samedi, août 27, 2011

PRIMAIRES SOCIALISTES::DISPUTER SANS DISCUTER OU DISCUTER SANS DISPUTER


L’université d’été de la Rochelle du PS devait donner l’image d’un parti uni prêt à affronter dans de bonnes conditions l’élection présidentielle. Le rapprochement des primaires a envenimé le débat et durci les positions. C’est que, conjoncture économique défavorable aidant, les perspectives d’une victoire socialiste à la présidentielle paraissent se rapprocher. Ce qui aiguise les appétits.

Dans ce combat sans concessions, les outsiders marquent leur territoire pour glaner des militants. Ceux-là savent qu'ils ont peu de chance de gagner la primaire mais ils comptent sur leur campagne pour franchir un nouveau seuil de notoriété. Arnaud Montebourg se bat au nom du refus de la mondialisation et prône une sorte de nouvel isolationnisme. Manuel Valls a un discours réformiste et moderne. Il esquisse un socialisme à visage libéral qui lui a valu le satisfecit de The Economist, l’hebdomadaire britannique de référence. Il est crédité d’une « vision moderne de la gauche, qui est rafraîchissante ».Il tient un langage de vérité ; il n’envisage pas de revenir sur la réforme des retraites ; il a osé dire aux Français que l’effort (budgétaire) serait aussi important que celui qui a été consenti après la Libération. Ségolène Royal tente de refaire la percée de 2007 mais son heure est passée et il semble qu’elle amorce une négociation avec le dame de fer du PS Martine Aubry pour se rallier à elle

Restent donc Martine Aubry et François Hollande.

La première secrétaire du PS tient l’appareil du parti et elle a le soutien du porte-parole du PS, Benoît Hamon, du maire de Paris, Bertrand Delanoë, et de l’ancien Premier ministre Laurent Fabius. Distancée dans les sondages par François Hollande, elle durcit son discours. Elle n’hésite pas à critiquer le bilan à la tête du PS de son rival. Elle soutient avoir transformé « un parti qui faisait pitié » en un « parti prêt à gouverner ».

François hollande fort de sa place dans les sondages (42 % contre 31 %, pour Martine Aubry enquête Ipsos) joue la carte de la sérénité. Il n’a pas assisté à l’ouverture de l’Université d’été et il peaufine sa personnalité de président normal.

Il reste que le PS est engagé dans une épreuve difficile.

Il avait choisi de discuter sans disputer et voici que le mécanisme de la primaire le pousse à disputer sans discuter.

Charles Debbasch