dimanche, décembre 18, 2011

LA GRANDE-BRETAGNE PLUS LOIN DE L'EUROPE?

Le récent compromis sur les, institutions européennes adopté sous le directoire franco-allemand éloigne un peu plus la Grande Bretagne de l’intégration européenne.

LES DEUX AMOURS DE LA GRANDE BRETAGNE

L’attitude de la Grande-Bretagne à l’égard de la construction européenne a toujours été ambigüe. Elle a souhaité garder une relation privilégiée avec les Etats-Unis sans rester cependant à l’écart de la construction européenne. Son insularité lui a dicté une attitude réservée à l’égard des transferts de souveraineté. Le credo européen des Anglais peut se résumer en une phrase : être dans l’Europe pour contrôler ce qui s’y passe sans abandonner une once de la fraternité américaine. Au point que les Anglais sont souvent considérés comme le cheval de Troie des Etats –Unis dans l’UE.

C’est au nom de cette fierté isolationniste que la Grande Bretagne a gardé sa monnaie la Livre. C’est pour mieux défendre son territoire qu’elle ‘est pas entrée dans l’espace Schengen. On se souvient qu’il a fallu un grand débat national pour que les Britanniques acceptent la construction du Tunnel sous la Manche.

LE REFUS D’ACCEPTER DE NOUVEAUX TRANSFERTS DE SOUVERAINETE

Pour tenter de sauver l’Euro et l’Union monétaire Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont imposé une révision des Traités européens. Il s’agit de contraindre les Etats membres à coordonner leurs politiques budgétaires. Pour stabiliser la zone euro, la France l’Allemagne et 21 autres pays ont décidé de rédiger leur propre traité et d'imposer un contrôle centralisé sur les budgets nationaux. La Grande-Bretagne, et sans doute provisoirement, trois autres pays la Suède, la République tchèque et la Hongrie ont décidé de rester en dehors du nouveau traité.

David Cameron le Premier ministre britannique a expliqué son attitude par le souci de sauvegarder les privilèges de la City, place forte de l’économie britannique.



Mais la raison principale du refus britannique réside dans la volonté de ne pas accepter de nouveaux transferts de souveraineté.



ET MAINTENANT



Il faudra de la bonne volonté de part et d’autre pour que la crise franco-britannique actuelle se résorbe.

La France qui a remporté un grand succès dans la négociation a eu tort de pousser un cocorico trop prononcé. Le ministre des Finances, François Baroin a inutilement provoqué les Anglais en déclarant. «On préfère être Français que Britannique en ce moment…. On n'a pas de leçons à donner mais on n'a pas de leçons à recevoir. La situation économique de la Grande-Bretagne est aujourd'hui très préoccupante». La presse britannique a vivement réagi à ces propos. La "guerre des mots" est lancée écrit le Times. "Sacré Bleu !" ajoute le Guardian - en français dans le texte-. "L'entente cordiale est clairement annulée pour Noël. Dégradée à entente hostile peut-être ?"…"si la note de la France finit par être dégradée, j'ai peur que la nouvelle ne soit pas accueillie avec beaucoup de compassion dans la '’perfide Albion".

Pour calmer le jeu, François Fillon a appelé le vice-Premier ministre britannique Nick Clegg. Après cet appel, le britannique a déclaré que les propos tenus en France étaient "inacceptables’’ et il a prié Paris de baisser le ton.

Quant à la Grande Bretagne, elle aurait tort de penser qu’elle pourrait rester à l’abri d’une débâcle financière européenne.

Ce qui rapproche les Anglais de l’Europe est plus fort que ce qui les en sépare.

Le moment est venu pour tous de retrousser les manches et de rétrécir The Channel.
  Charles Debbasch