jeudi, juin 05, 2008

LA VICTOIRE DE BARACK OBAMA

LA VICTOIRE DE BARACK OBAMA

Après une longue période de confrontation avec Hillary Clinton, Barack Obama a obtenu l’’investiture du parti démocrate pour la prochaine élection présidentielle américaine. Il s’agit d’un choix important pour la grande puissance américaine et aussi pour l’ensemble de la société internationale.

Cette compétition a été marquée par une double novation .Pour la première fois un noir et une femme se disputaient la candidature pour la Présidence. Le double mouvement pour l’émancipation des femmes et pour le non discrimination à l’égard des citoyens américains de race noire a produit ses fruits. Il est quand même singulier que ces deux libérations se soient trouvées en compétition. . Pour la première fois, un Africain-Américain va se présenter sous les couleurs de l'un des deux grands partis dans la bataille présidentielle. "Président noir", ces deux mots ne sont plus inconciliables, a souligné le Washington Post.

C’est, sans doute, la singularité de l’Amérique de nous surprendre. Et de nous faire rêver aussi. On est en effet loin des investitures en catimini à la française. Les candidats américains sont contraints à une dure compétition, Etat après Etat, qui favorise la participation populaire c'est-à-dire la démocratie. Prés de trente sept millions de citoyens ont participé au choix du candidat et non, comme en France quelques milliers. Certes le système a un coût mais, à tout prendre, il est infiniment digne et respectable.

Cette longue compétition de six mois révèle les qualités et les défauts des candidats. Elle les aguerrit afin de les rendre dignes du pouvoir. Elle leur permet de roder les aspérités de leurs programmes et de les adapter aux vœux des électeurs Au point qu’à la fin de la compétition, les programmes se ressemblent pour mieux rassembler. Comme l’écrivait Alexis de Tocqueville, en Amérique « C’est donc réellement le peuple qui dirige, et, quoique la forme du gouvernement soit représentative, il est évident que les opinions, les préjugés, les intérêts et même les passions du peuple ne peuvent trouver d’obstacles durables qui les empêchent de se produire dans la direction journalière de la société. »

L’investiture de Barack Obama illustre l’émergence d’une nouvelle Amérique, un melting pot où les Whasps ne monopolisent plus le pouvoir.

A présent, une nouvelle compétition s’ouvre qui opposera le candidat démocrate à John Mac Cain, le candidat républicain. Barack Obama va avoir besoin des femmes américaines qui avaient rêvé voir la féminité gouverner à la Maison Blanche. A ce titre, Hillary Clinton peut-être un bon appui et donc une personne à honorer de quelque façon que ce soit. On comprend alors l’hommage que Barack Obama a rendu à sa rivale. « La sénatrice Hillary Clinton est entrée dans l'Histoire dans cette campagne, pas seulement parce qu'elle est une femme qui a accompli ce qu'aucune femme n'avait accompli avant, mais parce qu'elle est un leader qui inspire des millions d'Américains par sa force, son courage, et son engagement. (…) Notre parti et notre pays sont meilleurs grâce à elle, et je suis un meilleur candidat pour avoir eu l'honneur de faire campagne contre Hillary Rodham Clinton. » Traumatisée par l’échec, la compagne de Bill n’a donc pas tout perdu.

Charles Debbasch