mercredi, août 06, 2008

SARKOZY LA NOUVELLE ERE

SARKOZY, LA NOUVELLE ERE


Depuis quelques mois, la présidence Sarkozy connaît une nouvelle ère. Tenant compte des critiques et des dysfonctionnements de la première année de son quinquennat, le président de la République a sensiblement modifié sa façon de gouverner. Les frémissements des sondages démontrent que l’opinion commence à ressentir favorablement ce changement d’orientation.

Les changements de l’équipe de l’Elysée
Sous la direction du préfet Claude Guéant, l’équipe de la Présidence était déjà une des plus solides de la Cinquième République. On pense par exemple à deux têtes fortes de la Présidence :Jean-David Levitte , sherpa et responsable de la politique étrangère ou Raymond Soubie, en charge de l’équipe sociale. Il s’agit là des deux meilleurs spécialistes que la France connaisse dans ces secteurs ; Cet aréopage compétent a été complété par l’arrivée du préfet Christian Frémont à la direction du cabinet.

La professionnalisation de l’équipe du président, l’accroissement du nombre de ses collaborateurs illustrent la présidentialisation accentuée du régime. La récente nomination d’un "coordonnateur du renseignement" français, Bernard Bajolet, en est un signe marquant. Le nouveau promu sera le point d'entrée auprès du Président des services de renseignement des ministres chargés de la sécurité intérieure, de la défense, de l'économie et du budget. Il coordonnera et orientera leur action. Il leur transmettra les directives présidentielles. Il sera le point d'entrée des services de renseignement auprès du président de la République. A la tête d’une équipe légère, il assistera ainsi le président dans une fonction de renseignement qui était jusqu’ici l’apanage du premier ministre.

Parallèlement à ce renforcement de l’équipe présidentielle, son efficacité a été renforcée. Dans les premiers mois du quinquennat les collaborateurs du Président avaient quelque peu ruiné l’efficacité de leur action en commettant de nombreuses erreurs de communication, en se contredisant ou en s’écartant de la pensée présidentielle. L’ordre a été remis dans la maison et l’équipe France est désormais solidement tenue en mains.

Il faudrait ajouter à ce tableau le rôle bénéfique de la nouvelle épouse du Président, Carla Bruni. Elle est moins directement impliquée dans la politique et les jeux d’influence des entourages. Elle est plus conforme à la fonction traditionnelle de la première dame : plus sociale, plus représentative. Le charme en plus.

Un nouveau style présidentiel
Même s’il souhaite toujours davantage présidentialiser le régime, Nicolas Sarkozy a notablement changé de braquet. Plus serein, il aborde ses interventions avec une aisance affirmée .Moins agité, il impressionne ses interlocuteurs par sa froide détermination.

Dés lors, il ne faut pas s’en étonner, les succès s’additionnent .On pense en premier au sommet très réussi sur l’Union de la Méditerranée. Mais c’est surtout la victoire que représente l’adoption de la réforme constitutionnelle à la majorité requise qui démontre la réussite du Sarkozy nouveau. Là où chacun avait prédit l’échec la réussite est au bout du chemin avec en plus un pied de nez au PS avec le vote favorable de Jack Lang.

Il ne faut pourtant pas s’y méprendre. De nombreuses difficultés sont devant le président .Il ne s’agit pas seulement des incertitudes tenant à la conjoncture économique. Mais, davantage, du difficile équilibre à tenir entre la nécessaire débureaucratisation de la société et le conservatisme social.

Tout changement inquiète et l’addition des réformes peut générer des tsunamis. Raison de plus pour expliquer et convaincre.

Charles Debbasch