samedi, janvier 05, 2008

FUMER EST DANGEREUX VIVRE EST UN RISQUE

FUMER EST DANGEREUX, VIVRE EST UN RISQUE
LES RAILS DE LA NOUVELLE SOCIETE

Depuis le 1 janvier, il est interdit de fumer dans les lieux publics. Une nouvelle contrainte pèse désormais sur les citoyens. Nul ne peut contester que cette mesure repose sur des raisons impérieuses de santé publique. Cette nouvelle interdiction vient s'ajouter à la longue liste des réglementations qui visent à protéger les citoyens contre eux-mêmes comme l'obligation du port de la ceinture ou du casque, le cortège de mesures destinées à limiter la consommation d'alcool. Voici à présent que d'aucuns cherchent à dicter le contenu de nos assiettes ou notre degré d'activité physique.
Après tout, il n'ya là rien que de très normal. Les Français de 2008 veulent vivre plus vieux. Pourquoi ne pas les faire bénéficier des progrès de la recherche médicale en leur expliquant les moyens de progresser en âge dans la meilleure forme.
Pourtant là où le problème se pose c'est le moment ou la préconisation devient une prescription légale sanctionnée pénalement. De jour en jour, ces nouvelles obligations de comportement viennent limiter les libertés individuelles. Or ce sont les régimes les plus libéraux qui les initient : les pays anglo-saxons sont les inventeurs des mesures anti-tabac.
Il parait donc y avoir une singulière contradiction entre l'idéologie affichée de libéralisme et l'usage répété de la contrainte légale.
C'est en réalité la collectivisation des risques qui explique ce décalage. Dans la mesure où dans nos sociétés l'Etat ou des organismes collectifs deviennent, de plus en plus , les assureurs tous risques des aléas de la vie, ils sont tentés de réglementer nos comportements pour réduire la facture à payer. Une société qui assure contre la maladie cherche, c'est bien normal, à réduire le nombre de malades et donc à faire en sorte que les bien-portants se comportent sagement. Ainsi, progressivement, les citoyens deviennent des motrices posées sur des rails qui dictent le parcours de la vie.
Du moins tant que ces robots acceptent de se voir ainsi guidés. La vie est un risque et un être humain est-il encore tel lorsqu'il est protégé de tout.
La rigidité des réglementations porte en germe pour demain de belles rébellions.
Charles Debbasch