lundi, novembre 15, 2010

UN REMANIEMENT TARDIF

UN REMANIEMENT TARDIF

Annoncé trop tôt et réalisé trop tard ce remaniement du 15 novembre 2010, a pâti de cette erreur de timing.

L’annonce prématurée présente l’inconvénient pour le président de la République de mettre son choix sous la coupe de la République des sondeurs. Même si sondage ne fait pas loi, il est difficile pour le chef de l’état de s’affranchir de la pression chiffrée de l’opinion publique. On le voit très clairement avec le cas Borloo qui figurait parmi les chefs de gouvernement potentiels. Si le président l’avait désigné par surprise, sa nomination aurait été acceptée ses fonctions .En revanche, en ayant laissé filtrer l’hypothèse d’une possible nomination cette candidature Borloo a été passée au crible de l ‘opinion publique qui , fort logiquement, l‘a placée loin derrière Fillon. La procédure choisie a fait également une victime: Borloo lui même. A force d’en entendre parler, il s’était vu dans la peau d’un premier ministre. Le voilà à présent for marri, en quasi dissidence navré de n’avoir pas été choisi.



Le retard apporté au remaniement rendait également inéluctable la nomination de Fillon. La pression de l’opinion publique en sa faveur était particulièrement forteE. Il ne reste plus qu’un an et demi avant la présidentielle et il est difficile qu‘un nouveau premier ministre ait le temps de faire son apprentissage dans un délai aussi court .



C’est un effet induit de la réforme du quinquennat . Sous le septennat, le président avait le temps d’expérimenter au moins deux premiers ministres .

Le quinquennat ne permet pas une telle liberté .Le président de la République est en quelque sorte enfermé avec son premier ministre dans une gestion du temps très accélérée .Ce qui donne une plus grande autonomie au chef du gouvernement.

Charles Debbasch