vendredi, février 29, 2008

LA MAUVAISE REFORME DU QUINQUENNAT

LA MAUVAISE REFORME DU QUINQUENNAT

Je n’ai jamais cru à l’argumentation du courant intellectuel qui a convaincu Jacques Chirac d’abandonner le septennat pour le quinquennat
Le quinquennat, c’est-à-dire la fixation à cinq ans de la durée du mandat présidentiel, a été introduit dans la constitution par la loi constitutionnelle du 2 octobre 2000.Il a été adopté par voie référendaire. Le président de la République a décidé de soumettre cette révision constitutionnelle au référendum en application des dispositions de l’article 89 de la constitution. Elle a été adoptée le 24 septembre 2000 par 7 407 697 « oui », contre 2 710 651 « non », pour 39 941 192 électeurs inscrits et 12 058 688 votants. Ce referendum a été marqué par une abstention atteignant 69,3 %, démontrant le faible intérêt des citoyens pour ce changement.
L’argumentation des partisans du quinquennat reposait pour k’essentiel sur une volonté de démocratiser davantage le fonctionnement des institutions
Ils estimaient que le septennat était trop long au regard des exigences des démocraties modernes. Si le général de Gaulle a choisi une durée de sept ans pour le mandat présidentiel, c’est en l’accompagnant de recours fréquents au peuple par voie de référendum pour s’assurer de son adhésion. Les partisans du quinquennat estimaient aussi qu’un renouvellement plus fréquent du mandat présidentiel permettrait d’aérer le système .Ils imaginaient enfin qu’aligner la durée du mandat présidentiel sur celle du mandat des députés diminuerait les risques de cohabitation
Pourtant le Comité Vedel avait pointé les risques de l’abandon du septennat.
Le quinquennat aboutirait à faire du président le véritable chef de la majorité parlementaire et susciterait l’effacement du Premier ministre.
La fonction arbitrale du chef de l’État serait affectée. La durée de sept ans conforte la crédibilité du président sur la scène internationale ;
La tenue des élections législatives dans les cinq années suivant l’élection présidentielle permet aux citoyens d’exprimer ou non leur adhésion à l’action du chef de l’Etat.

Avec la Présidence Sarkozy, on mesure la difficulté qu’ont les Français à comprendre la mutation institutionnelle du quinquennat.

Ils étaient habitués à une présidence de majesté et ils retrouvent une présidence mêlée à l’action quotidienne.

Ils s’étaient accoutumés à une Présidence protégée par le Premier ministre et ils découvrent une présidence surexposée.

Le quinquennat a changé le régime politique de la Cinquième République. En mal à notre avis.

Charles Debbasch