mercredi, janvier 23, 2008

SARKOZY: LES MUNICIPALES NATIONALES OU LOCALES

LES MUNICIPALES : DES ELECTIONS LOCALES NATIONALISEES

En visite à Pau le 21 janvier 2008 Nicolas Sarkozy a déclaré à propos des prochaines élections municipales :
«Je n'ai pas à me mêler de la campagne municipale »et, il a ajouté «Je ne veux pas me mêler du détail des municipales dans chacune des villes de France, ce n'est pas mon travail. Je ne vais pas m'engager sur chacun des combats municipaux.

»Certains commentateurs ont estimé que ces propos étaient en contradiction avec ceux tenus par le Chef de l’Etat le 8 janvier , lors de ses vœux à la presse, lorsqu’il affirmait: «je m'engagerai parce que le concept même d'élections dépolitisées est absurde»,

Il n’y a, à vrai dire, aucune incohérence dans ces propos successifs :les municipales sont des élections locales nationalisées !

DES ELECTIONS LOCALES

Les élections municipales sont des élections locales au cours desquelles les citoyens recherchent des édiles compétents et proches d’eux. Ce qui explique que des électeurs qui votent à droite sur le plan national puissent opter pour un choix à gauche pour les locales ou l’inverse.
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Dans plusieurs enquêtes d'opinion récentes, les électeurs disent leur refus de faire des municipales un scrutin national. Ainsi en ce début d’année 2008 73% des sondés de l’
enquête Figaro Opinionway jugent qu'elles représentent un enjeu «local» et seuls 26% d'entre eux souhaitent les «nationaliser».

C’est ce qui explique que, lors des municipales, de nombreux élus mettent leur carte partisane dans leur poche et concluent des alliances qui apparaîtraient contre nature lors des législatives.

En ce sens, Nicolas Sarkozy a raison de dire qu’il n’a pas à s’en mêler :

DES ELECTIONS NATIONALISEES

Et pourtant les élections municipales sont liées au débat politique national.

Sauf exception, ce sont les partis politiques qui confèrent les investitures /Même s’ils doivent tenir compte des poids locaux, ils cherchent à se rattacher le maximum de candidats/ N-oublions pas que les élus locaux participent entre autres à l’élection des sénateurs c'est-à-dire d’élus nationaux/

Quant aux électeurs, s’ils s’inspirent principalement de facteurs locaux, ils n’en tiennent pas moins compte de leurs préférences politiques et plus la ville est grande et plus ce facteur est prépondérant. C’est dire que, si une évolution des opinions politiques se produit, elle entraine nécessairement des gains ou des pertes pour l’un ou l’autre des camps politiques. On estimera alors que les électeurs ont, selon le cas, envoyé un avertissement au pouvoir en place ou confirmé le parti majoritaire.

C’est ce qui explique, qu’au lendemain des municipales, chaque parti engrangera ses succès ou comptabilisera ses défaites ce qui est bien la marque d’un scrutin national comme l’a dit, en d’autres termes, le Président de la République.

Charles Debbasch