lundi, août 09, 2010

LA SECURITE EN QUESTION

LE DEBAT SUR LA SECURITE
En installant le nouveau préfet de l’Isère, Nicolas Sarkozy a proposé de déchoir de la nationalité les "personnes d'origine étrangère" qui "auraient volontairement porté atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique". Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, dans une interview au Parisien a déclaré qu'il faudrait étendre cette mesure aux cas d'excision, ou de traite d'êtres humains. Il a également préconisé le démantèlement des camps illégaux de ROMS.
LA CONTROVERSE
Le débat sur les mesures préconisées par Nicolas Sarkozy pour renforcer la sécurité des Français est particulièrement vif. En préconisant le retrait de nationalité aux personnes d’origine étrangère qui ont porté atteinte de façon grave à l’ordre républicain, le Chef de l’Etat français a provoqué un accès de fièvre dans l’opposition . Dans un communiqué de presse, la première secrétaire du Parti Socialiste, Martine Aubry, dénonce la "dérive antirépublicaine de Nicolas Sarkozy" et de son gouvernement "qui abîme la France et ses valeurs"."La dureté des mots et la dérive des propositions n'ont d'égal que l'ampleur des échecs de Nicolas Sarkozy en matière économique et sociale comme en matière de sécurité", a-t-elle affirmé.
Ces propos ont attiré une réaction des partisans du Chef de l’Etat.
Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand a jugé "terriblement choquante" la déclaration de Martine Aubry. Il a affirmé que "Martine Aubry et le Parti socialiste ne sont ni compétents ni crédibles pour parler sécurité". Il a ajouté que "pour le Mouvement populaire, la nationalité française se mérite et les droits et devoirs qui s'y rattachent sont essentiels" .
De son côté, Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP affirme que le Parti Socialiste souhaite simplement polémiquer sur le sujet. "En enfourchant la défense des Roms et des gens du voyage aux pratiques délinquantes, de l'immigration irrégulière, des parents démissionnaires de mineurs multirécidivistes, le PS veut créer la polémique", a-t-il déclaré. Il est allé jusqu'à accuser le PS de "démission face à la violence" et "d'angélisme coupable".

AGIR CONTRE L’INSECURITE
La nécessité d’une action contre l’insécurité est apparue à la lumière de quelques faits divers qui illustrent des situations intolérables dans un Etat républicain : des quartiers abandonnés aux truands et petits malfrats, des voyous qui tirent à balles réelles sur les forces de police. Ces évènements sont révélateurs d’une situation plus grave encore qu’une atteinte à l’ordre public. Les auteurs de ces crimes et délits ne se sentent pas intégrés dans la société et ils contestent la légitimité des forces de sécurité.
Certes la répression ne doit pas remplacer la prévention et l’action contre les causes de ce défaut d’assimilation : l’échec du système scolaire, le chômage et les problèmes économiques. Mais il faut aussi protéger les honnêtes gens contre ceux qui rendent la vie impossible dans certains quartiers.
Il est légitime que l’on s’interroge sur la constitutionnalité et l’opportunité des mesures préconisées par le Président ; mais l’opposition commet une grave erreur en refusant de voir en face le problème de l’insécurité.
Les Français plébiscitent les propositions présidentielles sur la sécurité. Un sondage IFOP du 6 août démontre que 79% des sondés sont favorables au «démantèlement des camps illégaux de Roms». A droite, le taux d'adhésion monte à 94% et chez les sympathisants PS à 66%.
Quant à la déchéance de nationalité en cas d'atteinte à la vie d'un policier ou d'un gendarme, droite, 90% des sympathisants de la droite et 50% des partisans de la gauche sont pour. 80% des Français sont favorables au retrait de la nationalité en cas d’incitation à l’excision ou de polygamie.
Il faut donc accepter d’ouvrir un débat national sur les problèmes de sécurité et ne pas se contenter des agressions verbales ou des insultes.
Charles Debbasch