mercredi, février 24, 2010

L'EUROPE ET LES DIFFERENCES DE QUALITE DANS LA GOUVERNANCE

L’EUROPE ET LES DIFFERENCES DE QUALITE DANS LA GOUVERNANCE
L’intégration progressive des pays européens dans un ensemble unifié repose sur un postulat : les différents Etats auraient une qualité de gouvernement et d’administration comparable, des fonctionnaires aussi compétents et intègres, des politiques économiques et financières aussi rigoureuses, des comptes et des statistiques publics aussi fiables. Or, on s’en doute, c’est loin d’être le cas.
On peut prendre deux exemples des conséquences des différentiels de qualité dans la gouvernance.
Le premier est celui de la monnaie commune, l’euro. Pour garder sa valeur celle-ci suppose que les différents gouvernements gardent le contrôle de leur politique économique et financière. La crise que l’euro vient de connaître montre qu’il n’en est rien. On feint aujourd’hui de découvrir que les comptes publics grecs qui ont été ‘’habillés’’ pour l’intégration européenne n’ont pas la limpidité souhaitable et que l’ensemble de la machine financière de ce pays connait des dérives qui mettent en péril l’édifice commun.
La même observation peut être faite au sujet de l’espace Schengen. Il est de notoriété publique que certains Etats sont des passoires à visas alors que d’autres appliquent avec sérieux la politique commune. Or, un espace de police intégré ne supporte pas les failles qui minent l’unité de façade.
L’intégration de l’Europe ne s’accommode pas de l’à peu près. Elle suppose que l’on réduise les différences de qualité dans la gouvernance.
Charles Debbasch