mardi, janvier 25, 2011

VERS LA COMPETITION PRESIDENTIELLE DE 2012

LA COMPETITION PRESIDENTIELLE DE 2012:
PROGRESSIVE ENTREE EN SCENE DES ARTISTES
La compétition présidentielle ressemble à un spectacle bien agencé. Les grandes vedettes se réservent pour plus tard et laissent aux seconds couteaux le soin de chauffer la salle. Ni Nicolas Sarkozy, ni Dominique Strauss-Kahn n'oint intérêt à rentrer trop tôt dans la course. Les outsiders doivent donc profiter du champ libre pour s'exprimer et faire campagne avant que leurs propos risquent d'être étouffés par la voie des ténors. Ils peuvent aussi espérer se grandir de nouvelles adhésions et -qui sait?- troubler les ordres établis.
A gauche , le trop plein et le désordre se sont déjà installés.La voix tonitruante de Jean-Luc Mélenchon s'attaque à la conquête de la gauche de la gauche. L'ancien socialiste se place en leader des déçus du socialisme et du communisme réunis. Il cherche à dynamiter la candidature du patron du FMI avant qu'elle ne devienne effective en la rejetant à droite. Mais il peine à rassembler. Les troupes révolutionnaires d'Olivier Besancenot refusent de suivre ce transfuge du PS. Quant à la nouvelle gauche des écologistes, elle n'a pas plus tôt investi Eva Joly qu'elle rêve déjà de Nicolas Hulot.Et ce n'est qu'un petit aperçu du désordre qui s'est propagé à gauche. Las d'attendre un DSK perdu aux Amériques, Ségolène Royal, François Hollande, Dominique Aubry, Manuel Valls piaffent devant les poteaux.
A droite, le trop-plein est aussi saillant. Le centrisme se cherche un héraut. Mais François Bayrou s'est assagi et les Borloo ou Morin ne rassemblent que des groupuscules. En revanche l'élection de Marine Le Pen à la tête du Front National crée l'évènement. Elle fait déjà rêver certains à une reproduction du 21 avril 2002 quand, contre toute attente, Jean-Marie Le Pen s'impose au second tour de la présidentielle, face à Jacques Chirac, après avoir éliminé Lionel Jospin. Et, il est vrai que la popularité de la nouvelle présidente du FN atteint des niveaux historiques.
Marine Le Pen est créditée de 16,5% dans les intentions de vote si le premier tour de la présidentielle avait lieu aujourd’hui et 1/5ème des Français pensent que les idées du Front National ont leur place dans la société française. La député européenne tente de surfer, avec un langage plus moderne que celui de son père, sur le désamour- sans doute provisoire- des Français à l'égard de Nicolas Sarkozy.
Bien fol serait cependant celui qui se fierait aux sondages de cet hiver pour penser que la compétition présidentielle est d'ores et déjà jouée. Le concert ne fait que commencer.
Charles Debbasch