mercredi, août 22, 2007

JUSTICE ET RECIDIVE

RECIDIVE, DELINQUANCE, JUSTICE

Il a suffi qu’un pédophile à peine sorti de prison viole un mineur pour qu’aussitôt ressurgisse le débat sur la récidive et plus généralement la question du fonctionnement de la justice.

Pour les uns, cette affaire est un nouvel exemple des dysfonctionnements de notre justice. Comment se fait-il qu’aucune contrainte sérieuse de nature judiciaire n’ait pesé sur ce dangereux détraqué auquel au surplus le médecin de la prison avait prescrit du Viagra ! Il y a là,à l’évidence, une faute lourde de l’appareil judiciaire et il faudra apprécier sans complaisance l’écheveau des responsabilités.

Pour les autres, -essentiellement les syndicats de magistrats- c’est l’insuffisance des moyens attribués aux juges d’application des peines et, plus généralement à la justice, qui explique les ratés du suivi des délinquants.

La réponse sur le terrain des moyens n’est pas toujours convaincante. La France a la bureaucratie la plus lourde de tous les pays développés et l’on invoque toujours l’absence de moyens pour expliquer les dérives. Rien ne permet de garantir que l’on fera mieux avec plus si les causes des dysfonctionnements ne sont pas analysées et corrigées.

La justice ne doit pas échapper à une recherche critique sur son fonctionnement au nom d’un corporatisme mal compris. Ce n’est pas remettre en cause l’indépendance de la justice que d’évaluer son efficacité ou son aptitude à remplir sa mission.

Mais, il est vrai aussi que notre Etat dans le siècle passé s’en est allé batifoler dans des chemins de traverse et a largement négligé ses fonctions régaliennes et, parmi celles-ci, la justice a été particulièrement mal lotie.

Pour que les choses changent, il faut que l’Etat remette le cap sur son Nord et se concentre sur l’essentiel.

Pour que le budget de la justice connaisse une nécessaire progression il faut aussi que la justice balaye devant sa porte et retrouve la confiance de l’opinion.

Charles Debbasch