mercredi, décembre 31, 2008

LES NOUVEAUX EQUILIBRES DU SYSTEME POLITIQUE FRANCAIS

LES NOUVEAUX EQUILIBRES
DU SYSTEME POLITIQUE FRANCAIS

A force de parler du passage à une Sixième République, on s’achemine de révision en révision vers un système politique très différent de celui institué en 1958 par le général de Gaulle.

LA MONTEE EN PUISSANCE DU POUVOIR PRESIDENTIEL

La révision constitutionnelle de 1962 qui a institué l’élection du Président de la République au suffrage universel a bouleversé l’équilibre des pouvoirs. Elle a favorisé l’émergence d’un pouvoir présidentiel fort. Elle a imposé aux partis des regroupements. Elle a fait prévaloir le choix des citoyens sur celui des partis en consacrant la prépondérance du chef de l’État au sein des institutions. Le président de la République devient la véritable clé de voûte du système politique. La légitimité du chef de l’État est désormais supérieure à celle des députés. Le chef de l’État élu par l’ensemble des citoyens représente le pays dans son unité.
Il restait une faiblesse dans le système : le risque de la cohabitation .La France a connu de 1986 à 2002 plusieurs situations de conflit entre majorité présidentielle et majorité parlementaire La loi constitutionnelle du 2 octobre 2000 adoptée par referendum a ramené la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans. Cette réforme aligne la durée du mandat présidentiel sur la durée de la législature et réduit le risque de situations de cohabitation.

La loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 limite à deux le nombre de mandats que peut exercer consécutivement un Président. Ces dix ans maximum de présidence peuvent être comparés aux quatorze ans de mandat du Président Mitterrand, aux douze ans de Jacques Chirac. Quant au Général de Gaulle il était, lors de sa démission en 1969, dans la onzième année de sa présidence.

LA TENTATIVE DE REEQUILIBRAGE INSTITUTIONNEL DE 2008
Une réforme constitutionnelle importante a été adoptée en juillet 2008. De nombreuses dispositions renforcent les pouvoirs du Parlement. Celui-ci maîtrise pour moitié l'ordre du jour de ses travaux .Le texte discuté en séance publique sera désormais celui de la commission et non celui du gouvernement. L’article 49-3 qui permet d'engager la responsabilité du gouvernement est aussi limité.
Le Président voit lui son pouvoir limité dans plusieurs domaines comme les nominations, l’intervention des forces armées, l’abandon du droit de grâce collectif.
L’assouplissement de l’incompatibilité entre les fonctions ministérielles et le mandat parlementaire aura des conséquences importantes. Cette incompatibilité cherchait à marquer une séparation stricte entre les ministres et les parlementaires Elle avait abouti, dans les premières années de son application, à la présence de nombreux ministres technocrates. Mais, les vieilles habitudes avaient repris le dessus. Un parlementaire accédant à la fonction ministérielle laissait la place à son suppléant et celui-ci démissionnait pour laisser la place à son mentor si celui-ci n’était pas reconduit dans ses fonctions gouvernementales. La procédure était lourde et aléatoire et exigeait l’organisation d’une élection partielle. Désormais, le titulaire du siège le retrouvera automatiquement en cas de départ du gouvernement. Cette réforme facilitera les remaniements gouvernementaux. Mais elle donne aussi au ministre parlementaire une indépendance plus grande puisqu’il peut s’appuyer sur une base électorale qui est simplement en suspension.
OU VA LE SYSTEME POLITIQUE ?
L’institution du quinquennat n’a pas fini de révéler l’ensemble de ses effets. Elle a eu pour conséquence de faire du Président le chef de la majorité parlementaire. La fonction du Premier ministre est ainsi transformée.il devient plus un gestionnaire administratif de l’appareil de l’Etat qu’un responsable politique. Cette tendance est accentuée par l’interventionnisme généralisé du président Sarkozy.
Mais, en sens inverse, le renforcement des pouvoirs de l’Assemblée donne aux parlementaires de la majorité une plus grande indépendance par rapport au Président. Le chef de l’Etat doit désormais cohabiter avec son propre groupe parlementaire.
A l’évidence, le système politique est en mutation .De nouveaux équilibres sont en voie de s’établir entre le législatif et l’exécutif.

Charles Debbasch

vendredi, décembre 19, 2008

LA CRISE ECONOMIQUE ET LES OPPOSITIONS

LA CRISE ECONOMIQUE ET LES OPPOSITIONS
.
La crise économique et financière a poussé, dans un premier temps, à l’unité nationale. Les partis d’opposition ont en général accepté de soutenir les programmes de redressement bancaire.

Mais la prolongation de la crise, l’installation dans la récession créent de profondes insatisfactions que les oppositions tentent de récupérer.

Les jeunes sont la catégorie sociale la plus utilisée pour déstabiliser les gouvernements en place. Les jeunes demandeurs d’emplois sont les plus concernés par la dégradation du marché du travail. Leurs cadets installés dans les écoles ou les universités s’inquiètent pour leur avenir. Il y a donc là un réservoir de troupes prêtes à la contestation.

En Grèce, l’opposition de gauche soutient le mouvement radical des étudiants.

En France, Martine Aubry, la nouvelle première secrétaire du PS, soutient le mouvement des jeunes contre les réformes du ministre Darcos. Ce qui lui a attiré une verte réplique du premier ministre François Fillon. Ce dernier a accusé directement Martine Aubry de vouloir «créer des tensions» dans le pays en appelant ses militants à se joindre aux manifestations des lycéens, qui contestaient la réforme du lycée finalement reportée par le gouvernement. «Ce qui aujourd'hui cloche c'est qu'il y a une tension très forte liée à la crise, qui est liée aussi peut-être à l'attitude de l'opposition», a-t-il affirmé..«Quand Mme Aubry dit que le PS doit manifester avec les lycéens, c'est clairement un choix qui en dit long. Je ne crois pas que le rôle d'un grand parti politique de gouvernement soit d'être dans la rue. Son rôle c'est de faire des propositions, d'être au Parlement, de s'opposer aux textes de la majorité s'il estime devoir s'y opposer. Ce n'est pas de créer des tensions dans le pays au moment où le pays a besoin de se rassembler», a lâché François Fillon, qui a répété que la réforme des lycées n'étaient que reportée et non pas «enterrée. L'enterrer cela voudrait dire que nous renonçons à améliorer les performances des lycées».

Quoi qu’il en soit, la prolongation de la crise renforce l’opposition et permet de faire oublier sa division et son incapacité à forger un programme.

Charles Debbasch

mardi, décembre 16, 2008

EUROPE : LA FIN DE LA GRANDE PRESIDENCE FRANCAISE

EUROPE : LA FIN DE LA GRANDE PRESIDENCE FRANCAISE

Alors que dans quinze jours la France doit céder aux Tchèques la Présidence de l’Union européenne, Nicolas Sarkozy a fait le bilan de son action sans fausse modestie. Et, il est vrai, que l’action de la Présidence française a été jugée de façon positive.

UN STYLE VOLONTARISTE
Nicolas Sarkozy a constamment cherché à sortir l’UE du formalisme technocratique dans lequel elle a trop souvent tendance à s’enfermer. « On est en train de changer les habitudes, on parle un peu moins, on agit davantage », a soutenu le chef de l'État en ajoutant« Ce n'est pas la peine de négocier jusqu'à quatre heures du matin pour trois cacahuètes…Il faut moins de formalisme, moins de snobisme sur les procédures, les badges, les accrédités, l'ennui mortel des réunions… » Pour Nicolas Sarkozy, les résultats engrangés montrent que « personne ne peut contester la nécessité que le président (du Conseil européen) exerce un véritable leadership ».« La difficulté est d'être à la fois à l'écoute, de présider de façon souple, mais de ne pas laisser dériver les choses », a-t-il souligné. Le but n'est pas « de faire plaisir à tout le monde, mais d'être juste et équitable. »
UN NOUVEL EQUILIBRE DES POUVOIRS
La présidence Sarkozy marque la volonté de réaffirmer la prééminence du politique dans le gouvernement de l’Europe. Il s »agit de remettre la commission et l’administration européenne sous le contrôle de la présidence. « personne ne peut contester la nécessité que le président (du Conseil européen) exerce un véritable leadership » a affirmé le chef de l’Etat français. en ajoutant « la Commission européenne a besoin d'un leadership et d'un Conseil forts ». Si la Commission « doit faire tout à la fois, être gardienne de l'esprit des traités et prendre l'initiative politique, alors elle est fragilisée ». "Le bon équilibre de nos institutions, c'est un président du Conseil européen qui entraîne, un président de la Commission gardien de l'esprit des traités qui doit, en parfait partenariat avec le président du Conseil, faire son travail aux confins de la technique et de la politique."

LA SOLUTION A LA CRISE INSTITUTIONNELLE
Après le non français au Traité européen , il fallait relancer la machine européenne. C’est ce qu’a fait Nicolas Sarkozy avec succés en faisant adopter le traité simplifié. Le non de l’Irlande à cette nouvelle mouture paraissait à nouveau bloquer le processus institutionnel. A prés des négociations acharnées tout au long de son mandat, Nicolas Sarkozy a en effet obtenu que Dublin organise un nouveau référendum courant 2009

UNE BONNE GESTION DES CRISES
"L'Europe doit exister, l'Europe doit être volontariste, l'Europe doit avoir des ambitions, l'Europe doit arrêter d'être naïve, l'Europe doit porter un projet politique, l'Europe doit bousculer l'Europe", a affirmé en chaque occasion grave le Président français. C’est avec cette audace volontariste qu’il a géré les grands dossiers.il a su régler avec autorité la crise georgienne et a géré avec efficacité la crise économique et financière. Dans le dossier difficile de la lutte contre le réchauffement climatique , il a su tracer les voies du compromis . Dans la plupart de ces dossiers, il est vrai l’Allemagne a quelque peu trainé les pieds donnant l’impression de chercher à freiner la tentative sarkozyenne de mieux intégrer l’Europe.
Il reste maintenant à voir si la présidence tchèque saura poursuivre dans les mêmes rails ou si elle sera tentée de retourner dans l’immobilisme.

Charles Debbasch

vendredi, décembre 12, 2008

AGITATION DANS L'EDUCATION

AGITATION DANS L’EDUCATION

L’agitation dans l’éducation est récurrente. Tous les gouvernements de droite et de gauche ont eu à l’affronter. Les mouvements divers contre la politique que conduit le ministre de l’éducation, Xavier Darcos, au nom du gouvernement doivent donc être replacés dans ce contexte général.

LES CAUSES PERMANENTES

Notre société est instable. Les mouvements importants de population, l’urbanisation, l’immigration, l’évolution des mœurs ont déraciné les valeurs anciennes sans en créer de nouvelles communément acceptées. Il existe donc une incertitude sur les valeurs que l’école doit transmettre.

La diversité des élèves rend la tâche des enseignants plus difficile à exercer. La plupart des familles ne sont plus en mesure d’exercer l’accompagnement du travail éducatif qu’elles effectuaient autrefois. Les enseignants doivent exercer à la fois le rôle de maîtres et de parents. Ils représentent la seule autorité à laquelle les jeunes sont soumis dans une société permissive. C’est donc contre eux que s’exercent les rébellions. Ce qui explique les agressions physiques multipliées contre le personnel de l’éducation nationale.

Notre société devenue plus matérialiste ne respecte plus la fonction enseignante comme elle le faisait à l’âge de l’idéal laique. Les maîtres sont devenus des débiteurs de savoirs auxquels on demande de délivrer un produit fini sans se préoccuper de la difficulté de leur fonction. Le slogan est connu : l’école ne remplit pas son rôle, elle ne diffuse pas les savoirs élémentaires, elle est inadaptée face au monde professionnel. On en viendrait même à lui faire supporter la responsabilité du chômage en lui imputant à débit le décalage entre les formations et les emplois.

Face à l’ensemble de ces remises en cause, le monde enseignant garde dans l’ensemble le sens de la valeur de sa responsabilité éducative. Mais, traumatisé par la lourdeur de sa responsabilité, il développe aussi des attitudes négatives.

La première est de croire que le quantitatif peut remplacer le qualitatif. Les syndicats d’enseignants sont tentés d’imaginer que les moyens doivent l’emporter sur les missions. La crise de l’éducation serait liée au défaut de moyens financiers. Les « il n’y a qu'à..augmenter le budget de l’éducation nationale pour résoudre le problème de l’école » deviennent l’échappatoire à la solution des problèmes de fond. Or former des salles de trente , de vingt ou de dix élèves ne remplacera pas la volonté d’apprendre et celle d’enseigner. Dans ma génération de la guerre, nous étions 45 à 50 élèves par classes et nous étions heureux d’apprendre et nos maîtres étaient fiers d’enseigner. Retrouver l’idéal missionnaire de l’enseignant me parait plus important que de ferrailler sur des pourcentages de crédits.

Le second tropisme négatif devant le changement consiste pour les enseignants à s’isoler, à se transformer en corporation détachée du reste de la société. Dés lors, tout changement leur parait suspect. Toute modification d’une virgule dans les programmes engendre la révolte. D’opinions souvent « avancées », beaucoup d’enseignants sont prêts à faire la révolution dans le monde qui les entoure mais sont rebelles à tout changement dans l’univers éducatif. Souvent de bonne foi, ils ne se rendent pas compte que c’est au contraire l’adaptation permanente de l’éducation à la société qui redonnera son lustre à la fonction enseignante.

LES CAUSES CONJONCTURELLES

Toute crise économique provoque des inquiétudes dans la jeunesse. La contraction des emplois est supportée principalement par les jeunes. Les syndicats privilégient la protection des emplois existants et leurs adhérents plutôt que la création des emplois pour les jeunes au sortir de leur formation. La précarité s’installe chez les jeunes. Ceux qui sont en formation sont inquiets devant la fermeture du marché de l’emploi à ceux qui les ont précédés. Il faut respecter cette inquiétude et tenter d’y répondre à la fois par une meilleure adaptation des formations et par une politique résolue d’aide à l’emploi des jeunes.

L’agitation éducative repose aussi sur l’exploitation politique. La plupart des forces syndicales de l’éducation sont marquées politiquement à gauche et sont donc tentées de ferrailler contre un gouvernement de droite. Pour tenter de faire oublier la crise profonde de la gauche et les luttes de tendance du parti socialiste, il existe une tentative pour provoquer l’autorité et l’amener à se durcir pour exacerber la colère des jeunes.

Pourtant le combat sur l’école doit se construire dans l’unité nationale.

Quelle mission plus exaltante pour les maîtres que de revenir les phares de la société ?

Quelle fonction plus importante pour un gouvernement que de moderniser l’école pour la rendre performante, compétitive et missionnaire ?

Il faut cesser de pleurnicher sur l’éducation. Il convient de remplacer l’imprécation par la redécouverte de la vocation.

Charles Debbasch

mercredi, décembre 10, 2008

LE DANGER DES MOUVEMENTS POLITIQUES INCONTROLES

LE DANGER DES MOUVEMENTS POLITIQUES INCONTROLES

La vie politique n’est jamais un long fleuve tranquille. Souvent l’imprévu arrive…et il est difficile à prévoir. Tout au plus est-il possible d’analyser les situations à risques. Le cas de la France actuelle mérite à cet égard l’analyse.

La crise économique est à l’évidence, à elle seule, un facteur de risque. L’augmentation du chômage, sa concentration dans certaines zones géographiques créent de lourds sentiments de frustration. L’inquiétude se répand chez ceux qui possèdent un emploi et craignent de le perdre. Les jeunes ont des difficultés à trouver un emploi. Ceux d’entre eux en formation sont inquiets pour leur avenir.

Il y a donc un terreau favorable à la contestation. Celle-ci est, de moins en moins, encadrée par les syndicats et par les partis.

Les récentes élections prud’homales illustrent le déclin des syndicats. Les trois quarts des salariés du privé n'ont pas voté. Le taux de participation s'est établi à 25,5% dans le collège «salariés», soit une abstention de 74,5% La participation, qui avait déjà chuté de 63,2% en 1979 à 32,7% en 2002, a atteint ainsi son plus bas niveau en trente ans. En d’autres termes, les syndicats n’arrivent plus à encadrer les salariés et seuls les mouvements extrémistes et protestataires progressent ;
Il en va de même dans les partis politiques. Le parti communiste et le parti socialiste sont en crise et seule l’extrême gauche d’Olivier Besancenot progresse.

Dans une telle situation, les extrémistes et les « autonomes »ont un champ libre qui explique qu’il y ait dans notre société un danger réel de mouvements politiques incontrôlés.

Charles Debbasch

dimanche, décembre 07, 2008

LE PARTI SOCIALISTE ENTRE IMPLOSION ET COURANTS D'AIR

LE PARTI SOCIALISTE ENTRE IMPLOSION ET COURANTS D’AIR
Après l’affrontement dramatique de Martine Aubry et de Ségolène Royal deux voies étaient possibles pour le Parti socialiste soit la persistance de l’affrontement, soit la réconciliation .Pour l’heure on est plus proche de la première option. Le PS oscille entre implosion et démembrement en courants.
L’IMPOSSIBLE RECONCILIATION
"J'ai fait à Ségolène Royal des propositions fortes pour qu'elle puisse, dans la logique de ce qu'elle a défendu", accepter "un texte pour la rénovation du parti et même faire figurer dans la direction certains de ses amis", avait déclaré Martine Aubry .Mais, cette affirmation de portée médiatique ne correspondait pas aux intérêts bien compris des deux protagonistes.
Les courants qui avaient poussé en avant Martine Aubry ne souhaitaient pas que Ségolène Royal et ses partisans investissent les rangs de « leur »parti. Les amis de Ségolène Royal qui ne croyaient pas à la sincérité de l’élection de Martine Aubry n’avaient aucun intérêt à conforter sa position.
LES TERRAINS D’AFFRONTEMENT
Le courant royaliste exigeait en prime de son ralliement le poste de numéro deux du parti et la présidence de la fédération des élus socialiste .Les amis de Martine Aubry craignaient de voir leurs positions grignotées par la montée en puissance des royalistes.
Pour conduire Ségolène Royal à la rupture, ils ont donc agité le chiffon rouge du Modem. En insérant dans le texte d’orientation le refus d’alliance avec le mouvement de François Bayrou, ils bloquaient ainsi toute possibilité d’accord.
LE PS DIVISE EN DEUX
En refusant tout accord Martine Aubry et ses partisans ont fragilisé le parti. C’est ainsi la moitié de ses adhérents qui est exclue des instances dirigeantes. Comme le soutiennent deux des amis de la présidente de Poitou-Charentes, Vincent Peillon et Manuel Valls: «il y a sans doute un «tout sauf Ségolène Royal», il y a malheureusement «un tout sauf la moitié des militants socialistes».Et Vincent Peillon d’ajouter : "La volonté était clairement de nous exclure de la direction du Parti socialiste. La porte est bien fermée".
COURANTS ET COURANTS D’AIR
Martine Aubry n’est pas seulement menacée par la dissidence royaliste. Elle a du également accepter un compromis avec tous les autres courants du parti et notamment sceller une alliance avec le maire de Paris et l’aile gauche menée par Benoît Hamon. Si Bertrand Delanoë, traumatisé par son échec, ne siège plus dans les instances dirigeantes, ses partisans y figurent en bonne place. Neuf des proches de Benoit Hamon sont cooptés dans la direction, comme, l’ancien président du syndicat étudiant Unef, Bruno Julliard, chargé de l'éducation, ou l'ancien président du Mouvement des jeunes socialistes(MJS) Razzy Hammadi, chargé des services publics. Plusieurs proches de Laurent Fabius sont nommés (Guillaume Bachelay à l'industrie, Laurence Rossignol à l'environnement) Les partisans de Dominique Strauss-Kahn comme Jean-Christophe Cambadélis, ne sont pas davantage oubliés. Le pouvoir de Martine Aubry est ainsi sérieusement encadré par les représentants des barons du parti.
ET MAINTENANT
Les partisans de Martine Aubry- ou plus exactement les adversaires de Ségolène Royal -peuvent penser qu’ils ont gagné la partie. En verrouillant le PS, ils peuvent espérer endiguer l’influence de l’ancienne candidate socialiste à la Présidence et bloquer le moment venu son investiture par le parti pour la prochaine présidentielle. De son côté, Ségolène Royal peut espérer que ce repli du PS sur sa vieille base décevra les nouveaux militants et qu’elle pourra incarner le moment venu le renouveau du Parti.
En tout état de cause, le PS sort affaibli de cette confrontation. Toujours menacé d’implosion, divisé en baronnies, menacé par l’extrême gauche, il court le risque de voir les tendances centrifuges l’emporter sur les orientations centripètes.

Charles Debbasch


.

vendredi, décembre 05, 2008

ALLO C'EST OBAMA

ALLO C’EST OBAMA

Les politiques sont de plus en plus victime de canulars téléphoniques. Ainsi, pendant la campagne américaine, la candidate à la vice-présidence républicaine Sarah Palin, a été la victime d'un humoriste québécois qui s'était fait passer pour le président français Nicolas Sarkozy.

C’est pourquoi une représentante républicaine de Floride, Ileana Ros-Lehtinen, a raccroché deux fois au nez du président élu américain Barack Obama qui l'appelait pour la féliciter de sa réélection, croyant à un canular téléphonique. Elle a ensuite fait de même avec le futur secrétaire général de la Maison Blanche, Rahm Emanuel, l'un de ses anciens collègues à la Chambre des représentants.

M. Obama n’a pu réussir à lui parler qu’après avoir demandé à un autre parlementaire de lui téléphoner.

Il faut dorénavant demander à nos politiques de s’équiper d’un matériel permettant de voir leurs interlocuteurs lors des communications. Mais, on peut penser que le remède ne sera pas suffisant. Les amateurs de pièges progresseront dans leurs techniques en utilisant des sosies.

Charles Debbasch

LE BON CHOIX DE NICOLAS SARKOZY

LE BON CHOIX DE NICOLAS SARKOZY

Face à la crise mondiale dont on ne sait où et quand elle s’arrêtera, les pouvoirs publics de droite ou de gauche sont amenés dans tous les Etats à intervenir pour tenter de contenir le mal. Ce 4 décembre Nicolas Sarkozy a annoncé à Douai un plan de relance de 26 milliards
pour "surmonter la crise au lieu de la subir", voire en "sortir plus fort". Ce plan sera pour l’essentiel financé par un accroissement du déficit budgétaire de la France."Nous n'avons pas le choix (...) aucune des dépenses que nous allons faire n'est récurrente et elles fabriquent de la croissance pour demain", a soutenu le Président.

PRIORITE A L’INVESTISSEMENT

Plutôt que de soutenir une éphémère consommation, le président français a donné la priorité à l’investissement. "Notre réponse à la crise, c'est un effort d'investissement massif", a soutenu le Président, "parce que c'est la meilleure manière de soutenir l'activité pour sauver les emplois d'aujourd'hui (et) préparer les emplois de demain".

Les investissements de l'Etat, des entreprises publiques et des collectivités locales seront relancés pour 11,5 milliards d'euros, au profit de grands travaux d'infrastructures, comme les lignes TGV, ou les universités et la défense.

Pour aider l'industrie automobile qui connaît une grave crise, Nicolas Sarkozy a annoncé le versement d'une "prime à la casse" de 1.000 euros en échange de l'achat d'un véhicule neuf peu polluant.

Pour le bâtiment, également sinistré, un plan de construction de 100.000 logements sociaux et le doublement du prêt à taux zéro ont été annoncés

PRIORITE A LA DEFENSE DE L’EMPLOI

La montée du chômage est préoccupante. Il faut donc éviter que les entreprises ne sombrent. Pour ce faire, l'Etat va rembourser par anticipation 11,5 milliards d'euros de dettes (crédit impôt-recherche, TVA, impôt sur les sociétés) aux entreprises afin "d'améliorer (leur) situation de trésorerie". Il va également accorder une exonération totale des cotisations sociales pour les entreprises de moins de 10 salariés qui en embaucheront un supplémentaire en 2009.Il conviendra également d’aider les victimes du chômage partiel. "Je préfère l'activité partielle au chômage total", a estimé Nicolas Sarkozy.

L’AIDE POUR LES PLUS FAIBLES

Les crises rendent les faibles encore plus faibles. C’est donc vers eux que doivent porter les efforts des pouvoirs publics .Nicolas Sarkozy a annoncé le versement d'une prime de 200 euros aux 3,8 millions de bénéficiaires potentiel du futur revenu de solidarité active (RSA). De même le logement social sera aidé de façon prioritaire.

LE BON CHOIX

A l’évidence, c’est un bon choix qui a été fait par le Président de la République. Comme il l’a dit justement, le déficit budgétaire n’est pas utilisé pour une consommation immédiate. Il va permettre de bâtir des équipements publics qui bénéficieront aux générations futures. De même, il est important que la solidarité sociale se renforce en période de crise.
Certes, la situation est tellement mouvante qu’il est difficile de prévoir si ce plan d’action sera suffisant. Par ailleurs, il est évident que la restructuration de l’économie mondiale ne se fera pas sans larmes. Il faudra beaucoup d’efforts aux Français pour s’adapter à la nouvelle donne internationale.

Charles Debbasch

lundi, décembre 01, 2008

A GAUCHE ON SE BOUSCULE

A GAUCHE, ON SE BOUSCULE

Moins la gauche a de chances de gouverner la France et plus elle se s’éparpille et se divise. Moins elle a de cohérence dans le discours et plus elle se disperse en ruisseaux qui ont du mal à se transformer en rivière.

Le parti communiste est quasiment exsangue ; Cela n’empêche pas Robert Hue de tirer à dia et de s’en écarter. Dans une lettre adressée à Marie-George Buffet, l'ancien président du parti communiste français annonce son départ du Comité central du PCF et estime "qu'il est temps de revenir aux valeurs qui ont fondé l'idéal communiste".
"J'annoncerai donc, dans peu de temps, une initiative qui me donnera la possibilité de poursuivre autrement et reprendre plus activement mon combat pour un monde plus juste et plus humain", explique l'ancien candidat communiste à la présidentielle.
"Ma décision de ne plus appartenir au Conseil national du PCF est l'expression de la distance politique qui, pour moi, s'est progressivement creusée entre mon attachement à des valeurs de libération humaine (...) et l'évolution du Parti communiste français d'aujourd'hui".
Devant la déliquescence du Parti communiste, Olivier Besancenot s’efforce de ressusciter les valeurs révolutionnaires de l’extrême gauche et de créer un nouveau mouvement en s’appuyant sur le potentiel médiatique qu’il a fait fructifier.
Il est concurrencé sur ce terrain par le sénateur Jean-Luc Mélenchon qui vient de porter sur les fonts baptismaux son parti de gauche(PG)
L’ancien socialiste a appelé à «rassembler une nouvelle majorité de gauche pour gouverner le pays», .Il a appelé à«une démarche militante» pour «la fondation d’un parti creuset» et a proposé une «stratégie à vocation majoritaire, la stratégie du front de gauche».

Au Parti Socialiste, lui-même, la victoire de Martine Aubry peut apparaître comme un succès de l’aile gauche du parti.
Les électeurs auront d’autant plus de mal à s’y reconnaître qu’au même moment la droite de la gauche- menée par le ministre Bockel rallié à Nicolas Sarkozy- tenait congrès et tentait de rallier les membres du PS frustrés de pouvoir. Cette gauche moderne fructifie sur les décombres du parti socialiste et se nourrit des traumatismes que la lutte de Martine Aubry et Ségolène Royal a générés.

Il faudra du temps à la gauche massacrée à la tronçonneuse pour refaire son unité. Pour l’instant, elle se contente de l’incantation. Il lui reste à trouver une doctrine adaptée à notre époque.

Charles Debbasch