mercredi, juillet 22, 2009

LA LUNE QUARANTE ANS APRES

LA LUNE QUARANTE ANS APRES
Voilà quarante ans, le 20 juillet 1969, un vieux rêve de l’humanité se réalisait : des astronautes américains rejoignaient la Lune. Leurs premiers pas sur le sol lunaire furent suivis avec émotion sur toute la planète Terre et, aujourd’hui encore, ces images soulèvent émotion et admiration. Jules Verne, un siècle plus tôt, avait prophétisé cet évènement. Hergé dans les Aventures de Tintin s’était lui aussi lancé dans l’anticipation lunaire.
Pourtant, ce n’était pas le seul souci de la découverte qui était à l’origine de cette mission réussie .Le programme lancé par le président Kennedy répondait à des impératifs politiques. A l’époque , les Etats-Unis étaient distancés par l’URSS dans la conquête spatiale. La guerre froide battait son plein et la course aux armements paraissait sans limites. En lançant le programme Apollo, le président Kennedy en mai 1961 annonce qu’un Américain foulera le sol lunaire avant la fin de la décennie. Pari tenu en 1969 : un pari à 135 milliards de dollars. Ce « petit pas pour l’homme, -est-un bond de géant pour l’humanité»selon l’expression de Neil Armstrong.
Il est fini le temps où les anciens voyaient dans le ciel un plafond qui pouvait leur tomber sur la tête. Désormais, l’être humain triomphant démontre qu’il a la possibilité de relever tous les défis technologiques et de repousser les limites de la connaissance. Dans la foulée, une vague d’optimisme scientiste se développera. L’être humain imaginera qu’il a définitivement conquis les éléments et qu’il est le maître de l’univers. Le progrès parait irréversible, la lutte contre les fléaux naturels et les maladies semble définitivement gagnée.
Quarante après, cette illusion lunaire est dissipée. La nature se venge des excès humains. Les catastrophes naturelles sont de plus en plus importantes. Des maladies nouvelles font leur apparition. La conquête de l’espace marque le pas. Depuis la mission Apollo 17, en décembre 1972, plus aucun homme n'a foulé la surface de la Lune. Avec l’arrêt du programme Concorde, la vitesse des avions civils a régressé. La crise économique risque de remettre en cause les grands programmes spatiaux.
L’homme redécouvre ses limites.
Pourtant , le bilan de l’aventure spatiale n’est pas négatif .Barack Obama remarquait en avril, devant l'Académie américaine des sciences, « le programme Apollo a produit des technologies qui ont amélioré les systèmes de dialyse rénale et d'assainissement de l'eau, des capteurs pour tester des gaz dangereux, des matériaux de construction permettant des économies d'énergie, et des tissus résistant au feu utilisés par les pompiers et les soldats ». De même, la navigation par satellites(GPS) ou les piles à combustible sont des retombées indéniables de la conquête spatiale.
Il est donc permis de rêver à de prochaines étapes de la conquête spatiale et notamment à l’expédition vers la planète Mars. Cela ne suppose pas seulement la mise en œuvre de nouveaux moyens. Cela exige que l’humanité se débarrasse de son pessimisme actuel pour aller à la conquête d’une nouvelle frontière.

Charles Debbasch