mercredi, mai 30, 2012

LA LECON D'EQUILIBRE DE FRANCOIS HOLLANDE




Pour sa première interview télévisée sur France 2, François Hollande avait choisi la simplicité et la modération.
Simplicité : il s’était déplacé  dans le studio de la chaine et avait évité la majesté de l’Elysée.
Modération : le président s’il s’est déclaré résolu à mettre en œuvre toutes ses promesses électorales a rappelé qu’il a cinq ans pour le faire.
Conscient de l’impopularité des mesures fiscales, il s’est refusé à les annoncer avant les élections législatives.
Il faut en effet pour cela qu’il dispose d’une majorité à l’Assemblée. Les engagements que j’ai pris «Je ne les tiendrai que s'il y a une majorité à l'Assemblée nationale, a-t-il affirmé. Si les Français veulent ces réformes, je crois qu'ils auront à cœur d'accorder une majorité large, solide et cohérente au président de la République.»

Le président de la République sait que les temps sont difficiles et incertains, c’est pourquoi son ton est loin du socialisme triomphant de 1981. 
Il définit tout au long de son entretien un programme d’une justice d’équilibre du possible, «un chemin d'équilibre».
Augmenter le SMIC oui : «Il devra rattraper ce qui n'a pas été accordé cette dernière année. ».Mais, « Il devra aussi veiller à ce que cela ne déstabilise pas les entreprises» ; «Il va falloir faire un effort, c'est certain», a reconnu François Hollande. Mais cet effort  «sera justement réparti» avec des «décisions fiscales qui s'adresseront à ceux qui ont le plus».
Le même équilibre sera recherché dans les relations avec l’Allemagne. Avec Angela Merkel, François Hollande veut «trouver un bon équilibre». Il s’était engagé à renégocier le pacte de stabilité européen  pour y ajouter un volet sur la croissance. Le temps du compromis est venu. «Elle admet le principe de la croissance comme j'admets le principe de la rigueur budgétaire. Cela peut ouvrir un certain nombre de compromis…Je crois qu'est acté le fait qu'il y aura de la croissance dans le pacte».
La voie est étroite pour le chef de l’état ; il ne doit pas décevoir les espoirs qu’il a fait naître pendant sa campagne : sa politique d’équilibre ne doit pas être trop raisonnable .
Mais si la croissance n’est pas au rendez-vous, il ne jouera pas à l’équilibriste «nous trouverons des économies ailleurs», a-t-il promis.

Charles Debbasch