mardi, février 08, 2011

LA REVOLTE DES MAGISTRATS

Nicolas Sarkozy a mis en cause des dysfonctionnements graves au sein de la police et de la justice, ayant abouti à l'absence de surveillance de Tony Meilhon, principal suspect de la disparition et du meurtre présumé de Laëtitia Perrais à Pornic et il a promis des sanctions, déclenchant la colère des magistrats .
Cette critique a provoqué une levée de boucliers chez les magistrats qui y voient une atteinte à lieur indépendance. Pour les juges, c'est la manque de moyens qui est à l'origine des manquements constatés.
Le juge Marc Trévédic estime que: "Il n'y a aucune politique à long terme, il n'y a que de l'affichage, que du pipeau, pour parler clairement".
Les magistrats nient toute faute. Le suspect n'a pas été "libéré" par un magistrat, il avait purgé durant onze ans toutes ses peines, sans réduction, et devait respecter, dans le cadre d'une dernière condamnation pour outrage à magistrat, une "mise à l'épreuve". Si son suivi n' a pas été assuré, c'est par manque d'effectifs. Il n'y a que 3 juges d'application des peines à Nantes et 17 agents de probation pour suivre 3 300 détenus
On peut se demander si ce conflit entre l'exécutif et le judiciaire ne passe pas à côté du problème.
Le Président de la République ne peut pas ne pas tenir compte de l'indignation de l'opinion publique devant le crime horrible commis par un multi récidiviste.
Quant aux magistrats, il est vrai qu'ils n'ont pas les moyens d'assurer un suivi efficace des personnes lâchées dans la nature après avoir purgé leur peine.
il ne suffit pas de se plaindre du manque d'effectifs pour régler le problème sauf à placer un contrôleur derrière chaque personne à risques.
Il faut réviser notre politique criminelle et reconnaître qu'il y a des individus dangereux que rien ne peut amender et que seules des mesures de restriction de leurs libertés peuvent protéger la collectivité.
Charles Debbasch