lundi, juin 18, 2007

CHIRAC DEVANT LES TRIBUNAUX ?

CHIRAC JUSTICIABLE ORDINAIRE

La France va-t-elle se payer le ridicule de traduire devant les tribunaux son ancien Président de la République ?

La réponse ne peut être que positive. En perdant l’immunité attachée à ses fonctions, Jacques Chirac ne peut plus échapper à la justice qui l’attend depuis douze ans pour l’entendre sur de nombreux dossiers. L’opinion ne s’y trompe pas : pour 80% des Français, Jacques Chirac doit être considéré comme un justiciable comme un autre. 16% des personnes interrogées seulement souhaitent que la justice prenne en compte son statut d'ancien Chef d’Etat. Désormais, Jacques Chirac peut être convoqué parla justice, mis en examen, traduit devant les tribunaux.

On ne peut que regretter cette situation et trouver qu’elle est difficilement compatible avec les fonctions que la Constitution confère à un ancien Chef d’Etat. Membre de droit du Conseil Constitutionnel, il est regrettable qu’il ne soit pas mieux protégé.

Jacques Chirac ne peut cependant que s’en prendre à lui-même. L’origine de toutes ces affaires se trouve dans d’anciens dossiers relatifs au financement politique. Tous les partis ont eu recours à ces pratiques. Mais , avec hypocrisie, la classe politique n’a pas voulu l’admettre laissant à la loterie judiciaire le soin de poursuivre ceux de ses membres que la justice retenait dans ses filets.

Jacques Chirac n’a pas échappé à la règle. Plusieurs de ses proches collaborateurs –comme Alain Juppé ou Michel Roussin- ont été traduits devant les tribunaux et condamnés. Or, il était évident qu’ils avaient agi pour son compte et sur ses instructions.

Pour n’avoir pas eu le courage de faire voter une large amnistie, le pouvoir a laissé le loto judiciaire s’exercer. Il est à présent très tard -peut être trop tard- pour réviser cette bévue. Certains diraient même cette lâcheté.

Charles Debbasch