vendredi, juillet 10, 2009

LE BOEING ET LES TORTUES

LE BOEING ET LA TORTUE
« Des dizaines de tortues à la recherche d'un lieu de ponte ont traversé sans se presser une piste de décollage de l'aéroport John F. Kennedy de New York mercredi, bloquant momentanément le trafic aérien du troisième centre aéroportuaire au monde.
Ces 78 reptiles à la démarche lente et placide ne trouvaient pas les marais qui ceinturent la piste à leur goût. Elles ont donc décidé de rechercher un "coin plus sablonneux pour pondre", a expliqué John Kelly, porte-parole de l'Autorité Portuaire qui assure la sécurité de l'aéroport JFK.
Les tortues, poussées par leur instinct grégaire, se sont donc regroupées pour effectuer leur périple qui passait par la piste de décollage, provoquant un retard des décollages d'une heure et demie. »(AFP)
LE BOEING ET LES TORTUES
Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
Le Boeing et les Tortues en sont un témoignage.
Gageons, disaient celles-ci, que vous n'atteindrez point
Si tôt que moi cette piste de décollage
A Kennedy Airport tous réacteurs rugissant
Le grand oiseau ailé
Se riait des prétentions de ces bêtes d’un autre âge
Notre Boeing n'avait que quatre réacteurs à lancer
Pour gagner de tous autres rivages
C’est alors que les 78 tortues décidèrent de quitter la lande
Pour rejoindre des terres fertiles à leur ponte
Allant leur train de sénateur,
Prêtes à sacrifier leur carapace
Elles partent, elle s'évertuent
Elles se hâtent avec lenteur.
Le boeing cependant méprise une telle victoire ;
Il rugit comme une lionne ;
Croit qu'il y va de son honneur
D’effrayer ces misérables caravanes ambulantes
Mais déjà les tortues sont transhumantes
Et le boeing penaud doit laisser le champ libre
Les Tortues sur la piste arrivèrent les premières.
Eh bien, crièrent-elles
N’avions nous pas raison ?
De quoi vous sert votre vitesse ?
Moi l'emporter ! et que serait-ce
Si vous portiez une maison ?
CHARLES DEBBASCH
Avec le concours d’Esope et de Jean de La Fontaine