mardi, décembre 20, 2011

CESARIA EVORA


On n'aura jamais entendu aussi souvent sur les ondes Cesaria Evora que depuis l'annonce de son décès.
Comme pour nous rappeler que la musique et une des voies pour parvenir à l'immortalité.
Artiste, elle était une affranchie dans le sens le plus noble du terme .
Elle s'était forgée un paradis de liberté.
Sa voix rocailleuse respirait l'alcool, le tabac et le sexe.
Son vieux corps ravagé par les aléas de la vie et les excès s'illuminait de grâce dès qu'elle commençait à nous bercer de la "morna".
Les chaînes de l'esclavage se dissolvaient dans ses poésies chantées autant d'hymnes à la douleur des exils imposés et à l'espoir des amours retrouvées.
Elle nous remuait les entrailles lorsqu'elle évoquait la sodade, cette sorte de nostalgie triste et joyeuse à la fois.
Sodade plus positive que le regret et plus négative que l'espérance.
Nostalgie transcendant la mort réunissant les êtres au-delà des océans, brisant la servitude par l'espoir, dissolvant nos pensées les plus noires dans un océan de larmes.
Elle s'en est allée dans ce petit pays du Cap Vert qu'elle aimait beaucoup.
Elle n'y sera jamais seule car nous la chérissons beaucoup
VRAIMENT BEAUCOUP.

Charles Debbasch