mardi, octobre 02, 2012

LE CHOC DE LA RIGUEUR


Il y avait dans le succès socialiste de 1981 une part de rêve. Chacun imaginait qu’avec l’accès au pouvoir de François Mitterrand la vie serait plus facile.
Rien de cela n’est envisageable en 2012 .L’importance du déficit public, la crise économique obligent les socialistes à un effort de rigueur sans précédent. Il s’agit de réduire les déficits publics dans une économie en contraction. Mais cette rigueur doit s’exercer sélectivement en mécontentant le moins possible l’électorat de gauche.
LES TROIS TIERS
Pour réduire l’endettement du pays, le projet de budget répartit l’effort en trois secteurs.
L’État doit, tout d’abord, se serrer la ceinture en réalisant 70 milliards d’économies sur la dépense publique Cet effort apparaîtra modeste alors et surtout que de nouveaux recrutements importants sont prévus dans l’enseugnement, la justice et la sécurité .C’est principalement la défense qui sera amenée à faire un effort de 2,2 milliards tandis que les dépenses de fonctionnement de l’État devraient diminuer de 2,8 milliards.
10 milliards supplémentaires seront prélevés sur les entreprises et notamment sur les plus grandes d’entre elles
10 milliards d’impôts supplémentaires pèseront sur les ménages notamment les plus aisés d’entre avec la création d’une tranche marginale d’impôt de 45 %, une taxe à 75 % au-delà d’un million d’euros et la soumission des revenus du capital au barème de l’impôt sur le revenu. Au total 6,2 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires pèseront sur les contribuables français.
Cet effort est d’autant plus pesant que la croissance envisagée est quasiment nulle alors que.la France battra le record des pays développés dans le domaine des prélèvements obligatoires qui passeront de 43,2% en 2007 à 46,3 % en 2013.
LA FAIBLE REDUCTION DES DEPENSES DE L’ÉTAT
À l’évidence, le poids de l’appareil étatique est excessif. Les structures centrales et la myriade de structures locales absorbent une trop grande part du PIB.. Aucune commission de la hache pourtant nécessaire n’a été mise en place C’est, en effet dans les rangs de la fonction publique que le parti socialiste dispose de ses électeurs les plus fidèles. Mais c’est dans ce secteur que se trouvent les grandes économies réalisables. La remise en ordre de l’univers local et de ses dépenses inconsidérées n’a pas davantage été envisagée.
Il est vrai qu’alors que l’économie décline dans tous les pays européens, il serait inopportun d’ajouter aux 3 millions de chômeurs existants en France un chômage additionnel résultant du dégraissage de la fonction publique.
ET LA COMPETITIVITE DE L’ECONOMIE
Dans une série d’efforts désespérés le gouvernement joue au pompier pour éviter les fermetures d’usines alors que les plans sociaux s’additionnent et que les sites industriels se désertifient . Les mesures de justice sociale sans doute justifiées dans une période de crise pèsent sur le secteur productif. Les attaques sur des patrons nommément désignés comme responsables des licenciements risquent, également de décourager des entrepreneurs.
La crise niée par les socialistes lorsqu’ils étaient dans l’opposition apparaît à présent dans toute sa dimension.
Il faut, avec urgence, mettre en place une politique de modernisation industrielle sans laquelle la France court au désastre.
Charles Debbasch