lundi, février 25, 2008

NICOLAS SARKOZY NOUVEAU PREMIER MINISTRE?

PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE-PREMIER MINISTRE

L’INVERSION DES ROLES





Un étrange phénomène est en voie de bouleverser l’équilibre institutionnel de la Cinquième République : l’inversion des rôles du Président de la République et du Premier ministre.



Traditionnellement, le chef de l’Etat incarne la stabilité et la continuité. Patron de l’exécutif, il fixe les grandes orientations mais celles-ci sont appliquées par le Premier ministre et le gouvernement. C’est donc le chef du gouvernement qui est en première ligne pour mettre en œuvre la politique et en assumer la responsabilité. Il est le bouclier du chef de l’Etat et un utile fusible que l’on peut démettre lorsque apparaît la nécessité d’une nouvelle donne politique.



Nicolas Sarkozy a souhaité présidentialiser au maximum le régime. Il s’est investi directement dans l’action gouvernementale allant jusqu’à discuter directement sur le terrain avec des contestataires. Il est donc apparu aux yeux de l’opinion comme un nouveau Premier ministre de fait éclipsant le vrai chef du gouvernement.



De même, ses conseillers se sont pris pour des ministres définissant la politique et s’exprimant sur les orientations. Etant pour la plupart inexpérimentés en politique, ils n’ont pas manqué de s’exposer inutilement, de se contredire, de déstabiliser les ministres.



Un Matignon bis s’est établi à l’Elysée qui ne donne pas à l’opinion les signes de la stabilité et de la cohérence.



Dés lors le pôle de référence s’établit au niveau du Premier ministre et du gouvernement et les rôles sont inversés. Le Président de la République surexposé protège le Premier ministre.



C’est ce qui explique que, dans les sondages, la cote du Président s’effrite là ou celle du Premier ministre progresse.



A l’évidence, cette situation n’est pas viable sur le long terme.



Un équilibre institutionnel plus conforme à la Constitution doit être rétabli avec urgence.





Charles Debbasch