mardi, novembre 22, 2011

LES ECOLOGISTES: DES KHMERS ROUGES?

LES ECOLOGISTES : DES KHMERS VERTS ?


Le sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb est un homme modéré et de consensus. Il vient pourtant d’affirmer qu'il refusera de plier devant les "khmers verts" et leur "terrorisme intellectuel».

"Je me suis toujours battu contre les Khmers rouges, je ne plierai pas aujourd'hui devant les Khmers verts !", déclare Gérard Collomb, dénonçant "cette forme de terrorisme intellectuel" de certains écologistes comme selon lui le président du groupe Europe Ecologie-Les Verts au Conseil régional, Philippe Meirieu.

"Avec ses amis, il a même été jusqu'à demander à lire les scénarios financés par Rhône-Alpes Cinéma -une de nos institutions culturelles- pour vérifier s'ils sont politiquement corrects", affirme le maire de Lyon.

Certes comparaison n’est pas raison et on ne peut pas comparer la politiques des Verts à celle des Khmers rouges qui ont martyrisés des millions de cambodgiens.Certes aussi Philippe Merieu a démenti avoir effectué les actes qui lui sont attribués. Mais la boutade de Gérard Collomb est plus profonde qu’il y parait.

Le maire de Lyon met le doigt sur un point de faiblesse de la candidature Hollande. Si ce dernier l’a emporté dans la compétition des primaires avec Martine Aubry, il reste que cette dernière est restée première secrétaire du parti socialiste et qu’à ce titre elle a négocié avec les Verts. De même que le premier secrétaire Hollande avait savonné la planche de la candidature Royal, Martine Aubry est en situation de miner de l’intérieur du PS la candidature Hollande. Or, Gérard Collomb estime que les proches de François Hollande ont été lésés : "Un peu partout en France, les circonscriptions cédées aux écolos sont celles où les sortants, ou les mieux placés pour l'emporter, ont soutenu François Hollande à la primaire".

"De même, Solferino a posé ici ou là des critères avantageant la candidature de soutiens de Martine Aubry (...) La direction du PS est en train de refaire pour les législatives les mêmes erreurs que lors des européennes en 2009, c'est-à-dire des accords d'états-majors qui vont nous faire perdre un nombre considérable de sièges. Et cela va -hélas !- rejaillir sur la présidentielle", prédit Gérard Collomb.

Plus profondément, le maire de Lyon parait craindre une sorte de terrorisme intellectuel des Verts. Ceux-ci sont portés par la désaffection à l’égard des partis traditionnels. Ils ont conscience que l’appoint de leurs voix peut être nécessaire pour le succès de la candidature Hollande. Le risque est alors qu’ils n’abusent de cette position stratégique pour phagocyter à leur bénéfice la candidature Hollande. A cet égard avoir exigé un accord de circonscriptions avec le PS avant la tenue de la présidentielle tient beaucoup plus du marchandage politicien que des vertus de désintéressement prônées par les Verts.

Les certitudes des Verts inquiètent à juste titre Gérard Collomb. La prise en considération de l’écologie est nécessaire dans la société moderne mais celle-ci ne peut pas être une Weltanschauung dont tout le reste de l’activité politique dépendrait. C’est peut être la grande faiblesse des Verts : s’être isolés dans un mouvement politique alors qu4ils devraient irriguer tous les partis. Que deviendrait demain notre société si chaque groupe social se barricadait dans un mouvement à part : les sportifs, les enseignants, les célibataires, les agriculteurs….



Une société est un tout et les écologistes n’en sont qu’une partie et , si une partie prétend être le tout, Gérard Collomb a raison de dire qu’elle se « khmèrise » quelque peu.



Charles Debbasch