dimanche, novembre 29, 2009

A VISAGE DECOUVERT: A PROPOS DU DEBAT SUR LA BURQA

A VISAGE DECOUVERT : A PROPOS DU DEBAT SUR LA BURQA

La loi a pour vocation d’être générale. Elle fixe des principes et elle ne règle pas des exceptions. Pourtant, à notre époque, chaque fois qu’un problème nouveau apparaît, on est tenté de le résoudre par la voie législative.

Je crains qu’avec le débat sur la burqa- ce voile intégral que des extrémistes musulmans veulent imposer aux femmes- on soit tombé dans le piège même qu’ont voulu tendre les prosélytes extrémistes d’un islam radical.

L’Assemblée Nationale a constitué une mission parlementaire sur la burqa. L’objectif est de légiférer pour interdire le port du voile intégral. Pourtant le principe même d’une législation attire les critiques. N’allons-nous, pour régler des situations exceptionnelles, -moins de 500 femmes portent la burqa-faire de la publicité pour les mouvements intégristes et les transformer en parangons de la liberté se levant contre d’affreux répressifs ?

Sortons donc le problème du cadre étriqué dans lequel on l’a enfermé et revenons aux principes. Le problème de la dissimulation du visage ne concerne pas seulement une minorité religieuse. On a vu récemment, lors de manifestations violentes, des casseurs, le visage dissimulé par un foulard, pour détruire et voler en toute impunité. Cela n’a rien à voir avec une attitude religieuse.

Alors quel est le principe en cause ? C’est un principe fondamental des rapports humains dans une société civilisée. Un individu a une identité légale de plus en plus précise avec les techniques modernes. Cette identité il ne doit pas la dissimuler ou la travestir. L’identité n’est pas un simple document d’état civil. Elle s’incarne dans un visage qui est le drapeau extérieur de l’état civil. Dissimuler son visage c’est perturber la relation sociale et mettre en danger l’ordre public.

Il n’est pas besoin d’une loi pour rappeler que dans un Etat de droit on n’avance pas masqué mais à visage découvert.

Charles Debbasch