lundi, mars 12, 2007

LES ADIEUX DE CHIRAC

LES ADIEUX DE CHIRAC

Il n’est jamais facile de quitter un mandat électif. A plus forte raison quand on exerce la fonction suprême et que l’on est immergé dans l’action publique depuis quarante ans.

Après deux mandats présidentiels, l’un de sept ans, l’autre de cinq ans Jacques Chirac s’apprête à quitter le devant de la scène. Son allocution télévisée traduisait son émotion. C’est la gorge nouée que le Président de la République a annoncé qu’il ne se représenterait pas. C’est avec autorité qu’il a présenté son testament politique.

Comme c’est la tradition en fin de mandat, les attaques et les insultes ont fusé sur l’ancien député de Corrèze. Mitterrand avait connu les mêmes agressions alors qu’il était affaibli. Les journalistes sont courageux mais pas téméraires. Ils préfèrent tirer sur une ambulance que sur un homme puissant. Les torrents de boue déversés contre Jacques Chirac ont sans doute blessé l’intéressé. C’est pourquoi. il a fait lui-même le bilan de son action en se situant sur les hauteurs d’une France audacieuse conquérante et tolérante.

Habile à conquérir à la hussarde les mandats en 1995 et en 2002, il a moins brillé dans les autres consultations populaires. Il compte à son passif une dissolution et un referendum européen ratés. Mais, il a su surmonter ces échecs et a imprimé sa propre marque à l’action publique.

L’homme a changé à l’exercice du pouvoir. Il est passé du gaullisme en 1968, au libéralisme débridé en 1986 et à une sorte de radicalisme laïque et tolérant adversaire de la fracture sociale dans son dernier mandat. Si ses adversaires l’ont classé à droite, son exercice du pouvoir le situe plutôt au centre gauche.

Représentant de la technocratie qui gouverne la France, il a renforcé l’Etat et n’a pas vraiment réduit les prélèvements obligatoires.

L’histoire jugera son action. Loin des polémiques et des excès.
Charles DEBBASCH