mardi, octobre 28, 2008

NICOLAS SARKOZY A ETE TRES BON

NICOLAS SARKOZY A ETE TRES BON


La presse étrangère est rarement favorable aux dirigeants français. On nous accuse trop souvent de manier plus facilement le verbe que l’action. Aussi, faut-il accueillir avec intérêt l’appréciation portée sur le président français durant la crise par le Financial Times.« Nicolas Sarkozy a été très bon…En évitant tout dérapage et en présentant un front uni, Sarkozy a sauvé la mise pour l’Union européenne. »

Les grands gouvernants se révèlent dans les difficultés et l’adversité. Dans les eaux calmes, les falots peuvent faire illusion. Mais c’est dans les tempêtes que l’on découvre les grands capitaines. La chancelière allemande pouvait faire impression avant la crise. Dés que celle-ci s’est déclenchée, elle n’a pas su tenir le cap optant d’abord pour l’individualisme avant d’agir en catastrophe. En revanche, Nicolas Sarkozy s’est comporté en véritable leader de l’Union européenne. Il a été efficace et rapide, directif et diplomate. Il a su parvenir au consensus pour une réponse ordonnée aux défis de la crise qui a servi de modèle à la plupart des Etats de la planète. Servi par un sherpa remarquable et discret, il a donné la vraie mesure de son talent.

Au point de faire poindre des regrets dans la perspective de la fin décembre quand sonnera la fin de la présidence française de l’Union européenne. La succession tchèque inquiète à juste titre avec ses eurosceptiques. L’Europe ne peut pas jouer les abonnés absents dans la période de trouble que nous traversons. Aussi, faut-il défendre la position de Nicolas Sarkozy d’institutionnaliser un Euro groupe de la zone Euro dont il serait normal qu’il fut présidé par celui qui a été très bon.

Charles Debbasch

mardi, octobre 21, 2008

LA FABLE DU FMI

LA FABLE DU FMI

En ce temps là, les grands argentiers du monde entier se désespéraient.

Ils venaient de vivre une époque de généreuse abondance. Tout allait pour le mieux jusqu’alors au royaume du business. Le cours des actions s’envolait. Les bonus des traders ressemblaient à des jackpots de casinos. La classe des nantis se protégeait. Quand l’un d’entre eux commettait quelque négligence, on ouvrait la cabine de l’avion non pour le vouer à une quelconque chute libre mais pour faciliter son atterrissage dans le monde ordinaire avec un parachute doré façon de récompenser sa négligence. Les banques s’étaient engouffrées dans l’euphorie ambiante .Elles avaient oublié qu’elles n’existaient que par l’argent de leurs clients et, qu’à force de jouer avec ces fonds, elles risquaient de se trouver à découvert. Au lieu de soutenir les activités productives, elles s’étaient lancées dans la création de véritables sociétés fictives dont les titres étaient basés sur les créances incertaines qu’elles détenaient sur des tiers. Pris dans cette grande folie de la finance ordinaire, les Etats avaient eux-mêmes succombé au vertige de l’argent facile. La planche à billets et les emprunts avaient remplacé la gestion de bon père de famille. Quelques esprits chagrins essayaient de temps à autre de prédire que tout ceci finirait mal mais on les traitait comme des croquemorts faisant irruption dans une noce joyeuse, comme un cortège d’enterrement traversant quatre mariages. Ils étaient des empêcheurs de danser sur le pont de Wall Street. Les beaux messieurs de la Finance ne devaient pas être troublés par ces oiseaux sombres.

L’orage éclata cependant avec soudaineté. Un des principaux établissements financiers des Etats-Unis à court de liquidités fut contraint de mettre la clé sous la porte .L’onde de choc fut terrible. Le château de cartes de la confiance s’effondra. Les bourses furent à l’agonie. Et les banques si libérales dans les temps de prospérité, s’agenouillèrent devant les Etats en implorant leur aide. Le trouble s’installa dans les esprits comme si une religion s’effondrait avant même qu’une nouvelle croyance n’émerge. Les libéraux devenaient subitement interventionnistes et les socialistes volaient au secours du monde capitaliste. Même le maître de toutes les Russies en appelait à la raison pour que cesse se désordre.

Dans ce grand désarroi, on était à la recherche d’un grand architecte pour rebâtir un nouveau temple. Mais le président américain était presque au bout de son mandat et de la masse des dirigeants seul émergeait le Chef d’Etat français qui par un heureux hasard cumulait ses fonctions pour quelques semaines avec la Présidence de l’Europe. On comptait aussi beaucoup sur les instances financières internationales et notamment sur le FMI.A la tête de cette institution depuis quelques mois un Français était devenu la coqueluche du gratin international. Socialiste mais libéral, il paraissait être le right man in the right place au moment où, justement il fallait concilier l’Etat et le marché, le libéralisme et l’interventionnisme .A la veille d’une grande conférence internationale, un drame pourtant éclata.

Chacun sait que lorsque les peuples sont dans le désarroi, ils cherchent un bouc émissaire. Déjà, ici et là sur la planète, on condamnait les financiers à la dégradation ; À la place du parachute doré on leur laissait tout juste leur caleçon avant de les chasser. Je ne sais pourquoi j’ai employé ce qualificatif de sous-vêtement ; Sans doute pour vous annoncer que dés lors que les cerveaux des financiers avaient perdu le contrôle de la situation, on allait désormais s’en prendre à ce qui se passait au dessous de la ceinture. Les États-Unis sombraient déjà depuis quelques années dans une sorte de terrorisme sexuel. Des intégristes s’étaient faufilés dans le sillage du mouvement de libération des femmes. Ils traquaient tous ceux qui, en situation de responsabilité, succombaient aux charmes des partenaires du sexe opposé. Déjà le président Clinton avait été la victime de cette chasse au sexe. La fellation partagée avec une de ses secrétaires avait occupé l’actualité mondiale. Chacun craignait de se retrouver dans une situation compromettante. Le professeur d’université se gardait bien de monter dans le même ascenseur qu’une de ses étudiantes de peur qu’elle ne l’accusât ensuite d’avoir voulu la conduire au septième ciel. Le directeur recevait la jeune stagiaire dans son bureau la porte ouverte pour être sûr de ne pas être ensuite injustement accusé. Chasser le sexe du lieu de travail était l’objectif des nouveaux talibans américains. Ils oubliaient que les êtres humains n’ont de rapports qu’avec les gens qu’ils connaissent. Comme le dit l’humoriste : « On reproche toujours aux êtres humains de courtiser la meilleure amie de leur femme, sa cousine, sa belle sœur ou sa collègue de bureau .Voudriez vous alors qu’ils couchent avec des gens qu’ils ne voient jamais. » Il n’empêche .Le terrorisme sexuel rendait les hommes prudents. Dés lors que faire la cour était assimilé à du harcèlement, il fallait ses distances garder. Chasser pourtant le sexe, il revient au galop. Faute de le pratiquer en réel, les américains s’étaient réfugiés dans le virtuel. La pornographie était devenue la reine de l’Internet et les chaînes de télévision des vitrines pour exposition de playmates en chaleur. C’est dans ce contexte que l’on apprit que le directeur du FMI avait partagé quelques moments d’extase avec une de ses secrétaires. Aussitôt, la presse se déchaîna contre l’imprudent qui avait violé la prohibition du sexe au bureau. Un bouc émissaire était enfin offert à tous ces épargnants qui avaient vu leurs économies fondre en bourse, à tous ces salariés qui étaient en panne d’emploi.

Il s’ensuivit un grand trouble dans la planète des finances. La monnaie américaine subit de lourds assauts. Au lendemain d’une nuit historique, l’opinion mondiale apprit que le Congrès américain avait décidé de supprimer le dollar et de le remplacer par l’ECU.

Charles Debbasch

vendredi, octobre 17, 2008

L'IMPREVISION ECONOMIQUE

L’IMPREVISION ECONOMIQUE

Quand au mois de juillet dernier le pétrole dépassait les 147 dollars le baril, les « experts » nous prédisaient un baril à plus de 200 dollars pour les mois à venir. Aujourd’hui, le pétrole est tombé en dessous des 70 dollars et les économistes cartomanciens se taisent piteusement. Voilà de quoi nous faire douter désormais de ces grands savants plus habiles à expliquer les crises une fois qu’elles se sont déclenchées qu’à les prévoir. La prévision économique parait relever du domaine de ces horoscopes dont les prédictions ont autant de chances d’être exactes que de ne pas l’être.
Pourtant, la science économique n’a cessé de faire des progrès. Les instruments d’observation statistique sont précis, divers et performants. Les flux monétaires et financiers sont connus et identifiés.
Pourquoi alors tant d’erreurs dans l’anticipation ?
Les groupes sociaux sont souvent tentés par la facilité et ils préfèrent que les choses ne soient pas différentes de ce qu’ils voudraient qu’elles fussent. Chacun savait que le désordre économique et financier des Etats-Unis générait des déséquilibres difficilement supportables à terme mais tous préféraient se voiler les yeux devant ces réalités pour ne pas remettre en cause leur gestion approximative. La même tendance inspirait en France le recours au déficit pour permettre à la nation de vivre au dessus de ces moyens en faisant supporter la charge des emprunts aux générations futures.
La mondialisation de l’information bouscule avec rapidité les réalités. Un simple incident bancaire ou boursier isolé da ns un Etat se communique instantanément sur toute la planète. Or, il n’existe pas de gouvernement mondial capable de prendre dans l’instant les décisions qui s’imposent. Dés lors, des virus pervers peuvent bouleverser les économies avant que les gouvernements puissent réagir.
ne réagissent.
Les prévisions sont également déformées par les groupes de pression. Aucun gouvernement n’a intérêt à dévoiler des prévisions sombres .Chacun annonce que la sortie du tunnel est pour bientôt et même si l’obscurité se prolonge les politiques préfèrent annoncer des lendemains qui chantent plutôt que des jours douloureux.
Les changements sont alors retardés jusqu’à ce que les réalités les rendent inéluctables. Depuis cinquante ans, les brevets pour permettre la réalisation de voitures électriques ont été raillés par les groupes pétroliers. Ce n’est qu’aujourd’hui, sous le poids des nécessités de protection de la nature et de la raréfaction des sources d’approvisionnement en pétrole, que des productions de véhicules propres sont programmées.
Il faut en être conscient : la prévision économique est aussi aléatoire que nos comportements. L’addition des indéterminations ne peut déboucher sur des certitudes.
Charles Debbasch

mercredi, octobre 15, 2008

LE SUCCES DE BARACK OBAMA

LE NOUVEAU SOUFFLE DES ETATS-UNIS


Ces dernières années les Etats-Unis paraissaient quelque peu essoufflés sur la scène internationale. Dans tous les Etats, la fin d’une présidence est marquée par un certain immobilisme. Ce phénomène était accusé abus Etats-Unis par l’érosion de l’autorité de George Bush .A son engagement désastreux en Irak sur la foi de rapports mensongers s’était ajouté l’effondrement du système financier américain. Le mythe du rêve américain s’était quelque peu effrité et le modèle américain ne récoltait plus les espoirs.

On en venait presque à oublier que les Etats-Unis ont un des systèmes démocratiques les plus perfectionnés de la planète. Une très large participation populaire au pouvoir, un système fédéral qui laisse une très grande autonomie à la base, un président élu au suffrage populaire quasi-direct, deux chambres législatives puissantes et bien outillées et un pouvoir judiciaire très indépendant assurant strictement la protection des droits et des libertés. Il ne fallait pas pour autant négliger les tares de la démocratie américaine : la trop grande puissance de l’argent, le confinement relatif de la minorité noire, la puissance des lobbys.

La compétition électorale qui vient de se terminer par la victoire de Barack Obama illustre l’excellente campagne populaire qui a précédé l’épreuve électorale .Avant de convaincre l’Amérique toute entière, chaque candidat a du s’imposer dans son propre parti. Déjà à ce stade le parti démocrate a démontrés son dynamisme puis que les deux principales figures qui s’affrontaient étaient une femme Hillary Clinton et un américain de race noire Barack Obama. Ce qui constituait deux premières. Après avoir convaincu son parti , Barack Obama a du séduire l’Amérique.

Il a su faire de ses apparentes faiblesses une force. Il n’était ni le représentant des grands trusts ni celui du capital. Il a préféré devenir le représentant des petites gens se disant avec juste raison que les petits ruisseaux forment les grandes rivières. Les dons individuels ont effet été particulièrement importants dans le camp démocrate, Barack Obama a décidé, à la surprise générale, de se passer du financement public prévu par le système électoral américain et de faire appel aux dons individuels. Ainsi, le candidat démocrate a conquis plus de donateurs que son adversaire dans toutes les catégories sociales, les petits donateurs (moins de 200$) représentent 48% des dons reçus, contre 34% pour MC Caïn. Grâce à une large participation populaire-qui augurait déjà de son succès, Obama a ainsi bénéficié d’un budget record : 593 millions, contre 216 pour MC Caïn. La publicité politique lui aura coûté 207 millions contre 119 millions pour son concurrent. Obama s’est ainsi offert 30 minutes de prime-time pour un montant estimé entre 3,5 et 5 millions de dollars.

Armé de son slogan « YES WE CAN », il a su faire de ses racines étrangères et de sa race noire une force. La Constitution américaine est très libérale à cet égard : pour être candidat, il faut être américain de naissance-ce qui exclut les naturalisés- et avoir au moins quatorze ans de résidence aux Etats-Unis et trente-cinq ans d’âge. Agé de 47 ans, né aux Etats-Unis d’un père kenyan et d’une mère américaine Barack Obama remplissait ces conditions théoriques. Il lui restait à vaincre l’apparent handicap d’être le premier Noir à briguer la magistrature suprême. Il lui fallait parachever le combat qu'ont conduit depuis 45 ans les militants des droits civiques avec au premier rang Martin Luther King. Certes des progrès ont été accomplis Près de 10 % des membres du Congrès et des centaines de maires sont des Noirs, et ces derniers sont de plus en plus nombreux à entrer dans la classe moyenne et certaines professions élevées. Mais il restait à franchir la première marche du podium . Barack Obama l’a fait avec détermination et talent
Son élection inspirera de. la fierté à tous les Noirs du monde entier qui ont eu à souffrir de la discrimination. Elle est aussi à porter au crédit de tous les Américains qui ont su vaincre leurs préjugés.

La tache qui attend le nouveau Président est immense. Il doit redonner à son pays la rage de vaincre et la passion de la justice qui étaient quelque peu érodées. Sur le plan international, Barack Obama aura à cœur de mieux entendre la voix des humbles et des déshérités de la croissance. Un nouvel espoir est né.


Charles Debbasch

Charles Debbasch est ministre, conseiller spécial du Président Faure Gnassingbé
Agrégé des Facultés de Droit et des sciences économiques,il est l’auteur d’un nombre considérable d’ouvrages et de publications scientifiques traduits en plusieurs langues et de milliers d’éditoriaux publiés dans la presse française et étrangère .On lira son analyse du régime politique américain dans Droit Constitutionnel et Institutions politiques 1023 p Paris Editions Economica

LA MARSEILLAISE SIFFLEE

LA MARSEILLAISE SIFFLEE

Chaque Nation s’identifie à un hymne, la version musicale du drapeau. En écoutant dans le recueillement et le silence l’hymne national, chacun se réfugie dans ses pensées et s’identifie à la communauté dans laquelle il vit. L’hymne est un concentré des douleurs et des sacrifices, des joies et des espérances qui soudent les citoyens d’un Etat.

Ne pas respecter l’hymne c’est cracher sur la tombe de tous ceux qui sont morts pour la patrie, c’est insulter l’avenir de tous ceux qui espèrent des lendemains meilleurs.

Ce respect doit être partagé. Chacun d’entre nous doit avoir la même considération pour les hymnes des autres Nations. C’est en écoutant les hymnes que les hommes se rapprochent dans une fraternité de destin et un respect mutuel.

Les incidents itératifs que connaît le Stade De France lors de l’exécution de la Marseillaise sont donc inadmissibles et le comportement de ces prétendus sportifs qui ont sifflé la Marseillaise lors du match France-Tunisie doit être condamné sans réserve.

Je ne suis cependant pas certain qu’avoir décidé d’interrompre tout match au cours duquel l’hymne national serait sifflé soit une sage décision. Comme toute sanction collective, elle entrainera des phénomènes de solidarité et risquera de provoquer sur le terrain de graves troubles à l’ordre public au moment où elle sera appliquée. Ce problème doit , à mon avis, relever de l’appréciation des autorités de police. Si elles estiment qu’il y a un risque grave pour l’ordre, la sécurité et le respect du à la Nation, elles doivent tout simplement interdire la manifestation. Si, en revanche, le problème est le fait d’une minorité d’excités, il faut leur appliquer les mêmes sanctions qu’aux violents des matchs et interdire de stade les hooligans de l’hymne.

Charles Debbasch

mardi, octobre 14, 2008

RESOUDRE LA CRISE ECONOMIQUE ET FINANCIERE

UNEACTION CONCERTEE POUR RESOUDRE
LA CRISE ECONOMIQUE ET FINANCIERE

Face à la crise, les grandes puissances ont adopté, dans un premier temps, la stratégie du chacun pour soi. Pourtant, comme l’a souligné dés le départ le Président Sarkozy, seule une action concertée à l’échelle mondiale et européenne pouvait permettre d’espérer panser les plaies de l’ouragan monétaire et financier. Le Chef de l’Etat français s’est dépensé sans compter pour arriver à cette réponse unitaire. Avec les décisions de l’Eurogroupe, l’ordre a été remis dans la maison et, si chaque Etat peut adapter le ton de sa partition, celle-ci est commune à l’ensemble des participants, les dernières réticences allemandes ayant été vaincues.

Pour la France, le plan est clair et équilibré. L’Etat pourra mobiliser jusqu’à 360 milliards d’euros pour sauver le système bancaire. Il apportera une garantie aux prêts interbancaires jusqu’à 320 milliards d’euros. 40 milliards serviront à recapitaliser les banques qui seraient en difficulté. Une société dont l’Etat sera l’unique actionnaire sera créée à cet effet. .

Il ne s’agit pourtant pas de donner un chèque en blanc aux banques .Elles payeront les services que l’Etat leur rendra. La garantie de l’Etat sera payante «à un prix normal du marché». De même, l’Etat «sera rémunéré pour son apport» aux établissements ayant besoin de fonds propres. «Il s’agit de rétablir la confiance et non pas de venir au secours d’établissements qui se trouveraient en difficulté du fait d’une mauvaise gestion.» a précisé Nicolas Sarkozy. Les banques faisant appel à l’Etat auront des obligations de morale financière notamment dans le domaine sensible des rémunérations pour éviter les dérives scandaleuses de ces dernières années telles que les parachutes dorés ou les bonus des traders. Si, dans l’urgence, l’Etat devait voler au secours d’une banque pour qu’elle ne sombre pas, il en prendra le contrôle et sa direction sera changée.

Ce plan clair et équilibré décliné dans tous les pays européens et qui sert de modèle d’inspiration à de nombreux Etats de la planète est de nature à restaurer la confiance. Il reste que les déséquilibres économiques fondamentaux qui sont à l’origine de la crise demeurent. C’est l’aptitude des Etats à les corriger qui permettra d’éviter de nouvelles rechutes.

Charles Debbasch

jeudi, octobre 09, 2008

PAYS EMERGENTS ET ETATS IMMERGES

PAYS EMERGENTS ET ETATS IMMERGES


On a pris l’habitude de qualifier de pays émergents les Etats qui sortent progressivement du sous-développement tirés par une croissance forte, une expansion industrielle, un développement des exportations notamment de matières premières.

On peut se demander si l’actuelle crise financière et boursière- même si l’on fait abstraction de ce qu’elle a d’excessif et de passager – n’est pas le révélateur d’une nouvelle catégorie : celle des Etats surdéveloppés qui sont progressivement en voie de quitter l’ère de l’opulence pour devenir des Etats immergés.

L’Etat immergé est un Etat qui a une forte dépendance de l’extérieur dans le domaine des matières premières et notamment de l’énergie. Il est ainsi vulnérable, économiquement puisqu’il n’a pas la maitrise des prix, et politiquement puisqu’il est à la merci des pressions de ses fournisseurs.

L’Etat immergé est un pays en voie de désindustrialisation. Les uns après les autres ses sites industriels ferment, ruinés par les importations des pays émergents ou se délocalisent. La construction automobile risque d’être en Europe le prochain secteur ravagé comme elle l’est d’ores et déjà aux Etats-Unis.

L’Etat immergé est un Etat dont le déficit commercial s’accroit progressivement. C’est la conséquence de la désindustrialisation et des délocalisations. Au premier semestre 2008, le déficit du commerce extérieur de la France est de 24 milliards d’euros.

L’Etat immergé est un Etat dont la croissance est faible ou négative ; Ce qui va être le cas cette année dans la plupart des pays européens. Que l’on compare ce taux négatif aux 10% de croissance chinoise !

L’Etat immergé est un pays où le taux de chômage se développe et frôle souvent les 10% comme c’est le cas en Espagne.

L’Etat immergé est un pays où les déficits publics sont élevés .La distribution artificielle du pouvoir d’achat permet un temps de dissimuler le déclin des forces productives. Mais elle est génératrice de désordres monétaires et financiers

En conclusion, l’Etat immergé est un pays qui quitte insensiblement les rives de la richesse et du développement pour s’enfoncer dans des marais sombres et incertains.

Charles Debbasch

mardi, octobre 07, 2008

LE TREMBLEMENT DE TERRE FINANCIER

LE TREMBLEMENT DE TERRE FINANCIER
De jour en jour la crise financière n’en finit pas de se répandre et de s’amplifier. Elle désoriente les Etats et les opinions publiques produisant des effets politiques contrastés

UNE CRISE QUI SE GENERALISE

Elle étend son champ géographique. Partie des Etats-Unis, elle a gagné l’Europe puis l’Asie. Elle frappe aujourd’hui le Moyen Orient et les pays du Golfe. « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »
Elle frappe des domaines de plus en plus larges .Elle touchait au début le seul secteur bancaire .Elle s’est étendue par contagion aux assurances puis aux matières premières. Elle commence à provoquer un désordre monétaire .Avec la réduction des facilités de crédit, elle atteint nécessairement le commerce et l’industrie.
Elle n’est pas cantonnée au monde capitaliste. Dans les premières semaines du déclenchement de la crise, le duo Medvedev-Poutine pouvait fustiger les sociétés occidentales. Aujourd’hui, la bourse russe étant lourdement touchée, les dirigeants russes en appellent à la solidarité mondiale

DES REPONSES MAL COORDONNEES

Les Etats tentent vainement de coordonner leurs politiques. Mais ils sont, avant tout, tentés par l’égoïsme du chacun pour soi.
Les Etats-Unis ont lancé le mouvement de sauvetage des banques sans concertation provoquant un effet reflex dans d’autres pays ;
L’Allemagne a refusé une initiative concertée pour sauver le secteur bancaire mais elle a du, en catastrophe, reprendre une grande banque ;
L’Irlande- l’insolente enfant trublion de l’Europe- a garanti les dépôts bancaires dans les banques irlandaises déstabilisant le système bancaire de Grande Bretagne.

DES REMEDES IMPRECIS

Pour l’instant,, les Etats se contentent de renflouer les banques en situation de découvert. Mais, en réalité, les procédures employées sont très diverses. La procédure préventive consiste pour les Etats à garantir à l’avance les dépôts bancaires des particuliers pour éviter qu’un mouvement de panique amène les déposants à se ruer pour retirer leurs économies. La procédure curative consiste à éviter le dépôt de bilan en injectant des liquidités. Mais, les Etats se gardent bien de parler de nationalisation. Il s’agit d’une prise de participation temporaire de l’Etat prête à être cédée dés qu’une occasion se présente. Ainsi Fortis ,recapitalisée temporairement par les Etat belges et français, a été rapidement recédée à BNP-Paribas.

DES CONSEQUENCES POLITIQUES LOURDES ET IMPREVISIBLES

Les pouvoirs politiques sont naturellement déstabilisés par l’imprévu du quotidien. Ils doivent rassurer leurs opinions publiques pour éviter les contagions. Mais, en même temps ils savent que l’incendie couve et qu’il peut gagner de nouveaux secteurs à n’importe quel moment Rassurer en permanence, alors que chacun sait que tout peut arriver, risque de porter atteinte à la crédibilité des gouvernants en place.

Ceux-ci doivent en appeler au sens civique et à l’unité nationale. Mais, pour les oppositions, l’occasion est trop belle de taper sur les pouvoirs en place. Elles doivent pourtant se montrer prudentes pour ne pas apparaître à l’égard de l’opinion publique comme responsables de la débâcle.

Deux forces donc se combattent : une qui pousse à serrer les coudes autour des gouvernements, une autre qui consiste à imputer la crise à leur débit. Ce second tropisme est dominant et, aux Etats-Unis, il avantage Obama par rapport à Mac Cain.

C’est dire que l’onde de choc du tremblement de terre financier est appelée à se propager dans le champ politique.


Charles Debbasch

jeudi, octobre 02, 2008

REFORMER LA CARTE ADMINISTRATIVE

REFORMER LA CARTE ADMINISTRATIVE

La décentralisation a pour but de rapprocher l’administration des administrés. Mais la carte administrative de la France est si complexe que cet objectif louable est mal atteint. La France compte 26 Régions, 100 départements, 36 000 communes et 18 000 groupements intercommunaux. Dans son discours de Toulon du 25 septembre 2008 Nicolas Sarkozy a justement estimé « Le moment est venu de poser la question du nombre des échelons de collectivités locales dont le nombre et l’enchevêtrement des compétences est une source d’inefficacité et de dépenses supplémentaires ». Et le Président de la République a annoncé une réforme de nos échelons territoriaux.

Les Français ne se reconnaissent plus dans cette carte administrative si complexe que même les spécialistes éprouvent de la difficulté à dire qui fait quoi. Cette superposition de structures est génératrice de dépenses inutiles. Que l’on pense à la gabegie qui a conduit à construire dans la même ville deux immenses bâtiments, l’un destiné à la région et l’autre au département avec leurs centaines de fonctionnaires attachés ! En fait de décentralisation, on a créé des bureaucraties lourdes et souvent inefficaces.

Les voies de la réforme sont pourtant étroites. Les Français sont attachés à leur vie communale ; Les départements sont enracinés dans notre histoire. Le lobby des élus locaux et des prébendiers qui les entourent est puissant. Pourtant, le fruit est mur.

Chacun est convaincu que nos régions sont trop petites et qu’elles gagneraient à se regrouper. Quelques ajustements de départements sont également envisageables. De façon plus audacieuse, les assemblées régionales et départementales pourraient être, dans certaines conditions, rassemblées. Il restera, enfin, à se demander si les administrations centrales ont bien tiré les conséquences de la décentralisation et si elles ne doivent pas également subir une cure d’amaigrissement.

Voilà un vaste chantier mais il est la suite logique de la réforme constitutionnelle. Après avoir effectué l’aggiornamento du cerveau, il convient, à présent, de moderniser les bras du pouvoir.

Charles Debbasch

mercredi, octobre 01, 2008

ARCHEOLOGIE JUDICIAIRE:L'AFFAIRE DES ECOUTES DE L'ELYSEE

ARCHEOLOGIE JUDICIAIRE

Il aura fallu vingt six ans à la Justice pour régler définitivement l’affaire des écoutes illégales ordonnées par l’Elysée sous le premier septennat de François Mitterrand.


La Cour de Cassation a en effet confirmé le 30 septembre 2008 les condamnations des six prévenus qui, mécontents de devoir indemniser les victimes de leur poche, s’étaient pourvus en cassation.


On se rappellera , peut être, qu’entre 1983 et 1986, plusieurs personnalités notamment l'écrivain Jean-Edern Hallier, l'actrice Carole Bouquet, le journaliste Edwy Plenel, notamment - avaient été écoutées illégalement par la cellule de l'Elysée. Parmi les auteurs de ce grave méfait, figuraient plusieurs anciens collaborateurs du chef de l'Etat, notamment son ancien directeur de cabinet Gilles Menage, les gendarmes Barril, et Prouteau, ex-responsables de la cellule de l'Elysée. La Cour a reconnu définitivement qu'ils sont responsables à titre personnel de ces écoutes.et qu’ils doivent donc payer eux-mêmes les frais d'avocats et dommages et intérêts des victimes. Les sanctions pénales, étonnamment clémentes avaient été, quant à elles, définitivement fixées en appel. Aucun des protagonistes n’avait été condamné à plus de huit mois de prison et à 5000 euros d’amende.

Dans une affaire aussi grave pour les libertés publiques, il est anormal qu’il ait fallu autant de temps pour vider le contentieux. L’affaire appartenait il y a vingt six ans à l’actualité judiciaire. Elle relève aujourd’hui de l’archéologie. Elle n’intéresse plus grand monde. Le Président de la République qui a ordonné les écoutes et plusieurs protagonistes sont morts.

La question mérite d’être posée.

A-t-on exactement mesuré le poids des armes dont dispose le pouvoir politique pour étouffer ou retarder le jugement des affaires embarrassantes ?

Charles Debbasch