vendredi, octobre 30, 2009

LE RENVOI DE JACQUES CHIRAC EN CORRECTIONNELLE

LE RENVOI DE JACQUES CHIRAC EN CORRECTIONNELLE

Ce vendredi 30 octobre 2009 marque une première dans l’histoire de la Ve République : l'ancien président de la République Jacques Chirac a été renvoyé par la juge d’instruction Simeoni, devant le tribunal correctionnel, pour "abus de confiance" et "détournement de fonds publics", dans le cadre de l'affaire des chargés de mission de la Ville de Paris.

La première réaction que provoque cette décision est le regret. Regret qu’un homme qui a rendu de si grands services à la France soit aujourd’hui inquiété si longtemps après les faits dans une affaire où il n’a tiré aucun profit personnel.

On ne peut cependant imputer cette lenteur au débit de la justice. Le retard s’explique tout simplement parce que, bénéficiant d’une immunité constitutionnelle en raison de ses fonctions présidentielles de 1995 à 2007, Jacques Chirac n’a pu être poursuivi qu’après l’expiration du délai de protection constitutionnelle.
Sur le fond et sans préjuger de la décision finale que rendra éventuellement la juridiction de jugement –si l’ordonnance de renvoi n’est pas frappée d’appel-, une observation s’impose. A l’époque des faits ; tous les responsables politiques avaient recours aux mêmes techniques de financement et notamment à la rémunération par la collectivité de permanents des partis. C’est une erreur collective de la classe politique, lorsqu’elle a remis de l’ordre dans le financement des partis, de ne pas avoir amnistié ces faits.
Dés lors, on ne peut reprocher à la justice d’appliquer la loi et de poursuivre...même un ancien chef de l’Etat.

Charles Debbasch