difficile. Les plus fidèles sont devenus des ministres qui disposent de moins de temps pour l’action politique. Les plus ambitieux ne font pas davantage l’affaire car ils aideraient le parti à se distinguer du chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy n’a pas laissé une seule personne diriger le parti à sa place. Il a dilué les responsabilités pour permettre aux ambitions de se heurter. Ce qui n’a pas manqué de se produire au prix d’une certaine perte de l’efficacité.

La responsabilité même du Président de la République l’écarte d’une gestion étroitement partisane. Président de tous les Français, il doit se montrer ouvert et disponible pour tous. Il lui faut donc parfois sacrifier les siens sur l’autel de l’ouverture ce qui fait grincer les dents à l’UMP.

L’UMP doit donc être étroitement tenue en main. La bataille pour son contrôle est plus vive que jamais. La situation n’est pas nouvelle. Georges Pompidou était devenu après la dissolution de 1968 le vrai chef du parti gaulliste et avait éclipsé le général de Gaulle. Lionel Jospin avait pris ses distances par rapport à François Mitterrand au nom de la politique d’inventaire. Et Nicolas Sarkozy s’est emparé du parti gaulliste à la barbe de Jacques Chirac.

C’est en réalité par l’action et la proposition que l’UMP trouvera ses propres marques

Charles Debbasch