mercredi, septembre 08, 2010

RETRAITES:BONNE GESTION,MAUVAISE POLITIQUE

RETRAITES:BONNE GESTION,MAUVAISE POLITIQUE
Au lendemain de l'imposante mobilisation syndicale-un à deux millions de manifestants dans la rue- contre la réforme des retraites et alors que le débat sur le contenu de la loi est engagé il est opportun de mesurer les impacts politiques de la réforme.
On peut, en raccourci, dire qu'il s'agit d'une réforme de bonne gestion qui s'inscrit dans un climat politique dégradé.
Même si le texte gouvernemental est susceptible d'améliorations, même si des derniers lissages et d'ultimes négociations avec les syndicats sont possibles, le projet de loi est satisfaisant. Il tient compte de l'allongement de la vie humaine et entame une réforme essentielle pour la sauvegarde de notre régime de retraites. Le gouvernement aurait pu différer, dans une sorte de fuite en avant, la réforme mais il aurait manqué à ses devoirs à l'égard des Français.
Mais l'environnement politique de la réforme est détestable. C'est en effet dans une situation de faiblesse que l'exécutif entreprend cette réforme.
Avoir changé de ministre au milieu du gué en remplaçant Darcos par Woerth s'est révélé être une erreur stratégique. Un ministre respecté et de grande qualité a été démis et remplacé par un ministre empêtré dans l'affaire Betancourt.
Avoir annoncé un remaniement gouvernemental trop tôt donne l'impression que la réforme va être effectuée par une équipe en sursis. Aux remous occasionnés par la réforme s'ajoutent donc les déferlements des ambitions et des inquiétudes dans le parti majoritaire.
Enfin , l'annonce simultanée et quasi-quotidienne de nouvelles mesures fiscales donne l'impression à l'opinion qu'elle est gouvernée par un père Fouettard. Dernière en date, l'annonce d'une taxation majorée sur les contrats groupés internet, téléphone, télévision qui touche plusieurs millions de Français.
On ne gouverne pas dans la démagogie et dans le laxisme. Mais on ne conserve pas davantage la confiance des citoyens en les enserrant chaque jour davantage dans un corset législatif et fiscal.
Bonne gestion, mauvaise politique tel est le bilan que l'on peut dresser de la situation présente.
Charles Debbasch