lundi, mai 09, 2011

LES QUATRE ANS DE SARKOZY

LES QUATRE ANS DE SARKOZY

Le 6 mai 2007 Nicolas Sarkozy était élu président de la République avec plus de 53% des voix exprimées.
Pour faire le bilan de ces quatre ans de présidence, il faut tout d’abord se garder de ratifier les conclusions tirées par certains de l’image des sondages. Près des trois quarts des Français jugent, en effet, mauvais le bilan de quatre ans de présidence Sarkozy. Selon une étude BVA pour BFM, Challenges, Avanquest à la question "globalement, depuis quatre ans, diriez-vous que le bilan de Nicolas Sarkozy en tant que président de la République" est mauvais ou bon, 73% des personnes interrogées répondent "mauvais", en hausse de six points par rapport à mai 2010, contre 27% qui disent "bon", au lieu de 31% il y a un an (-4).
Ces sondages catastrophiques, au lieu d’être considérés comme des instantanés de l’opinion sont interprétés à tort comme des prévisions de votes qui condamnent inéluctablement une candidature du président sortant en 2012. Ils sont utilisés également comme des éléments d’une véritable chasse au Sarkozy excessive et injuste.
On s’en tiendra donc ici à l’appréciation du gouvernement de la France par Nicolas Sarkozy plutôt que sur les données provisoires des sondages. A cet égard, on ne peut que juger positivement la réforme indispensable des retraites d’octobre 2010 ou la réforme constitutionnelle de juillet 2008. La politique étrangère de la France a connu de brillantes avancées notamment lors de la crise financière en Europe. La gestion de l’Etat s’est améliorée avec la volonté de réduire les déficits publics. De même la réforme des universités est en bon chemin.

Cependant, la situation économique reste difficile et la crise économique mondiale plombe les résultats de l’action gouvernementale. Le programme de Nicolas Sarkozy reposait sur une économie en croissance Mais les difficultés économiques obligent à des révisions déchirantes. Le bouclier fiscal était acceptable en période d’euphorie, il devenait à contre emploi dans la houle financière. Le ‘’ travailler plus pour gagner plus’’ subit la même contre épreuve. Devant l’augmentation des prix et des charges, les réalités sont inversées. Il faut travailler plus pour gagner moins.

Ces difficultés économiques expliquent que le président se trouve à découvert et que les critiques portent principalement sur sa personne et son style de gouvernement. Il est vrai que Nicolas Sarkozy a troublé l’opinion habituée à plus de majesté dans l’exercice des fonctions présidentielles.

Ces perturbations additionnées aux conséquences de la crise pèsent sur la gestion politique du quinquennat. Dans les moments de difficultés, les dissidences se cristallisent. L’ouverture à gauche des débuts de mandat n’est plus qu’un souvenir. Si la querelle Copé-Fillon a pu être résorbée, le courant centriste est tenté par le séparatisme. Ce qui est dangereux dans une conjoncture politique dominée par la croissance d’un néo Front national.

Il reste un an au Président de la République pour montrer son aptitude à combattre les vents mauvais qui entourent ce quatrième anniversaire.



Charles Debbasch