mardi, octobre 03, 2006

Présidentielle et coups bas

LES PREMIERS COUPS BAS DE LA CAMPAGNE PRESIDENTIELLE

Comme toute compétition, la campagne présidentielle a ses excès. Certains nous présentent les futurs candidats comme des saints, d’autres les diabolisent. Les coups pleuvent souvent bas et chaque campagne est accompagnée de ses rumeurs, de ses dénigrements, de ses attaques personnelles.
Dans chaque camp, un « vicieux » propose les attaques potentielles et les déverse perfidement par les canaux les plus discrets pour que la rivière devienne un fleuve dont on aurait perdu la source. Ces coup bas, on l’aura compris, ne portent pas sur le programme du candidat. Ils visent à ternir son image en s’en prenant à sa vie personnelle, à son entourage familial.
La précampagne de 1974 fut marquée par l’affaire de la feuille d’impôts de Chaban, celle de 1981 se déroula sous le signe des diamants de Giscard. L’actuelle compétition n’est pas en reste. Elle a connu sa première déviation avec la médiatisation démesurée des difficultés conjugales de Nicolas Sarkozy. Voici qu’aujourd’hui, on prétend découvrir qu’un des frères de Ségolène Royal Gérard Royal, a participé en 1985 à l’attentat contre le Rainbow-Warrior, le navire de Greenpeace coulé en 1985 par des agents français. Naguère les journalistes étaient friands des déclarations peu conformistes de la femme de Pierre Messmer. Ils s’excitaient lorsque Philippe Léotard s’épanchait sur son frère François .A la veille d’une compétition présidentielle, il ne fait pas bon avoir une famille nombreuse ou des amis d’enfance envahissants.
Je ne suis pas certain que ces divagations marquent vraiment l’esprit des électeurs. Comme toute diffamation, elles ont un autre objectif ; occuper le candidat potentiel sur d’autres terrains que sa campagne, le déstabiliser intérieurement pour le rendre moins compétitif. C’est une sorte de baptême du feu que doit franchir avec succès celui qui aura peut être à porter les plus lourdes responsabilités. Et, s’il faut blâmer les coups bas, la réaction qu’ils inspirent à leur victime est un bon degré de mesure de son sang froid et donc de son aptitude à l’exercice du plus difficile des mandats.

Charles DEBBASCH