vendredi, mars 16, 2007

LES TROIS PRESIDENTIABLES ET LES PARTIS

LES TROIS GRANDS CANDIDATS ET LES PARTIS

La situation des trois principaux candidats par rapport aux formations politiques est assez différente

Nicolas Sarkozy a une position claire. Président de l’UMP, il a été investi par cette formation qu’il contrôle parfaitement .Il bénéficie ainsi d’une puissante structure de soutien.

La position de Ségolène Royal est plus délicate. Elle vient de l’avouer elle-même en déclarant. « J'ai eu beaucoup de liberté dans le débat interne. J'ai été moins libre parce que je suis appuyée par une organisation politique. [...] Je suis dans la dernière ligne droite. Je reprends toute ma liberté. » En d’autres termes, sa campagne a connu trois phases. Dans la première étape de gestation de sa candidature -celle qui a le mieux fonctionné-, elle s’est considérée comme libre par rapport au PS. Investie ensuite par ce parti, elle est devenue la prisonnière de ses éléphants. Ce rétrécissement lui a nui dans l’opinion : voilà pourquoi, elle tente à présent de retrouver sa liberté. Mais, il n’est pas sur que cette politique d’aller et retour ne désoriente pas l’opinion

François Bayrou, même s’il est le président de l’Udf, présente sa candidature comme transcendant les courants politiques. Il souhaite briser le clivage droite gauche et donc faire explose le système bipartisan actuel.

Le problème est qu’il y a un après élections. La position qui est la plus confortable pour être élu –ne pas être enfermé dans un parti –est aussi la plus inconfortable pour gouverner après l’élection. Des trois candidats Nicolas Sarkozy est le seul qui, s’il était élu, disposerait d’une majorité parlementaire. Les deux autres candidats devraient obligatoirement dissoudre après leur éventuelle victoire. Une dissolution Royal nous placerait dans un affrontement classique droite gauche. François Bayrou tenterait pour sa part de dynamiter les clivages actuels. Mais,les partis ont la peau dure et il est probable que , dans un laps de temps aussi court, le seul résultat serait l’implosion de l’UMP et des ralliements individuels qui amorceraient l’éventuelle recomposition.

Si les partis ne font pas toujours la loi, il n’en existe pas moins une implacable loi des partis.

Charles Debbasch