lundi, janvier 04, 2010

SARKOZY:REVEILLER LA FRATERNITE FRANCAISE?

SARKOZY : REVEILLER LA FRATERNITE FRANCAISE
En ce 31 décembre 2009, au moment de présenter ses vœux aux Français Nicolas Sarkozy devait sans aucun doute s’interroger.
Comment expliquer qu’alors que grâce à la politique qu’il conduit , avec l’assistance de son gouvernement et de sa majorité , la France bénéficie d’une situation meilleure que ses principaux voisins, le sentiment des Français soit aussi négatif à son égard ?
Comment comprendre qu’en ce temps de mi-mandat le temps soit déjà venu du lynchage médiatique ?
Comment justifier cette sorte de descente aux enfers ?
Car il faut reconnaitre que le bilan présenté par le Président est largement positif.
Grâce à l’intervention économique de l’Etat le choc de la crise économique mondiale a été moins rude qu’on ne pouvait le craindre : ‘’notre pays a été moins éprouvé que beaucoup d’autres. Nous le devons à notre modèle social qui a amorti le choc, aux mesures énergiques qui ont été prises pour soutenir l’activité et surtout pour que personne ne reste sur le bord du chemin.’’
La France a apporté une contribution décisive à la construction d’une nouvelle société internationale. Le G20 dessine les contours d’une nouvelle organisation du monde. Dans son cadre ont été résolus des problèmes qui minaient les économies comme les paradis fiscaux ou les bonus excessifs. Le sommet de Copenhague , malgré ses insuffisances, a permis de faire prendre par tous les Etats des engagements chiffrés de lutte contre le réchauffement climatique et a décidé d’une assistance financière pour les pays pauvres qui sera assurée par la taxation de la spéculation financière. Grâce à l’action de la France et à l’obstination de Nicolas Sarkozy, l’Europe s’est enfin dotée d’institutions adaptées et efficaces.
La modernisation de notre fiscalité est en route : elle sera plus favorable au travail et à l’investissement grâce à la réforme de la taxe professionnelle.
Dans l’éducation, malgré les résistances, des transformations considérées naguère comme inenvisageables sont en voie d’entrer en application. La réforme des lycées, l’autonomie des universités et la modernisation de la formation professionnelle constituent des progrès incontestables.
Depuis des lustres on dénonçait un système d’aide au chômage qui n’incitait pas à sortir de la précarité. L’heureuse réforme du RSA encourage la reprise d’activité.
La réforme des services publics pour les adapter la nouvelle société française est en cours notamment dans les hôpitaux et dans la justice. La modernisation de notre univers territorial est en cours.
Qui pouvait faire mieux en ces temps difficiles semble affirmer le chef de l’Etat ?
Et d’insister encore sur la protection des auteurs grâce à la loi Hadopi ou sur le Grenelle de l’environnement qui, malgré la censure du Conseil constitutionnel sur la taxe carbone, verra son cap maintenu.
Les explications du scrdit passager ne manquent pas.
Les crises économiques sont toujours défavorables aux gouvernements en place. Les réformes de structure parce qu’elles dérangent les habitudes avant de commencer à produire des effets positifs sont toujours délicates à mettre en œuvre. Ceci ne peut être contesté
Mais il faut aussi se demander lorsque l’on gouverne non pas si on pouvait faire mieux mais si on pouvait faire autrement. Et c’est dans ce domaine que des progrès doivent être faits pour retrouver la confiance.
Trop de réformes sont engagées dans la précipitation sans que toutes les conséquences en aient été examinées. Par exemple, même si l’on estime excessive la censure du Conseil constitutionnel sur la taxe carbone, elle était prévisible et aurait donc du être évitée.
Et que dire du débat sur l’identité nationale justifié mais mal encadré et dirigé surtout vers l’exclusion plutôt que sur l’inclusion.
Comment justifier cette boulimie fiscale d’un gouvernement libéral qui se transforme en un pécheur dont les mailles du filet se resserrent chaque jour allant jusqu’à utiliser des munitions interdites comme le recel de vol.
L’addition des interdits sociaux, l’inflation législative et réglementaire donnent aux Français le sentiment qu’ils sont emprisonnés dans un carcan de plus en plus répressif alors qu’ils aspirent à une société de liberté.
Le pouvoir doit savoir se garder de la boulimie interventionniste et laisser aux Français une plus grande liberté de détermination.
Cela n’exclue pas que nous sachions aussi redonner ‘’ un sens au beau mot de fraternité qui est inscrit dans notre devise républicaine. ‘’ comme l’a justement exprimé le président Sarkozy.

Charles Debbasch