jeudi, mai 24, 2012

LEGISLATIVES:LES PARTIS EN MANOEUVRE

PS et UMP sont engagés dans une nouvelle lutte pour la conquête de la majorité à l’Assemblée Nationale.

I-LES OBJECTIFS DU PS


Pour le parti socialiste l’objectif est double. Il s’agit, tout d’abord ,d’éviter une cohabitation paralysante.Il s’agit, ensuite, de ne pas être trop dépendant de ses alliés et de disposer d’une majorité socialo-socialiste.


Ceci explique les tensions qui se manifestent avec le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon.



Jean-Luc Mélenchon a accusé Martine Aubry d'avoir fait échouer les négociations entre le Parti socialiste, les écologistes et le Front de gauche sur les circonscriptions où le Front national fait peser un risque d'élimination de la gauche au premier tour des législatives. Martine Aubry a pour sa part attribué cet échec à des dissensions internes au Front de gauche.



Des tensions plus feutrées se manifestent avec les écologistes

En vertu d’un accord conclu au mois de  novembre, le Parti socialiste a retiré ses candidats de 63 circonscriptions au profit d’Europe écologie - Les Verts (EELV), Mais après le score décevant d’Eva Joly à la présidentielle (2,3%), certains candidats ou élus PS remettent en cause l’accord. Dans une quarantaine de circonscriptions, des socialistes ont décidé de se maintenir contre l’accord PS-EELV ou le candidat officiellement investi par le Parti.


 Dans la plupart des cas, Martine Aubry prononce leur exclusion du Parti. Ce qui ne les empêche de se présenter sans étiquette. Les Verts blâment ce double-jeu mais ils ne peuvent durcir leur position avec le PS dont les voix leur sont nécessaires pour arriver à constituer un groupe parlementaire.

II- LES DECHIREMENTS DE LA DROITE

La défaite de Nicolas Sarkozy a laissé la droite orpheline sans leader naturel. Aussi un combat pour le leadership est engagé.

François Fillon selon un sondage IFOP réalisé du 10 au 11 mai, est la personnalité préférée des Français (27% contre 13% pour Jean-François Copé) et des sympathisants du parti (42%) pour prendre les rênes de l'UMP. Fort de ce soutien dans l’opinion, l’ancien premier ministre estime que. «C'est une évidence que le départ de Nicolas Sarkozy laisse l'UMP sans leader naturel», «La France a besoin d'une droite républicaine qui donne l'espoir et qui rassemble», soutient François Fillon. Il y aura une «compétition» pour la présidence de l'UMP et il ajoute: «Je prendrai toute ma part, avec d'autres, à cette compétition.»



Ces déclarations ont provoqué des réactions des partisans de Jean-François Copé, Rachida Dati, proche de Copé, a jugé ces déclarations de Fillon «très déloyales» et manquant «d'élégance». Jean-François Copé a assuré ne pas se sentir «visé» par Fillon. Mais fort de son contrôle de l’appareil du parti, il rappelle que ce sont les 250.000  adhérents qui désigneront le moment venu le responsable de l’UMP.

Une autre fracture touche l’UMP celle des sarkozystes qui ne se sont pas résignés à l’effacement de leur leader. Ils s'apprêtent à créer une association  «Les amis de Nicolas Sarkozy». Son futur Président : sera Brice Hortefeux. Il entend défendre le bilan de Nicolas Sarkozy

L’unité de l’UMP est en débat ou, à tout le moins, la constitution de courants. Certains estiment, en effet, que c’est le monolithisme du parti de droite qui est à la base de l’échec du président sortant.


Le Modem connait lui aussi ses turbulences. La stratégie du tout présidentiel de François Bayrou laisse les députés sortants dans une grande solitude, le leader même du parti étant menacé dans son fief. Le seul espoir du mouvement qui présente 400 candidats est d’arriver à constituer un groupe parlementaire dont l’appoint serait nécessaire pour former une majorité de gouvernement.

Dans de nombreuses circonscriptions le Front national sera l’arbitre des triangulaires.et, souveraine, Marine le Pen entend distribuer d’éventuels bons points tantôt au PS et tantôt à l’UMP

Quoi qu’il en soit, les forces de droite n’ont pas encore purgé leur échec présidentiel et vont au combat en ordre dispersé.

Charles Debbasch